me demande ce qui serait arrive si Dieu ne vous avait pas protege. - Diou rien fait la diedans. Miauvaise masse quielque part. Fiedorov et moi triouver avant cie soir. Et ils chercherent la masse a quatre pattes, avec les doigts, avec la langue, avec des gousses d'ail, le missel, la bougie, le crucifix et meme, en fin de compte, un appareil de controle. Toute la journee ils tenterent en vain de percer le mystere de leur incompetence. Et tandis qu'ils se livraient ainsi a cette quete paienne obstinee, je notais que pour la premiere fois ils en oubliaient de celebrer leurs offices. Pas de masse. Pas de messe. Curiosités Aprěs deux jours de savantes et approximatives recherches, le duo rétablit le courant. Instruit par le premier fiasco, j'avais refuse de me soumettre au rituel russe qui voulait que le maitre des lieux joue, en fait, les cobayes. C'est Fiedorov, l'apprenti, qui poussa le bouton et, cette fois, la lumiěre fut. Aussi-tót, comme un homme presse de quitter l'enfer, Zeitsev commence ä remballer ses affaires. Ses objets de culte en prioritě, ses outils ensuite. Pendant ce temps, incrédule et le visage empli d'un bonheur simple, Fiedorov continuait d'actionner les interrupteurs, faisant aller et venir 1'électricité, aiguillant le voltage d'une simple pression de ses doigts angéliques. Ä ses yeux, Zeitsev était bien le grand maitre, celui qui dominait et canalisait des forces colossales dans des fils minuscules avec l'aide et la grace de Dieu. - Si viou avoir probliěme courant, coupier tou-jours rouge biouton. - J'ai compris, monsieur Zeitsev. - Et ensuite appelier moi. Personne autre. Moi, 103 i montier installation selion shema riousse. Si techni-cien fran^ais repare sans savoir, lui tiou faire sauter. Je ne comprenais pas en quoi les lois de 1'electricity pouvaient differer d'un pays ä l'autre, mais je refusais de m'aventurer plus avant dans des conversations techniques en compagnie d'un croisö du Sacrö-Coeur qui b^nissait chaque fusible avant de le glisser dans sa boite. Je raccompagnais Fiedorov et Zeitsev jusque dans la cour. Les deux hommes me serrerent longuement la main et, apres avoir echange quelques plaisante-ries en russe, entasserent leur materiel dans le coffre du veTiicule. C'est alors que j'apercus les photos. Rangees proprement contre la roue de secours. II ne les avait pas mises ä la poubelle. II les avait recup6-rees. Les filles Pirelli. A cöte" du pneu. C'&ait dans 1'ordre des choses. Mercedes Apres leur depart je decouvris quelques manifestations aussi miraculeuses qu'inexpliqu6es dans mon installation. Lorsque j'actionnais le va-et-vient du salon, une lumiere isolee s'allumait aussi au bout du couloir. L'interrupteur de la salle de bains com-mandait egalement la hotte aspirante de la cuisine. En revanche, dans mon bureau, je devais actionner simultanement trois interrupteurs pour obtenir un eclairage. Quant a 1'ampoule des toilettes du bas, elle ne marchait que si Ton appuyait sur le bouton du hall. II suffisait de memoriser ces particularites et tout allait bien. En tout cas je renoncais a rappe-ler le duo pour reparer ces malfacons pref^rant consacrer mon energie a une nouvelle phase de renovation. II s'agissait cette fois de refaire une dalle de b6ton dans la cour. Quelque chose de simple mais de p^nible. Jean Goujon m' avait ete recommande' par Lindbergh. Un ancien ouvrier a lui. Un nuujon de 1'an-cienne 6cole aujourd'hui a la retraite qui, pour cent 105