Omm/vii qui prcd voecoupe,Seulhoneurde fon tiefor Et de rang verOC A Ja troupe, Du yin qui rit dedans lor. SI Ainfivcrfaiub raufee, Pont ma langu* eft a»OUfee,Su« laiacc des valois H--"-------- «r £n fon doux ne&ar fabicueilc£l'grad toy quifc ticuuc Sou tn armcs en cnloix {/hc des parties de la version polyphanique tie I'otie : « Comme un qui prend line coupe... I ne peut se confondre avec sa metrique : elle est faite de rythmc intericur, de rapports de valeurs et de timbres, ct d'un tempo qui peut fort bien Stre lent, meme avec des vers courts. Qui pourrait pretendre que les heptasyllabcs de VOdi an due iVQrliam ont un rytlinie « sautillant •> ? Ceux qui sour sous le resveil Du soleil Ceux qui habitent Niphate, Ceux qui vont d'un been/ suant Remnant Les gras rivages d'Euphrate Les vers de VOde a Cupidon sont encore plus courts, et lc tempo encore plus lent : Le jour pousse la unit Et la mat sombre Pousse le jour qui luit D'utie obscure ombre. 86 RONSARD Dans ces vers, qui nc som pas destines ä etre effleures des yeux mais prononces par des bouches humaincs et chantes, on voit le rölc retardateur des syllabes longues, des consonnes qui engluent les levies, des voyelles et des nasales sourdes. On trouverait, inversement, dans ces fleuves d'alcxandrins que sont les Hymnes, maims exemples d'accelerati^n subite indetcctable a I'oeii. Ainsi la tempe'te de VHymne de Pollux et de Castor : Le mast se fend en deux, et I'antenne cassde Tombe avecque la hune ä morceaux despessie ; . Le gouvernal se froisse, et le lillac, dessus Er dessous, est remply de larges flots bossus. Le Tonnerre ensoujjri r'esclate de la niie, Un esclair, qui scintille ä longue poinle aigue, Fait un jour incertain du milieu de la nuit. Ce ne sont pas seulement les vejets, les syncopes, les cesures deplacces qui font courir l'alexandrin ä bride abattue, mais la facon dont les rythmes s'appuient sur des relais phone-tiques, et dont l'image se propage en nappes dans les mots. C'cst grace a cette intime union entre ce qu'un musicien appcllerait le contrepoint et l'barmonie que les possibilities d'energie qui sommeillent dans l'alexandrin sont liberees, que lc vertige du roulis nous gagne, que Peclair noüs ecläte aux yeux. La tcmpele iei n'esi pas decrite, elle est mani-fesiee. Mais la dynamique interne du vers de Ronsard echappe aux criteriums de magister. Laumonier, quand il veut essayer de comprendre, en revient toujours aux explications exterieurcs. La predominance des vers courts dans les Odes ? Simple <■ impression toute visuelle produitc... par la disposition typographiquc du texte grec » de Pindare dans les editions de la Renaissance : hypothese d'erudit, mais qui nc tient pas comptc d'un certain nombre de donnees concretes de la vie des formes. Avant qu'il ne füt question de pindariser en francais, Thomas Sebillet, dans son Art poixique de 1548, precisait que les vers de l'ode doivent etre courts pour des raisons de commodite musicalc : « Les 87