r Eleonore Sioiri Nee ä Wendake en 1925, Eleonore Sioui est la premiire Wendat (Httronne) a avoir publie un recueil de poemes au Quebec, L'tmentbk de ses activites lit: valent en 2007 le tit re d'offteUr de VOrdre du Canada. Eleonore Sioui, inspire'epar ses ancetres, ecrit depuis sa jeumsse et public aujourd'bm en trots fatigues :francais, anglais et espagnoi. Son langage precis et clair, parfois ironique, ses images originales, tan tot domes et apaisantes, tan tit violent es et marquees par la söuffrante, te'moignent de sa cornmunion spirituelle avec la nature. Seousquachi. Unite transcendantc J'ai vu le Coeur Et l'Esprir De Manirou Penches sur le cote droit dun image Etincelant de rose Transparent d'azur et de gris Projetant trois rayons Sous un voile de rosee Dentele de lumiere tamisee Descendant se baigner Dans un passage d or Sur la rner a mes pieds Er qui doucement se transformaient En myriades d'arcs-en~ciel. {Andatha, VaJ-d'Or, fidirions Hiperiwrcc*, coll * Bribes d'Univers», 1085, p, 10} Li tféra ture amérindienne du Quebec Poémes 89 Obedjiwan Obedj iwan La ouate De tes neiges Sans fin Renferme Les glacons Aigus Argentés Des sanglots Perdus. (Andatha, Val-d'Or, Editions Hypcrborče, coll. « Bribe? dUnivers », 1985, p. 33) Ondechaterri. )'ai partout mal I e n'ai été 1'amante Que du Soteil Je n'ai engendré Que par Lui Je n'ai connu La caresse amoureuse Quctendue sous ses chauds baisers Fécondée par la pluie Cest la creation de mon univers Parfois lorsque le désir Detre aimée mentraine Je pars jusqu a la mer Qui bolt mes plaies Et rne verse 1'oubli A grands coups de vagues Distillant mes sanglots En poěmes de pabc Dans le fond du vert de mes yeux Grisant l'engouement qui me tord Com me une source evictee. {Andatba, Val-d'Or, Editions Hyperboree, coll, « Bribes d'Univcrs», 1985, p. 36) Autochtonicité Dans un verre De vin blanc Déposez deux ou trois gouttes De sang indien Ajoutez-y une once de pollution Brassez á 1'européenne Et vous aurez un melange de deuxieme classe Puis fermentez le résidu de lelixir Qui vous procurera une troisiěme classe Dont la dilution deviendra L'Amerindien Contaminé dans son authenticité. Make big plans, aim high in hope and work Do not make little plan as it gives no magic stir. (Femme de file, Rillieux, Sur le dos de la rorrue, numero hors série, 1990, p. 12) En vers Au bout de tes pas La terre monte vers toi Comme une priěre d enfant Puis éclate le silence Littérature amérindienne du Quebec Poěmes Du maís fécondé De rides millénaires. (Corps a axur éperdu, Val-d'Or, D'ici et d'ailleurs, coll. * Cygnes du cicl», 1992, p. 32) Blanc sur Noir J'ai ressenti la lie Des jours stagnants De mes frěres muselés Le sourire aux dents Mates dans une fragilitě menacante Ródant enchainés, encastrés Dans le carcan du vert ramier Préts á mordre le báillon De sang jaillissant De leurs yeux infectés De rouge, de noir et de blanc Remplis de luisants horizons A perte de bras Mais nosant dénouer Leur voix. Perdue au fond du goufFre Oil le chemin ne s'arrete a jamais. Je suis si seule Ma consolation Lire, essayer de comprendre et sangloter Quelle pitie, et personne ne mentend. {Corps a c