Debout ! j'entends la brigade J'ois t'aubade De nos amis enjone's, Qui pour nous Sveiller sonnent Bt entonnent Leurs chalumeaux enrouis. J'entr'ois dija la guiterre, J'ois la lerre Qui tressaute sous leurs pas : J'entends la Hbre cadence De leur danse, Qui tripigne sans compas. Corydon, ouvre la parte ; Qu'on leur parte, Des la pointe du mating Jambans, pate's er saucisses, Sacrifices Qu'on doit immoler au vin. Dieu gard' ia savante trope : Calliope Honore vorre renom, Bellay, Baif, et encores Toi qui dores La France en I'ar de tan nam. he long des ondes sacrtes, Par les pries, Couronnis de saules verts, Au son des ondes jasardes, Trdpillardes, A I'envi ferez des vers. Moi, petit, dont la pensde N'est haussde Du ddsir d'un vol si haut, Qui ne permet que man ante Se renflamme De l'ardeur d'un feu si chaud, En lieu de telles merveilles. Deux bouteilles Je prendrai sur mes rognons, Et ce hanap ä double anse, Dont la panse Sen d'oracle aux compagnons. Voyez Urvoy qui enserre De lierre Son flacon plein de vin blanc, Et le portant sur Vipaule, d'une gaule Lui pendille jusqu'au flanc ! A voir de celui la mine Qui chemine Seul parlant a basse voix, Et ä voir aussi la moue De sa joue, C'esl le comte d'Alsinois (...) IS ! Ia f troupe chire Quelle chire Ce jour ameine pour nous ! Partons done, or* que Vaurore Est encore Dans les bras de son ipoux (.. Id ! que je vols de roses Jä dicloses Par I'Orient flamboyant : A voir des nues diverses Les traverses, Vota' le jour ondoyant. RONSARD. Void I'aube iafran&e, Qui jc. ride, Couvre d'ceillets et de fieurs Le del qui le jour desserre, Et la terre De rosies et de pleurs. (...) Chacun ait la main armee De ramie, Chacun d'une gate voix Assourdisse les campagnes, Les montagnes, Les eaux, les pris et les bois. Ja la cuisine allutnde, Sa fumie Fait tressauter jusqu'aux deux, Et ja les tables dressies Sont presses De repas dilicieux. Cela vraiment nous invite D'aller vite Pour apaiser un petit La furie vihimente Qui tourmente Notre aboyant appitit. Dessus nous pleuve une nue D'eau mentte Pleine de lis et de fleurs ; Qu'un lit de roses on fasse, Par la place Bigarri de cent couleurs (...) D'autre c6te n'oyez-vam De Daurat la voix sucrie, Qui reerie Tout le del d'un chant si doux ? Id ! 15 ! qu'on s'avance ! II commence Encore a former ses chants. Cdlebrant en voix romaine La fontaine . Et tous les dieux de ces champs. Pretons done a ces merveilles Nos oreilhs : L'enthousiasme limosin Ne lui pertnet rien de dire Sur sa lyre Qui ne soit divin, divin ! 16 ! Id ! quel doux style Se distilte De ses nombres tous divers : Nul miel tant ne me recrie Que m'agrie Le doux nectar de ses vers. Quand je V emends, il me semble Que I'on m'emble Tout 1'esprit ravi soudain, Et que loi?i du peuple j'erre Sous la terre Avec Vame du Thebain, Avecque Vame cVHorace : Telle grace Retnplit sa bouche de miel, De miel sa Muse divine, Vraiment dine D'etre Sereine du del. Ah Vesper ! brunette dtoile, Dont le voile Noircit du del le caupeau, Ne veuilles si t6t parahre, Menant paitre Par hs ombres ton troupeau. 11 Arrite, noire courriire, Ta lumiire, Pour ouir plus longuement La douceur de sa parole, Qui m'affole, D'un si gai chatouillement. Quoi ! des astres la bergire, Trop Ugire, Tu reviens /aire ton tour ? Devant I'heure tu ftamboies, En envoies Sous les ondes notre jour ? Va, va, jalouse, chemine, Tu n'es dine, Ni tes itoiles d'oulr Une chanson si parfaite, Qui n'est faite Que pour Vhomme rijouir. Donque, puisque la nuit sombre, Pleine d'ombre, Vient les ntontagnes saisir, Retournons, troupe gentille, Dans la ville, Demi-so&lez de plaisir I Jamais Vhomme, avant qu'il meure, JVe demeure Bien heureux parfaitement; Toujours avec la Hesse, La tristesse Se mile secritement. Domit ilium urbamtalh (Illustration de la Civilas Veri de Delben)