Bohuslav Havránek: gewöhnlich mit dem Namen „Verbum" zusammengefaßt, weil man bei ihrer Benennung an die Gleichheit der Form (Flexion) denkt. Diese Gleichheit der Form trifft aber nur für einen Teil dieser Wörter zu. So sind z. B. „das Leben" und „leben" beides Zustandswörter, wenn man sie von der semantischen Seite aus betrachtet; syntaktisch gehen sie aber auseinander: das erste ist ein Substantivum, weil es als Subjekt und Objekt im Satze erscheinen kann, das andere aber nenne ich ein Verbum, weil es nur als Prädikat im Satze auftreten kann. Die Benennung „Verbum" kommt also nur einem Teile der Tätigkeits-, Vorgangs- und Zustandswörter zu. Bekanntlich hat das Idg. sich eine besondere Form adjektivischer Zustandswörter geschaffen, d. h. Zustandswörter, die in der Attribution auftreten: das sog. Partizipium, z. B. „hassend", während „gehässig" ein adjektivisches Eigenheitswort ist. Zum Schluß füge ich noch der Vollständigkeit wegen an, daß in der Semasiologie noch zu behandeln sind: die U m-standswörter, welche auf die Grade, Arten und Umstände von Eigenheiten, Zuständen, Vorgängen und Tätigkeiten der Umwelt (Gesamtkategorie „Merkmal") hinweisen, die Verhältniswörter, welche auf die Verhältnisse zwischen Gegenständen und Tätigkeiten, Vorgängen, Zuständen der Umwelt zeigen, und endlich die Bindewörter, welche als einzige Kategorie nicht in die Umwelt, sondern in die Innenwelt weisen, d. h. gedankliche Verknüpfungen von Erscheinungen der Umwelt ausdrücken. Dagegen gehören die Beziehungswörter (wie z. B. das „ä" in dem franz. Satze „je donne le livre ä mon ami"), die keinerlei kategoriale Meinung haben, als ein syntaktisches Beziehungsmittel in die Syntax. INFLUENCE DE LA PONCTION DE LA LANGUE LITTÉRAIRE SUR LA STRUCTURE PHONOLOGIQUE ET GRAMMATICALE DU TCHĚQUE LITTÉRAIRE PAR BOHUSLAV HAVRÁNEK. La langue tchěque possěde une longue tradition littéraire, la plus longue — si Ton excepte le slave ďéglise et son evolution sur le sol russe — parmi les langues slaves*); il y a, datant du debut méme du XIVěme siěcle, une abondante littérature, écrite en une langue qui presuppose un assez long tttttt^ Cf- MURK0> Deutsche Literaturzeitung 1914, pp. 3144 sqq., HU JER, Revue des Études Slaves I, 1921, pp. 54 sqq.; il faut, Men entendu, Influence de la fonction de la langue littéraire. emploi littérairez), attesté effectivement par quelques fragments de la fin du XIII6mo siěcle ainsi que par des chants et hymnes religieux partiellement encore plus anciens. D'autre part, le tchěque littéraire n'etant jamais devenu exterritorial conime le slave ďéglise, et 1'évolution de la culture tchěque ayant été, d'une facon centraliste á 1'excěs, liée au développement de la ville de Prague, capitale du pays, le tchěque littéraire con-stitue un excellent objet ďétude pour voir la maniěre dont se différencient la langue littéraire et la langue populaire; ajou-tons qu'on peut ici, mieux que nulle part ailleurs, chez les Slaves, confronter ces deux langues, qui n'ont jamais cessé d'etre en contact étroit. On ne peut nier, en ce qui concerne le tchěque, que ce soient les conditions politiques et économico-so-c i a 1 e s3) qui aient fait du dialecte du centre de la Bohéme la base de la langue littéraire, et ce justement pendant la der-niěre periodě, la plus glorieuse, de la dynastie des Přemyslides. II serait plus exact de dire que la langue littéraire est sortie de la langue du centre citadin de leur rěgne et de 1'Église4); il est permis d'admettre que le langage parlé dans la ville de Prague était děs alors plus différencié et compliqué que ce n'etait le cas pour ses environs. On ne saurait toutefois aucunement prétendre que la langue littéraire se différencié de la langue courante de Prague uniquement par 1 e caractěre a r c li a i s a n t de la premiére; on ne peut identifier le tchěque littéraire, sans plus, avec un stade antérieur determine du dialecte local, pas méme pour ce qui est du systéme phonologique et grammatical, et encore moins pour le vocabulaire, qui est créateur sans arret et qui, en comparaison avec celui de la langue populaire, con-servateur dans 1'ensemble, apparaít nettement novateur. La marque différentielle principále ďune langue littéraire ne con-' siste pas dans un caractěre conservateur. C'est surtout le vocabulaire ďune langue littéraire dont les differences saillantes ďavec celui de la langue popu- distinguer des débuts de la langue littéraire ceux de la periodě des témoi-gnages accidentels de la langue tchěque, periodě qui commence ä la fin du XÉsme siěcle (cf. TRÁVNÍČEK, Příspěvky k dějinám jazyka českého 1927, pp. 33 sqq.). 2) Cf. TRÁVNÍČEK, Zeitschrift für slavische Philologie 4, 1927, 473. 3) Cf, M. WEINGART, O politických a sociálních složkách v starších dějinách spisovných jazyků slovanských, zvlášť církevněslovanského. Sborník věnovaný Jar. Bidlovi (Melanges Bidlo), Prague 1928, p. 178. *) Du « dialecte de culture », lequel constitue la base de la formation d'une langue littéraire, ainsi que le souligne avec raison LEHR-SP£iA-WIŇSKI dans le Przeglad powszechny V, 1926, 322 sqq. (Problem pocho-dzenia polskiego jezyka literackiego); LARIN, dans un article intitule 106 107 Bohuslav Havranek: laire nc sauraient etre expliquees par le caractere conservateur de la premiere. Les differences de lexique que Ton peut constater dans le tcheque litteraire et d'ailleurs aussi, dans toute langue litteraire evoluee, sont surtout les suivantes: une langue litteraire possede des termes pour des notions ignorees d'une langue populaire, en particulier pour les idees generates et abstraites, elle possede des mots differences avec plus de precision et de specialisation et des mots au sens unique plus souvent [ils ont une tendance aux mots-concepts5)], mais par contre elle se voit limitee en matiere d'expression fortement affectives par la censure qu'exercent l'intelligence et les convenances sociales. Les raisons de ces differences sont claires: elles resident dans la fonction speciale d'une langue litteraire. Etant l'objet d'exigences accrues par rapport a celles d'une langue populaire, chargee d'exprimer la civilisation ainsi que la vie intellectuelle, les resultats de la pensee philosophique et religieuse, scientifique, politique et so-ciale, juridique et administrative6), et ce non seulement pour des fins pratiques, mais en vue d'un enseignement technique et de la codification, la langue litteraire a vu son lexique s'etendre con-siderablement et s'intellectualiser. Le choix plus minutieux et plus severe des mots, qui est cause de la differentiation de ces derniers, est determine par le mode d'expression linguistique: il s'agit en majeure partie de manifestations ecrites ou au moins du langage monologue et continu, destine au public le plus etendu: dans ce dernier cas, l'expression linguistique doit etre relativement complete, se trouvant moins completee par la connaissance de la situation et par des procedes de communication autres que linguistiques, mais on a la possibilite de mieux reflechir aux elements linguistiques et de les choisir; ces caracteres sont encore renforces dans les manifestations ecrites, si bien que e'est dans celles-ci memes que se trouve accrue l'importance des elements linguistiques, pour lesquels et l'auteur et le lecteur disposent de plus de temps et de calmer) Tout cela aboutit a une f inalite plus consciente dans une langue « O lingvističeskom izučenii goroda », dans Russkaja reč, III, 1928, 61 sqq., fait ressortir ľimportaince des dialectes citadins pour la formation des langues littéraires. 5) Dans une conference intitulée Ob izučenii literaturnych jazykov, et publiée dans Učenyja zapiski Kazan, universiteta 1914, 3, p. 10 sqq., BOGOĽUBOV, pousse cependant trop loin identification des mots et des concepts dans les langues littéraires. 6) Cf. TROUBETZKOY, K probléme russkogo samopoznanija 1927, p. 54 sqq, 7) Cf. les caracteres du langage monologue et du langage dialogue chez JAKUBINSKIJ, O dialogičeskoj reči, Russkaja reč 1, 1923, 96—194. Influence de la fonction de la langue litteraire. velmi dobře maše, že jest hospodin s ním a všeeky věci, kteréž činil, že se od něho spravují v ruce jeho fVěst. Čes. Akademie 11, 314 — qui optime noverat Dominum esse cum eo et omnia, quae gereret, ab eo dirigi in manu illius). 3*) Cf. TRÁVNÍČEK, Samostatné části věty v češtině, Slávia VII, 1929, p. 808 sqq. 35) Cf. GEBAUER, Histor. mluvnice (Skladba, éditée par Trávníček 1929), pp. 603 sqq., 615 et 628, V. ZIKMUND, Skladba jazyka českého, pp. 676 sqq., souvent par ex. chez KOMENSKÝ, cf. Labyrint světa, éd. par Bílý p. XXXII et ľétude ďOberpfalcer, déjä citée ici (n. 8), p. 63; ROSA admet les participes absolus dans sa grammaire tchěque (Gramma-tica linguae bohemicae 1672, p. 301). so) Cf. son Ausführliches Lehrgebäude der böhmischen Sprache 1809, p. 344, et en termes plus nets encore dans la 2e éd. 1819, p. 268. raire: on n'emploie que des participes apposes au sujet de la proposition qui est le méme que le sujet du participe, par ex. nasnídavše se, vydaly se děti na cestu (Němcová, Babička [1855], 243). De méme aussi ont été balayés de la langue littéraire 1 e s participes sans accord, nés dans la vieille langue, par ex. ty věci dokonavše mluvil jest buoh (Comest. 25b) — když syna viděla v chrámu sediece (Hrad. 71a); ils avaient été rejetés par la théorie grammaticale děs ,1'époque de 1'huma-nisme, apparemment souš 1'influence du latin, ainsi déjá par Šimon Hájek en 1547, par Blahoslav dans sa «Grama-tica česká (Grammaire du tchěque) en 1571, pp. 257 sqq.3?) Cest une chose trěs caractéristique de la langue littéraire que la fagon dont précisément 1'évolution de 1'emploi des participes dans le tchěque littéraire, comme formes lui étant exclu-sivement réservées, a succombé complětement á 1'effort voulu de creation ďun groupement ordonné, qui a été báti théorique-ment: les participes absolus et les participes sans accord ont été rejetés, puis les participes ont été entiěrement subordonnés á la classification temporelle objective. Les participes presents des verbes parfaits ne sont admis que pour Taction antérieure se rapportant elle-méme au futur (vezma lože své, jdi do domu svého), et on en rejette 1'emploi pour Taction dans le passé qu'on pouvait rencontrer dans Tancienne langue — et qui subsiste partiellement encore dans la langue littéraire —, par ex. dans la Bible Kralická Math. 12, 49: vztáhna ruku svou... řekl;38) cette limitation n'a été codifiée qu'á Tépoque moderně, en particulier par Gebauer.3^) b) D'une maniěre generále, le maintien des participe s-a 11 r i b u t s dans la langue tchěque, — ou plus éxactement leur reconstitution, puisque leur emploi dans la langue littéraire moderně ne concorde pas avec le vieux-tchěque,4o) et que leur forme n'a pas la continuité historique complete,*!) — indique un trait typique des langues littéraires 37) Cf. GEBAUER, Histor. mluvnice IV, pp. 601 sqq., 617 et 629. 3S) Cf. exemples dans GEBAUER, Histor. mluvnice IV, p. 627; dans les Listy filologické 2, 1875, 132 et surtout, en grand nombre, tirés de la BIBLE KRALICKÁ, dans le Časopis Čes. musea 1870, 247 sqq., de KOMENSKÝ dans le Labyrint světa, éd. par Bílý, p. XXXIII et dans ľétude ďOberpfalcer, déja citée ici (n. 8), p. 62 sqq. 3B) Dans le časopis čes. Musea 1870, p. 249 sqq. et dans les Listy filologické 2, 1875, 135 sqq. *°) TRÁVNÍČEK insiste sur ce point dans Slávia VII, 1929, 817. 41) En vieux-tchěque, chez les théoriciens des siěcles XVI0 et suivants commé dans les textes, par ex. dans la BIBLE KRALICKÁ, le partie, prés. a au fém. sg. les formes du type jduc, majíc, trpěc(i), etc. — mais 116 117 Bohuslav Havránek: Influence de la fonction de la langue littéraire. écrites: le gout des groupements nominaux composes de sub-stantifs et attributs. Pareils groupements non seulement aident I á constituer un ensemble propositionnel fermé, assez complexe i et ďun vaste contenu, exprimant á cóté du fait principal, les circonstances concomitantes et secondaires, mais ils marquent aussi l'expression abstraite des actions concretes transposées I dans les categories de substance et ďattribut et ainsi privées de la fonction narrative du verbe.42) Naturellement, ,il faut traiter le role des participes en tchěque modeme au point de vue de' la langue contemporaine, sur la base du systéme grammatical contem-p o r a i n et non ďaprěs leur rapport avec les anciens participes protoslaves. De méme l'expression des actions verbales devient abstraite — sur la base ďun systéme grammatical donné ■—■ si elle se différencie de l'expression normále des actions concretes. . Cest au fond la méme tendance qui a abouti á 1'emploi frequent des substantifs verba ux du type vidění, cf. ci-dessus p. 109,43) et cette tendance apparait encore saillante dans 1'emploi frequent des participes adjectivisés en -cí (znějící)**) et des participes adjectivisés, récemment I introduits dans la langue littéraire, du type byvší sur le modele du russe.45) ; Ces groupements nominaux sont représentés plus abondam-ment qu'en tchěque en slave ďéglise et en russe littéraire, sous 1'influence claire du grec littéraire. c) La tendance á combiner des propositions complexes estun trait caractéristique bien connu aussi les formes du type jdouc, majíc, trpíc —, cf. Gebauer, Histor. mluvnice III, 2, 87 sqq., Nudožerský 56 sqq., Rosa 134 sqq., Vondrák, Vývoj i součas. spis. jazyka českého, 19 sqq.; dans la langue littéraire moderne, grace surtout ä Dobrovský, n'existent que les seules formes jdouc, majíc, trpíc. 42) Cf. ľétude de VINOKUR, déjá citée ici n. 10, p. 87 sqq. 43) En frangais les abstraits correspondant ä des verbes ont souvent une forme latine, née done clairement dans la langue littéraire, par ex. reception ä recevoir, F. MEILLET dans ľouvrage cité ici, n. 12, p. 90; en | russe ils ont souvent la forme du slave ďéglise (-amie, -eme). _ 44) II faut ranger ici aussi les adjectifs du vieux-tchěque en -úcí (-ujúcí, -ějácí), qui apparaissent, děs le debut, dans les traductions du psautier et autres textes bibliques, par ex. člověk neslyšúcí dans le Ps. klem. 37, 15 (non audiens), světlost hořiecie a svietějície dans l'Evang. de j Vienne, Jean 5, 35 (lucerna ardens et lucens), cf. GEBAUER dans les j Listy filologické 14, 367 sqq. et Histor. mluvnice III, 2, 89 sqq. 1 45) Ils n'ont été introduits en tchěque qu'au debut du XlXěme siěcle, j sans doute par JUNGMANN ou par son école, cf, Vondrák, Vývoj sou- I čas. spis. jazyka čes., 1926, 49. j des langues littéraires, et principalement des langues écrites :4G) celleš-ci, ä la difference de la langue courante et populaire, qui se contente ďordinaire de phrases construites simplement, et se suivant librement et lachement, préfěrent les groupes de propositions fermés et complexes, dont le lien recoit une expression formelle dans des conjunctions les plus différenciées possibles, et dans ľélaboration ď'une hierarchie des liaisons de subordination. Cf. par ex. langue popul.: jak to slyšeli, na vojnu, otec-se začal klepať, matka toť-se ví ta plakala teprva, a tag že mu to pustí, dyž nechtěl jinou pískať (Kubín, Lid. pov. v Podkrk. záp. 431); popul.: neboj se, já tě nepustím; — littér.: neboj se, nebo , s tebou já jsem a požehnám tobě (Bible Kralická, Gen. 26, 24) *. popul.: už abys šel, sic zmeškáš, vlak nečeká — littér.: Havlíček: Byl by již čas, aby nám to naše vlastenčení ráčilo konečně z úst vjeti do rukou a těla, abychom totiž více z lásky pro svůj národ jednali, než o té lásce mluvili: neboť pro samé povzbuzování a vlastenčení zapomínáme na vzdělávání národu (Critique du « Poslední Čech » du Tyl dans la revue « česká včela » en 1845). Ces groupes complexes de propositions permettent de se rendre bien compte comment la langue littéraire distingue les moyens d'expressions en tendant a les spécialiser davantage que ne le fait la langue populaire: par ex. pour les phrases subordonnées ca u sales, si importantes pour la pensée logique et, partant, trěs travaillées précisément dans les langues littéraires évoluées, le tchěque littéraire peut employer les con-jonctions plus précises poněvadž, protože la oú la langue courante et populaire se contente de la conjonction ä sens multiples že, když (pronon. dyš/ž). Cf. par ex. langue popul.: že byla jedinká (la fille) tak ji ď61 pomyšlení (Kubín, Lid. pov. z Podkrk. záp., p. 5). — AU tu nodz byl náramnej mráz, a ten otec venku do rána zmrz, dyš (au sens causal) ho do stavení pustiť nechtěl. Ná dyž zmrz (au sens temporel), ten'syn hned ncujeděl co, tag ho zakopal alo hnoje (ib., p. 431); langue littér.: Palacký: A poněvadž každý skutek dějinný záleží na zápasu, tudíž na sporu dvou stran, do kterého vždy vášně lidské všelijak se vplétají: věčnými zákony práva i spravedlivosti vyhledává se, aby svědectví obojí strany vyslýcháno a nepředsudně uvažováno bylo. Kde toho nelze, protože ho s jedné strany snad se nedostává, tam šetriti sluší při uvažování jedno- 46) C'est meillet qui traite la structure des phrases propres aux langues litteraires dans son ouvrage deja cite ici, n. 12. 118 119 Bohuslav Havránek: Influence de la fonction cle la langue littéraire. stranných zpráv tím opatrnější kritiky (Dějiny národu českého I, 1, introduction, en 1848); Masakyk: A protože dnes občané pravidlem jsou členem nějaké strany, uplatňuje se v parlamentarismu stranictví, ztotožňuje se zájem celku s výlučným zájmem stran a tudíž několika osob, někdy osoby jedné (Světová revoluce 1925, 543). 4. En dernier lieu, un bel exemple de l'o b j e c t i v a t i o n de la manifestation linguistique dans une langue littéraire est, en tchěque, le degré ďemploi, dans la langue populaire et dans la langue littéraire, du verbe avec le datif enclitique du pronom réfléchi si (zpíval si písničku), par oú s'exprime une attitude subjective, affective et émotionnelle, du sujet vis-á-vis du prédicat verbal (forme affective). Ce moyen d'expression est třes frequent dans le langage populaire, mais beaucoup plus rare dans le langage littéraire, oú il disparait ďautant plus qiťy prédomine davantage le caractěre intellec-tuel; e'est pourquoi il a si peu pénétré dans les anciens textes.4?) On peut done constater que lafonction de la langue littéraire exerce son action aussi sur la structure grammaticale de celle-ci: on y trouve des differences fonctionnelles analogues á celles du lexique. A la difference de la langue populaire, la structure de la langue littéraire est plus riche de plusieurs moyens d'expression, surtout pour la constitution de groupements complexes et ordonnés, ses moyens d'expression sont plus precis, plus souvent á role unique et ďune différenciation plus spécialisée, mais en revanche elle est limitée quant aux moyens d'expression affectifs: ces traits caractéris-tiques de la structure grammaticale de la langue littéraire peuvent aisément s'expliquer par la tendance aux phrases-jugements, á 1'expression de demarches de la pensée et de formulations cohérentes et complexes, á une manifestation linguistique abstraite et objectivée, á la constitution ďune manifestation complete et fermée et enfin, — en méme temps aussi — par. la tendance á s'egaler par les moyens d'expression á une langue littéraire évoluée, cejjffmrb^xns le domaine et á 1'époque en cause, est rintermédJa^Rwfi^^^ure universelle (par ex. le latin au moyen-age)/ 47) Cf. mes Genera verbi v slovanských jazycích I, 1928, pp. 18 Bqq., 102. RAPPORTS DE LA LIGNE PHONIQUE AVEC L'ORDRE DES MOTS DANS LES VERS TCHEQUES PAR JAN MUKAROVSKY. Le son du vers est un tout extremement complexe, et les elements composants en sont f ondus en une union si etroite qu'il est malaise de les distinguer l'un de 1'autre par l'analyse scien-tifique, et qu'il n'est meme pas facile d'en faire un releve exact et complete) Neanmoins, il n'est pas difficile de distinguer dans le tout en question deux groupes d'elements ayant entre eux une f rontiere assez precise: ce sont d'une part les qualites phoniques conditionnees par l'articulation particuliere qui distingue les phonemes les uns des autres, et e'est d'autre part l'ensemble des elements qui se fondent sensiblement l'un dans 1'autre, et dont les parties composantes principales (mais non uniques) sont: la ligne expiratoire d'intensite (accroissement et diminution de l'intensite expiratoire, sommets expiratoires, pauses), la ligne d'intonation [elevation et abaissement du ton (hauteur) de la voix] etle mode de liaison des syllabes dans la prononciation (lie, non lie). G'estcet ensemble, que nous designons du terme collectif de ligne phonique, qui est l'objet de notre etude dans le present travail. Toutefois, e'est une question de savoir si Ton peut prendre comme objet d'une etude partant des textes des poetes et non de la recitation vivante, des elements phoniques qui ne sont pas traduits graphiquement dans ces textes et qui semblent etre en consequence entierement a la discretion du diseur. II y a lieu de repondre a cette question, et nous y con-sacrerons quelques mots avant d'aborder l'objet meme de notre etude. Le plus frappant des elements composants de l'ensemble acoustique dont nous parlons est l'intonation, et e'est pourquoi Sievers, qui a commence le premier a etudier ce groupe d'elements phoniques, a pris comme point de depart, dans son etude, l'intonation (« melodie »).2) Mais le risque de ce point de depart apparut bientot: dans sa realisation concrete au cours de la recitation (lecture a haute voix) des vers, l'intonation est a ce point libre et non predeterminee par le texte, que des critiques, A. Heuslers) notamment, eurent toute facilite de demontrer que x) Cf. par ex. le chapitre intitule Die Faktoren des Akzents dans la Deutsche Verslehre de Saran (München 1907, pp. 93 sqq.). 2) Über Sprachmelodisches in der deutschen Dichtung. (E. Sievers, Rhythmisch-melodische Studien, Heidelberg 1912, pp. 56 sqq.). 3) A. H e u s 1 e r: E. Sievers und die Sprachmelodie. (Deutsche Litte-raturzeitung Année 33, f asc. 24); cf. l'etude de Zich, intitulée „O typech básnických" (Les types poétiques), dans č. M. F., aussi en tirage ä part 120 121