253 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique Learning translation by means of “translation grids”: a methodic approach Pavla Doležalová [399@mail.muni.cz] Masarykova univerzita, République tchèque Résumé : La présentation d’une méthode traductologique basée sur l’idée d’un message à décoder, étant donné l’inégalité des connaissances chez l’auteur et chez le traducteur vis-à-vis du texte. De différentes grilles de traduction, linguistiques et extralinguistiques sont proposées afin de faciliter la compréhension du message original en entier qui est nécessaire pour pouvoir le transmettre inchangé dans la langue cible. Mots clés : Méthode traductologique ; critères d’une bonne traduction ; inégalité devant le texte ; grille de déchiffrement ; grille de lisibilité ; grille de traduction et ses prototypes ; message Abstract: A presentation of a translation method based on the idea of a message that has to be decrypted, as author and translator are not equals in the knowledge before the text. Various linguistic and extra-linguistic translation grids are proposed to facilitate the acceptation of the original message as a whole which is necessary for transmitting it unchanged into the target language. Key words: Translation method; good translation criteria; inequality before the text; decrypting grid; intelligibility grid; translation grid and its types; message Recibido 2015-02-11; aceptado 2015-03-26. text_ERDB_02_2015.indd 253 17.9.2015 18:34:58 254 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique Une bonne traduction est celle qui ne saute pas aux yeux, ne blesse les oreilles ni ne fait de feintes de corps – le premier par des fautes objectives, le deuxième par celles de langue et le troisième par celles masquées Une bonne traduction peut relever d’un travail plus ou moins intuitif, ou au contraire d’un traitement automatisé,assisté par ordinateur,1 en passant par les activités traduisantes basées sur la connaissance de différentes théories traductologiques. Dans tous les cas c’est la maîtrise du code/ des codes qui est cruciale.A part le code primordial, celui de la langue source, il y en a d’autres, dont le déchiffrement permet de restituer le texte dans la langue cible. Plus le texte est complexe, stratifié, voire métaphorique, plus le décodage devient compliqué et multiple. Étant donné que vis-à-vis du texte l’étudiant en traductologie n’est pas, en général, un lecteur doté d’une connaissance égale à celle de l’auteur du texte, nous nous posons à ses côtés dans la situation d’une inégalité devant le texte. L’avantage est à l’auteur, encodeur du message, et c’est pourquoi nous considérons utile de proposer une démarche de décodage, d’appliquer à la traduction un instrument emprunté ailleurs et de le lui adapter2 . Dans notre exposé nous nous appuyons partiellement sur une base théorique que représentent surtout François Rastier et George Steiner. En ce qui concerne les études de traductologie, Rastier constate l’existence de  deux courants dont le premier est  « pratique et didactique » et le second « critique et philosophique » (Rastier 2006 : 37-49) pour évoquer par la suite la nécessité d’une synthèse entre « une traductologie lexicographique et grammaticale et une réflexion fondamentale sur les œuvres »3 . George Steiner4 va encore plus loin en préférant à une théorie scientifique de la traduction des 1 Cf. http://www.epi.asso.fr/fic_pdf/b52p165.pdf, Frédérique Lab. 2 Il ne serait que trop ambitieux de croire au pouvoir des mots (traduits), de  « miser sur un beau langage maîtrisé pour garantir les hommes de l’excès » (Ozouf) à l’instar des écrivains du XIXe siècle, pourtant on ne saurait pas nier l’influence du traducteur, dans le meilleur et dans le pire, sur le message transmis. 3 Ibid. Pour celle dernière, c’est Gérard Dessons interprété par Tomáš Koblížek (Koblížek 2012 : 156-157) commentant son concept de co-énonciation et celui d’« écrire à partir de » et d’« écrire vers »,pourtant conçus pour une interprétation d’une image, qui pourraient nous servir d’un deuxième point de départ. « Née à partir des tableaux, l’écriture, en réalité, va vers eux (Dessons 1999: 50) » – voilà une affirmation qui peut être reprise et paraphrasée pour la traduction : née à partir des textes (de source), l’écriture (d’un texte cible), en réalité, va vers eux, autrement dit, la rédaction du texte traduit puise dans l’original, s’en ferait une interprétation visuelle, pour créer enfin une image, un tableau inédit qu’elle fixe avec les mots de la langue cible. Mais c’est ici que l’affinité entre une lecture de l’œuvre d’art plastique et de celle d’un texte à traduire finit. Or, si Dessons affirme que « la lecture n’est pas le déchiffrement d’ ‘un texte pictural’ (Dessons 1999 : 52) », pour la traduction c’est bien le contraire – la lecture qu’assume le traducteur est littéralement un déchiffrement. 4 Steiner, G. (1998). After Babel.Aspects of Language and Translation. Préface à la troisième édition. Oxford : Oxford University Press. text_ERDB_02_2015.indd 254 17.9.2015 18:34:58 255 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique observations issues de l’activité traduisante pratique. Si Rastier parle d’ « un contrat interprétatif propre au genre des textes ou au type de discours » (Rastier 2001 : 111) on peut très bien envisager un contrat pareil pour une approche du texte avec l’intention de le traduire. Or, on doit procéder à une lecture, à une interprétation différentes chez les niveaux de discours spécifiques, dans le cas d’un roman, d’un commentaire politique ou d’un texte publicitaire par exemple. Le respect d’un contrat interprétatif, c’est-à-dire le recours à une grille de lecture spécifique, invite à l’utilisation consécutive d’une grille de traduction appropriée. L’intention interprétative est due à la difficulté de saisir le sens du texte, ce qui est souvent le cas de la traduction, notamment chez un étudiant. La surinterprétation (Rastier 2001 : 112) n’en est pas moins rare car elle est entraînée par l’effort de saisir le maximum, incorrigé par les limites qu’offre le choix d’une grille de traduction spécifique. 1. Grille de lisibilité, grille de traduction C’est sans doute le contexte de déchiffrement5 qui est à l’origine du terme de « grille de lisi- bilité » utilisé dans le discours herméneutique par exemple d’après E.Bordas,dans certains cas, « le style est utilisé ‘comme une grille de lisibilité’» (Bordas 2008 : 86). La lisibilité en question dépend de l’application d’une grille spécifique, voire personnelle, d’où la possibilité de plusieurs « lectures » ou interprétations différentes, forcément partielles. La traductologue I.H.Schmitt-Melbye,en parlant de la « réduction inévitable des sens potentiels lors d’un processus d’interprétation »6 s’appuie sur P. Ricœur, tout en adhérant à sa conception de la « grille de lisibilité ». Or, à la différence des grilles de lisibilité, nos « grilles de traduc- tion » ne vont pas refléter la multiplicité de choix.Au contraire, elles vont nous servir graduellement, chacune à son tour, à entrevoir, à travers ses « trous » ou « cases » spécifiques, un énoncé acceptable, et à négliger délibérément d’autres possibilités. En apposant des grilles différentes le traducteur opte pour une solution qui participera à la transmission du message tel qu’il a été conçu et rédigé. Il s’agit bien sûr des grilles purement imaginaires et imagées – face à un texte à traduire, on doit s’imaginer lesquelles des grilles de traduction vont aider à extraire du texte et à saisir le message entier. En déchiffrant, le traducteur négligerait plus au moins la situation source de même que celle cible pour se concentrer sur un troisième centre de gravité, et c’est le message lui-même. 5 Pour le principe du fonctionnement de la « grille tournante » ou la « grille trouée » : une grille rectangulaire aux cases hachurées est à poser sur le message écrit dans le même format. Pour déchiffrer, il faut posséder une grille trouée de la même façon que celle à l’aide de laquelle le texte a été rédigé. Cf. p. ex. http://www. apprendre-en-ligne.net/crypto/transpo/tournant.html. 6 Ricœur, P. (1969). Le conflit des interprétations: essais d’herméneutique. Paris : Seuil : « [L]’interprétation part de la détermination multiple des symboles [...]; mais chaque interprétation, par définition, réduit cette richesse, cette multivocité, et «  traduit ‘le symbole selon une grille de lecture qui lui est propre’ », cité par I. Schmidt-Melbye, Ambiguïtés et hybridité – de la subjectivité dans le domaine de la traduction, http://gerflint. fr/Base/Paysscandinaves7/Schmidt-Melbye.pdf. text_ERDB_02_2015.indd 255 17.9.2015 18:34:58 256 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique Dans les intentions d’un « guide méthodologique » et en simplifiant un peu, on peut donner de ce message la définition connue à tout élève (tchèque) : c’est ce que « le poète a voulu dire ». Pour le cas limite (sur l’axe du plus simple au plus complexe), le texte source équivaut le message7 . Pour nous tourner vers les textes plus ambitieux, tels que les commentaires critiques jusqu’aux livres d’essais volumineux, typiques de la production intellectuelle française, il n’est qu’évident que la compréhension même du message est incomparablement plus compliquée. Tandis que dans les renvois infrapaginaux susmentionnés qui représentent des cas simples, un bon dictionnaire phraséologique ou synonymique, souvent informatisé, peut apporter immédiatement une solution, face à un texte source qui verbalise les contenus nouveaux, inédits, inconnus du lecteur, voire impénétrables pour lui 8 , on est dans la situation d’un cryptographe devant un message qu’il faut déchiffrer le mieux possible car l’échec serait lourd de conséquences. Dans notre cas, cet échec vaudrait une mauvaise traduction d’après les critères mentionnés au début : soit elle présente des fautes visibles (à celui qui comprend), soit, de par souci d’une fidélité maximale, elle pèche contre la langue cible, soit – et c’est le cas le plus insidieux – la version traduite est apparemment sans fautes, « se lit à merveille », a tout pour plaire au lecteur9 , pourtant elle est loin de transmettre le message original. 2. Certains prototypes des grilles de traduction Pour la caractérisation des prototypes proposés des grilles de traduction, on va procéder de celles structurelles, inhérentes même aux textes les plus simples, p. ex. dans les expressions monoverbales, jusqu’aux grilles que nous appelons circonstancielles et dont la quantification est souple. L’application de ces dernières qui dépendent des circonstances textuelles est, prétendument, facultative10 . Le recours aux grilles de traduction est fonction du niveau de complexité du texte et inversement proportionné aux compétences du traducteur. En soulignant la souplesse des catégories présentées (p.ex. 7 Exemple ENTRÉE / SORTIE, mais déjà dans les textes TIRER / POUSSER sur une porte l’équation n’est plus valable car ils en existent deux variantes en tchèque, SEM / TAM et TLAČIT/ TÁHNOUT. Mais si tôt que dans une phrase de conversation (télévisée) de tous les jours « What do you think you are doing », il n’est pas évident à tous les traducteurs que le message n’est pas identifiable avec le questionnement sur une action réfléchie, mais qu’il exprime une « attitude de l’interlocuteur à la réalité » (« modalité » selon Grepl), une indignation, une menace dans le cas mentionné. Dans le fameux « n’importe quoi » en français, p. ex. dans la phrase « C’est du n’importe quoi ce que tu dis », plutôt qu’un message évaluatif, on entend souvent du quantitatif – « cokoli ». 8 Typiquement les concepts philosophiques : « Hlavní filozofické POMYSLY,VÝTĚŽKY musí být vtěleny do výrazů jazykových » (Patočka 2004 : 35-44). 9 Valable également pour le texte litéraire, cf. Šotolová (2008 : 127). 10 Dans le cas limite, le traducteur peut être capable de rédiger une traduction irreprochable avec les seules grilles primaires, linguistiques. (Etant donné une ambiguïté possible de la terminologie traductologique, nous évitons, pour la traduction, les qualificatifs tels que adéquate ou équivalente.) text_ERDB_02_2015.indd 256 17.9.2015 18:34:58 257 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique certaines grilles linguistiques doivent être utilisées systématiquement,tandis que d’autres selon les circonstances), nous offrons une liste préliminaire des grilles de traduction : I. Grilles structurelles (inhérentes à tous les types de texte) – grilles linguistiques : — grille lexicale — grille syntaxique — autres II. Grilles circonstancielles: a) grilles stylistiques repérant tropes et figures (en fonction du type de discours11 et du style personnel de l‘auteur) — grille métaphorique et de comparaison — autres, telles que grilles de négation, d’opposition binaire, de répétition etc. b) grilles linguistiques — grille phonétique — grille de genre — autres telles que grille pragmatique/ contextuelle c) grille de correction 2.1 Grilles structurelles Dans une certaine mesure,les grilles structurelles sont parallèles aux procédés techniques de traduction (Vinay et Darbelnet 1958) en ce que ces derniers décrivent le(s) moyen(s) mis en œuvre, « consciemment ou inconsciemment ». Soulignons le mot « mis » par rapport à un éventuel « à mettre en œuvre » et précisons-le. Il semble que par exemple dans la phrase « La nuit tomba », traduite en tchèque comme « Setmělo se/ padla tma/ nastala tma », la constatation qu’on s’est servi du procédé de modulation relevait du fait qu’on connaissait déjà le résultat. C’est une hypothèse qui semble être confirmée par l’acception des procédés de Vinay-Darbelnet12 en tant que voies à une analyse des traductions. D’ailleurs les auteurs eux-mêmes évoquent le fait de « reconnaître les voies que suit l’esprit, consciemment ou inconsciemment, quand il passe d’une langue à l’autre, et [d’] en dresser la carte » (Vinay et Darbelnet 1958 : 26). De l’image de la carte, très claire, nous reprenons volontiers le principe de guider mais plutôt qu’un traçage ex-post, qu’ « une carte des voies » déjà parcourues, nous proposons un aiguillage à partir des grilles de traduction. Il faut souligner de nouveau que leur nombre et leur caractère sont ouverts. 11 Cf. François Rastier (2006) : « Distinguons quatre niveaux hiérarchiques supérieurs au texte : les discours (ex. juridique vs littéraire vs essayiste vs scientifique), les champs génériques (ex. théâtre, poésie, genres narratifs), les genres proprement dits (ex. comédie, roman ‘sérieux’, roman policier, nouvelles, contes, mémoires et récits de voyage), les sous-genres (ex. roman par lettres) ». 12 In Guidère 2010. text_ERDB_02_2015.indd 257 17.9.2015 18:34:58 258 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique 2.1.1 Grille lexicale comparative Il n’est pas illogique de considérer la grille lexicale comme la première entre tous, au moins chronologiquement, dans le processus de traduction. Or, dans une phrase aussi simple et courante que « Mon loyer, je peux plus l‘encadrer »13 , la seule grille lexicale laisse voir, pour le verbe, les solutions telles que lemovat, ohraničit, vroubit, vybavit řídícími pracovníky, vybavit velitelskými kádry, rámovat14 . Ni leurs équivalents français 15 ne nous servent (le dernier tout au plus, pourtant partiellement, car à propos du loyer, les verbes tels que nenávidět, nesnášet ne sont pas appropriés). Il faut utiliser une grille « comparative » et chercher une case dans l’ensemble de significations qui réponde le mieux à l’élément donné du message, donc entre détester et assurer un rôle de direction, ce qui peut aboutir aux expressions tchèques telles que nezvládat/ « nedávat » (FAM.). Exemple suivant : « Le référent du motif n’est plus la constellation des possibles humains mais le choix solitaire de l’agent. /Referenční hodnota motivu už není dána určitou konstelací lidských možností, ale pouze osobní volbou činitele16 ». L’utilisation plutôt rare du nom possible au pluriel indique qu’il faut, encore une fois, avoir recours à une grille lexicale comparative. La consultation de l’entrée respective du dictionnaire ne suffit pas, car sous la forme nominale, elle nous propose le sens d’un effort, de ce qu’on peut faire de meilleur. C’est ensuite le contexte qui confirme notre choix. 1.1.2 Grille syntaxique Étant donné l’ampleur de la syntaxe comme domaine linguistique, nous nous limitons pour le moment à une remarque méthodologique, à savoir que le recours à la grille syntaxique est optionnel dans la mesure où le respect de la syntaxe originale ne génère pas des « bruits » dans le message. On se heurte pourtant aux phrases dont la syntaxe, de prime abord, n’est inhabituelle ni dans la langue cible: « ... souvent, les ‘recherches interdisciplinaires’ sont à la rigueur scientifique ce que la débandade est à la discipline des armées ». Mais la relation syntaxique parallèle avec le verbe copule « est » suivi d’un objet n’est pas immédiatement transposable vers le tchèque sans éclipser le sens du message, d’où la nécessité de changer la structure originale, p. ex. ainsi: prédicat + sujet + proposition circonstancielle : « ... často... se při‘interdisciplinárním výzkumu’ naplňuje/ uplatňuje vědec- 13 Tirée d’un journal récent. 14 Vocabulaire informatisé tchèque-français, français-tchèque Millenium 6. 15 Hormis les expressions équivalant en français celles tchèques mentionnées ci-dessus, le Larousse Pratique. © 2005 Éditions Larousse propose d’autres significations : 4.  Entourer, flanquer de manière à garder, à surveiller: Deux gardes du corps encadrent le président. 5.  Assurer auprès de personnes un rôle de direction, de formation... FAM. Ne pas pouvoir encadrer qqn, ne pas pouvoir le supporter; le détester. 16 Manent (1994 : 106). text_ERDB_02_2015.indd 258 17.9.2015 18:34:58 259 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique ká důslednost asi tak jako ve vřavě vojenská disciplína17  ». Or, c’est de nouveau la qualité du message transmis qui décide du choix des moyens. 1.2 Grilles circonstancielles 1.2.1 Stylistiques — grille métaphorique et de comparaison : La grille métaphorique appartient parmi celles dont il faut constamment tenir compte car dans les textes français, respectivement anglais, on a affaire à l’expression métaphorique plus souvent qu’on ne le croyait, et cela concerne dans la même mesure les textes du domaine littéraire aussi bien que ceux scientifiques, techniques, essayistes, journalistiques ou publicitaires. Par exemple John Humbley assure que « la place de la métaphore dans les langues de spécialité est désormais généralement admise. Son rôle a été abondamment étudié, sa traduction beaucoup moins»18 . Il définit comme « scénarios » les champs lexicaux dans lesquels le traducteur choisit systématiquement les unités lexicales utilisables dans la langue cible. Par exemple dans le contexte informatique, c’est le scénario d’une infection (virus, attaque, défense et ainsi de suite). Il nous paraît utile de respecter ces scénarios métaphoriques non seulement dans les textes de spécialité où ils sont porteurs du sens unique, mais aussi dans ceux aux ambitions plus hautes, littéraires et artistiques. Notons en passant qu’il y a même les domaines tels que le sport et plus précisément le football, qui se plaisent à s’inspirer par des champs métaphoriques (Harald Weinrich) à prime abord inattendus,puis devenus presque clichés. Tel le vocabulaire emprunté au culte religieux. On peut tomber sur les expressions de ce genre comme : « Meilleur joueur du match,..., Tony Kroos savourait cette montée enchantée vers le firmament»19 ,  les joueurs se prosternent après avoir marqué un but20 et ainsi de suite. Si dans ce contexte le respect du champ métaphorique donné est plutôt une question du bon goût, dans le texte littéraire le « scénario » fait partie du message, nous paraît-il, d’où la nécessité de le respecter, imiter, de puiser aux mêmes sources. Comparons un extrait du roman Rom@ de Stéphane Audeguy21  : « Encens sucrés des vulves marines, papillons de nuit des caresses secrètes, coquillages de nacre, verges de sang lourd, flancs doux des collines du Lazio 17 Ibid., p. 160. 18 Humbley, J. (2005). La traduction des métaphores dans les langues de spécialité : le cas des virus informatiques. In S. Mejri, G. Petiot, & G. Petit (Eds.), Linx, Lexique, terminologie, discours, 52. In : http://linx.revues. org/153 [2014-8-15]. 19 Cyrille Haddouche, http://sport24.lefigaro.fr/football/coupe-du-monde/2014-bresil/actualites/allemagne-un-triomphe-programme-703660, consulté le 10 juillet 2014 20 Même si le football tchèque connaît les termes comme svatyně, svatostánek, chrám, velekněz [sic! Mourinho], une prosternation serait probablement un grand défi traductologique dans le contexte donné. 21 Audeguy (2013 : 46). text_ERDB_02_2015.indd 259 17.9.2015 18:34:58 260 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique [...] Mes obélisques et mes colonnes bandent au ciel tout aussi bien que les seins roses de mes dômes22 ». La juxtaposition des termes dont l’érotisme est plus ou moins patent délimite le champ métaphorique choisi, définit le scénario qui porte et sur l’histoire d’amour et sur l’histoire et l’aspect de la ville de Rome. Le traducteur se voit confronté à la nécessité de trouver dans la grille métaphorique les cases offrant les expressions appropriées pour les deux contextes, érotique et géographique. Sans un décodage,des locutions,surtout classiques,s’avèrent incompréhensibles: « Que l’homme soit une substance, et une substance une, c‘est la Carthago delenda de la philosophie nouvelle ». (Une traduction proposée : « že je člověk substance, a to jedna substance, na to nová filozofie reagovala palcem k zemi»23  ). Ce décodage est facilité justement par le recours à la grille métaphorique qui peut offrir une expression figurée compréhensible dans la langue cible. Encore une fois, il faut transmettre l’idée, le message, sans pour autant insister sur l’expression métaphorique originale sauf si elle est l’unique possible, figée. Si dans un texte analysant un roman on parle d’ un « maelström  d’émotions»24  , le concept respectif peut avoir en tchèque la forme de « vichřice / vír citů ». Pourtant, en le traduisant littéralement, par l’emprunt au suédois, on ne commet pas une faute, si ce n’est d’être exigeant vis-à-vis du lecteur. Mais dans le cas de « l’Ogre de Corse»25   (Napoléon), la traduction qui s‘impose à l’adepte dont la langue maternelle est le tchèque (« korsický obr ») serait plus qu’étrange; il faut chercher une autre signification,celle de son prétendu caractère sanguinaire (« lidožrout »). « Le thème, orchestré par Tocqueville» 26  représente un cas où il faut trouver, parmi les cases de la grille métaphorique, celle synonymique dans le sens de « répandu/ divulgué/ clamé ». Le scénario musical ne serait ici d’aucune utilité. Par contre si dans un texte essayiste concernant la musique l’auteur a recours à l’expression figurée, il faut s’attendre à des images toutes différentes : « En quelques secondes de musique, le compositeur a su dire un coeur qui chavire et se décompose »27 . Il est à la décision du traducteur d’opter pour une équivalence connotative (Fromilhague, Sancier-Chateau, 2010 : 105) qui respecte le champ métaphorique disons cinétique (ainsi p. ex. « srdce, které se zachvívá a rozpadá/ láme na kusy ») ou bien pour celle, moins fidèle à l’original, qui préfère une expression imagée autochtone, cf. : « Kratičkou hudební sekvencí dokázal skladatel popsat, jak někomu srdce usedá a puká. » L’image d’un écrin n’est nullement rare, et pourtant avec seuls les dictionnaires français-tchèque ou même syno- nymique28 , devant la proposition au sujet musical « Le joyau du thème est entouré de 22 Ibid. 23 Manent (1994 : 162) et (2013 : 94). 24 Ozouf (2001 : 41). 25 Ibid., pp. 166, 288. 26 Ibid., p. 302. 27 Nemo (2010 : 329). 28 Même l’excellent Dictionnaire des synonymes (Bertaud du Chazaud 1989) ne propose pour l’entrée en question que le synonyme « boîte ». text_ERDB_02_2015.indd 260 17.9.2015 18:34:58 261 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique l’écrin des cordes de l’orchestre» 29   le candidat de la traduction est renvoyé à son intuition qui le pousse vers le « scénario » des bijoux. En appliquant une grille métaphorique sur l’ensemble de la phrase il peut se permettre de lire dans ses cases plusieurs affirmations imagées comme p.ex. « téma je jako klenot ukryto v ozdobném příkrovu smyčců/ téma je jako drahokam zasazeno do koruny smyčcových melodií » etc. etc.30 . Il faut souligner que les fonctions de la métaphore et de la comparaison varient selon le type du texte. Tandis que dans une œuvre littéraire, il leur incombe surtout une finalité ornementale, affective, esthétique, en traduisant un texte spécialisé, on trouve chez les métaphores également des fonctions explicatives et même didactiques (Fromilhague et Sancier-Chateau 2002). Les deux figures principales, que ce soit dans un poème ou dans un traité philosophique, introduisent une rupture d’isotopie, concrétisent pour expliquer, utilisent l’expression qui fait image pour dévoiler ou décrire ce que le lecteur ne connaît pas. Or, dans un discours spécialisé à valeur essentiellement informative, ce que le lecteur ne connaît pas peut aller jusqu’à ce dont il n’a pas à la rigueur la moindre idée (avec un peu d’exagération). C’est pourquoi le raisonnement par analogie s’avère opératif et utile, on procède du plus connu vers le moins connu. Pour le traducteur l’enjeu est double: analyser l’expression métaphorique, la déchiffrer, en extraire le message, pour le retransmettre ensuite au destinataire. Il a un choix – soit être plus « gentil » envers le lecteur, soit le laisser à la merci de ses doutes et incertitudes. Si on traduit la phrase (concernant un certain élément de la philosophie de Hobbes) « Mais le salaire de l’abstraction doit être bientôt payé: elle détruit ce qu’elle affirme » 31 de la manière la plus simple - à l’instar du fameux titre du film Mzda strachu (Le Salaire de la peur)32 – « Ale mzda abstrakce bude muset být brzy splacena; ničí to, co tvrdí », on n’adresse pas au lecteur, d’après nous, le message de la même qualité que l’auteur. (En dotant le deux-points en français d’une valeur explicative ce qui néanmoins n’est pas obligatoire, nous proposons p. ex. la variante « Ovšem ona abstrakce si brzy vybere svou daň, protože sama popře svá tvrzení ».) 1.2.2 Grilles linguistiques — grille phonétique Pour caractériser un des personnages d’un roman humoristique contemporain, le discours direct suivant opte pour le français prononcé apparemment à la russe : 29 Nemo (2010 : 55). 30 Nous nous permettons d’inviter ici le lecteur à exercer sa créativité linguistique et à trouver, en connaissance de cause, ses propres variantes qui sont, comme chez chaque métaphore, nombreuses. 31 Manent (1994 : 164). 32 Qui tourmentait les cinéphiles tchèques – s’agit-il d’un génitif ou d’un datif, faut-il payer par la peur ou pour la peur ? Le traducteur en anglais était d’ailleurs plus aimable en choisissant le titre The Wages of Fear. text_ERDB_02_2015.indd 261 17.9.2015 18:34:58 262 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique Photos sont péchés. Cie mol. Tri mol. Fiam niou sion grav péché.... Pas Khrouchtchev. Zeitsev. Toi ékioute jamis. Moi pas aimer phioutiou fiam niou. J’asplique déjà toi. Insoult Diou33 . Pour le déchiffrer, tout en s’appuyant sur les répliques d’un « Français de souche » qui répète certains mots clés dans le texte romanesque, le traducteur peut se servir d’une grille phonétique. De celle-ci résulterait une transcription en un français plus correct34 qu’il traduit en tchèque crypté de nouveau. Pour conserver le message en entier, c’est-à-dire y compris sa charge d’incompréhensibilité exotique, le traducteur a plusieurs options. L’option phonétique s’avère moins propice qu’en français35 quoiqu’elle offre quelques « cases » pour le tchèque, surtout l’assimilation et la quantité vocaliques sous l’accent. En tant que langue slave, il peut jouer sur le lexique similaire; une syntaxe « exotisée » (ordre inversé des mots) est ouverte aux langues source et cible de même. « Fatagráfije, éto hřich. To špátně. Moc špátně. Holája ženščína, éto směrtélnyj hřich... Ne Chruščov, Zajcev. Ty ne poslucháješ mě. Ja ne rad fatagráfije holyje ženščíny. Uže ja tibě vykládal. Boga urážka ». Parmi d’autres exemples du recours à la grille phonétique on peut citer tous les cas où la transcription phonétique d’une troisième langue utilisée dans la langue source diffère de celle dans la langue cible, notamment dans les langues qui ne partagent pas l’alphabet latin.Ainsi la transcription française du mot japonais bushidô donne en tchèque bušidó36 et ainsi de suite. — grille de genre: Le genre grammatical ou naturel peut présenter une difficulté dans la traduction, notamment dans les cas où cette catégorie est dotée d’un sens spécifique, c’est-à-dire que certains traits traditionnellement associés au genre donné sont soulignés. Ceci concerne surtout les personnages, les lieux ou les valeurs abstraites dont le genre diffère dans la langue source et dans la langue cible. En guise d’exemple mentionnons d’abord un cas singulier pour passer à ceux plus courants. Si le héros célèbre des albums et des 33 Dubois (2006 : 93). 34 Pour les lecteurs peu inclins à transcrire : « ... C’est mal. Très mal. Femmes nues sont grave péché... Tu écoutes jamais. Moi pas aimer photo[s] femme[s] nue[s]. J’expliquais déjà toi. Insulte Dieu. » 35 Il faut noter que pour les générations des Tchèques scolarisés avant 1989 une systématique transcription phonétique du message vers le russe aurait été compréhensible – compare qui peut : « Fatagráfiji grjech. Éto plachóje. Óčeň plachóje. Golaja ženščína važnyj grjech » etc. Nous optons pour une solution partielle. 36 Nemo (2010 : 359). text_ERDB_02_2015.indd 262 17.9.2015 18:34:58 263 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique livres pour les enfants, Ferda Mravenec, est une fourmi, il n’en est pas moins doté des caractéristiques masculines dans le texte original. C’est pourquoi la traduction « Ferdy la fourmi » utilisée surtout dans la bande dessinée ne reflète suffisamment bien l’idée porteuse. Si, par contre, la victoire est un nom féminin en français ce qui invite à maintes représentations symboliques en forme personnifiée (littéraires ou bien plastiques telles que les statues de la victoire dans les communes françaises), la formule tchèque « socha vítězství » est beaucoup moins éloquente et évocatrice. Le texte original peut mettre en plan d’autres connotations de genre, comme c’est le cas des noms des villes (cf. « le beau et vénérable Paris » vs. « krasavice nad Seinou » ou même l‘apostrophe « Bon soir, Mademoiselle Paris » 37 ou bien «  la Rome antique , resp. séductrice », cf. « La ville qui fut le centre imaginaire d’une culture de la raison virile ne se découvre plus que sous les modes divers de l‘ excès toujours voulu féminin. [...] Le mauvais songe d’un ravage du monde occidental par le féminin oriental trouve sa figure dans cette Rome sénile et séductrice... »38 ). Dans le dernier extrait, l’auteur va jusqu’à exploiter la catégorie du genre non seulement sur le niveau formel, mais aussi et surtout sur celui du contenu. Évidemment, le traducteur ne peut rien y changer, sinon de mettre en valeur « la féminité » présumée, p. ex. d’interpréter la locution « [...] trouve sa figure dans cette Rome sénile et séductrice » comme « ztělesněním [...] je ona vyžilá římská svůdnice ». 1.3 Grille de correction39 La question des corrections apportées au texte original de la part du traducteur est plutôt délicate. Les fautes objectives sont les plus souvent corrigées, s’il y a lieu, avec la participation de l’auteur. Dans le cas des lapsus stylistiques, il convient au traducteur de repérer s’ils relèvent de l’intention de l’auteur, p. ex. pour caractériser un personnage ou pour charger le texte d’ironie, cas dans lesquels il serait déplacé de s’imposer avec la grille de correction. S’il n’y a aucune preuve d’une intention, le traducteur – voilà son pouvoir – peut éviter la répétition des maladresses ou au moins des expressions considérées comme telles par de fins observateurs de la langue source.Il paraît que ce que Éric Bordas appelle « la réduction non prépositionnelle clichée » (Bordas 2008 : 80), procédé représenté par exemple par la phrase « On ne restaure pas Chenonceaux avec un plan épargne logement»40  , n’est pas toujours senti comme fautif ou au moins gênant (là où il ne s’agit pas de l’ironie). Les exemples suivants, repérés dans un roman contemporain: « la seule fois où il l’avait croisée [...] début juin» 41  , « ça, c’est bien mon côté Français balai dans le 37 Le titre de la chanson de Zdeněk Rytíř pour le groupe musical tchèque Olympic. 38 Guillerm (1998 : 152). 39 Pour l’intervention correctrice du traducteur dans le texte source cf. Kalivodová et al., 2008. 40 Dubois (2006 : 20). 41 Fargues (2009 : 9). text_ERDB_02_2015.indd 263 17.9.2015 18:34:58 264 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique cul» 42 , « député UMP» 43  , «  Sarkozy première période» 44  , « mocassins André premier prix» 45   ou même « manger très protéiné» 46  (le dernier cas représentant une réduction nominale, non moins cliché) invitent à une analyse stylistique. A première vue, c’est le mode d’expression utilisé dans les textes à visée publicitaire (cf. « soins visage anti-rides », « pneus été et hiver » etc., mais aussi «  assurance protection revenu » , « mon partenaire santé» 47 et le « plan épargne logement » mentionné ci-dessus). Le potentiel persuasif relève d’un prétendu côté technique, spécialisé, professionnel qui est considéré utile même dans les discours politiques, d’où la qualification de ceux-ci d’une «  langue de bois inhérente aux fonctions publiques », cf. «  les stéréotypes filles-garçons » , « contact presse », « plan métiers de la petite enfance » , « une campagne grand public » , «  les RAR - Réseaux ambition réussite »48 , etc. Même les textes soignés tels que les romans contemporains n’évitent pas ce genre d’expression, peut-être dans le souci d’un contact plus étroit avec le lecteur qui en est entouré dans l’espace public, pour favoriser son autoidentification, pour plaire tout court. En répondant à la question comment traduire, il importe s’il s’agit d’une intention de l’auteur – dans ce cas, on respecte et on transmet le message avec ses tons ironiques (c’est le plus souvent le cas), dans le cas contraire, on traduit d’après la norme tchèque, avec les prépositions ou en se servant de la flexion. Même l’auteur du texte source peut commettre des fautes et dans ce cas, c’est le traducteur qui déchiffre plus qu’il n’est écrit. En rédigeant un texte traduit, il ne faut surtout pas négliger une autocorrection. Comme lors du déchiffrement du message crypté il convient de se poser à plusieurs reprises la question si ce que je viens de produire est ce que l’auteur voulait dire. 2 Conclusion: Le défi est évident – traduire le mieux que possible le message original. Devant le devoir de le transmettre, l’étudiant pourrait se trouver face à une masse impénétrable. En faire une structure simplifiable, tel est le secours des grilles de traduction. Fort des connaissances acquises, il peut ensuite rédiger le message en l’encodant dans la langue cible sans qu’il se perde une information importante. Le présent texte se veut une invitation à suivre une piste méthodologique dans l’intention de montrer certains chemins déjà parcourus. Si Roman Jakobson disait qu’ «  on traduit des messages en des messages d’une autre langue », nous souhaitons que cette fin réelle justifie les moyens, y compris nos imaginaires grilles de déchiffrement. 42 Ibid. p. 10. 43 Ibid., p. 13. 44 Ibid., p. 16. 45 Ibid., p. 20. 46 Ibid., p. 8. 47 Exemples trouvés sur l’internet. 48 www.strategie.gouv.fr text_ERDB_02_2015.indd 264 17.9.2015 18:34:59 265 ÉTUDES 36 / 2015 / 2 ( 253—260 ) Pavla Doležalová Apprendre la traduction à l’aide des « grilles de traduction ». Pour une approche méthodique Références bibliographiques Ouvrages théoriques Bertaud du Chazaud, H. (1989). Dictionnaire des synonymes. Paris : Dictionnaires le Robert. Bordas, E. (2008). 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