— I — Ce petit village au fond de la province canadienne du Manitoba^ si loin dans la melancolique region des lacs et des canards sauvages, ce petit village insigni-fiant entfe ses maigres sapins, c'est Portage-des-Pres. II est deja a trenre-deux milles, par un mauvais trail raboteux, du chemin de fer aboutissant a Rorketon, ie bourg le plus proche, En tout, il comprend une cha-pelle que visite ttois ou quatte fois par annee un vieux missionnaire polyglotte et exceptionnellement loquace, une baraque en planches neuves servant d'ecole aux quelques enfants blancs de la region et une construction cgalement en planches mais un peu plus grande, la plus irnportante du settlement puisqu'elle abrite a la fois le magasin, le bureau de poste et le telephone. On apercoit, un peu plus loin> dans l'eclaircie des bouleaux, deux autres maisons qui, avec le magasin-bureau-de-poste, logent lJentiete population de Portage-des-Pres, Mais j'atlais oublie:: en face du batiment principal, au bord de la piste venant de Rorketon, brille, munie de sa boule de verre qui attend toujours relectricice, une unique pompe a essence. Au-dela, c'est un desert d'herbe et de vent. L!une des maisons a biefi une porte de de- i la petite poule d * e a u la petite poule d'eaU vant, a 1'etage, mais comme on n'y a jamais ajoute ni balcon, ni escalier, rien n'expriroe mieux la notion de 1'inutile que cette porte. Sur la facade du magasin, il y a, peint en grosses lettres: General Store. Et cest abso-lument tout ce qu'il y a a Portage-des-Pres. Rien ne ressemble da vantage au fin fond du bout du monde, Cependant, cetait plus loin encore qu'habitait, it y a une quinzaine d'annees, la famille Tousignant. * * * Pour se rendre chez eile, de Portage-des-Pres, ü fallait continuer tout droit devant la pompe ä essence, en suivanc toujours le trail, peu visible au premier abord, mais que Ton finissait par distinguer aux deux bandes paralleles d'une herbe qui restair quelque peu couchee derriere le passage des legeres charrettes tndien-nes, Seul un vied habitant ou un guide metis pouvait s'y reconnaitre, car, a plusieurs endroits, cette piste se divisait en pistes secondares conduisant, i travers la brousse, ä fa cabane de quelque trappeur, situee deux ou trois milles plus loin et que, du chemin principal, on ne pouvait pas apercevoir. II fallait done sen tenir strktement au trail le plus direct. Et ainsi, au bout de quelques heures si on etait en charrette, un peu plus vite si on voyageait dans une des Ford antiques telles qu'il y en a encore la-bas, on devak arriver ä la riviere de la Grande Poule d'Eau. Ici, on abandonnait la Ford ou le buggy. Les Tousignant avaient un canot pour traverser la riviére. S'il se trouvait sur la rive éloignée, un des voyageurs devait aller le chercher ä la nage. On s'en allait ensuite au ftl de L'eau, tout enveloppé d'un silence comme il s'en trouve peu souvent sur terre, ou plu-tôt de froissements de joncs, de battements d'ailes, de mille petits bmits caches, secrets, timides, y produisant quelque effet aussi reposant et doux qu'en procure le silence. De grosses ponies des prairies, presque trop lourdes pour voíer, s'élevaient quelque peu des bords embroussaiílés de la riviére pour aller s'abattre aussitôt un peu plus loin, déjá lasses de leur paresseux effort. Débarquant $ur la rive opposée, on devait traverser ä pied une ile longue d'un demi-mille, couverte de foin tugueux et serré, de bosses et de trous boueux et, si c'etait ľété, de moustiques enormes, affames, qui se levaienr par milliers du terrain spongieuX. On aboutissait a une autre riviére. C etait la Petite Poule d'Eau. Les gens du pays avaient eu peu de peine n en dénommer les aspects géographiqueš, toujours d'aprés la doyenne de ces lieux, cette petite poule grise qui en exprimait tout ľennui et aussi la tranquilliré. En plus des deux riviéres déjä citées, il y avait la Poule d'Eau tout court; il y avait le lac ä la Poule d'Eau. En outre, la contrée elle-méme était connue sous le no m de contrée de la Poule d'Eau. Et c'était une paix inf inie que d'y voir les oíseaux aquatiques, vers le soir, de parrout s'envoler des roseaux et virer ensemble sur u n côté du ciel qu'ils assombrissaient. 12 la petite poule d e a u La Petite Poule d'Eau traversée, on descendait sur une Ue assez grande, pen boisee. Plus d'une centaine de moutons y paissaient dans la plus parfaite liberce; autrement, on cut dít ľile inhabitée. Cependant, il s'y trouvait une maison. Bátie de bo is non équarri, sans étage, longue, á fenétres basses, elle s elevair sur une nes légére mon-tée de ľíle, en plein ciel dépouillé. Cetait lä qu'habitaient les Tousignant. Des sept beaux en rants, salvages et deciles, un seul avait été jusqu'au village de Sainte-Rose-du-Lac, pour y f aire traiter une otite trés grave. Quelques-uns des autres enfants avaient paríbis aceompagné le pére qui, deux ou trois ŕois par année, se rendait ä Portage-des-Prés y prendre les ordres du propriéraire du ranch dont il était ['intendant. C'était la mere qui voyagea.it le plus. Presque tous les ans, elle aliait par nécessité á Sainte-Rose-du-Lac. C'était le. plus proche village francais de la region. II était situé plus loin encore que Rorketon, sur le chemin de fer solitaire qui reliait un peu toute cene brousse á la petite ville de Dauphin. Que le moindre contretemps survínt et on pouvait mettre des jours ä ťattein-dre. Néanmoins, comme elle ne sortait environ qu'une fois ľan de son íle, ce long voyage difficile, souvent danger e ux, ce voyage épuisant, Lužina Tousignant en était venue k le considérer comme ses vacances. Devant les enfants, elle n'y faisait jamais allusion longtemps d'avance, car Lis étaient pour ainsi dire crop attaches á la petite poule d e a u leur mere, tres tendres, tr£s affectueux, et ils ne la lais-saient pattir que difficilement, accroch^s ä ses jupes, la suppliant de ne pas les quitter. Mieux valait done ne pas eveiller ce chagrin plus tot que necessaire, Au pere Tousignant seul, elle annoncait, un beau jour, en le regardant drolement, moitie rieuse, moitie affligee: * Mon conge approche. » Puis eile partait. Et dans certe existence toujours uniforme, e'erait la grande, 1'unique aventure. 14 Li Cette annee-läj ü parut que Luzina Tousignant ne pourrait entreprendre son voyage habituel, Eile avait les jamhcs enflees; eile ne pouvait pas sc renir debout plus d'une heure ä Ja iois, car c'erait une femine assez forte, grasseT animee, toujours en mouvemenr des que ses pauvres jambes allaient un peu micux. Hippolyte Tousignant n'aimait pas la laisser partir dans cet etat. De plus, on etait au pire temps de l'annee. Pourtant, c'est en riant que Luzina se mit ä parier de son conge. En plein ere, au müieu de l'hiver, on pouvait ä la ri-gueur sortir de l'ile et meme sans rrop de difficultes. Mais au primemps, une femme seule ne pouvait ren-contrer plus de Hasards, de perils et de souffrances que sur cette piste de Portage-des-Pres. Hippolyte tenta lon-guement de dissuader Luzina de partir, Douce en toute autre occasion, eile se montra detenninee. Ii fallait quelle aille ä Sainte-Rose-du-Lac, voyons! Au reste, eile y consulterait le medecin pour i'eezema du bebe. Elle ferait reparer la piece ebrechee de l'ecremeuse. Elle s'arreterait quelque temps ä Rorketon pour les affaires. Elle en profirerair pour voir un peu ce qui se T7 la petite poule deau portait maintenanr, « car, disait Luzina, ce n'est pas parce qu'on vit dans les pays sauvages qu'on ne doit pas se mettre á la mode de temps en temps ». Elle donnait cent raisons plutót que de convenir qu'il y avait bien quelque plaisir pour elle á quitter I'horizon desert de la Petite Poule d'Eau. En effet, comment Luzina aurait-elle pu voir une foule, une veritable foule d'au moins cent personnes, telle qu'il s'en trouve les samedis soirs dans la rue principále de Rorketon; comment aurait-elle pu parler avec d'autres personnes qu'avec son mari, ses enfants qui, au moment ou elle ouvrait la bouche, savaient déjá ce qu'elle allait dire; comment aurait-elle pu goú-ter ces rares joies du nouveau, de la curiosité satisfaite, du monde entrevu, si elle n'avait eu pour voyager une tout autre raison, éminemment sérieuse et urgente! Elle était une femme raisonnable; elle voulait bien prendre les plaisirs du voyage, mais pour autant qu'ils apportaient de justes compensations á l'accomplissement du devoir. Elle partit vers la fin de mars. La Petite Poule d'Eau était encore suffisamment gelée pour qu'on put la traverser á pied. La Grande Poule d'Eau, toutefois, était libře vers le milieu de son cours. On se servit de ■ la barque comme d'un traineau pour franchir I'espace gelé de la riviere. Luzina était installée au fond de l'embarcation. On lui avait mis une peau d'ours sur les genoux, des briques chauřřées aux pieds. Hippolyte avait dressé au-dessus d'elle une piece de toile grossiěre qui formait comme une espěce de petite rente. Parfai-tement á 1'abri, ne marquant aucune crainte, Luzina LA PETITE POULE D EAU s'interessa a tous les incidents de la traversee. Elle mon-, trait de temps a autre un visage souriant dans l'ouver-ture de la toile; elle disait, contente: « Je suis comme la reine, » Deux des enfants aidaient le pere, l'un poussant, 1'autre tirant, a manceuvrer la barque sur la glace, et il fallait y alier avec beaucoup de precaution; on ne pouvait prevoir a quel endroit la glace commencerait h. ceder. Sans crop se tremper, on atteignit le cours libre de la riviere. De gros morceaux de glace y flot-taient; il fallait ramer vite pour les evirer et aussi avec force contre le courant de la Grande Poule d'Eau qui &ait rapide. Puis on tira la barque sur 1'autre bord, non sans peine; on avait pied sur un terrain peu solide. Les plus jeunes enfants etaient restes sur la petite tie et, a ce moment, ils firent leurs adieux a leur mere. Us pleuraient tous. En ravalant des larmes et sans cris; ils comprenaient qu'il etait Crop tard pour la rete-nir. Les petites mains, sans suspendre un seul ins-rant leurs mouvements, s'agitaient dans la direction de Luzina. L'une des fillettes portait le bebe entire ses bras et elle I'obligeait a faire aller tout le temps sa menotte. Ils se tenaient tous les cinq serres a ne former qu'une seule tache minuscule contre I'horizon le plus vaste et Ic plus desert du monde. Une grande partie de la gaietd de Luzina 1'abandonna dans ce moment. Elle there ha son mouchoir qu'elle ne put trouver tant elle t'tait genee par ses lourds vetements. Elle renifla. — Soyez bons, recommanda-t-elle a ses enfants, en-flant sa voix que le vent emporta en une tout autre direction. Obeissez bien a votre pere. 18 19 la petite poule d'eau lis tacherent de se parler d'une rive a l'autre, et ce qu'ils se disaient etait sans correspondance. Les enfants rappelaient des souhaits caresses depuis route une annee. A travers leur chagrin ils sen souve-naient tout de meme fort bien. — Une ardoise, Maman, criait l'un. — Un crayon avec une efface, Maman, lan^ait l'autre. Luzina n'etait pas sure de ce quelle entendait, mais, a tout hasard, elle promettait: — Je vous apporterai des cartes postales. Elle savait ne pas se tromper en promettant des cartes postales. Ses enfants en raffolaient, surtout de celles qui montraient de tres hauts edifices, des rues encombrees d'autos, et des gares done! Luzina com-prenait bien ce gout. Son mari la soutenant, ses fils aines allant devant elle pour, mieux ptetiner le chemin, Luzina Tousignant atteignit le bord de la piste, et tous se mirent a atten-dre le passage du facteur qui, une fois par semaine quand cela etait possible, assurait le service des postes entre Portage-des-Pres et une reserve indienne situee quinze milles plus au nord, sur le lac de la Poule d'Eau. Ils eurent bien peur d'avoir manque le facteur, ou encore qu'il eut decide, vu le mauvais etat de la route, de remettre son trajet a la semaine suivante. Pierre-Emmanuel-Roger et Philippe-Auguste-fimile eussent presque souhaite ce contretemps. Meme Hippolyte 20 la petite poule d'eau Tousignant qui suggéra timidement: «Le facteur n'osera pas se mettre en route par pareil temps. Si tu revenais ä la maison, Luzina. On s'arrangerait quand meme. » — Voyons, tu sais bien que non, fit-elle avec un sourire de regret et de legere moquerie qui avait sur-rout l'air de reprocher ä Hippolyte son peu de sens pratique. Elle guettait le lointain avec une determination ac-i rue. Apres tant d'obstacles déjá surmontés, il eůt fait beau la voir retourner ä la maison. II commenca ä inmber une neige třes fine mélée de pluie. — Si seulement je pouvais t'accompagner, disait Hippolyte, comme toutes les autres fois. Et elle, de méme qu'au precedent voyage, acquies-cait: — Ah 5a, par exemple, oui! Faire le voyage ensemble, tous les deux, ca ne serait que du plaisir. Mais, pa uvre homme, il faut bien quelqu'un pour garder la maison, et prendre le commandement quand je ne suis pus la. lis se turent. Au loin, dans I'immense solitude uniforme, appa-raissaient un cheval tout suant et, sur le siege d'un trai-nr.ui, une grosse boule de fourrure d'oü émergeaient de tristes moustaches jaunes, le brouillard d'une haieine <■(, riiiüntenu dans l'air, un fouet qui se balancait. C etait le facteur. 21 LA PETITE POULE D'EAU LA PETITE POULE E A U II se rapprocha. On distingua ses gros sourcils d'en-tre les poils bruns de son haut bonnet fourre; on vit luire le filet d'argent qui lui pendait toujours au nez par temps froid; on apercut ses dents jaunies par le tabac au moment ou il cria quelque rauque comman-dement a sa jument. A la hauteur du petit groupe des Tousignant, sans un mot de salutations, avec un regard fronce vers Luzina seulement, il tira sur les renes, arreta, attendit. Tel etait ce vieil original de Nick Sluzick. Dans un pays ou on etait souvent silencieux, faute d'avoir du nouveau a commenter, il detenait le record de la taciturnke. II passait pour avoir mene ses affaires, accepte des commissions, rendu service, accompli son devoir de facteur, fait 1'amour, procree des enfants, tout cela sans prononcer plus d'une dizaine de phrases. On installs Luzina aupres de ce sauvage compa-gnon qui se poussa a peine pour lui faire une petite place a cote" de lui. Causante comme elle letait, ce mutisme extraordinaire de Nick Sluzick restait pour elle la principale, la seule epreuve meme du voyage. Pierre-Emmanuel-Roger avait apporte un fanal qu'il alluma et glissa sous les couvertures aux pieds de sa mere. II la recouvrit d'une peau de bison puis d'une toile ciree destinee a empecher la fourrure d'etre trempee. On ne voyait presque plus rien de Luzina, sinon les yeux au-dessus d'un epais cache-nez. C'eraient de clairs yeux bleus, assez grands, tout pleins d'affec-tion et, en ce moment, humides d'angoisse. De part et d'autre, on se regardait d'ailleurs avec la meme expression de stupeur douloureuse comme si, tellement 22 unis dans leur isolement, ces Tousignant eussent ete presque incapables d'imaginer la separation. Et eux, qui croyaient avoir depuis longtemps epuise tout sujet dc conversation, en decouvrirent sur-le-champ un tout .1 fait neuf. lis se mirent ä parier ensemble. — Vous ferez bien attention au feu, recommanda Luzina en baissant le foulard qui lui couvrait la bou-(he. — Oui, et toi, fais attention de ne pas geler en unite, dit Hippolyte. — Surtout, ne vous laissez pas mourir de faim, fit I ' i: I lui II y a de la graisse et de la farine en quantite. I'iiites toujours des crepes, si vous n'avez pas beaucoup • If goüt ä la cuisine; et toi, Pierre-Emmanuel-Roger, ncconde bien ton pere. Les deux aines n'etaient pas les seuls des enfants Tousignant a porter des prenoms composes. Comme pour mieux peupler la solitude ou elle vivait, Luzina Hvaiit donne ä chacun de ses enfants toute une kyrielle de noms d'apres les grands de l'histoire ou tires des I .ires romans sur lesquels elle avait reussi a mettre la inn in. Parmi les enfants qui etaient restes ä la maison, il y avait Roberra-Louise-Celestine, Josephine-Yolande, Aiulre-Amable-Sebastien; le plus petit, un bebe de ■|uin/e mois, repondait au prenom de Juliette-Heloise. — Vous ferez bien attention ä Juliette-Heloise, quelle n'avale pas d'epingles, dit Luzina. Ce fut la derniere recommandation qu'elle adressa uux siens. Nick Sluzick n'en pouvait plus de gaspiller 23 la petite poule d e a u- son temps. De toutes les actions humaines, aucune ne lui paraissait aussi vaine et aussi superflue que le fait de se dire au revoir. Ou bien Ton ne partait pas, ou bien 1'on partait; en ce cas, Tevenement etait assez explicate pour se passer de commentaires. II cracha sur un cöte du traineau. Dune main, ii tira sa grande moustache jaune, de l'autre il ramassa les renes. Et Ton fut dans la neige molle, inegale, en buttes par ici, en creux par la, qui £tait la route de Portage~des-Pres. Décrire les difficultés du voyage de Lužina Tousi-gnant ä cóté de son insociable moujik qui n'ouvrit la bouche qu'une seule fois, pour iui recommander de bien resrer á son bout du siege, sans quoi le traineau eüt pu verser; dire qu'arrivee á Portage-des-Prés, eile dut anendre toute une semaine le depart du prochain courrier pour Rarketon; comment eile logea durant ce temps au magasin-bureau-de-poste qui était aussi en quelque sortě l'auberge de l'endroit puisqu'on pouvait ä la rigueur, á des gens vraiment dépourvus, offrir une chambre peu chauffée, peu ou point meublée; comment Lužina s'y morfondit, énervée de ce contretemps et eraignant fořt ďarriver trop tard ä Rorketon; comment, partie de Portage-des-Prés par un vent assez froid qui augmenta en route, eile eut une oreille gelée; raconter ces quelques miséres offrirait de 1'intérét, si ce nest que le voyage de retour devait étre autrement riche de péripéties. 24 — III — Lc but sérieux de son voyage aneint, ses affaires in minces ä Sainte-Rose-du-Lac, Luzina n'eut rien de ilui presse que de revenir par train ä Rorketon ou eile ■ I Trait trouver une occasion immediate de rentrer chez I He File était ainsi; toute ľannée, il Iui paraissait, la-I..r., dans son íle, que jamais eile ne se rassasierait du •I m tut le des vitrines illuminées de Rorketon, des lull i irres électriques qui brillaient toute la nuit dans la mr prinzipale, des nombreux buggies qui y venaient, i Im crottoirs en planches, des gens qui y circulaient, ml in de ľintense vie qu'offrait ce gros village avec son imitturant chinois, sa chapelle catholique du rite grec, ion temple orthodoxe, son tailleur roumain, ses cou-|mlcs, ses chaumiéres blanchies ä la chaux, ses paysans rn j>caux de mouton et gros bonnets de lapin; les uns, • Im immigrants de Suéde; d'autres, des Finlandais, des Mrtiidais; d'autres encore, et c etait la majorite, venus ilr linkovine et de Galicie. A Rorketon, Luzina recueil-I.Mi dc quoi alimenter les récits quelle ferait a sa hunille pendant des mois et des mois, jusqu'au pro-i d .i m voyage, en fait. 2Í l