Le débarquement Á huit heures precises, trois véhicules aux cou-leurs de 1'entreprise firent leur entrée dans la cour et se rangěrent face au pare dans un alignement impeccable. Trois types en combinaison orange sor-tirent des camions et Lindbergh s'avan§a vers moi. - Vbila votre équipe, monsieur Tanner. Rachid, couvreur, Thadée, couvreur, et Attilio, zingueur. Á 1'appel de leur nom, les ouvriers firent un pas en avant et me tendirent une main de marbre. J'etais terrifié á Pidée d'etre retombé une fois de plus sur un gang de dingos. Cette mise en scene quasi mili-taire me fit redouter le pire. - Pendant toute la durée des travaux, votre inter-locuteur sera Attilio. Faites-lui part du moindre probléme. Je passerai sur le chantier toutes les qua-rante-huit heures en fin ďaprěs-midi. Les gars, en piste. Monsieur Tanner, á trěs bientót. Lindbergh quitta prestement la place. Rachid, Attilio et Thadée sortaient déjá leur materiel. Un monte-charge, des chěvres, des palans, trois échelles, les fragments ďun échafaudage, une troři- conneuse thermique, une plieuse, deux scies circu-laires, des rouleaux de fil electrique, des chalu-meaux, des bouteilles d'oxygene et d'hydrogene, de l'acide chlorhydrique, bref tout l'equipement des cou vreurs-zingueurs. Quelque chose me dit alors que ces gars-la etaient de vrais professionnels. Rien qu'a les voir manipuler leurs outils je sentais revenir en moi la confiance. 70