, COMPREHENSION, DES ECRITS , , COMPREHENSION DES ECRITS lieniveau Cl (selon Ie Cadre europeen cornrnun de reference pour fes fang ~ Ie pe~x compren~re d~ns Ie ~~tail des texte~ lon~s et comp!exes: qu.'ils se rapportent -- non a mon domame, a condltlon de pOUVOlrrehre les parties dlfficlles. ~ Ie peux comprendre dans Ie detail une gamme etendue de textes que l'on peut rencon ~ dans la vie sociale, professionnelle ou universitaire et identifier des points de detail fins, compris les attitudes, que les opinions soient exposees ou implicites. 100 Ie suis ?abile a utiliser les indic~s con.textuels, g~a~matica~ et lexicaux pour en ded . une attitude, une humeur, des mtentIons et antIClper la SUIte. L'epreuve Elle porte sur un texte d'idees (litteraire ou journalistique) de 1500 a 2000 mots. En 50 minutes, vous devez etre capable de repondre a un questionnaire de comprehension d'une dizaine de questions sur Ie texte. Ces questions sont d'importance et de forme variables et sont destinees a veri fie votre comprehension fine et analytique du texte. On peut les classer en trois niveaux • Comprehension gIobaIe: - identifier la nature du document; son origine; sa fonction; - degager Ie theme essentiel aborde. • Comprehension de detail: - reperer les informations essentielles; - classer / comparer / hierarchiser ces informations: mettre en relation et comparer deux informations donnees par Ie texte (deux statistiques, deux exemples, etc.). • Comprehension approfondie: - percevoir de maniere plus fine la logique interne du document, l'importance relative des differentes informations, Ie point de vue de l'enonciateur (exemple: distinguer ce qui est d'ordre subjectif ou objectif dans Ie texte); - expliciter l'enjeu et la portee du texte, la position de l'auteur, etc.; - expliciter un enonce particulier (phrase, titre, citation); - expliciter un exemple ou une information chiffree. Elles se presentent sous forme de QCM, de tableaux et de questions ouvertes demandant une reponse en trois a quatre lignes maximum. Le questionnaire ne comprend pas de questions faisant appel a l'opinion personnelle ou a l'argumentation. Pour reussir I'epreuve de comprehension des ecrits Plusieurs lectures des textes seront necessaires. • En premiere lecture Apres avoir pris connaissance des questions, il valiS faudra balayer Ie texte et i 1 e -: fier l'essentiel, reperer les idees importantes, l'articulation genera Ie, l'enjeu. L'entralnemee est la de de la reus site et la partie Pour vous entrainer vous aidera a developper une approche efficace. • Lecture approfondie Apres la phase de familiarisation au sujet, au style et a la structure du texte, vous evrez entrer dans Ie detail et les nuances de sens, atteindre un degre de compre, ension fine qui vous permettra de justifier toute reponse de maniere precise. • Pour repondre aux questions =. vous faudra etre capable de rapporter des propos ou vous referer a un passage, Ie ~Ius souvent en reformulant, comparant et interpretant, et montrer votre capacite a aisir l'implicite. Le jour de l'examen, il est important que vous ayez bien assimile les demarches asso.ees aux conseils ci-dessous. Les activites proposees dans les pages qui suivent vous y aideront. Conseil nO I: Abordez les textes de fa<;on active et critique (anticipez, deduisez, allez a la recherche de l'information). • Conseil n° 2: Ayez conscience de vos connaissances et mobilisez-Ies pour mieux penetrer Ie texte. • Conseil n° 3: Utilisez la strategie de lecture qui vous semble la mieux adaptee au contexte. • Conseil n° 4: Identifiez les indices contextuels: prenez du recul face au texte et saisissez les elements externes qui peuvent aider a l'interpreter (titres, sous-titres, illustrations, graphiques, etc.). • Conseil nO 5: Servez-vous des indices semantiques et syntaxiques pour anticiper la suite. • Conseil nO 6: Faites des hypotheses: a l'aide d'indices conte~tuels; en utilisant vos connaissances et des experiences de situations similaires (connaissances referentielles sur Ie sujet ou contenu du texte); en utilisant vos connaissances et vos experiences de lecture en langue maternelle ou en langue seconde (connaissances textuelles: reconnaissance du vocabulaire et des structures de phrases et reconnaissance de la structure generale du texte). Pour vous entrainer ------------------------------------- STRATEGIES POUR AMELIORER LA COMPREHENSION DES ECRITS Ce chapitre a pour but de vous preparer a l'epreuve de comprehension ecrite du niveau CI mais peut se reveler utiles pour la production orale ou I'on vous demandera de faire un expose en puisant des idees dans un corpus de textes. Les activites variees et de difficulte progressive vous permettront de systematiser une approche allant de la comprehension globale vers la comprehension complete et nuancee du texte. Vous pourrez vous entrainer a saisir rapidement l'essentiel d'un texte, a acceder a la logique interne, a retenir et synthetiser une information, et a vaus reperer dans Ie texte pour trouver ou retrouver un element. o Reperer des indices contextuels dans un texte Activite 1 Le Xle congres mondial des professeurs de fran~ais, qui s'est deroule a Atlanta (USA) du 19 au 23 juillet, sur Ie theme « Le fran~ais, Ie defi de la diversite », a connu un grand succes. Les actes du congres doivent etre edites. En stage a la Federation internationale des professeurs de fran~ais (FIPF), la mission qui vous a ete confiee est de reunir tous les documents qui seront inclus dans les actes du congres. Lisez attentivement Ie programme des interventions lors de la ceremonie d'ouverture. Huit personnalites ont ete invitees a s'exprimer (en personne ou par delegation). $ecretaire' generall~e l'Orgariisatibn internationale de la Francophonie(OlF) President de la Republique fran9aise ~ Discours de Monsieur Xavier Darcos Ministre delegue a la Cooperation, au Developpement et a la Francophonie de la Republique fran9aise Ministre du Developpement regional et du Tourisme du Quebec Ambassadeur du Canada aux Etats-Vnis d'Amerique Representante permanente de la Communaute fran9aise de Belgique (Wallonie-Bruxelles) Presidente de l' Association americaine des professeurs de fran9ais ~ Allocution de Son Excellence . Michael F. Kergin ~ Allocution de Madame EHane . De Pues-Levaque ~ Allocution de Madame Margot M. Steinhart Activite 2 Lisez les extra its des differentes interventions et, grace aux informations contenues dans Ie programme des interventions, retrouvez les auteurs. Vous etes un lecteur averti et ces quelques phrases vous suffiront pour retrouver les auteurs des interventions. Intervenant: . Indices retenus: P OUR l' ouverture du XIe Congres de la Federation intemationale des professeurs de fran~ais (FIPF), j' ai Ie plaisir de vous adresser mon chaleureux et fratemel salut au nom de notre amitie, car c'est sous ce signe, celui de 1'amitie, que nous nous sommes donne rendez-vous a Atlanta. r'p~t ~u nom ,.1- '''us le~ mpmhres de la FTPP ,.,no ie srmh..,.. -It" Fecl6-n.;~n ;nt"rn'ltiornle Intervenant: ................................................. Indices retenus: ......................................... REF CA325 TLme fait plaisir, au nom rill ('t{"'\ll·"t:>l....."O"YY'll3nt nIP' ................................... ................................... ccueillons , l'histoire que in Atlanta n~llt Intervenant: ................................................................................. Indices rete nus : .......................................................................... REF CA327 JE so" Ire, he",e" d"1re p- '0"' ce matin PO"' in""g","" "" non des autorites fran<;aises, Ie Xle Congres mondial de ce grand partenaire all'p~t n()nr nOll~. d~",,;e nrp~ de 011~r~nte .,~~. 1., mpp Je ~"",prri~ ......................................................................... ......................................................................... i nous rassemble m'est chere et je suis particulierement I m'associer a vous pour ce XI' Congres de la Federation e des professeurs de franl(ais. de sympathie, de soutien, de recoIl""; o~"nr" r •• ~.co '" ('('0,. .•..•......,. l';"to .•...,...,........<".J;~;-'" rjp M r Activite 3 Inscrivez vos conclusions dans Ie tableau ci-dessous. FIPF _Atlanta Ceremonie d'ouverture Intervenant Code M. Abdou Diouf ................................... . ..................... M. Jacques Chirac ............................... ...................... M. Xavier Darcos ................................. ...........~.......... Mme Nathalie Normandeau ................. ...................... Son Excellence Michael F. Kergin ........ ...................... Mme Eliane De Pues-Levaque ............. . ..................... Mme Margot M. Steihart ..................... ...................... M. Dario Pagel .................................... ...................... Lecture globale, lecture analytique et lecture selective La lecture devrait se faire en deux temps: une lecture globale suivie d'une lecture analy- rique. 1. Dans la phase de lecture globale, vous identifiez d'abord les eU~ments paratextuels (titre, intertitres, source, etc.) avant de commencer la lecture. CeUe-ci devrait se faire sans retour en arriere, sans s'arreter sur des passages eventueUement difficiles ou des mots inconnus). A ce stade, la lecture devrait vous permettre de distinguer les elements principaux des elements secondaires. 2. La lecture analytique consiste en une maniere methodique d'aborder Ie texte. L'objectif est de vous approprier Ie contenu du texte. Vous suivez une demarche progressive: en lisant, vous vous posez des questions et vous construisez du sens: • Quel est Ie probleme pose? A queUe(s) question(s) cherche-t-on a repondre? A quel proIerne cherche-t-on une solution? • Quels sont les principaux concepts developpes? QueUes sont les notions abordees? • A queUes references sociales, historiques, scientifiques, cultureUes, politiques renvoie 'article? • A queUes personnalites fait-on reference? • Sur queUes references theoriques, bibliographiques s'appuie Ie discours? • QueUes sont les explications ou les elements de reponse proposes? Procedez par etapes: - cherchez et trouvez l'information; - ynthetisez etlou reformulez: un mot pourra resumer un paragraphe ou mettre l'accent un point essentiel par exemple. Cette approche prend du temps mais vous permet d'acceder a un niveau de comprehen-':on fine. . Appelee aussi lecture de recherche, la lecture selective reIeve d'une strategie cons is-:= t a s'appuyer sur les indices du texte pour trouver ou retrouver rapidement une infor=arion. La rapidite du reperage est Ie gage de l'efficacite. La demarche reIeve d'un choix. peut dire qu'il s'agit d'une lecture d'elimination lorsque l'on laisse deliberement de _.-e un document ou une partie d'un document pour se concentrer sur Ie reste, suscep-- e d'interesser en fonction de la reponse a une question donnee par exemple. Vne -~eme selection s'opere ensuite pour eviter la lecture integrale de certains passages puis -erner et se concentrer sur d'autres. Souplesse et capacite a aborder Ie texte comme une ."e vous feront gagner un temps precieux. Activite 4 lisez ce texte en adoptant une technique de lecture globale. Ce document est « exigean Ne vous laissez pas impressionner. A I'issue de cette lecture, en une dizaine de min ecrivez une note de lecture de cinq ou six lignes.. /!\ Ne cherchez pas de mots dans Ie dictionnaire avant la fin de l'activite 8. ROlAND BARTHES OU LA.TRAVERSEE DES SIGNES CONFERENCES - DEBATS - RENCONTRES Il Y a deja vingt an . Roland Barthes* nous quittait, fauche par une camionnette alors quO se rendait au College de France ou il occupait la chaire de semiologie. le remp du purgatoire esr passe. Celui de la relecture commence. Roland Barthe fur un acreur majeur dans Ie debat d'idees des trente glorieuses''', ces anne d'efferve cence theorique qui placerent la France au premier rang des exportations de 1 pensee. On a parle de philosophie du soup<;on pour caracteriser cette periode de reflexion critiqu au sein du paradigme structural. Le qualificatif se veut negatif alors que l'entreprise fut feconde, surtout chez un Rolan Barthes que son idiosyncrasie a toujours entraine dans une lutte brillante et sans piricontre toutes les idees re<;ues, c'est-a-dire contre cette betise du consensus social door i.. partage avec Flaubelt, la haine. Ce reflexe intellectuel l'a conduit a regarder, et a nous faire voir, comme jamais avant lui. tous les objets auxquels il s'est interesse. Ce fut Ie theatre antique puis celui de Brecht e de Vilar, Ie texte de l'histoire avec Michelet, Ie cinema d'Eisenstein, les ceuvres picturaie de Twombly, la photographie comme concept, sans oublier la litterature aussi bien contemporaine que classique, celle de Robbe-Grillet, de Sollers, de Sarduy, mais aussi celle de Chateaubriand, de Flaubert, de Proust ... La liste est impossible a egrener. Il a ete Ie compagnon de route des avant-gardes litteraires et theoriques parce qu'il les a cru engagees dans une recherche des processus a l'ceuvre dans la signification. Et l'on sair com bien il a fait sienne cette question du sens. Au point que devant tout, ou presque, ce qu'il a ecrit on pourrait placer en facteur commun cette interrogation qui seIt de titre a l'un des fragments du Roland Barthes par Roland Barthes: « Qu'est-ce que <;aveut dire? •. Si pour Jean-Paul SaItre l'homme est un Fabricant de recit, pour Roland Barthes il est un producteur de sens. Et ce sens, hors de toute hermeneutique de la verite, it s'est employe a en devoiler les strates selon cette technique si barthesienne de l'effeuillage. C'est peur· etre la la plus grande constance de cette intelligence que sa passion pour l'intelligibilite emporte avec delice jusqu'au nomadisme de l'esprit. Il ne faut, en effet, jamais oublier l'aspect delicieux de la quere intellectuelle de Roland Barthes, car Ie plaisir est toujours au rendez-vous chez cet amoureux de l'ecriture. Le colloque, et les rencontres qui Ie precedent, s'attacheront a faire vibrer toutes les facette d'un penseur et d'un ecrivain qui ne se voulait assigne a residence dans aucune theorie. ni dans aucun objet. Activite 5 Lisez Ie texte une deuxieme fois en adoptant une approche analytique et en resumant chaq e paragraphe par un ou quelques mots qui vous serviront d'aide-memoire lorsqu'il vous faudra rechercher une information a un endroit precis du texte. Activite 6 Pour verifier ce que vous avez retenu concernant Roland Barthes ou, dans Ie cas contraire, votre capacite a retrouver une information (lecture selective), nous vous proposons de completer la fiche ci-dessous. Statut, fonction occupee ........................................................................................... Apogee de sa carriere ........................................................................................... Objet de ses recherches ...................................... , .................................................... Affinites intellectuelles ........................................................................................... Son desaveu Periode ........................................................................................... Objet - motif ........................................................................................... Consequence ........................................................................................... Et aujourd'hui ? ........................................................................................... Activite 7 En complement de I'activite precedente, et pour vous aider a prendre conscience de I'efficacite de votre approche en tant que lecteur (capacite a retenir une information ou a vous orienter dans Ie texte pour la retrouver), nous vous proposons de renseigner les rubriques cflemacrques cr-ctessaus. Referent(s) historique(s): . Referent(s) geographique(s): . Referent(s) litteraire(s): . Referent(s) culturel(s): . Nous avons selectionne des mots du texte pour leur difficulte. Le contexte aide general ment a acceder a Ia comprehension. Dans Ie cas contra ire, il convient d'essayer d'idenri fier les elements qui composent Ie mot: selon les cas, vous pouvez retrouver ou vous appuye: sur I'etymologie (origine du mot), utiliser la derivation (formation du mot) pour decouvrir Ie sens de nouveaux mots. Ne consultez un dictionnaire qu'en dernier resson. Essayez de donner une definition des mots ci-dessous ou d'en degager Ie sens. Exemple: Fauche: qu'on a fait tomber en blessant, en tuant, qu'on a renverse (image de la faux, outil perm tant de couper les btes) Semiologie: . Purgatoire: . Paradigme: . Idiosyncrasie: . Consensus: . Hermeneutique: . Barthesienne: . Effeuillage: . Nomadisme: . Sans I'aide du dictionnaire, Ie sens de certains mots vous aurait sans doute echappe. Les conseils que nous vous donnions page 38 vous invitaient a ne pas vous arreter sur des mots inconnus. C'est la raison pour laquelle cette activite etait placee en huitieme position. La comprehension d'un texte, il est utile de Ie rappe1er, n'est pas depend ante de la connaissance de chacun des mots qu'il contient. Activite 9 Reformulez les extra its qui suivent sans en reprendre les termes. Allez a I'essentiel et essayez toujours d'etre cone is : soyez fidele a I'idee mais exprimez-Ia si possible en moins de mots. 3. «II a ete Ie compagnon de route des avant-gardes litteraires et theoriques parce qu'il les a cru engagees dans une recherche des processus a I'reuvre dans la signification.» 4. «Le colloque, et les rencontres qui Ie precedent, s'attacheront a faire vibrer to utes les facettes d'un penseur et d'un ecrivain qui ne se voulait assigne a residence dans aucune theorie, ni dans aucun objet.» Decoder I'implicite Activite 10 lisez Ie discours qui suit en adoptant les principes deja enonces pour la lecture globale (page 37). Vous disposez d'environ 10 minutes pour parcourir Ie texte et en relever les idees principales. M. Ie president. La parole est a M. Ie garde des sceaux, ministre de la Justice*. M. Ie garde des sceaux. Monsieur Ie president, mesdames, messieurs les deputes, fai I'honneur au nom du Gouvemement de la Republique, de ~~ander a I' Assemblee nationale l'abolitioIl. de la peine de mort en France. En cet instant, dont chacun d'entre vous mesure la portee qu'il revet pour notre justice et pour nous, je veux d'abord remercier la commission des.lo}s parce qu'elle a compris l'esprit du projet qui lui etait presente et, plus particulierem~ son rapporteur, M. Raymond FQmi, non seulement parce qu'il est un homme de creur et de talent mais parce qu'il a lutte dans les annees ecoulees pour I'aboligon . .-\u-dela de sa personne et comme lui, je tiens a remercier tous ~x, quelle que soit leur appartenance politique qui, au cours des annees passees, notarnment au sein des commissions des lois preedentes, ont egalement reuvre pour que I'abolition soit decidee, avant meme q~'intervienne Ie hangement politi que majeur que nous connaissons. Cette communion d'esprit, cette communaute de pensee a travers les clivages politiques montrent bien ue Ie debat qui est ouvert aujourd'hui devant vous est d'abord un debat de conscience et Ie choix :mquel chacun d'entre vous procectera I'engagera personnellement. aymond Forni a eu raison de souligner qu'une lon..gue_m..Nches'agheve aujourd'hui. Pres de deux 'ecles se sont ecoules depuis que, dans la premiere assemblee parlementaire qu'ait connue la France, -e Pelletier de Saint-Fargeau demandait I'abolition de la peine capitale. C'etait en 1791. = regarde la marche de la France. La France est grande, non seulement par sa puissance, mais au.; la de sa puissance, par l' eclat des idees, des causes, de la generosite qui l' ont emporte aux moments _ .\'ilegies de son histoire. - France est grande parce qu'elle a ete la premiere en Europe a abolir la tort~ malgre les esprits _ ' autionneux qui, dans Ie pays, s'exclamaient a I'epoque que, sans la torture, la justice fran<;aise emit desarmee, que, sans la torture, les bons sujets seraient livres aux scelerats. La France a ete parmi - premiers pays du monde a abolir I'esclavalie, ce crime qui deshonore encore I'humanite. 5e trouve que la France aura ete, en depit de tant d'efforts courageux I'un des demiers pays, pres ue rnier - et je baisse la voix pour Ie dire - en Europe occidentale, dont elle a ete si souvent Ie . er et Ie pole, a abolir la peine de mort. Pourquoi ce r~tard? Voila la premiere question qui se pose . Ce n'est pas la faute du genie natio~- . -_ de France, c'est de cette enceinte souvent, que se sont levees les plus grandes voix, celles qui , onne Ie plus haut et Ie plus loin dans la conscience humaine, celles qui ont soutenu, avec Ie - d'eloquence la cause de I'abolition. Vous avez, fort justement, monsieur Forni, rappele Hugo, j'y :4erai, parmi les ecrivains, Camus. Comment, dans cette enceinte, ne pas penser aussi a Gambetta, 6nenceau et surtout au grand Jaures? Tous se sont leves. Tous ont soutenu la cause de l' aboli.-\lars pourquoi Ie silence a-toil persiste et pourquoi n'avons-nous pas aboli? http://www·Reinedemort.org Activite 11 II lisez une nouvelle fois Ie discours en changeant votre approche. Adoptez un type de lee ture analytique. Si vous avez effectivement saisi I'essentiel lors de la phase de lecture gIc bale, vous etes desormais en mesure de suivre la pensee de Robert Badinter. Posez-voc des questions et trouvez-en les reponses au fil de la lecture. Nous vous suggerons de rest mer chaque paragraphe en quelques mots. Activite 12 Pour verifier I'efficacite de votre lecture, repondez a ces questions de comprehension Reportez-vous au texte si necessaire. 1. D'ou est extrait Ie document? . 2. Quel etait Ie sujet it I'ordre du jour de la seance it l'Assemblee nationale, Ie 17 septembre 1981 3. Quelle fonction occupait Raymond Forni? . 4. Quelles sont les idees principales developpees dans Ie texte? . Activite 13 Reportez-vous au texte et retrouvez rapidement les informations demandees. a) Dites ou et comment Robert Badinter evoque: - I'importance du moment: . - les qualites humaines de Raymond Forni: . - la responsabilite de I'assistance: . - la peine de mort: . b) Dites ou il est question implicitement de: - I'arrivee de la gauche au pouvoir: . - I'encouragement it ne pas s'abriter derriere la ligne ou les consignes de vote du parti: - Mao Tse Toung: . - honte: . Activite 14 Retrouvez comment Robert Badinter hierarchise I'information dans les deux avant-derniers paragraphes de son discours (<< La France est grande... du genie national »). Theme Ce qui est compare Place de la France Decoder I'implicite: aller plus loin Suivez les etapes que nous vous proposons pour decouvrir l'analyse de Jean-Louis Andreani sur Mme Royal et la democratie d'opinion et developpez un peu plus vos reflexes de lecteur experimente. Mesurez ce que vous apportent la lecture globale d'un document, la lecture analytique de soncontenu et la lecture selective permettant de retrouver ou de chercher rapidement une information. Activite 15 Dans un premier temps, ne lisez pas I'article. Testez votre faculte de saisir Ie non dit (hors contexte), Ie sous-entendu, Ie message implicite, en vous interessant a I'analyse des six phrases suivantes. Chaque phrase recele au moins un indice lexical, grammatical, stylistique ou une formulation permettant une interpretation logique, reperable par tout lecteur attentif. La lecture de I'article, dans un deuxieme temps, vous permettra de verifier si vous etiez sur la bonne voie. a. « Eriger au rang de priorite la reduction de la fracture entre Ie « peuple » et ses elites aurait dO inspirer les dirigeants des difterents partis, en particulier Ie PS, bien avant que Mme Royal ne s'en empare. » Que faut-il en deduire? or, ils ne rant pas fait. Indice: temps du verbe principal (aurait dO inspirer): conditionnel. Sous-entendu: r;a ne les interesse pas, ils prBferent maintenir la fracture et rester dans relite. « De tous ces points de vue, la volonte de valoriser la "democratie participative" n'a rien de critiquable en soL » Que faut-il en deduire? il existe d'autres points de vue. Indice: de taus ces points de vue. Sous-entendu: selon Ie point de vue, la volante de valoriser la democratie participative est critiquable en soi. Autre deduction possible: mais elle est peut-etre critiquable dans la maniere dont elle est faite. Indice: n'a rien de critiquable en soi. Sous-entendu: . « Longtemps, la desacralisation de la politique en France a semble relever de I'urgence. » Que faut-i1 en deduire? or aujourd'hui, . Indice: . Sous-entendu: . - « On tombe aujourd'hui d'un exces dans I'autre » Que faut-il en deduire? . Indice: opposition exces / dans rautre Sous-entendu: . ::. « Et Michel Rocard, qui fut Ie premier dirigeant a theoriser les rapports entre I'opinion et Ie politique, souligne aujourd'hui, apres avoir passe trois ans a Matignon, que gouverner au sondage releve de I'impossible. Que faut-i1 en deduire? s'il dit cela, c'est qu'il a essaye . Indice(s): . Sous-entendu: . ouvrage qui survole six siecles de crises, voire d'effondrements fran(:ais (Le ~ i Flammarion, 18 euros), Ie journaliste Georges Valance souligne que Ie pays, a i a repris pied grace a une impulsion forte, donnee par un personnage politique dete i ne craint pas de prendre des risques. L'inverse, en somme, d'un mode de gouverneme godille, qui ferait de ('image et de I'ecoute des sondages sa principale force.» Que faut-il en deduire?: . Indice(s): . Sous-entendu: Ie pays a besoin de et non de . Activite 16 Parcourez Ie document en vous interessant a ce qui relEwe du paratexte (type de t rubrique, titre, source, intertitre, procMes de mise en evidence a J'interieur du texte lisez uniquement la premiere ou les deux premieres lignes de chaque paragraphe. ANALYSE Mme Royal et la democratie d'opinion, par Jean-Louis Andreani LE MONDE I 31.10.06 I 14h54 • Mis a jour Ie 3110.06 I 16h04 1 La methode Royal est-elle susceptible, ou non, de rapprocher les citoyens de la politi que ? C' 1'une des principales questions soulevees par Ie pMnomene qu'a reussi a creer autour d'elle la presidente du Parti socialiste de Poitou-Charentes. La favorite des sondages au sein du PS affiche une volonte tres claire de rMuire Ie fosse entre la population et ses elus, de faire reculer un scepticisme 5 qui mine la democratie et qui avait provoque, notamment, l'horreur politique du 21 avril 2002. L'objectif avoue est louable. Eriger au rang de priorite la reduction de la fracture entre Ie « peuple et ses elites aurait dii inspirer les dirigeants des differents partis, en particulier Ie PS, bien avant qu Mme Royal ne s' en empare. Etre a l' ecoute de la population, en particulier de celIe qui souffre. restaurer l' espoir des moins favorises, rompre Ie splendide isolement des palais nationaux, sortir 10 d'un moule intellectuel qui peut pousser a la cecite politique est urgent. De tous ces points de vue, la volonte de valoriser la « democratie participative» n'a rien de critiquable en soi. Associer davantage les citoyens a la gestion locale est une idee ancienne, pr6nee par exemple par Ie mouvement des groupes d'action municipale (GAM), qui avait servi de laboratoire politique a la gauche dans les annees 1960 et 1970. Plus recemment, Ie gouvemement de la gauche 15 plurielle avait fait voter la loi du 27 fevrier 2002 sur la « democratie de proximite », qui explore cette meme voie en creant des « conseils de quartier » dans les villes de plus de 80000 habitants. Mais jusqu'ou faut-il etendre Ie champ de la democratie participative? Est-il souhaitable de donner davantage de pouvoirs aux instances a travers lesquelles elle s'exprime? Faut-il bousculer les elus qui ont parfois des reticences face a de tels contre-pouvoirs? Jusqu'a quel point la democratie par- 20 ticipative peut-elle « changer la vie»? Ces debats sont permanents et legitirnes. Le probleme souleve par Ie pMnomene Royal n'est pas la. La candidate potentielle a une fac.;onde presenter les choses qui cree une ambiguHe, voire une sensation de malaise, et qui explique que ses adversaires, de droite comme de gauche - qui cherchent evidemment Ie defaut de la cuirasse -, puissent la taxer de populisme et de demagogie, en trouvant un echo dans une partie de l' opinion 25 et des militants socialistes. Ce serait faire injure a Mme Royal de penser qu'elle ne maJ:trise pas son vocabulaire. Or celui qu'elle emploie n'est pas neutre. Lorsqu'elle utilise des termes comme «jury », « surveillance populaire » (avant de les abandonner devant les critiques qu'ils provoquent); quand elle accuse ses adversaires d'avoir « peur du 30 peuple », ou de pretendreque « tout va bien », elle ne contribue pas a dissiper la defiance a l'egard du personnel politique. Au contraire, elle 1'entretient, la justifie, qu'elle Ie veuille ou non. Autant dire que ce n'est sans doute pas la meilleure maniere de s'y prendre pour restaurer 1'image du poli- tique. Longtemps, la desacralisation de la politique en France a semble relever de 1'urgence. Les sarcasmes 35 contre cette Republique « monarchique » allaient de pair avec la revendication d'un Etat et d'une politique devenus plus « modestes », gage d'un fonctionnement plus democratique et d'une meilleure proximite avec Ie citoyen. On tombe aujourd'hui d'un exces dans l'autre, en faisant des elus des personnages assez peu fiables pour n'etre autorises a agir qu'avec 1'aval explicite et sous la surveillance constante, jusqu'au sein du conseil des ministres, de leurs electeurs. 40 L'approche politique de Mme Royal pose aussi la question du rapport a 1'opinion et a ses fluctuations. Segolene Royal est populaire au PS parce qu'elle est en tete des sondages d'opinion. Et elle doit ce resultat, en bonne partie, au fait de coller aux tendances degagees par les sondages thematiques, sur les questions qui preoccupent Ie pays. Autrement dit, la boucle est bouclee: les sondages menent Ie jeu. 45 Cela fait longtemps qu'ils tiennent une place importante dans Ie paysage politique, et ceux qui affirment s'en moquer sont souvent les premiers ales eplucher avec un soin obsessionnel. Au demeurant, la prise en compte de l' opinion est aussi un element de modernisation de la democratie, et il est difficile de gouverner durablement contre elle. Mais un nouveau pas est franchi, avec toutes les inquietudes que peut soulever cette evolution. 50 Lorsque Mme Royal explique que, sur la Turquie, son opinion sera celIe du peuple, elle tourne Ie dos a l'idee selon laquelle l'homme, ou la femme, politique etait suppose (e) etre elu (e) a partir de convictions qu'il (elle) a su defendre avec assez de force pour les faire partager. L'exemple de la peine de mort, abolie par la gauche contre tous les sondages et qui suscite main tenant un large consensus, a ete cite a de multiples reprises, mais il conserve sa valeur. 55 II est bien sur permis de defendre une conception inverse de celIe illustree alors par l'initiative de Franr;ois Mitterrand sur Ie chatiment supreme. II est plus difficile de pretendre qu'elle restaure la legitimite du politique. En poussant Ie raisonnement a ses limites, autant vaudrait determiner quel est Ie meilleur institut de sondages, puis decider que son directeur deviendra president, avec pour mission de mettre en ceuvre une politique inspiree des reponses a des questionnaires judicieusement 60 etablis et soumis a un echantillon representatif de la population ... Outre les objections de principe, la faisabilite de ce type de gouvernement est elle-meme incertaine. Tous les sondeurs et les politiques savent que 1'opinion est versatile, qu'elle peut etre convaincue a force de pedagogie ou intoxiquee a coups de desinformations. Les sondages peuvent se tromper, etre contradictoires. 65 Laurent Fabius avait fait un jour la demonstration, a la television (Jors de remission « L'heure de verite» d' Antenne 2 en decembre 1987), qu'on peut renverser les resultats d'un sondage en quelques minutes, rien qu'en changeant de ton ... Et Michel Rocard, qui fut Ie premier dirigeant a theoriser les rapports entre 1'opinion et Ie politique, sou1igne aujourd'hui, apres avoir passe trois ans a Matignon, que gouverner au sondage re1eve de l'impossible. 70 Dans un ouvrage qui survole six siecles de crises, voire d'effondrements franr;ais (Le Phenix franr;ais, Flammarion, 18 euros), Ie journaliste Georges Valance sou1igne que Ie pays, a chaque fois, a repris pied grace a une impulsion forte, donnee par un personnage politique determine, qui ne craint pas de prendre des risques. L'inverse, en somme, d'un mode de gouvernement a la godille, qui ferait de l'image et de 1'ecoute des sondages sa principale force. JEAN-LOUIS ANDREANI Article paru dans I'edition du 01.11.06 Maintenant, fl!pondez aux questions: 1. Dans queUe rUbrique d'un quotidien ou d'un magazine classeriez-vous cet article? 2. Quel est Ie sujet aborde? . 3. S'agit-il d'un sujet d'actualite? . Activite 17 Lisez une nouvelle fois Ie texte en privih!giant une approche vous permettant d'acced une comprehension fine et de detail, de retenir I'essentiel et de vous reperer dans Ie te Ecrivez une note de lecture en quatre a six lignes dans laquelle vous resumerez I'es tiel de ce que contient I'article. Activite 18 Repondezaux questions suivantes: 1. Pour quelie raison Jean-Louis Andreani a-t-il ecrit son article « Mme Royal et la de cratie d'opinion »: D La critiquer ouvertement? D La soutenir de maniere nuancee? D S'interroger et alerter? Justification: . 2. Quel ton prend parfois I'article? a. Polemique: OUI NON Justification: b. Admiratif: Justification: c. lronique: Justification: d. Humoristique: OUI NON Justification: . 3. Sur quels aspects de la democratie participative Ie journaliste emet-il des reserves eitez-en au moins trois. 4. D'apres Jean-Louis Andreani, associer davantage les citoyens a la gestion locale: D r;a ne marche pas. D c'est depasse. D r;a a deja ete experimente. D c'est impensable. 6. Quel est I'etat de la France (si I'on s'en tient aux indices contenus dans cet article)? o Florissant? 0 Inquietant? 0 Desespere? Justification.. . . 9. Pour permettre au lecteur de revenir plus facilement sur certains points, des intertitres seraient utiles. Rajoutez-Ies. INT 1 . INT 2 . INT 3 . 10. Interessez-vous a ce passage charge d'implicite (II. 17-20): a. « Est-il souhaitable de donner davantage de pouvoirs aux instances a travers lesquelles elle s'exprime? » Citez au moins une instance mentionnee dans Ie texte. .. . Dites quelle est la position exprimee implicitement par I'auteur . b. « Faut-il bousculer les elus qui ont parfois des reticences face a de tels contre-pouvoirs? » Selon vous, quelle est la raison implicite de ces reticences? . Quelles associations d'idees Jean-Louis Andreani incite-t-il a faire? democratie participative = . c. « Jusqu'a quel point la democratie participative peut-elle « changer la vie »? Ces debats sont permanents et legitimes. » Quel doute I'auteur exprime-t-il? . 1. Exprimez avec vos propres mots: a. la notion de democratie: . b. ce qu'on entend par democratie d'opinion: . c. ce qu'est la democratie participative: . 2. Vers la production orale: nous vous proposons d'organiser un debat sur Ie theme: « Rapprocher les citoyens de la politique est-il un objectif en soi? » Cette activite peut se pratiquer en binome ou en groupe, avec ou sans temps de preparation. Exposez votre point de vue de maniere claire, accompagne si possible d'au moins un argument convaincant. Soyez discret lorsque vous cherchez un mot, une expression, une formulation particuliere, masquez vos hesitations en reformulant un argument, une question ... Pour ajouter une note d'humour, tout en servant notre propos, reportez-vous au Pipotron et au generateur de langue de bois (voir C1, Production orale, pp. 107-108). 'Vers I'epreuve ------------------------------------------ 11 est temps de faire appel a I'ensemble des competences que vous avez developpees en tant que lecteur effie ace pour aborder un texte d'un format correspondant a ce qui peu vous etre propose Ie jour de I'examen tant sur Ie fond (texte d'idees, litteraire ou journalistique) que sur la forme (longueur de 1 500 a 2000 mots). Toutefois, pour poursuivre votre entrainement, nous vous proposons de commencer par un texte court (environ 600 mots) afin de vous familiariser avec un type et un nombre de questions standards. Nous passerons en suite a un texte plus exigeant, d'environ 1700 mots auxquels se rattachent deux questionnaires: I'un de format examen, I'autre se presentant sous forme de questions ouvertes uniquement, portant sur I'implicite, I'interpretation fine et les connaissances civilisationnelles ou lexicales, SUJET 1 Lisez Ie texte puis repondez aux questions. Par Sylvain Allemand Sciences Humaines du 16/04/07 Les pro, les anti et les alter Dans son acception la plus generale, la mondialisation designe en fran~ais l'emergence d'enjeux de portee non plus locale ou nationale mais planetaire. C'est une notion relativement ancienne, forgee de les annees 40-50, qui aurait pu trouver a s'appliquer aux questions environnementales dont l'importance est allee croissant dans les debats intemationaux, avec la reconnaissance de I'existence de bien publics mondiaux (les ressources halieutiques, plus recemment la couche d'ozone, etc.). Seulement, Ie premiers a en avoir fait un veritable usage, a partir des annees 80-90, sont les economistes (Theodore Levitt) et des consultants en management (Kenichi Ohmae) anglo-saxons qui parlaient alors de globalization (traduit indifferemment en fran~ais par globalisation ou mondialisation). Par la, ils suggerent I' avenement d'une nouvelle etape dans l'histoire du capitalisme marquee par !a globalisation financiere, l'emergence de multinationales glob ales (c'est-a-dire capables de concevoir. produire et distribuer des produits en exploitant des ressources naturelles, humaines et financieres a travers Ie monde), la liberalisation du commerce ou encore la constitution d'ensembles regionaux (Union europeenne, Mercosur. ..). D'ou, durant plusieurs annees, la tentation des chercheurs comme des medias et des opinions publiques a assimiler la mondialisation a des phenomenes essentiellement economique ou financiers. Aujourd'hui, un fort consensus se degage pour considerer que la mondialisation n'est pas que cela, qu'elle a aussi des implications politiques, sociales et culturelles, liees a !'essor des migrations internationales, des medias ou des moyens de telecommunication. Ceux qu'on designe par « antimondialisation » commencent a se definir comme les partisans d'une « altermondialisation ». Ils se disent non pas hostiles a la mondialisation - qu'elles Ie veuillent ou non, les societes sont mondialisees, c'est-adire interdependantes sinon soumises aux influences exterieures - mais a une conception par trop liberale et financiere de celle-ci. Ils soulignent la contradiction entre, d'une part, des capitaux et des marchandises dont la liberalisation favorise les flux et, d'autre part, Ie renforcement des frontieres qui rend plus difficile la libre circulation des candidats a l' emigration. Le phenomene des mobilisations antimondialisation qui se sont succedees depuis Seattle est lui-meme interprete comme une autre facette de la mondialisation, qui prefigure l'emergence d'une societe civile mondiale susceptible d'exercer a terme une pression sur les multinationales, les organisations intemationales (FMI, OMC. ..) et les Btats. Mais la mondialisation n'entraine-t-elle pas une unification du monde, tant du point de vue economique que culturel ou politique, et donc la dissolution des identites nationales? D'aucuns Ie pensent pour Ie regretter en considerant que la mondialisation participe fondamentalement d'une occidentalisation des valeurs, avec notamment l'imposition d'une conception occidentale des droits de l'homme, sinon d'une americanisation des modes de vie (la « macdonaldisation »). D'autres y voient au contraire un processus favorable aux echanges entre les peuples et donc a la prise de conscience de la diversite de leurs cultures respectives. Ffit-ce avec Ie concours des industries culturelles, la world music montre comment ces echanges favorisent les phenomenes de metissage, d'hybridation ou encore de creolisation (selon l'expression de l'ecrivain et poete antillais Edouard Glissant). Dans cette perspective, la mondialisation encouragerait l'emergence d'une nouvelle echelle d'appartenance (la citoyennete mondiale) qui s'ajouterait, sans les exclure, aux identites nationales mais aussi locales ou ethniques. En l'absence d'un espace public mondial, ce sentiment d'appartenance s'exprimerait a l'occasion de manifestations de portee mondiale comme les Jeux olympiques, la coupe mondiale de football, ainsi que certains evenements retransmis par les medias comme Ie deces de Lady Diana ou l'attaque contre les tours du World Trade Center. II en resulterait l'emergence d'un imaginaire commun, ce que Ie sociologue canadien Marshall McLuhan avait deja pressenti, quarante ans plus tot, avec son idee de village global. Questions: 1. Reformulez Ie sous-titre: 2. Quel est Ie but poursuivi par Ie journaliste dans cet article? o Defendre la mondialisation. o Denoncer la mondialisation. o Exposer les consequences de la mondialisation. o Presenter une image nuancee de la mondialisation. 3. A quoi a-t-on assiste entre 1980 et 1990? o A !'evolution d'une problematique. o A I'evolution d'un concept. o A I'utilisation d'un concept. o A I'abandon d'un concept. Justification: . On peut dire que les chercheurs, les medias et I'opinion pUblique: o ont ete trompes par les economistes. o ont mal interprete les idees des economistes. o ont rejete partiellement les idees des economistes. o ont adopte assez massivement la vision des economistes. La mondialisation est unanimement consideree comme un danger pour les identites nationales. Certains pensent que la mondialisation vient d'une occidentalisation des valeurs. Occidentalisation est synonyme d'americanisation. Les phenomenes de metissage, d'hybridation ou encore de creolisation font peur a certains. 9. Sur queUe note commence Ie dernier paragraphe? o Enthousiaste. [j Sceptique. o Optimiste. o Pessimiste. Justification.. . . Mais pourquoi les bonnes nouvelles de la modernite se transforment toutes en catastrophes? Elements de reponse par Roger Sue, sociologue frondeur. On pourrait dire de Roger Sue qu'il est un empecheur de desesperer en rondo Son demier livre, Societe contre elle-meme, interroge en effet Ie pessimisme ambiant, que 1'actualite des banlieues re aujourd'hui si vif, toutes ces inquietudes sur Ie declin de notre societe que 1'on sent minee par Ie ch A mage et 1'exclusion, l'insecurite et la violence, 1'individualisme et la solitude. Sociologue, professeur a 1'universite de Paris-V-Sorbonne, Roger Sue s'attaque en particulier a etrange paradoxe qui veut que toutes les bonnes nouvelles de Ia modemite - la reduction continue la place du travail dans la vie de chacun, par exempIe, et la liberation qu'elle represente, ou la conquer progressive de 1'autonomie par 1'ensemble des individus - se transforment illico en catastrophes - e l'occurrence misere et precarite d'un cote, egolsme et repli sur soi de 1'autre. La Societe contre elle-meme constitue ainsi une sorte de synthese de ses precedents travaux sur l'ec nomie, Ie lien social, les mutations du travail et la democratie. Particulierement tonique, voire prov catrice. « A. qui profitent les mauvaises nouvelles? » interroge Ie bandeau place en travers du livre ... Telerama: Voici un discours qui tranche sur la morosite generale et 1'inquietude soulevee par l' ac- tualite. Roger Sue: D'une certaine fa<;:on,je partage pourtant Ie pessirnisme ambiant, car ce sentiment collectif de la decomposition de notre societe est un facteur objectif de declin. Meme s'il ne correspond pas, ames yeux, a la realite de la situation, y compris en banlieue ou la majorite des jeunes demande avant tout reconnaissance et integration. Toute Ia question est donc de comprendre Ie ill' cette maclljoe it peLdre qui convertrt systematiquement Ies grandes evolutions sociales a priori favorabIes en agents de desordre et d'angoisse. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette representation negative de la realite. La premiere est d'ordre culture!. Voila une generation au moins que Ie discours intel1ectuel s'est replie sur une posture critique ou la denonciation succecte a la proposition. Depuis les Lurnieres, la fonction des intellectuels etait essentiellement de decrypter les temps nouveaux, de penser 1'avenir et Ie progres, de tracer une route. Aujourd'hui, avec Ie discredit des principales ideologies La mondialisation est unanimement consideree comme un danger pour les identites nationales. Certains pensent que la mondialisation vient d'une occidentalisation des valeurs. Occidentalisation est synonyme d'americanisation. Les phenomenes de rnetissage, d'hybridation ou encore de creolisation font peur a certains. 9. Sur quelle note commence Ie dernier paragraphe? o Enthousiaste. o Sceptique. o Optimiste. o Pessimiste. Justification' Mais pourquoi les bonnes nouvelles de la modernite se transforment toutes en catastrophes? Elements de reponse par Roger Sue, sociologue frondeur. On pourrait dire de Roger Sue qu'il est un empecheur de desesperer en rondo Son demier livre, Societe contre elle-meme, interroge en effet Ie pessimisme ambiant, que 1'actualite des banlieues ren aujourd'hui si vif, toutes ces inquietudes sur Ie declin de notre societe que l'on sent minee par Ie chh mage et 1'exclusion, l'insecurite et la violence, l'individualisme et la solitude. Sociologue, professeur a 1'universite de Paris-V-Sorbonne, Roger Sue s'attaque en particulier a c etrange paradoxe qui veut que toutes les bonnes nouvelles de la modemite - la reduction continue d la place du travail dans la vie de chacun, par exemple, et la liberation qu'elle represente, ou la conquet progressive de l'autonomie par 1'ensemble des individus - se transforment illico en catastrophes - e l'occurrence misere et precarite d'un cote, egolsme et repli sur soi de l'autre. La Societe contre elle-meme constitue ainsi une sorte de synthese de ses precedents travaux sur l' economie, Ie lien social, les mutations du travail et la democratie. Particulierement tonique, voire provocatrice. « A qui profitent les mauvaises nouvelles? » interroge Ie bandeau place en travers du livre .. , Telerama: Voici un discours qui tranche sur la morosite generale et 1'inquietude soulevee par l' ac- tualite. Roger Sue: D'une certaine fa<;:on,je partage pourtant Ie pessimisme ambiant, car ce sentiment collectif de la decomposition de notre societe est un facteur objectif de declin. Meme s'il ne correspond pas, ames yeux, a la realite de la situation, y compris en banlieue ou la majorite des jeunes demande avant tout reconnaissance et integration. Toute la question est donc de comprendre Ie mecanisme de cette machine a perdre qui convertit systematiquement les grandes evolutions sociales a priori favorabIes en agents de desordre et d'angoisse. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette representation negative de la realite. La premiere est d'ordre culture!. Voila une generation au moins que Ie discours intellectuel s'est replie sur une posture critique ou la denonciation succecte a la proposition. Depuis les Lurnieres, la fonction des intellectuels etait essentiellement de decrypter les temps nouveaux, de penser l'avenir et Ie progres, de tracer une route. Aujourd'hui, avec Ie discredit des principales ideologies (Ie socialisme, Ie liberalisme), la modernite s'est progressivement desenchantee et la tendance est a la deconstruction de nos illusions, aux theories de l'impuissance. Teh~rama: Par exemple? Roger Sue: Jean Baudrillard traite de l'alienation par la consommation et de l'avenement d'un mondemarchandise. Guy Debord prolonge cette vision en devoilant les artifices d'une societe OU l'image se substitue a la realite. Michel Foucault, avec la metaphore de la prison, ou Pierre Bourdieu, a travers la notion de « reproduction », renforcent Ie sentiment d'enfermement dans des structures de pouvoir et d'alienation. La critique ne se fait jamais constructive, ne propose aucune alternative. [... J Telerama: La mutation du travail est exemplaire a cet egard ... Roger Sue: Cette question a ete largement desertee par les intellectuels. Depuis la fin du XVIIIe siecle pourtant, Ia reduction annoncee de la place du travail dans nos societes, Ia perspective de temps libere qui lui est attachee constituent une bonne nouvelle qui a fait rever de nombreuses generations. Car ette evolution a ete pen;ue aussi bien par les economistes marxistes - Marx lui-meme evoque Ie depasement de la societe du travail- que par les penseurs liberaux apotres de la societe d'abondance. Mais \'oila que, faute d'en avoir anticipe les consequences, nous avons reussi l'exploit d'en faire Ie grand mal du monde industrialise avec son cortege de chomage et de precarite! Et la question a ete occultee :rutant par les politiques - c'est-a-dire par ceux qui pouvaient preparer Ie terrain de cette mutation fondamentale, proposer une alternative - que par les intellectuels! Meme dans les annees 80, quand on -.nrrlaitde partage du travail, on est passe a cote de la question, sans voir qu'aujourd'hui 90 % de notre ·~mps de vie eveillee se situe hors travail et qu'il peut etre source de nouvelles richesses. Pour aller ::'u loin, sans doute faudra-t-il mieux reconnaitre certaines activites comme la formation, la partici:: rion a des associations d'interet general, a des missions d'utilite sociale, les instituer plus fortement _ indemniser ceux qui y contribuent. eIerama: Les intellectuels ne sont pas seuls en cause. Vous rappelez que l'utilisation des mauvaises - velles peut etre aussi un art de gouverner. er Sue: Faute d' envisager un nouvel ordre social, ce qui demande beaucoup de courage, d' aclarion d'eventuelles defaites electorales, les politiques se sont apen;us du profit qu'ils pouvaient ~ d'une vision degradee de notre societe. En dramatisant la situation (violence, precarite, perte des _ urs), ils se presentent comme un rempart et s'exonerent de leur impuissance face aux defis eco'ques et sociaux, Cette strategie, evidente lors de la campagne presidentielle de 2002, pourrait bien :cproduire en 2007. Nicolas Sarkozy est un phenomene sociologique, de ce point de vue. Les phrases , ulierement provocatrices qu'il a prononcees sur les jeunes de banlieue, celles qui ont mis Ie feu poudres, sont-elles seulement un derapage? L'abandon des efforts de politique d'integration, la e de proximite par exemple, la reduction drastique des subventions aux associations sont-ils de les maladresses? Qui tirera les marrons du feu si s'amplifie l'image d'une France a feu et a sang? 'rama: Cette vision noire de la realite ne rient-elle pas egalement a notre propre regard, plus aigu - - exigeant? '" r Sue: C' est sans doute une des raisons principales. Ces dernieres decennies, nous avons beau- 'volue, jusqu'a constituer cette « societe d'individus » dont parlait Norbert Elias. Des individus prennent pour tels, mieux formes et informes, plus mobiles et autonomes, disposant de plus de - personnel. Et par consequent plus critiques que leurs aines. Or, si la realite a evolue plutot posint - diminution des conflits armes, progression des droits de l'homme, augmentation de la - economique (meme si elle est inegalement repartie), etc. -, nous avons change beaucoup plus - ore. Autrement dit, Ie rnonde des subjectivites s'est considerablement transforme face a un objectif, institutionnel qui n'a pas suffisamrnent evolue. De ce decalage naissent frustrations et -: rions. La banlieue est emblematique de ce fosse entre des jeunes qui ont pris conscience de eur en tant qu'individus et des institutions incapables de repondre a leur desir d'integration. Ce -:::Jt bien comprendre, c'est que cette conscience aigue de sa propre individualite conduit chacun, que soit sa condition, a s'estimer, et a bon droit, l'egal de l'autre. II y a quantite de bac + 2 en ~. et je retrouve sur les bancs de la Sorbonne de nombreux jeunes de ces quartiers qui se deman~ qu' ils vont devenir. [... J Telerama: Le renforcement de l'autonomie de l'individu, voila encore une bonne nouvelle tran mee en mauvaise quand on ne cesse de fustiger l'individualisme, Ie repli sur soi et la desagreg du lien social... Roger Sue: Ce qui est faux. Le lien social, aujourd'hui, se construit par Ie bas, entre les indivi eux-memes, beau coup plus qu'a travers les institutions, Ie travail, la famille, les Eglises ou les s cats. Prenez 1'exemple des associations, jamais leur essor n'a ete aussi grand. II en existe aujourd· plus d'un million, et huit Franc;;aissur dix declarent avoir une relation avec une association. On rej la encore Ie programme de la modernite, initie par les Lumieres, qui decrit la relation d'associa· entre les individus s'estimant aussi libres qu'egaux, comme Ie prototype du lien social moderne. Pre l' exemple des technologies de communication, telephone mobile ou Internet, et l' extraordinaire vit de leur diffusion. Telerama: Cette demande sociale inedite annonce selon vous un nouveau stade de l' economie. voulez-vous dire? Roger Sue: En clair, que cette economie immaterielle que l' on nous annonce, largement issue de revolution informationnelle, repose avant tout sur la competence, Ie savoir, l'experience, la creati\· de chacun. C'est-a-dire Ie capital humain. Comme dans la vie sociale, 1'individu va se trouver au cen de l' economie, elle-meme centree sur lui: sa formation tout au long de sa vie, sa sante, son bien-e C'est evidemment une bonne nouvelle. Cette nouvelle economie de 1'homme peut etre une so extraordinaire de developpement. Et si la qualite de la ressource humaine devient Ie ressort majeur la productivite et de la croissance, tous les moyens devraient etre mis en reuvre pour 1'epanouissem de chacun. De telles promesses devraient nous rejouir, et c'est Ie contraire, une fois encore, qui se p duit: tout ce qui a trait au capital humain n'est pas aujourd'hui considere comme une ressource, m comme un coUt. A l'aune de l'economie neoclassique qui continue de nous regir, les depenses de san· et de formation sont invariablement presentees comme des charges insupportables ... Telerama: Et dans Ie domaine politique, quelles sont les consequences de la nouvelle demande sociale Roger Sue: II y a un grand decal age entre l' evolution des gens et Ie politique, qui est reste cale s la gestion d'une societe de masse. On ne gouverne pas de la meme fac;;onune societe de castes, classes, de masse ou d'individus. Aujourd'hui, nous sommes a nouveau confrontes a la question de representation, c'est-a-dire a la question essentielle de la democratie. Le probleme est de savo· comment les individus peuvent entrer dans Ie jeu politique, comment la societe civile peut y trouv sa place. Sans doute 1'association a-t-elle la encore un role ajouer. J'observe que tous les mouvemen sociaux qui se mettent en place a l' exterieur des grandes organisations prennent spontanement la form associative. Contrairement a ce qu'on dit, les individus n'ont pas deserte Ie civisme et la ctemocrati mais ils eprouvent de plus en plus de difficultes a assouvir leur desir de participation dans Ie ca politique actuel. En fait, nous vivons une revolution anthropologique. L'individu veut etre partie pre nante dans l'economie, dans Ie politique, dans Ie lien social. A nouvel individu, nouvelle societe. Propos recueillis par Michel Abescat, Telerama n° 2914, 16 novembre 200- 1. Dans que I but a ete realisee cette interview? D Faire la promotion du dernier livre de Robert Sue. D Prier Robert Sue de presenter une analyse de la societe actuelle. D Demander a Robert Sue d'expliciter sa demarche intellectuelle. 2. Quel constat sert de point de depart aux travaux de Robert Sue? , V F ILe sociologue cherche a comprendre Ie mecanisme de cette « machine a perdre ». Justification .' .......................................................................................................... II est capable d'en degager les rouages. Justification .' .......................................................................................................... II peine toutefois a identifier un phenomene de cause a effet. Robert Sue identifie la cause des retomMes negatives de la diminution du temps de travail. a. Quelle est-elle? . A qui peut-on en imputer particulierement la responsabilite? o. Les politiques essaient de se forger une image de: o rassembleur. D meneur. D protecteur. - Pour defendre leurs interets, les politiques ont recours a: o I'exageration. D I'attenuation. D la dissimulation. .• Associez chaque expression au mot qui convient: : «mettre Ie feu aux poudres » =:J declencher D brayer D brOler • «tirer les marrons du feu » =:J savourer D profiter de D se brOler « une France a feu et a sang » =:J domptee D revoltee D blessee uel est Ie sentiment de Robert Sue face aux propos de Nicolas Sarkozy? Justifiez. hostile. D perplexe. D dubitative. = indifferente. D suspicieuse. _ stification.' . Exprimez avec vos propres mots I'idee defendue par I'auteur dans Ie passage: « Des ind ivid us ui se prennent pour tels, mieux formes et informes, plus mobiles et autonomes, disposant :e plus de temps personnel. Et par consequent plus critiques que leurs aTnes. » 11. Robert Sue commente la construction du lien social et estime: o qu'elle est au point mort. o qu'elle s'est desagregee. o qu'elle s'est renforcee. o qu'elle est entree dans une nouvelle logique. Justification: . 12. Quelle tendance note-t-on en ce qui concerne les associations? Leur developpement est... o frappant. 0 problematique. 0 en crise. 0 excessif. 13. Selon Robert Sue, comment I'individu, en tant que travailleur, devrait-il etre per.;:u? 14. En conclusion, Ie monde change parce que I'homme moderne: o est pret a faire la revolution. o a evolue dans ses aspirations. o n'adhere pas a la societe qui lui est proposee. o veut tirer plus de benefices de la societe. Ce questionnaire offre une approche complementaire. II presente les particularites suivantes - il comporte plus de questions ouvertes; - les indicateurs vous permettant de repondre aux questions sont plus difficiles a saisir, e meritent parfois une interpretation plus approfondie; - certaines questions feront appel a des connaissances purement lexicales ou encore civi lisationnelles. 4. Expliquez: « [ ... J ce sentiment collectif de la decomposition de notre societe est un facte objectif de declin. » 7. Quel fosse existe aujourd'hui entre la representation que les politiques se font de la societe la societe elle-meme? xemple d'epreuve [... ] Considerons un peu notre systeme d'education et d'enseignement. Ie suis bien oblige de constater que ce systeme, ou plutat ce qui en tient lieu, (car, apres tout, je ne sais pas si nous avons un systeme, ou si ce que nous avons peut se nommer systeme), je suis oblige de constater que notre enseignement participe de l'incertitude generale, du desordre de notre temps. Et meme il reproduit si exactement cet etat chaotique, cet etat de confusion, d'incoherence si remarquable, qu'il suffirait d'observer nos programmes et nos objectifs d'etudes pour reconstituer l'etat mental de notre epoque et retrouver tous les traits de notre doute et de nos fluctuations sur toute valeur. [... ] L'enseignement montre donc son incertitude et Ie montre a sa fac;on. La tradition et Ie progres se partagent ses desirs. TantOt il s'avance resolument, esquisse des programmes qui font table rase de bien des traditions litteraires ou scientifiques; tantOt Ie souci respectable de ce qu'on nomme les human ites Ie rappelle a elIes, et l'on voit s'elever, une fois de plus, la dispute infinie que vous savez entre les morts et les vivants, ou les vivants n'ont pas toujours l'avantage. Ie suis bien oblige de remarquer que, dans ces discussions et dans cette alternative, les questions fondamentales ne sont jamais enonees. Ie sais que Ie probleme est horriblement difficile. La quantite croissante des connaissances d'une part, Ie souci de conserver certaines qualites que nous considerons, a tort ou a raison, non seulement omme superieures en soi, mais comme caracteristiques de la nation, se peuvent difficilement accorder. Mais si l'on considerait Ie sujet lui-meme de l'education: l'enfant, dont il s'agit de faire un homme, er si l'on se demandait ce que l'on veut au juste que cet enfant devienne, il me semble que Ie pro. Ierne serait singulierement et heureusement transforme, et que tout programme, toute methode d'enseignement, compares point par point, a l'idee de cette transformation a obtenir et du sens dans lequel elle devrait s'operer, seraient par la juges. Supposons, par exemple, que 1'on dise: - n s'agit de donner a cet enfant (pris au hasard) les notions necessaires pour qu'il apporte a la nation homme capable de gagner sa vie, de vivre dans Ie monde moderne ou il devra vivre, d'y apporter element utile, un element non dangereux, mais un element capable de concourir a la prosperite .=inerale. D'autre part, capable de jouir des acquisitions de toute espece de la civilisation, de les roitre; en somme, de couter Ie moins possible aux autres et de leur apporter Ie plus ... e ne dis pas que cette formule soit definitive ni complete, ni meme du tout satisfaisante. Ie dis que _ '- r dans cet ordre de questions qu'il faut, avant toute chose, fixer son esprit quand on veut statuer 1'enseignement. II est clair qu'il faut d'abord inculquer aux jeunes gens les conventions fondamales qui leur permettront les relations avec leurs semblables, et les notions qui, eventuellement, ::r donneront les moyens de developper Ieurs forces ou de parer a leurs faiblesses dans Ie milieu . . Mais quand on examine ce qui est, on est frappe de voir combien les methodes en usage, si odes il y a, (et il ne s'agit pas seulement d'une combinaison de routine, d'une part, et d'expee ou d'anticipation temeraire, d'autre part), negligent cette reflexion preliminaire que j'estime = tielle. Les preoccupations dominantes semblent etre de donner aux enfants une culture disputee -,. la tradition dite classique, et Ie desir naturel de les initier a 1'enorme developpement des connaiset de 1'activite modernes. Tantat une tendance l'emporte, tantat l'autre; mais jamais, parmi tant ents, jamais ne se produit la question essentielle: veut-on et que faut-il vouloir? qu'elle implique une decision, un parti a prendre. II s'agit de se presenter l'homme de notre . et cette idee de l'homme dans Ie milieu probable ou il vivra doit etre d'abord etablie. ElIe doit ocr de l' observation precise, et non du sentiment et des preferences des uns et des autres, - et de espoirs politiques, notamment. Rien de plus coupable, de plus pernicieux et de plus decevant que .. "que de parti en matiere d'enseignement. nest cependant un point ou tout Ie monde s'entend, e deplorablement. Disons-Ie: l'enseignement a pour objectif reel, Ie dip18me. , ire jamais a Ie declarer, Ie dip16me est l'ennemi mortel de la culture. Plus les diplames ont rimportance dans la vie, (et cette importance n' a fait que croitre a cause des circonstances ;=':=l:Ql'qlues), plus Ie rendement de 1'enseignement a ete faible. Plus Ie contra Ie s'est exerce, s'est - .:.E. plus Ies resultats ont ete mauvais. Mauvais par ses effets sur l'esprit public et sur l'esprit tout court. Mauvais parce qu'il cree des esp des illusions de droits acquis. Mauvais par tous les stratagemes et subterfuges qu'il suggere; recommandations, les preparations strategiques, et, en somme, l'emploi de tous expedients pour chir Ie seuil redoutable. C' est la, il faut l' avouer, une etrange et detestable initiation a la vie intell tuelle et civique. D'ailleurs, si je me fonde sur la seule experience et si je regarde les effets du contrOle en general. constate que Ie contr6le, en toute matiere, aboutit a vicier l'action, ala pervertir ... Je vous l'ai d dit: des qu'une action est soumise a un contr6le, Ie but profond de celui qui agit n'est plus l'acti meme, mai il con~oit d'abord la prevision du contr6le, la mise en echec des moyens de contr6le. contr6le de: erude n' e t qu'un cas particulier et une demonstration eclatante de cette observation generale. Le dipl6me fondamental, chez nous, c'est Ie baccalaureat. II a conduit a orienter les etudes sur un p grarnme ui ement defini et en consideration d'epreuves qui, avant tout, representent, pour les ex rninateurs. I profe: eu et Ie patients, une perte totale, radicale et non compensee, de temps et tra\·ail. Du jour ou \'ous reez un dipl6me, un contr6le bien defini, vous voyez aussit6t s'organiser regard tout un dispo itif non moins precis que votre programme, qui a pour but unique de conque e dipl6me par tou mo en . Le but de l'enseignement n'etant plus la formation de l'esprit, mais l'a quisition du dipl6me, c'est Ie minimum exigible qui devient l'objet des etudes. II ne s'agit plus d'a prendre Ie latin ou Ie grec, ou la geometrie. II s'agit d'emprunter, et non plus d'acquerir, d'emprunt ce qu'il faut pour passer Ie baccalaureat. Ce n'est pas tout. Le dipl6me donne a la societe un fant6me de garantie, et aux dipl6mes des f . t6mes de droit. Le dipl6me passe officiellement pour savoir: il garde toute sa vie ce brevet d'un science momentanee et purement expediente. D'autre part, ce dipl6me au nom de la loi est porte croire qu'on lui doit quelque chose. Jamais convention plus nefaste a tout Ie monde, a I'Etat et a individus, (et, en particulier, a la culture), n'a ete instituee. C'est en consideration du dipl6me, p exemple, que l'on a vu se substituer a la lecture des auteurs l'usage des resumes, des manuels, de comprimes de science extravagants, les recueils de questions et reponses toutes faites, extraits et autre abominations. II en resulte que plus rien dans cette culture adulteree ne peut aider ni convenir a la vi d'un esprit qui se developpe. Repondez aux questions en cochant la bonne reponse, ou en ecrivant I'information deman dee (dans ce cas, formulez votre reponse avec vos prop res motsj ne reprenez pas de phrase entieres du document, sauf si cela vous est precise dans la consigne). 1. Quel est Ie but poursuivi par Valery dans ce texte? 2 pain D Defendre I'environnement classique contre les nouveaux programmes. D Critiquer Ie manque de connaissances et de culture des eleves. D Analyser et critiquer Ie systeme et I'enseignement de son epoque. 2. Pour Valery, quelles sont les questions a se poser avant d'envisager I'elaboration d'un systeme educatif? 4. Selon Valery... a) Ie terme de « systeme » traduit parfaitement la realite qU'il designe. D Vrai D Faux D On ne sait pas b) Ie systeme educatif: D reflete les incertitudes propres a la mentalite de I'epoque. D est en contradiction avec la societe qui, elle, est chaotique. D permet de lutter contre la perte des valeurs. 5. Vrai, faux, on ne sait pas? Cochez la case correspondante. 3 points L'education doit preparer Ie sujet a s'integrer dans I'environnement socioeconomique. D Vrai D Faux D On ne sait pas II faut inculquer aux enfants Ie gout de la competition. D Vrai D Faux D On ne sait pas L'apprentissage des connaissances modernes finit toujours par I'emporter. D Vrai D Faux D On ne sait pas 6. Quelle est I'idee essentielle defendue par Valery? 2 points D Les diplames degradent Ie rapport que I'eleve entretient avec la culture. D Les diplames ont au moins I'avantage de pousser les eleves a travailler davantage. D Les dip/ames constituent Ie seul moyen d'inciter les eleves a se cultiver. 7. Selon Paul Valery, en quoi I'idee de controle nuit-elle it I'action? Expliquez-Ie avec vos propres mots. 8. Expliquez ce que signifie la phrase suivante: « Le diplome donne it la societe un fantome de garantie. » 9. L'expression « des comprimes de science extravagants » designe: D des connaissances incroyables pour I'epoque. D des medicaments pour les examens. D des livres de preparation aux diplames.