FJIA005 Introduction ä la ivilisation et histoire francaises IV. Ľéconomie frangaise depuis un demi-siěcle I) Introduction : La France jusqu'en 1973 (fin Depuis ses origines, la puissance economique liée ä sa démoqraphie. • Sous Louis XIV, la France est le pays le plus peuplé d'Europe économiquement dominant. • toutefois handicape par la faiblesse récurrente de sa flotte marchande et militaire. Alors que la premiere revolution industrielle commence en Anqleterre au XVIIIe s. (cequi permet a cette derniere de surpasser la France), puis s'étend ai ^.lomique de la fin du Second Empire et du c~__. „ .« Republique - qu'ä partir de la seconde moitié du XIXe siěcle. • La France a rattrapé le développement economique de ľAngleterre, • et qui étend et développe ses colonies. • En 1880, eile produit 10 % de la production mondiale. Puis, progressivement sa puissance economique s'affaiblit suite ä de mauvaises oolitiaues économiaues et ä la faible croissance reduiront le poids economique de lEurope en general dans le monde, et de la France en particulier. Les „Trente glorieuse: Entre 1946 et 1973 la France connait une periodě de forte croissance (en moyenne 5% par an) que ľéconomiste Jean Fourastié a, a posteriori, qualifiee de Trente Glorie u ses. Cette forte croissance est essentiellement due ä des durées de travail trěs importantes, et ä de forts gains de productivité. Les gains de productivité dérivent du rattrapaqe technoloqique vis-ä-vis des USA - la puissance dominante. - Ainsi en 1950, le revenu moyen ďun Frangais représente ä peine plus de la moitié de celui ďun américain (55 %), alors qu'il en atteint les 4/5 en 1973^- La fin du rattrapage coincide done avec la fin de la perióde de forte croissance. ■ La population active ne connaít qu'une faible croissance durant cette perióde, car le baby boom n'accroit pas ä court terme la force de travail en raison de ľallongement de la durée des études. ■ Ľeconomie frangaise a beneficie du marche commun europeen, mis en place entre 1957 et 1968. \\) Ľeconomie francaise deouis un demi- siecle Depuis plus de vingt ans, les aléas de la conjoneture (Etat de ľeconomie á un moment donne) MaDDcnl l'Europe et la France, comme ils touchent les États-Unis, les phases de baisse du chômage sont toujours plus breves et moins intenses que celieš oü M augmente. La croissance est ä l'avenant, toujours plus faible en France et en Europe qu'aux Etats-Unis (graphique D- Y a-t-il lä une fatalitě européenne ? L'examen de ľhistoire récente fournit-elle quelques explications ? ■ Tableau 1. - Croissance du PIB et de la productivité du travail (en %) Croissance du PIB A 973 1973-1979 1979-1990 1990-1997 1997-2000 2000-2002* France 5,0 2,8 2,2 1,4 3,6 1,4 Union européenne 4,8 2,4 2,3 1,7 3,1 1,1 États-Unis 3,6 2,6 2,6 2,3 4,2 1,3 Croissance de la productivité du travail 1950-1973 1973-1979 1979-1990 1990-1997 1997-2000 2000-2002* France 5,0 2,6 2,1 1,3 1,4 0,0 Union européenne Ws \2J 1,9 0,9 WA 0,1 Ét-afc-IJnic MB lull 14 1,4 Qy 0,9 1— LCI LO U 1 1 1 O Ľľ___ Ľ^____ * Chiffres provisoires pour 2001 et previsions OFCE pour 2002. Source : OCDE, MEI economic outlook, no 73, 2003 et Dynamic Forces in Capitalist Develop] Taux de croissance du PII 3 Source : Les chiffres de ľéconomie N°74 Alternatives économiques hors série, p.94 pays 1991-1995 1996-2000 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Chine 12,3 % 8,6 % 8,4 % 8,3 % 9,1 % 10,0% 10,1 % 10,4 % 10,7 % Inde 5,1 % 6,0 % 5,3 % 4,1 % 4,3 % 7,3 % 7,8 % 9,2 % 9,2 % France 1,1 % 2,7 % 4,0 % 1,8% 1,1 % 1,1 % 2,0 % 1,2% 2,1 % Royaume-Uni 1,6 % 3,2 % 3,8% 2,4% 2,1 % 2,7% 3,3 % 1,9% 2,8% 3,9% États-Unis 2,4 % 4,1 % 3,7% 0,8 % 1,6 % 2,5 % 3,2 % 3,3 % ___________________________________________________________ ) 1945-1973 : des Trente Glorieuses a a montée du chômaae Apres la Seconde Guerre mondiale, le monde développé ihase de croissance forte et prolongée. ^UJJJJdJL IJJJcJ U. La production de masse et les innovations technolo,giques sont nombreuses, et la productivité du travail des Etats-Unis, ľéconomie dominante, est de 2,5 % par an. L'Europe et la France profitent de cette vague d'innovations ä laquelle s'ajoutent deux phénoměnes spécifiques : • la reconstruction suite aux dommages de la guerre sur les biens productifs ou résidentiels et • le rattrapage technologiaue sur les États-Unis. Ce double effort d'investissement en capital et en technologie engendre une croissance de la productivité du travail de ľordre de 5 % par an. Durant cette perióde, la production par individu, et done la richesse, a pratiquement quadruple ^industrialisation progressive des sociétés europeennes a pour consequence une modification profonde de la societě : • la population agricole vient accroitre les effectifs de ľindustrie. • En France, la part de ľemploi aqricole passe de 20 % dans les années soíxante a un peu plus de 10% en 1970. L industrialisation va de pair avec lurbanisation et ľexode rural. • Ce bouleversement de la société frangaise s'accompagne du développement rapide d'un solide systéme de protection sociale, qui devient de moins en moins corporatiste et de plus en plus universel. Assurance chômage, retraite, santé, famille mais aussi education sont le socle ďune économie non marchande, administrée, financée par des transferts. nouvement d exode rural a commence apres Aprěs 1945 En France, le d< 1945. • ľexode rural des regions de ľOuest (Vendee, Anjou, Bretagne1) ■ qui avaient réussi á garder plus loncjtemps leurs populations, par I'effet conjugué de structures familiales třes encadrées par ľEglise, et ďune agriculture vivriěre trěs autarcique. • D'apreS ľlnsee (institut national de la statistique et des études économiques), ľexode rural s'est grosso modo termine en France en 1975 aprěs le remembrement (Reconstitution de domaines agricoles dont on estime 1'exploitation plus aisée que celie des parcelles morcelées ä ľexcés) de 1965. • Depuis cette date, le solde migratoire campagne/ville s'est stabilise, voire depuis le debut des annees 1990 s'est inverse aux alentours des grandes regions urbanisees. • On parle maintenant de rurbanisation : des citadins s'installent ä la Campagne, mais gardent un mode de vie urbain, un travail en ville. • Ce phénoměne produit Un « mitage » (Éparpillement anarchique des constructions) du paysage par un bäti parsemé, ou au mieux réparti en lotissements Les c" étroliers. le ralentissement de la Droductivité La fin du systéme monétaire de Bretton Woods en 1971, et le premier choc pétrolier ä la suite du conflit israélo-arabe de 1973 marquent le terme de ce cycle ďexpa~~:— • Les principaux chocs pétroliers ■ 1973 : Premier choc pétrolier ŕauerre du Kiopouh ■ 1979 : Deuxiéme choc pétrolier ä cause de ľ ■ 2008 : Troisiéme choc pétrolier Les tensions apparues ä la fin des années soixante se sont traduites par de ľipflation (autour de 6 % en France et en Europe en 1968, 4% aux Etats-Unis) et expliquent la decision ďabandonner la convertibilité du dollar. Ľannée 1975 est marqu,ée par une recession (en France, le PIB diminue de 0,3 %, aux Etats-Unis de 0,4 %). En moyenne de 1973 ä 1979, la croissance retombe ä un rythme nettement inférieur ä 3 % ľan. ĽEurope connaít de grands désordres monétaires le chômage augmente de pratiquement cinq points en une décennie ; alors qu'il fluctuait autour de 3 % dans les années soixante, il atteint plus de 8 % en 1983. La fin de cette periodě de forte croissance, appelée Trente Glorieuses, se traduit aussi par un net ralentissement de la croissance de la productivité. En France, au cours des années soixante-dix, la croissance de la productivité du travail est divisée par deux passant de 5 % par an ä 2,6 %. Les economies développées traversent une crise profonde. La trajectoire frangaise est trěs liée ä celie de l'Europe, que ce soit en termes de croissance du PIB, d'inflation < chômage. En 1979, le second choc pétrolier frappe ä nouveau ľéconomie mondiale et relance ľinflation. Une économie marauée oar le chomaae ■ Le chômage a profondément marqué ľéconomie frangaise • mais le taux de chômage n'est pas la seule mesure et la durée des périodes de chômage doit étre prise en compte. • Ainsi, la montée du chômage s'est accompagnee d'une augmentation trěs nette de la durée moyenne du chômage. • Elle a pratiquement double en trente ans. ■ Ce constat se retrouve aux États-Unis oů la durée moyenne de chômage est passée ďun mois en 2000 ä plus de quatre mois en 2002 (4x) pour un taux de chômage qui a augmente de 4 % ä 5,8 %. • Le chômage touche de fagon á peu pres équivalente les hommes et les femmes, i est élevé, mais correspond á des episodes assez courts. • Ce n'est pas un jeune sur cinq qui cherche du travail, mais un sur douze. • La durée est trěs variable suivant les chômeurs. • La part des chômeurs de longue durée (plus ďun an) a double en trente ans. • Le chômeur de longue durée est plutôt ägé et a un niveau ďéducation ■-"-■--*----------------------- / Tauxdechômage : France, UE-15, pays du G7 France UE-15 ^— pays du G 7 // \ \ ys/\ ^ —s ^ \ V í A V J ( / / / / / / / / / / / / / / / / / / / / i / / / / / i i / / / / / / / / / / / / Une économ Tableau 2. - Quelques indicateurs de chômaae Taux de chomage (%) Durée moyenne du ch j de plus d'un an (% du total) 2 rs indemnisés (% di 1970 1980 1990 1997 2000 2001 2002 2,5 6,3 8,9 12,4 10,0 8,8 8,9 1 12 15 16 15,9 14,5 12,8 21 32 40 43 40,1 35,3 30,2 72 73 65 82 89,8 92 Tableau 3. - Structure oar äae du chomaae en 2002 15-24 ans 25-49 ans 50 ans et + Durée moyenne du chômage (mois) Taux de chômage (au sens du BIT) Chômeurs de plus d'un an ( % du to n Les mutations de ľemploi Tableau 4. - Structure de ľemploi (en %) 1960 1980 2001 kgriculture 5,2 industrie 29,1 24,8 17,7 Services marchands 35,3 43,5 49 Services administrés í 3,6 22,3 28,2 Les mutations de ľemoloi Les Trente Glorieuses - un développement rúK.^ «^ 1_íl22 • main-ďoeuvre - dans le secteur aqricole -d'importants gains de productivité. • Plus récemment - secteur tertiaire iustrie - un peu plus ďun emploi sur six, ■ un pour quatre en Allemagne. Bveloppement des services: ■ secteur marchand, - services aux entreprises et aux personnes ■ secteur des services administrés (education, administration, santé et action sociale notamment). ■ la santé et de I education - une evolution spectaculaire au cours des vingt derniěres années (tableau 4j-— la précarité et la flexibilite dans le secteur marchand • En vingt ans, la part des emplois précaires ou flexibles a ainsi triplé, • contrats précaires (contrats ä durée déterminée, interim, stages) est passe de 2,8 % en 1982 ä 9,9 % en 2002. • Voir CPE II.b.6.Mi. Les cotisations sociales Tableau 5. - Recette de cotisations sociales employeurs et salaries (en % du PIB*) 1990 2000 2France 18,9 16,4 Union européenne 12,8 12,4 États-Unis 6,8 6,8 *produit Interieur brut (Agregát (somme) mesurant la valeur de la production de biens et de services sur le territoire national pendant une année) Source : Statistiques des recettes publiques 2001. II.b.6.Mi. Les cotisations sociales La protection sociale développée systéme de cotisations obliqatoires c principaux risques : sante, chomage, famille et vieillesse. La France au-dessus de la movenne européenne- cotisations - plus de deux fois supérieures qďaux Etats-Unis années quatre-vingt-dix, le coüt du travail - réduit. la protection sociale 66 % par les cotisations sur les salaires. Le reste - des ressources transferees du budget general ou des impôts et taxes spécifiques affectés ä la protection sociale (par exemple les taxes sur le 1 i contribution sociale généralisée), .b.6.iv. Le salaire minimum Tableau 6. - Le SMIC* dans différents oavs (en euros) (* Salaire minimum interprofessionnel de croissance.) SMIC mensuel (euros 1997) Allemagne 1 244 France Royaume-Uni 864 Salaire mensuel median (P SMIC/salaire Coút/salaire median median Etats-Unis b.6.iv. Le salaire minimum Le salaire minimum relativement élevé (notamment depuis le passage ä 35 heures. le SMIC rapporté au salaire median (qui integre alors les effets de structure et les differences de productivité entre pays) le SMIC est égal ä 60 % du salaire median La baisse de charges sur les bas salaires- Il.b.6.v. Les dépenses de santé Tableau 7. - Dépenses de santé totales ¥~* r j j. r / n/ j nTn\ lyOU 1990 2000 Depense de sante ( % au PIB)________ France 4,2 8,6 "1 9,5 \ États-Unis___________________________1^1_______ 11,9 "1 13,0 "1 Allemagne 8,7 "1 10,6 "1 Union européenne 1- 7,4 "1 10,6 "1 Financement de la dépense de santé France États-Unis Allemagne État 3,9 30,1 "1 7,1 \ Sécurité sociale 72,5 14,5 "1 69,8 \ Ménages 10,3 17,7 "1 11,9 Assurances privées et mutuelles 12,2 33,2 "1 6,9 "1 Autres sources (dont reste du monde)______| 1,1_______ 4,5 ~| i \ o 4,3 Source : OECD Health data 2002 b.6.v. Les dépenses de santé le secteur de la santé - croissance třes rapide. La part de la santé dans le PIB a plus que double la dépense par téte a été multipliée par sept aujourd'hui environ 2 300 euros par téte. La regle - plus un pavs est riche, plus la dépense de santé est grande. forte socialisation dans le systéme de santé. • Cf. la part prise en charge par le systéme public = de plus de 75 % en France (contre moins de 45 % aux Etats-Unis.) • Le systéme francais = assez proche de la moyenne européenne difficile de relier dépenses de santé et indicateurs de la santé. I.b.ß.vi. L iarisation de ľéconomie francaise Depuis trente ans, la part de ľindustrie se réduit, 1/5 contre presque 1/4 en 1980. valeur ajoutée de ľindustrie = plus volatile que par le passé : plus soumise aux fluctuations extérieures, plus exposée ä la concurrence internationale, eile est au coeur des changements de ľéconomie mondiale. le secteur manufacturier est le moins développé (aprěs la Grěce, le Luxembourg et le Danemark) Cette repartition sectorielle - consequences sur les enchainements conioncturels. En 1997, par exemple, la France = beaucoup moins touchée par la crise asiatique et ses prolongements en Russie et en Europe de ľEst. Cette crise a ralenti les échanges mondiaux de produits manufactures, dont ľimpact direct est moindre en France qu'en Allemagne et en Itálie. Il.b.6.xi. Liberalisation et internationalisation des entreprises ? Tableau 10. - Le palmares des qroupes suivant leur volume ďéchanqes en 2002 Export I^Olffi&iiitt Source : Douanes. Il.b.6.xi. Liberalisation et internationalisation des entreorises ? L'essentiel du commerce extéri d'entreprises. les groupes étrangers occupent une place non négligeable puisque neuf d'entre eux sont presents dansTe classement á ľimport et trois pármi les plus gros exportateurs. Les groupes américains sont les plus nombreux avec Hewlett-Packard, Ford, Exxon et General Motors ; viennent ensuite les groupes neerlandais avec Philips, Shell et SGS-Thoms~- Microelectronics NV. Les constructeurs automobiles allemands Volkswagen et Daimler-Chrysle , que l'italien Fiat completent ľensemble des groupes d origine étrangěre. 1 ~ penetration des groupes étrangers sur le marché frangais, consequence de ~ penetration des groupes étrangers sur le marche frangaii itéqration dans le commerce international mondialisation de ľeconomie, les importants mouveme • que ce soit dans les secteurs de l'automobile, - avec notamment de Chrysler, les rachats de Nissan par Renault, de Volvo par Fore Ls de concentration, fusion de Daimler-Benz et , de la chimie, - creation entis, rachat d'Elf-Aquitaine par TotalFina - ou encore dans le secteur de l'aeronautique -: la creation de EADS qui détiendraSO % d'Airbus Industrie -, devraient modifier de facon avec la creation de EADS qui détiendra 80 % d'Airbus Industrie -, devraient modifier de facor notable les prochains palmares. II en résulte un poids encore plus important des groupes dan ble des Operateurs du commerce extérieur. ^ Knv...w...ene d'ouverture s'est accéléré et les operations de fusions acquisitions et en particulier les achats opérés par des entreprises frangaises represented, en part, plus de deux fois ce qu'elles étaient en 1995. En 2000, suite aux retournements des marches financiers, les operations de fusion acquisitions ont connu un ralentissement sensible, mais on peut noter la tendance ä ľaccélération de ce type ďopérations sur les dix derniěres années.