Thierry Jonquet La Vie de ma mere Dossier realise par Magali Wiener-Chevalier Lecture d'image par Olivier Tomasini Face A II me I'avait bien dit, monsieur Bouvier, que si je conti-nuais a faire I'andouille, je pourrais jamais alter au college normal, comme les autres copains de la classe. Monsieur Bouvier, c'etait le maitre qu'on avait en CM2. II etait vache-ment severe, monsieur Bouvier. II me punissait sans arret, mais faut dire qu'on faisait le souk dans la classe, moi, Farid, Mohand et Kaou! Monsieur Bouvier, il nous avait mis au fond, tous les quatre, a cote de Paquarium, pour pas qu'on gene les autres. On faisait les cons quand meme, mais a force on avait plus envie, c'etait toujours la meme chose, alors on se tenait pei-nards. Pendant qu'ils faisaient les dictees ou les problemes, on jouait avec nos Megadrive ou on ecoutait 1AM sur nos walkmans. Quand meme, le jour ou avec Farid, on a verse de la Javel Lacroix dans 1'aquarium, la, monsieur Bouvier il a pas aime. Les poissons, ils etaient tous creves! Le dirlo, il nous a fait style la morale, comme quoi on devrait avoir honte de tuer des pauvres betes, qu'on avait meme pas le respect des ani-maux, et tout! II nous a bien pris la tete, la^ui, avec ses poissons, mais a la cantine, on en mange bien, des trues en carre pan6s, cap'tain Igloo comme a la tele, alors qu*est-ce qu'il y a, ou qu'il est le respect avec ces poissons-la ? 8 La Vie de ma mere! Du coup, quand on lui a dit ca, a monsieur Bouvier, il s'est vachement vener, et il nous a colle une baffe, a moi, Kaou, Mohand et Farid. It avait pas le droit de nous taper, c'est marque dans le reglement de I'ecole. Meme qu'apres, Bechir, le grand frere a Farid, il a voulu pecho monsieur Bouvier, mais il I'a pas fait, il a juste nique les pneus de sa Clio avec un cutter, dans le parking. A la fin du mois de juin, y a eu la fete a I'ecole, avec danses folkloriques et tout, et meme des danses arabes, pour pas qu'il y ait de jaloux, et apres ca a ete les vacances. Moi, je suis pas parti, ni Kaou, ni Mohand, ni Farid. On a zone dans la cite pendant deux mois. Comme « plage », on avait le bas-sin que les ouvriers de la mairie ils ont installe au milieu du square, pendant I'hiver, un gros true rond avec des briques et un jet d'eau. Relou, le bassin! On allait piquer des plaques de polystyrene a la poissonnerie du coin de la rue de Belleville et on fabriquait des bateaux : des «vedettes» avec un moteur, juste un elastique qu'on remontait avec un trom- i bone et deux morceaux de boite d'allumettes, ca faisait comme une helice, c'est un true que monsieur Bouvier il nous avait montre en travail manuel. Ou bien des voiliers, en plantant un morceau de bois au milieu pour faire le mat; les voiles, e'etait un morceau de sac Auchan qu'on dechirait expres. On en fabriquait plein, des bateaux, lis tournaient en rond autour du jet d'eau pendant un moment, et puis tchac, ils se prenaient le jet en plein dessus et ils etaient niques, ils se cassaient. Alors on en remettait d'autres; ca faisait plein de morceaux de polystyrene partout dans le bassin, et des bouts de sacs Auchan, tout le monde disait que e'etait degueulasse. C'etait pas completement de notre faute quand meme, parce que le jet d'eau il etait souvent en panne et la flotte se met-tait a pourrir. Elle puait la vase et elle devenait toute verte. Face A 9 Quand il en avait ras le bol, le gardien du square nous virait du bassin en nous courant apres. Cest un vieux from1 avec des lunettes, qui gueule tout le temps. II a meme pas de revolver, juste un sifflet. A chaque fois c'etait pareil : au debut, c;a nous faisait marrer de le voir cavaler, avec sa guibolle de travers, il pouvait jamais nous attraper tellement il boite. On piquait un sprint et il se retrouvait comme un bouffon, tout seul. Mais au bout d'un moment on en avait marre, nous aussi, alors on allait plus loin, puisqu'on pouvait pas approcher du bassin. Les Buttes-Chaumont, on pouvait pas y aller non plus, mais $a c'est la faute a Kaou. Au mois de juin, il s'etait mis dans un plan baston avec les gardiens, pourtant, c'est des renois, comme lui. Enfin, pas tout a fait : eux, c'est des Antillais, alors que Kaou, il est zairois. Bref, ?a date du jour ou il a degomme un cygne avec son lance-pierre. Une grosse bille en fer, qu'il lui a foutue, au cygne, en plein dans I'ceil. II vise super bien. Les gardiens, ils ont pecho Kaou pour I'emmener dans leur cabane, et la, ils ont appele les keufs, mais Kaou il a reussi a se tirer, le coup de bol, la verite! Faut quand meme plus qu'il aille trainer par la-bas et nous non plus parce que tout le monde le sait qu'on est ses copains, alors, on se mefie. Des fois, quand on en avait vraiment trop ras le bol, on allait dans le metro en falche et on descendait aux Halles. C'est beau, mais faut faire super gaffe parce que la-bas c'est plein de keufs. Des fois aussi, on s'installait devant le Fran-prix avec nos skates et on faisait la compete en sautant par-dessus des cartons. On en attachait plein avec une ficelle et on prenait un super elan pour decoller; si on se viandait, c'etait pas grave, parce que c'est mou, les cartons. Le Fran- 1. From : abreviation de fromage blanc, par extension, individu a peau blanche. 10 Lo Vie de ma mere I prix, c'est genial pour 9a parce qu'il / a une rampe qui descend vachement sec le long de la rue des Dunes, c'est lä que les camions viennent pour livrer. Si les gens du maga-sin faisaient pas trop attention ä nous, on entrait dans la reserve, pour chourer des packs de Yop. Le soir, on retrouvait d'autres copains, ceux qu'allaient au centre de loisirs, ils revenaient au coin de la rue de Belleville, avec le car de 1'école. lis frimaient parce qu'ils étaient alles dans la forét de Sénart, style ils avaient fait un voyage, un plan Campagne, air pur et tout! Moi, je voulais plus y aller, au centre de loisirs. L'annee d'avant, il y avait eu encore une embrouille, le portefeuille ďun mono qu'avait disparu, et le dirlo m'avait accuse. Cétait méme pas vrai, c'etait Renaud, un keum de la cite, bätiment F escalier D, * qu'avait chouré. Méme pas cap* de se dénoncer! Le dirlo, il nrTa ramene chez moi, et il a dit ä ma reum que soit eile remboursait, soit il allait aux keufs direct Vous avez le choix, il a precise, Penculé de sa mere. Ma reum, eile lui a filé ses vingt keusses, pour pas faire ďembrouille, et aprěs, eile m'a pécho avec une des ceintures que le ieuv il a laissées ä la maison avant de se tirer. J'ai vachement dérouillé, pendant deux jours, j'ai pas pu me lever tellement j'avais mal. Cédric, mon grand frěre, il me defend, d'habi-tude, méme quand je déconne, mais lä, il s'est écrasé. — Tas pas le droit de faire des trues pareils, i I m'a dit. On se saigne pour que tu vives normalement, pour que tu manques de rien, et toi, tu penses qu'ä faire le con! Cédric, il a seize ans, il a un contrat ďapprentissage pour faire mécanique-auto, alors c'est sür, il s'y voit déja, avec au moins le SMIC, plus méme, parce qu'il dit que si il se démerde bien, il peut se fáire plein de thunes en réparant des caisses au noir. Mais c'est pas ?a, son true, il I'a dit á personne, mais moi je le sais. J'ai fouillé dans ses affaires une fois qu'il était pas ä la maison. II avait plein de brochures du Face A II SIRPA, c'est de la pub pour les militaires. Quand il aura dix-huit ans, il veut s'engager dans les commandos pour la Bosnie. Je les ai vus a la tele, les keums des commandos, avec un casque et un gilet pare-balles, faut pas les faire chier, parce que sinon ils tirent dans le tas. C'est ca qu'il veut faire, en vrai, Cedric. Le CAP mecanique-auto, c'est pour de la fausse. Moi, ca me plairait bien aussi, commando pour la Bosnie, mais comme fat que douze ans, j'ai encore le temps. Faut que je trouve un true pour me defendre, en attendant. A la maison, / avait aussi ma sceur, Nathalie. Elle fait shampouineuse chez les coiffeurs chinois. Dans notre quartier, ils sont vachement nombreux, les Chinois. Iis ont des tas de magasins avec du matos hi-fi, des chaines et des teles super chores, des modeles 16/9% les memes que celle que monsieur Hardouin, notre voisin du palier, il s'est achetee le jour ou il a gagne au Millionnaire. Meme qu'on Pa vu ä remission, tout I'immeuble etait au courant. Alors comme les Chinois ils sont riches, ils embauchent des froms, pareil que ma sceur Nathalie. Ils embauchent pas des reubeus ou des blacks, rien que des froms! Sauf dans leurs supermarches, lä, ils prennent des pakis, il y en a plein qui sont arrives dans le quartier. Pour porter les cageots, les pakis, ca colle, ils sont capables. Mais pour le reste, non, ils parlent meme pas bien le francais alors avec les clients, ca ferait des embrouilles. Faut comprendre, une meuf pakis, eile peut pas faire shampouineuse chez les Chinois, meme bien sapee, ca ferait pas assez style. Faut des Blancs, ils sont pas cons, les Chinois, ils choisissent, c'est pour ca que Nathalie eile a pu avoir sa place. Elle a eu de la chance. Toute la journee, eile fait des shampoings, c'est pas fatigant. Et puis dans le salon, il y a de la musique. C'est cool, ca sent bon, elle se salit pas, comme C6dric avec son cambouis. Elle rapporte des tas de pro- 12 La Vie de ma mere I duits, des shampoings demelants deux en un, des gels, de la teinture pour se faire des meches de toutes les couleurs, des trues pour se peindre les ongles. Elle donne la moitie de sa thune a ma reum, et avec le reste, elle s'achete des CD ou des posters de Michael Jackson ou de Patrick Bruel, des collants Dim, du savon Cleopatra, rien que des trues de luxe mais comme e'est sa thune a elle, elle a le droit, e'est normal. Elle a meme une tele pour elle toute seule dans sa chambre, Nathalie. Mais elle est pas egoYste, les cremes et les shampoings, elle en file a ma reum, parce qu'elle a toujours ete gentille avec elle. Ma reum, elle a pas de bol, elle a ete fin de droits, et aprds CES, ca veut dire Contrat Emploi Solidarity. Quand je suis rentre en sixieme, elle faisait agent d'entretien a la bibliotheque de la mairie. * Ouais, il me I'avait bien dit, monsieur Bouvier, que si je continuais a faire I'andouille, je pourrais jamais aller au college normal, comme les autres copains de la classe. Total, a la rentree de septembre, je me suis retrouve a la SES, avec Kaou, Farid et Mohand et des tas d'autres eleves comme nous, qui venaient d'autres ecoles qu'on connaissait pas. La SES, ca veut dire Section d'£ducation Specialisee; ca nous a bien fait rigoler qu'ils aient besoin de specialistes pour s'occuper de nous. La ou monsieur Bouvier il s'est gourre, e'est que la SES elle est en plein dans le college normal, le college Victor-Hugo. Les sixiemes normales, ils allaient dans le grand batiment, un true super vieux, tout gris, avec des escaliers meme pas en beton, en bois, alors que nous, nos classes, elles sont dans des algecos tout neufs. On est tout au fond de la cour, au bout du terrain de basket. Le premier jour, e'est le dirlo, monsieur Belaiche, qui nous a parle, super serieux. II est marrant, monsieur Face A 13 Belaiche, il ressemble un peu ä Navarro, surtout l'accent et meme le costume, un peu ringardos, mais qu'a du lui coü-ter un max de thunes quand meme. II nous a dit qu'on avait beaucoup de chance parce qu'on allait avoir une prof super, mademoiselle Dambre. Elle etait pas encore arrivee ä cause de «problemes administratifs», il a dit, monsieur Belaiche, mais ca allait pas tarder, alors en attendant, on devait res-ter tranquilles, avec le pion du college qui allait nous garden Comme il faisait beau, on allait souvent dans la cour jouer au foot, ou en balade au pare, ce qui plaisait pas ä Kaou, ä cause des gardiens qui pouvaient le pecho si jamais ils le reconnaissaient. Moi, j'etais plutot content d'etre a la SES, mais pas Mohand, parce qu'il disait que monsieur Belaiche, c'est un feuj, et qu'il aime pas beaucoup les feujs. C'est son frere Mouloud qui lui a dit que les feujs, faut s'en mefier, c'est ä cause d'eux qu'il y a eu la guerre avec les reubeus, dans le Golfe, il y a longtemps de 9a, on peut pas se souvenir, on etait trop petits. Mouloud, il est super serieux, il va ä la mosquee, et il essaie de se laisser pousser la barbe. Dans le quartier, en plus des Chinois, y en a beaucoup, des feujs. C'est des dröles de types, avec des manteaux tout noirs et des chapeaux style gangster Chicago, noirs aussi. Iis ont la barbe, un peu comme Mouloud, mais leurs enfants aux feujs, ils viennent pas au college, ils ont des ecoles speciales expres pour feujs, il y en a une avenue Secretan, meme que les voitures ont pas droit de se garer devant, ä cause des barrieres. Mouloud nous a explique que c'est parce que les feujs ils ont la trouille des attentats, depuis la guerre du Golfe. C'est pour ca qu'ils mettent des barrieres, des fois qu'il y ait une voiture avec une bombe dedans, lis sont malins, les feujs, peut-etre que tout le monde devrait faire pareil ? II y aurait un college pour les renois, un pour les reubeus, un pour les Chinois, et un normal, pour les 14 La Vie de ma mere! Face A 15 . ~ a - 1-ontP facon entre Nathalie et Steve, Francais. Comme ca personne chercherait la baston, on °n se parlait plus Cedric. II est serieux, avec sa mecanique-auto dans un fait 3 reCr6> mSme paS * ,a cantlne» Ms avaient garage, meme s'il va pas en Bosnie, en la rassure, ma reum. dessS nger^ Mais la' la petite p0uffe de la Cantine> e"e m'aVait blen -iJ? normales» Pujsque la table de Romain etait dejä foutu les boules. Je suis pas un gogol. Je sais ce que e'est, les gogols, il y en a un dans la cite, au 18, escalier C. J'ai pas une tete comme la sienne. Quand les sixiemes normales ils nous traitaient de gogols, je m'en foutais, on etait tous ensemble, avec Farid, Mohand et Kaou. On avait notre table ä la cantine, et personne venait nous chercher I'embrouille. pleine. Tiens, v'li un gogol, a ricane une meuf, un jour que je m asseyais a cote d'elle avec mon plateau. Je lui ai envoye Passiette avec les saucisses et la puree sur la tete et le pion m'a coll6 une baffe. m'a pas fait pareil. J'ai essaye de leur expliquer $a, ä Cedric, Nathalie et ä ma reum. On avait fini de manger, Nathalie debarrassait la Ah, toi aussi. tu t> mets?"Hm'a demands en soupi- Maisle me reirouver tout seul et de me faire traiter, «a rant, monsieur Belaiche, quand on m'a amen6 dans son bureau. Je suis oblige de t'exclure de la cantine pendant une scnriHJnG _____ _ II a envoys une lettre avec reception comme les huissiers ^5** ^endait les xk%f** d" ^ t'- tie et a ma reum, et a la maison, ca a encore ete le cirque. Mais des grilles avec ses copains du garage, ues js finalement, malgre la derouillee que j'ai prise, ca m'a pas pris M d°™e la moiti6 de sa thune ^ la tete de plus manger a la cantine. Je rentrais chez moi le sonne faisait gaffe a ce que je disais. midi, peinard, et j'ouvrais un steak hache Findus; e'est Nathalie qui faisait les courses, elle les achetait par boftes * de douze. Cest des promotions qu'ils font, a Auchan. , , . , C'etait mieux comme ca on depense pas trop. Faut dire la verite. Auchan, Je suis plus jamais retourne a la cantoch. e'est bien. comme ca. Sinon, la petite pouffe de la s.x.emen°™,e- La cantine, e'est vite devenu un sujet de discussion, a la maison. Tous les jours, c etait les engueulades. sortant aiiau j f------ f trais ä la maison, et je pensais tout le temps ä cette meut 24 La Vie de ma mere! Face A 25 qui m'avait traite. Je I'avais bien reperee, eile etait dans la sixieme B, une classe ou ils mettaient ceux qui sont les plus forts. Ils faisalent anglais, plus allemand, tout renforc6, je le savais parce que Damien, il y etait. Damien je le connaissais puisqu'il etait dans mon CM2 chez monsieur Bouvier. On etait pas vraiment copains, mais il me racontait. La pouffe, elle s'appelait Clarisse. Elle etait vachement belle, avec ses nattes, et son anorak Togs Unlimited, et ses Nike-air, plus des jeans 501, des trues qui coutent la peau des couilles. Je Pai suivie a la sortie du college, y a sa reum qui venait la chercher, meme pas cap' de rentrer chez elle toute seule, la meuf! Elle habitait rue Remy-de-Gourmont. Cest pas une rue comme celles de la cite, e'est des petites maisons juste a cote des Buttes-Chaumont, mais on les voit pas, il faut monter un escalier par la rue Manin, tourner a droite, et la, il y a des paves comme dans le temps, des arbres qui sont meme pas esquint6s, des petits bancs qui sont meme pas tagues, des lampadaires pas deglingues. Cest drole, e'est juste a deux cents metres de chez moi mais j'y etais jamais alle. Cest la qu'elle habitait, Clarisse. Elle avait pas vu que je la suivais. Un gogol, forcement, on fait pas attention a lui. Sa reum k Clarisse, elle Pa rac- compagn6e, et puis elle est tout de suite repartie. Elle avait une toute petite bagnole, une Austin, et elle etait sapee classe, comme dans les pubs de la tele, avec un futal en cuir et des colliers en diamant, la verite. Cest pas comme la mienne, avec ses robes de chez Tati, on dirait qu'elle les decoupe dans des rrdeaux. Je m'en foutais, de Clarisse, de sa reum, de PAustin, et de la rue Remy-de-Gourmont. Mais maintenant, je savais ou elle crechait, alors fallait plus qu'elle me traite de gogol, sinon j'y ferais la peau. Pas au college, pour risquer de me faire pecho : juste a la sortie de chez elle! Je m'y suis habitué, ä ětre tout seul, méme le mercredi, quand on avait pas classe. Mouloud, il emmenait les copains á la mosquée, une cave qu'ils avaient aménagée, dans la cite, bätiment 8, escalier D. lis enlevaient leurs baskets avant de rentrer lä-dedans, je sais pas pourquoi, une manie de reu-beu... Mouloud leur lisait un livre vachement beau, avec une couverture en cuir, le Coran, ca s'appelle. Moi, je regardais mes cassettes á la maison toute la matinee, des Schwarzenegger, ou des trues d'horreur avec des fantömes et des monstres, ou bien encore Massacre a la trongonneuse que j'avais chouré au vidéo-club oů Cédric il était inserit. Cétait cool, Nathalie était chez ses Chinois á shampouiner, Cédric au garage, et ma reum, quand elle pas-sait pas la serpilliěre a la mairie, elle faisait la queue á la Secu ou á la CAF pour les dossiers, on a toujours des dossiers en retard. L'apres-midi, j'allais aux Buttes, avec mon skate. La-bas, e'est comme devant chez Franprix, mais en mieux. II y a une butte qui grimpe sec, avec un super virage en épingle á che-veux, faut pas se planter, sinon on se viande dans les pla-tanes, ca pardonne pas. Un jour, j'ai méme rencontre mademoiselle Dambre. Elle ramassait des feuilles et des morceaux ďécorce pour nous faire une lecon de botanique, comme pour les sixiemes normales, sauf qu'eux ils ont des microscopes, ca rigole pas, ils étudient pour de vrai. Elle m'a vu avec mon skate sous le bras et elle m'a appelé. J'avais la trouille qu'un keum de la classe me voie avec elle, ca aurait fait style leche-cul, mais coup de bol, ii y avait per-sonne. Elle m'a emmené au bistrot qui est juste en face de la grande entrée du pare et elle m'a payé un Rio. Elle, elle a pris un the. 26 La Vie de ma mere! Face A 27 Tu as fait beaucoup de progres en lecture, elle m'aqu'e|le avait rencontre en boíte. Un électricien qui bossait d.tj'espere que tu vas ťaccrocher! sur ,es chantiers ďEuro Disney. II habitait un studio aux Elle avait pas son jean, comme d'habitude, elle avait remis Francs-Moisins, une cité de Saint-Denis, comme <;a on pour-une jupe, comme le jour ou Mohand avait voulu lui mater rait aller la voir en prenant le metro, la teuche, sous son bureau. Cétait des conneries, il était _ Si tu penses qu'il est sérieux, elle a soupiré, ma reum. vraiment nul, Mohand! Mademoiselle Dambre, elle portait Pourquoi pas? II est fran?ais? une culotte, elle allait pas venir au college sans culotte! Faut _ Portugais... elle a répondu, Nathalie, étre con comme Mohand pour s'imaginer des trues pareils, Elle était soulagée, ma reum, un tos, ťétait quand méme qu'il allait pouvoir y mater la teuche sous sa jupe! J'ai rien mieux que Steve, le renoi qu'elle nous avait ramene la der-dit A ce moment-lá, je me souvenais de ma soeur Natha- niěre fois. Avec les blacks, faut se méfier, des fois ils ont lie, dans la salle de bains. Je I'avais vue, sa teuche, avec plein plusieurs meufs et ils leur font des coups de vice, genre elles despoils autour. Cest ma soeur, mais 9a m'avait fait tout triment pour eux, ils les dérouillent et tout. Cest des futés. dró,e* f D'un autre cóté, les tos, ils ont pas la reputation d'etre N'est-ce pas que tu vas ťaccrocher? elle a insisté, malins, mais ils cherchent jamais I'embrouille, on le dit par-mademoiselle Dambre. .* 1 *i*a tout dans la cite. J ai fait ouais ouais, histoire qu'elle me foute la paix. Elle aussi, elle a bouclé sa valoche, Nathalie. Du coup, Quand je me suis levé, elle m'a passé la main dans les che- j'avais une piaule pour moi tout seul, et ma reum aussi, puis-veux. J'ai eu comme un frisson, un true bizarre, Je lui ai dit qu'elle partageait la sienne avec Nathalie. Tout 9a, ga s'etait salut, á demain, et je I'ai laissée avec son sac en plastique passé en une semaine, il a vite fallu s'habituer. rempli de feuilles mortes et de morceaux ďécorce. Cétait géant, le F3 rien que pour nous, ma reum et oim, En rentrant á la maison ce soir-lá, j'ai tout de suite com- ďun seul coup?a faisait vachement grand. Nathalie a été pris que Cédric, il avait quelque chose de grave á me dire, super sympa, elle m'a laissé sa télé puisqu'il y en avait déjá II m'a entraíné dans notre chambre, et II m'a pris par les une chez son portos. Je I'ai installée dans ma chambre avec épaules. ..... -----— Je me tire, il a fait, j'ai signé un contrat avec un garage le magnetoscope. Ma reum, elle regarde pas les cassettes, ou alors des films d'amour vachement tristes, des trues ä Roanne, e'est en province. Cest plus de I'apprentissage, m~eme pas en couleurs, y a que ?a qui lui plait Elle s'en foule patron, il a bien vu que je savais me demerder, alors il tait que je prenne le magnetoscope pour moi, il lui restait est pret ä me faire confiance... tu vas rester seul avec M'man Tautre tele dans le living, elle pouvait regarder les jeux et et Nathalie. Fais pas le con, je compte sur toi. Je vous enver- Socree Soiree, ?a aussi elle aime. rai des mandats. II a boucle sa valise le lendemain. Tchao. Et comme s'ils * s'etaient donne le mot, trois jours plus tard, Nathalie nous a fait la totale, avec ses ongles peints en rouge et son gel Cest apres les vacances de Noel que j'ai rencontre Dja- sur les tifs, eile voulait se mettre ä la colle avec un type mel. Je savais pas qu'il s'appelait Djamel, e'est seulement 28 La Vie de ma mere! Face A 29 aprěs que j'ai su son nom, forcément. Cétait dimanche eálors déjá qu'il en avait un coup dans le nez, il pouvait vrai-j'etais atté á Saint-Denis, chez Nathalie et son portos, Antoment pas me rattraper. nio il s'appelle. On avait mange chez eux, un true que j'ai J*ai pris le metro pour retourner chez nous, et e'est sur pas aimé avec de la morue, comme ils font les portos, et ?ie quai que j'ai vu Djamel pour la premiere fois. Le dimanche s'etait mal passé avec Antonio. Style il voulait me taper laprěs-midi, y a pas grand-monde sur les quais de Saint-frime comme quoi puisque j'avais plus de pere il allaitDenis-Basilique. Djamel, il était avec deux autres keums, des s'occuper de moi. reubeus, et ils avaient branché une meuf, vachement belle, Pendant qu'on bouffait il ma bien pris la téte avec sauně céfran comme moi, assise sur les bancs de la station, tchatche, soi-disant qu'il allait me trouver une école oú ilsstyle ils la baratinaient, mais ?a risquait pas de marcher allaient m'apprendre un bon metier. Nathalie elle s'ecrasaitd'abord parce qu'ils étaient trois, en plus, la meuf e'etait pas comme ďhabitude, elle lisait B/bo, un article sur les sham-le genre á sortir avec un reubeu, méme tout seul. Et dune poings qui donnent de I'allergie, évidemment, avec son tra-e'etait une adulte, vingt-cinq ans je dirais, et de deux, Dja-vail, e'etait important pour elle. Nathalie, elle claque un max mel et ses copains, ils devaient avoir dans les seize ans, de thune pour se payer des journaux avec des photos en comme mon frěre Cédric. La meuf, elle était pas sapée couleurs de mannequins. Celle qu'elle* admire le plus e'est super classe comme Cindy Crawford, plutót le genre Koo-Cindy Crawford, je comprends ?a parce quelle est encore kai comme on voit á la télé, e'est déjá pas mal comme look, plus canon que mademoiselle Dambre, et toutes les meufs, Quand ils ont commence á la peloter, ?a a été trěs vite. Elle elles veulent lui ressembler. s*est mise á gueuler, et elle a envoyé une claque á Djamel. Alors ils étaient lá, tous les deux, á me prendre la téte, II avait la joue toute rouge. Antonio qu'arretait plus de me parler de son chantier á — Salope, ta mere la pute! il a dit. Euro Disney, comme quoi le chomage e'est de la décon- Les reubeus, je sais pas pourquoi, ils traitent tout de suite, nade, pour les keums qui en veulent, y a toujours du bou- lis ont vite fait de se véner, mais des fois, vaut mieux gar-lot, mais pas pour les feignants, e'est pour ?a qu'il faut faire der son calme. Un des copains de Djamel a pécho le sac á une bonne école professionnelle! Et Nathalie qui I'ecoutait main de la meuf, mais elle le tenait par la laniěre et elle a méme pas, parce quelle découpait des photos de Cindy gueulé encore plus fort. Crawford pour les scotcher sur les murs de leur studio. Moi je regardais, assis un peu plus loin sur un banc. Á ce Tout á coup j'en ai eu ras le bol et je me suis tiré en cla- moment-lá, á I'autre bout du quai, j'ai entendu gueuler des quant la porte. Antonio m'a couru aprěs, mais je I'ai largué contróleurs du trom'. Ils étaient deux. C'etaient pas ceux dans les allées des Francs-Moisins. Cétait super fastoche, des brigades spéciales, avec leurs rangers, leurs lacrymos et tellement e'est pareil que notre cité á nous, tous les báti- leurs tonfas, des matraques encore plus balaises que des ments se ressemblent, en dix minutes, á tourner en rond, nunchakus, non, ceux-lá de contróleurs, c'etaient que des on sait plus ou on est si on connaít pas par coeur. En plus pauvres keums avec une casquette et des tronches de pico-Antonio, pendant tout le repas, il avait pas mal picolé, du los, en plus. On était dimanche, mais ils bossaient quand Vinho Verde, un pinard de portos qui le faisait bafouiller, méme, ces enculés de leur mere! 30 La Vie de ma mere! Face A 31 Les contrdleurs, je peux pas les saquer. Un jour, avie defend pas, on est de la merde, je vois bien, ma reum, si Kaou, on etait passes en falche en sautant par-dessus telle savait mieux se defendre, elle serait pas toujours a grat-tourniquets a Corentin-Cariou, et il y en a qui nous oler la thune a la CAF ou k I'assistante sociale. pechos. lis nous ont emmenes dans leur bureau et sty? Je sais que j'explique pas bien. Je veux pas chercher des comme s'ils etaient des keufs, le droit de tout faire, ils nofexcuses ni prendre la tete a personne — la vie de ma ont dit de baisser nos joggings, expres pour nous emmemere! — mais meme monsieur Bouvier et mademoiselle der. Juste histoire de nous fouiller. II y avait une salope avOambre, ils nous ont toujours appris que le racisme c'est eux, une controleuse aussi, une vraie tepu avec du rougejtegueulasse. ||s le disaient pas avec des gros mots comme levrespleinsabouche, elle matait nos zobs,et elle s'estfoimoi, ils expliquaient avec des phrases de I'ecole, y avait tue de la gueule de Kaou parce que le sien etait coupe. Cimeme un grand poster sur le mur de la classe. Declaration concis, ca s'appelle, comme ils font les feujs et les islamyes Droits de I'Homme et du Citoyen, on comprend mieux Apres ils nous ont dit de nous tirer. mais que la prochainavec |es mots qu'il faut. fo.s qu on avait pas de ticket et qu'on passait en falche, il Bref pendant que les contrdleurs couraient le long du nous emmenaient carrement a la brigade des mineurs. s moi m pas eu |e temps de reflechir. Le premier etait Bref ce d.manche-la, sur le quai de Saint-Denis-BasiliqueLa' e „ avait sorti sa bombe lacrymo, et il foncait sur meuf avec ses sapes KookaY elle continuait de gueuler, e ^ tendu ma jambe quand le deuxieme il m'a dou- Djamel et ses copains essayaient toujours de lui tirer so, ' ^ je m fajt> j.ai jure de tout dire, alors je dis tout, sac a mam. Les contrdleurs couraient sur le quai pour s« . ' et (, s>est retame sur |e quai, II s'est plante la raP-Oau± d^ S2E 7? loTcoL un banc. I. etait esquinte grave, avec p.ein — Ordures de salopene de bougnoules i a gueule, le , . > A Mn n*-, ° 6 ' " m 1'n mccp Hp son nez. la premier. * de sang qu'a pisse de son nez. /-.x^ • . i c,iifP i'ai Das bien vu. le me suis tire par la sortie qui C etait un cistra, y avait pas de doute. On dit pas bou- U 1 * P 1AZLLn Avant de monter I'escalier, gnoule. quand on est eduque. Reubeu ca passe encore ifc 6tait * 1 aUtrC b°Ut de,'a * ° « TrT^r acher son ont .'habitude, mais bougnou.e, c'est carrement grLe (• me suis ,U T Toe Diame lu colit Meme si je suis pas reubeu, personnel.ement, j'aimerfis pas sac * main' ^ T " T J ^ ce S£ qu'on me traite ca comme. Meme si les reubeus, eux aussi dessus et lui tirait ,eS °heVeUX- ^ P T rZIr ils traitent vite fait, je cherche pas a dire le contraire 11 avait sorti un cutter pOUr niqUCr g" * ?" P Les reubeus, ils ont proteste contre le racisme ' c'est controleur, lacui qu'avait la lacrymo, mais .1 a meme pas eu Mouloud, le frere a Mohand. qui nous avait expliqueca du le temPs de s>en servir' C'eSt D'amd qU'a ** '* P "* ^1 temps ou on etait encore copains. Ils ont fait des marches la verite! La bombe' elle est tomb*e SUI" '* qUa'' , A* des manifs, pour qu'on leur foute la paix, pour que les ramassee et en a colle une bonne gidee dans la gueule du salauds comme monsieur Grenier, le prof de menuiserie a contrdleur. II chialait, le cistra, il en pouvait plus, d6ja qu il la SES, ils arretent leurs manifs a eux, style vive la France, avait du sang plein les yeux, parce que Djamel I'avait bien la France aux Francais. Ils avaient raison, les reubeus : si on pecho avec le cutter! La verite, je mens pas. Apres, ils se 32 La Vie de ma mere! Face A 33 sont arraches de la station Saint-Denis-Basilique avec le s\ On marchait. de la meuf, par I'escalier mecanique, e'etait plus rapide. f__Heureusement que t'etais lä, ce bätard de contröleur, Moi, je marchais super vite sur l'avenue de Paris. J'ava^i a||ait nous fajre Un coup de vice! il m'a dit, Djamel. La les boules. Personne pouvait savoir qui j'etais, mon nom ^meuf on y a pecho sa carte bleue! tout, mais si les keufs faisaient une rafle et que je me faisa^ || m>a montre le sac avec toutes ses affaires, ses trues ä pecho, les contröleurs pouvaient me reconnaTtre! Ceta jH ses Tampax comme Nathalie, plus un walkman sür que j'allais ä Fleury direct, quartier des mineurs. et lä-ba , ... ._______* -n____*------a numero sur c e t carrement galere. je le sais parce que Bechir, le grari J Mn Djame| „ etajt sQr que c.etait ,e numero frere a Farid, i a un copain reurt 1 au a Dris six mois fprmi ... . ■ ... . niamoi J c=c , i j de la carte, on allait pouvoir taxer de la thune a un distn- Djamel et ses copams, lis couraient derriere moi su ,. . . „ I'avenue. je me suis retourne, un peu vener qu'ils me suibuteUr Si T'c • n • a r » ™ «r »rri . i . , . M An «W eloignes de Saint-Denis-Basi ique, et on est arn- vent mais .Is pouvarent pas faire autrement, il fallait qu'ils si Un S eS eIO,Snes ae u ^nn.ic *. ii i • .. , v/Ac 5i la Fourche Y avat une banque du Credit Lyonnais. cassent. lis voulaient pas aller a Fleury eux non plus, surves a La rourcne' T ™ , u* H ' tout qu'avec les controleurs, cistras comme ils etaient, il Dlamel jl a mls la Carte danS 'a "^l!* " * '* avaient aucune chance! Deja que la meuf Kookai allait pa ca a march6' 11 a tax6 trois mi"e ba"6S' C°°K * mal les charger, e'etait pas le moment de zoner dans le coin avec les deux autres reubeus' mais 11 m'a f,le cm~*m* Vlll Vwll^FI^I Id I OC m'ont demands si je voulais venir avec eux. Moi j'en avals hen a secouer de leur true de se faire sucerentrer dans la mosquee, par exemple. Alors il faut pas me je voyais pas pourquoi j'allais claquer le fric que j'avais gagnt prendre la tete si je mate des cassettes k la tele. La verite, Trere <_edric il avait ramene une cassette X-hard, et je I'a Avec Djamel, Aziz et I'autre reubeu. Said, il s'appelait, on regardee quand il etait pas la, ni ma reum non plus. J'avait a encore marche jusqu'a Strasbourg-Saint-Denis. J'avais vu le true, des meufs qui sucaient, je savais bien comment super mal aux pieds, j'etais creve, mais Djamel il etait mar-elles faisaient, et les keums qui se faisaient un plan delin rant, il racontait que des conneries et ca me faisait poiler, avec ca, style ils en pouvaient plus, ca leur faisait tout alors j'ai suivi. Rue Saint-Denis, ils passaient devant les bizarre, j'avais trouve ca chelou. meufs. Fallait voir comment qu'elles etaient sapees. pas Ma sceur Nathalie elle etait rentree plus tot que d'habi- KookaT, pas Cindy Crawford, la verite! Cest tout juste si tude de son salon de coiffure chez les Chinois, je I'ai pas on leur voyait pas la teuche sous leur jupe toute decousue entendue, du coup elle m'a colle une baffe et elle a balance jusqu'aux fesses! Carrement style tepu, comme Zora, la la cassette au vide-ordures. Apres, le soir, y a eu toute sceur a Draguvk, \* ttt—.z-t E. u une salade avec Nathalie, Cedric et ma reum comme quoi Celle-la, la Zora, justement monsieur Hardouin, notre e'etait pas un spectacle pour moi. Ils etaient d'accord, tous voisin d'en face sur le palier, il a explique a — "'''plle les trois et ca m'a bien vener. Style j'etais un gogol, meme se faisait mettre pour de la thune, que tout le monde le pas foutu de savoir comment on fait dans ces cas-la! Je veux savait et que e'etait un scandale qu'on tolere ca. Son stu-dire, niquer, e'est pourtant pas un mystere. dio, e'est vachement connu dans la cite, y a plein de keums Nathalie, en plus, elle etait pas genee de me dire ca. J'ai qui viennent chez elle. Tout le monde le sait parce qu'elle pas voulu la ramener sinon elle allait me prendre encore a mis son telephone dans Pons Bourn Bourn comme quoi elle plus la tete mais j'aurais pu lui dire que du temps ou elle fait des massages. Quand ils en avaient parle, ma reum et monsieur Hardouin, je savais pas ce que e'etait « mettre », is j'ai compris que e'etait grave, a voir la tete que ma reum elle a fait J'en ai parle le soir, dans notre chambre, avec Cedric, et il m'a explique. Cest comme ca que j'ai su. sortait des trues dans sa piaule et ca e'etait pas de la video! J'etais rentre plus tdt parce quy avait une greve a I ecole chez madame Susini, au CE2. mais 36 La Vie de ma mere! Face A 37 Djamel, Said et Aziz, its ont tourne pendant un ba moment rue Saint-Denis, a mater les meufs et a tchatchef entre eux, Je comprenais pas tout parce qu'ils parlaient ma tie reubeu moitie cefran, mais finalement ils se sont pas fag Le lendemain, quand je suis rentre du college, ma reum sucer comme ils voulaient parce que les tepus elles les onelle etait super contente. L'assistante sociale, a la mairie, elle jetes. Tout ?a juste parce qu'ils etaient reubeus, la veriteilui avait trouve un boulot. Pas un emploi solidarity un true Cest degueulasse, les reubeus, ils ont vratment pas d;de bouffon, non, un vrai! A I'hopital Lariboisiere, a cote de bol. Les meufs, c'etait des cistras. Moi, je comprenais pasiBarbes, justement. Ma reum, elle devait repondre au stan-e'etait vraiment relou de pas prendre la thune a Djamel e:dard, c'etait genial, le seul probleme e'est que c'etait la nuit a ses copains, si ils payaient comme tout le monde, si ikElle devait commencer a sept heures le soir, jusqu'a cinq faisaient pas d'embrouille, surtout si ils traitaient pas heures du matin. evidemment, faut etre logique, quand meme. Cest vrai, le On a discute si elle allait accepter, si j'allais savoir me reubeus, ils traitent vite fait mais la, avec les meufs de la rudebrouiller tout seul pour la bouffe, le soir, et tout. Je Tat Saint-Denis, Djamel et ses copains ils faisaient des effort rassuree, c'etait pas le moment de Pemmerder, pour une pour etre polis, je les ai bien entendus leur parler, aux tepus fois que je pouvais I'aider. Elle a dit oui. Monsieur Hardouin, s'il vous plait et tout. notre voisin du palier, a promis qu'il me surveillerait et Au boutd'un moment, Djamel il m'a explique que e'etapmeme qu'il hesiterait pas a m'engueuler si je faisais des parce que j'etais avec eux que les meufs elles voulaient pa conneries. C'etait normal. les sucer. Avec un mineur il parait qu'elles se mefient. Dja Son boulot, a ma reum, ?a a commence tout de suite, mel aussi il etait mineur, mais $a se voyait presque pas, mail Quand j'ai dit ?a a mademoiselle Dambre, en classe, elle moi si. Alors il m'a dit d'aller I'attendre au Mac Do de h etait super contente, elle aussi. Elle pensait que ?a allait place de la Republique, qu'il me rejoindrait quand ?a seraif m'aider que la « situation se stabilise a la maison», e'est ce f'ni- qu'elle m'a dit. Mohand s'est foutu de ma gueule, parce que J'ai attendu un bon moment. J'avais un peu faim, $a m'avaii lui, sa reum elle travaille pas. Chez les islams, e'est comme creve de marcher depuis Saint-Denis-Basilique. Je me suis 9a qu'on fait. Les meufs, elles restent a la maison. Y a que paye un cheese plein de ketchup et une gosette a la com- les peres qui travaillent, pour vous dire un exemple, celui pote de pommes. Djamel est revenu tout seul, vachemeni de Farid il fait ma^on. Sauf que nous, on a pas le choix, vener; ^a avait pas marche. Meme sans moi, les meufs elles puisque le mien, de pere, il s'est tire, alors il faut bien que voulaient pas sucer. Du coup, c'etait pas ma faute, j'etais quelqu'un ramene de la thune a la maison. Faut pas decon-bien content que Djamel il puisse pas me faire un plan ner, quand meme! galere, style je lui niquais ses chances de reussir. Mohand il etait de plus en plus remonte avec son plan Je zone toujours du cote de Besbar, il m'a dit. Si tu mosquee, e'est Mouloud qui lui bourrait la tete, je suis sur. veux, tu viens devant le Hammam, sous le trome, tu me Comme des cons, Farid et Kaou, ils se marraient aussi en trouves... se foutant de moi. 38 La Vie de ma mere! Face A 39 Nique ta sale race de cefran! its me disaient a la reciT>endant qu'il y est! N'importe quoi! Vas-y, faut pas decon-Heureusement que j'avais connu Djamel, qu'etait paer. meme s'il est gentil, monsieur Hardouin! comme eux, sinon j'aurais fmi par croire que les reubeit II en parle souvent de sa politique, mais je I'ai pas vu faire c'est vraiment tous des bitards, la verite! Parce que si cgrand-chose, sauf vendre son journal au coin de la rue le va par la, ils auraient dO traiter mademoiselle Dambre dimanche matin. Mais faut pas confondre, le journal de mon-toutes les profs du college puisqu'elles travaillent! Mais ikieur Hardouin, c'est pas un journal de cistra, style la France les traitaient pas, ils se tenaient peinards au fond de la classaux Francais, dehors les Arabes, comme monsieur Grenier, a glander. Sauf pendant I'atelier BD, la ils aimaient bien deslacui qui fait la menuiserie a la SES! siner. En vrai, ils avaient la trouille de monsieur Belaiche e Monsieur Hardouin, faut pas lui faire des embrouilles, il je leur ai dit que pour des reubeus, avoir la petoche d'uiles connait les reubeus, parce que lui aussi il a fait la guerre - - " --- feuj, á leur place j'aurais pas été fier! • . ■ — •------r— *«•«• "^i ; contre eux en Algerie, mais il a pas la haine comme mon- noi, mademoiselle Dambre elle voulait me mettre darwieur Grenier. Un soir, avec lui, j'ai regarde une cassette de un nouveau groupe lecture, ceux qui se debrouillaient l< Rambo, comment il leur claquait la gueule, aux salauds, mais mieux. Mais comme Mohand et Kaou se seraient enconquand Rambo il a pris un fil electrique pour leur cramer les plus toutus de ma gueule, j'ai pas voulu. Je suis reste danicouilles, a ses ennemis, alors la monsieur Hardouin il a pas le groupe des moyens, c'etait deja pas mal comme progres supporte, il s'est vener contre la tele et il est rentre chez par rapport a chez monsieur Bouvier au CM2 • • '_______________'___l!— lui en face chez nous sur le palier. Bref, c'etait cool que ma reum elle bosse a I'hopital. J« De toute facon Rambo il faisait 9a juste pour leur foutre me suis vite habitue a me debrouiller tout seul. Elle faisait la trouille, c'etait pour de la fausse. Mais en vrai quand les courses I'apres-midi. je la voyais un peu en rentrant du meme, ca doit faire mal de se faire cramer les couilles avec college et apres elle partait a Besbar en metro, de chez nous I'electHcite. Je vais pas parler de tous les gens de la cite, c'est direct, fastoche. Quand je me levais le matin, elle, elle parce que sinon on en finirait pas. Mais comme monsieur dormait encore, je faisais pas de bruit pour pas la reveiller. Hardouin il venait souvent a la maison, je suis oblige de Le soir, monsieur Hardou pour voir si j'etais bien la, mais petit a petit, il I'a plus fait in il sonnait de temps en temps raconter un peu. ---------1—> - k«="h «« pius raiL Alors bon, je me suis habitue comme ca, avec ma reum II va souvent jouer au billard dans un bistrot pas loin de qu'etait plus jamais la. sauf le week-end, Mohand et Farid chez nous, avec des ieuvs comme lui. II est cool, monsieur qui me faisaient la gueule á la SES et mademoiselle Dambre Hardouin, il passe tout son temps á jouer. Au Tac au Tac, qu'etait gentille avec moi. sauf que du coup elle me láchait au Mi lionnaire au Loto, au billard I'hiver et aux boules 1'été. plus les baskets. dans les allees de la cite, finalement c'est lui le plus peinard. Des cinquante keusses que j'avais gagnés avec Djamel . Monsieur Hardouin, y a qu'un true qui va pas chez lui, quand on avait dépouillé la meuf á Saint-Denis-Basilique, il c est sa politique, genre il sait comment il faudrait faire pour me restait pas mal de thune, j'avais tout mis dans ma tire-que ca soit plus la galéře pour le malaise des jeunes! A lui lire, un petit cochon en plastique que Nathalie elle m'avait tout seul, il pourrait faire ministře, ou meme maire du XIXe, offert pour mes onze ans. 40 La Vie de ma mere! Face A 41 pn manque de rien avec ce qu'on recupere dans les pou-* belles. Monsieur Belaiche, II est super pour ca, il dit tou- jours que puisqu'on a pas de pognon, on doit faire sans. II Au college, ils avaient fait une expo sur les dinosaurefaut se debrouiller avec ce qu'on a et pas pleurnicher pour avec des maquettes et tout, des bandes en platre colle«avoir plus, e'est toujours ce qu'il nous repete. Je I'aime bien sur des bouts de ferraille et de la peinture qui brille pajmonsieur Belaiche, parce que meme si on est pas des caids, dessus, ca faisait vachement ressemblant, sauf la taille, evfinalement, il s'occupe bien de nous, les echecs scolaires. demment. Clarisse, la meuf qui m'avait fait virer de I Clarisse, elle a pas supporte que Farid, Mohand ou cantine, elle etait dans I'atelier sixiemes B et C qu'avait orgi d'autres, je sais pas qui mais je vous jure que j'y etais pas, nise I'expo dans le hall. Ils s'etaient donne vachement d ils aient niqu61'expo des sixiemes normales.Je la voyais dans mal pour faire tout ca, forcement. la cour, a la recre, k nous mater, style la haine dans ses Je sais pas qui leur a nique leurs maquettes, si e'esyeux, super serieux, e'etait pas un plan frime, la vie de ma Mohand et Farid ou d'autres, mais un matin, ils les or mere! retrouvees par terre, pi6tinees, ca ressemblait plus a de Alors comme il me restait de la thune que j'avais taxee dinosaures, ca ressemblait a rien, e'etait plus que de I a la meuf KookaY i Saint-Denis-Basilique, j'ai achete un super merde, les dames de service ont tout nettoye. | album de dinosaures a la librairie de la rue de Belleville. Du coup, a la SES, ca a chie. Monsieur Belaiche a gueult C'etait un bouquin vachement beau, avec des trues a decou-il nous a traites, comme quoi on respectait rien, ca me rap per, des silhouettes de diplodocus pour de vrai, tout en cou-pelait I'aquarium de monsieur Bouvier au CM2, sauf que i leurs, et meme une paire de lunettes speciales rouge et vert c'6tait moins grave, puisque e'etait meme pas des poisson pour voir les dinosaures en relief. vivants qu'avaient derouilte, juste du platre et de la ferrailk Je savais ou elle habitait, Clarisse, puisque je I'avais deja y avait pas de quoi nous prendre la tete. suivie jusque chez elle, rue Remy-de-Gourmont, si vous Si on s'y mettait tous, a la SES, on pouvait leur en refairc vous rappelez. J'ai attendu qu'elle soit pas avec sa reum, des dinosaures, avec des planches, des vieux cartons ou de qu'elle sorte sur le trottoir, pour lui montrer mon livre. Elle pneus, ou ce qu'ils voulaient, on avait plein de matos! Mon allait a son cours de violon, avec sa boite sous le bras, toute sieur Belaiche, il sait se demerder pour taxer des trues dam seule dans la rue, et e'est a ce moment-li que je lui ai fait les decharges, faut dire que e'est son boulot de recupere salut, regarde un peu, j'ai un cadeau pour toi. du matos sans allonger la thune, sinon, on I'aurait pas mil Elle a et6 vachement surprise quand je lui ai dit que e'etait a la SES, a ce compte-la, il serait principal au college, a com pour elle, que je faisais pas juste que lui preter. LI, elle m'a mander les microscopes et les ordinateurs, peinard, sans s( regarde super 6tonnee et elle a dit bon, merci, je m'atten-prendre la tete! dais pas a 9a. Elle est rentree chez elle avec le bouquin sous Cest peut-etre parce qu'il est feuj ? Les feujs, il parail le bras et moi, j'ai descendu les escaliers de la rue Manin qu'ils connaissent des tas de combines pour pas se faire bai pour rentrer a la cite. ser. A la SES, dans le hangar a cot6 de I'atelier menuiserie Du coup je sais pas si ce jour-la elle est pas arrivee en 42 La Vie de ma mere! Face A 43 on est retard a son cours de violon mais j'en avals rien a secoueidans Warriors : on tape une fois dans la main et apres^ ce qui comptait pour moi, c'etait qu'elle me prenne pas poucogne poing contre poing, mais pas fort, juste un peu, c un bouffon, comme ceux qui avaient nique I'expo dinosaunvachement style. Djamel il avait un Perfecto en cuir, et une C'etait une preuve, si je lui offrais le livre! Elle avait biecasquette avec la visiere en arriere, un jean 50 et es compris, faut pas deconner, quand meme. pompes a coques Doc Martens, 9a c'est vachement etticace Le lendemain c'etait mercredi, alors je I'ai pas vue Cladans la baston! avoir risse, puisqu'il y avait pas classe. J'ai regarde mes cassette II a vu que je le matais genre j'aurais b.en vou u en ^ a la maison, surtout Terminator qui venait juste de sortir, ji des pareilles parce que j'avais Pair un peu zone, ave me I'etais paye avec la thune qui me restait. Le soir, j'ai etisurvet'. c'est meme pas une marque comme N.Ke, ___ voir ma reum a son travail. que ma reum elle a achete a Auchan. Meme mes pompes On pouvait, c'etait pas interdit Elle m'a montre son stao c'est pas des vraies. Y a rien d'ecnt dessus. dard, sa chaise, la machine a cafe qu'elle avait, avec les autre. - T'es sape comme un sonac ! .1 m a tait, i^ame: gens qui travaillaient la. Je suis reste un moment et j'ai il etait pas mechant, il disait ca plutot style 11 m p. g _ trouve ca un peu relou comme boulot, toujours repondre On a ete boire un Coca dans un bistro , e 7 au telephone, mais enfin elle avait pas le choix. avait un keum qui se faisait un plan del.re sur son ,pper Apres je suis parti et pour rentrer chez nous, il fallai. juste a c6te de nous on a pu parler "e prendre le trome a Barbes. Alors je me suis demande si que Djamelil m'aexplique que Besbar, ca^a. a^ j'allais pas tomber sur Djamel, des fois. J'ai poireaute un peU coin mais il faut faire gaffe c: est^p e.n ^ ^ devant le Hammam comme il m'avait dit, mais il etait pas partout. D|amel il m a expnque que j la. En face, sous le metro aerien, y avait tout un tas de reu- comme lui, je pouvais. ^ chouf3, vas-y, per- beus et de blacks qui faisaient leur bizness. C'est vachement — ^'es Pas Sranc'' tu Peux aire connu, Barbes, comme endroit de bizness. sonne se mefiera de toi1. ^ lis vendaient des tas de trues qu'ils avaient tires je sais J'avais un peu la trouille, parce que reurtu c . , , J (-c. j,n, |a rite y a un copain du grand trere a ranu qu «. meme pas ou, genre des montres ou des autoradios, 011 to,s' aans Ia c ' 1 ., . dj Mals d'un autre cote, j'al-alors ceux qui vendaient rien ils restaient la sur le trottoir pecho six mois ferme, | ai deja 1 ^ a taper la discuss', peinards. J'ai regarde un peu les maga- Pas rester saP6 Qarisse sins, mais tous les trues c'etait vraiment reubeu, y avait des fi"^j5i£*!ZL deb sape, mais maintenant j'ai pige cassettes mais meme les titres etaient ecrits en arabe. Je Avant le m en fouta'S , , P , ln Upum on va |e res-• • j - d u „ «..0 r'Ptait Das aue pour la fnme. Un keum on va ie rei connaissais deja, Besbar, parce que ma reum elle se sape <1ue c etarc P35 -J, v .... ■ , t un bouffon, ca se chez Tati, alors elle m'avait deja emmene avec elle une ou Pecter ou Pas'd un COUp deux fois. voit tout de suite. C'est au moment ou je me suis dit que j'avais rien á foutre sonac • de Sonacotra, les foyers pour travailleurs immigrés.. lá, que c'etait relou d'attendre, que je I'ai vu, Djamel. II était 2. Cf"p 32. sous le metro et il m'a appelé. On s'est dit salut comme 3. Chouf: guetteur. 44 La Vie de ma mere! Face A 45 Pour les meufs, c'est pareil. Ma sceur Nathalie eile vou Le jeudi, au college, je pensais sans arret á ca, j'ai rien drait bien ressembler á Cindy Crawford mais elle peut paifoutu en classe, méme pas le groupe lecture. Mademoiselle eile gagne pas assez. Et méme si un jour elle a un saloniDambre elle a pas insisté. Ce jour-lá c'etait le boxon, elle, comme elle espěre, á ce moment-lá elle sera trq Romain il s'est cogné avec Jerome, c'etait encore une vieille. Cest tout de suite qu on a le respect, ou rien, (embrouille apres le coup de I'expo dinosaures, zarma1 vérité! Jerome il avait dit que Romain il était dans la bände de ceux Mors fai dit bon, je veux bien faire reurti. Djamel il m'j qu'avaient niqué les sculptures. Du coup mademoiselle demandé de revenir le lendemain soir, parce qu'il aval Dambre elle a encore craqué, elle a chialé et monsieur repéré un parking de richards avec des super bagnoles, de ßelaiche est venu nous garder. BM, des Mercedes, avec chacune un autorádio géant, et jus Ä la récré, j'ai regardé si Ciarisse elle était lä. Elle était tement lui et ses copains ils avaient besoin ďun petit commi avec ses COpines á rautre bout de la cour et elle m'a fait un moi pour pouvoir entrer dans le parking sans se faire pechc petit signe de |a main. Ble pouvait pas faire plus, genre ses par le gardien. copines elles allaient se foutre d'elle si jamais elle discutait Style I allais envoyer un ballon au moment ou une bagnofc avec un keum de ,a SES> surtout apres rhistoire des dino-entrait, et appeler le gardien pour le recuperet Pendant c< MMPOC r.ifaif m, ,p mnment sortant • *uir, en aui uiul du college, j avais pas mal de temps copains, lis descendraient pemards au quatrieme sous-sd . r^. • t . • -i ■■ • * i t • nlntiar. e .m fK tB H me sous so avant e rencart avec Djamel. Le parking, its allaient le faire niquer les caisses comme ilfaut! Pour sortir, ils monteraienl ... /• i u a i . ~t~* Ips p<;raliprc n,.i „™* a, * . u. ,n«ntera,e^ vers huit heures, une fois que tous les richards lis seraient les escaliers qui vont dans les immeubles, pas besoin de , , , . i rpn*«pr How,n. u „ ' a a . y «« rentres chez eux avec leur caisse, avant c etait pas la peine, repasser devant la guente du garde. Ceta t pas possible de ., n ■ . ^ . . AI • * b K K J*ai ete rue Remy-de-Gourmont, devant chez Clansse, et au descendre dans le parking direct par les escaliers, a cause des digicodes. Mais une fois qu'on etait dedans, y avait plus de problemes. bout ďun moment elle est sortie de chez elle. Je savais pas trop quoi lui dire mais elle était sympa, elle Tu verras, c'est cool comme plan, reviens demain m'a eXpHqué qU'e"e faÍ$aÍt SO" VÍOl°n' ApfěS d'e avec un ballon, on ira la-bas ensemble, c'est du cóté de la qďelle re8rettait de m,avoir traité de gogo1 et qu'elle me rue de Flandre... il a dit, Djamel. Quand on aura revendu Pardonnait de lui avoir balancé rassiette avec la Purée sur les autoradios, je te filerai de la th une. la téte. Le bouquin des dinosaures elle I'avait lu, et elle avait J'etais super content. Du fric, j'en ai jamais ou pas assez trouv6 ?a g6anL Cedric ou Nathalie ils me donnent, ou monsieur Hardouin quand il a gagne au Tac au Tac, mais c'est relou de dependre des autres. La thune, ca se gagne. Elle etait gentille, cette meuf, j'avais eu tort d'avoir les boules tout de suite, style j'allais y faire la peau et tout, alors qu'en reflechissant un peu, c'etait pas grave. Des fois on traite comme les reubeus, super vite, et apres on regrette. 1. Zarma : soi-disant. 46 La Vie de ma mere! Face A 47 Au bout d'un moment, y a sa reum qui est sortie aussi. Ell J'ai fait comme il avait dit, quand une caisse est passee nous avait mates derriere sa fenetre. sous |a porte automatique, j'ai shoote dans mon ballon. La — Cest tres gentil ce cadeau que tu as fait ä Ciarissporte, eile s'ouvrait avec une carte magnetique, c'etait eile m'a dit. Si tu venais goüter ä la maison samedi ? Clarissirelou, Djamel avait raison, pour entrer lä-dedans, fallait un a invite quelques camarades. coup de vice. J'etais content mais en meme temps j'avais les boule Quand la porte s'est refermee, j'ai gueule comme un parce que Clarisse, j'avais envie de la voir toute seule. JVdingue, et le gardien est venu. J'y ai explique que mon bal-dit oui quand meme. |on etajt