1 mfe WRt4*t*t THE LIBRARY OF THE UNIVERSITY OF CALIFORNIA GIFT OF Prof. G. C. Evans MBMNftHM GEOMETRIE DESCRIPTIVE LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE HUYGENS (Christian). Traite de la lumiere. Un vol. de x-155 pages et 74 figures ; broche, net 3 fr. 50 LAVOISIER (A.-L.). Memoires sur la respiration el la transpira tion des animaux. Un vol. de vin-G8 pages ; broche, net. . . 3 fr. SPALLANZANI (Lazare). Observations et Experiences \aites sur les Animalcules des Infusions. Deux vol. de vin-106 et 122 pages; chaque vol. broche, net 3 fr. CLAIRAUT (A.-C.). Elements de Geometric. Deux vol. de xiv-95 et 103 pages avec 69 et 77 figures; chaque vol. broche, net. 3 fr. 50 LAVOISIER et LAPLACE. Memoire sur la chaleur. Un vol. de 78 pages avec 2 planches; broche, net 3 fr. CARNOT (Lazare). Reflexions sur la metaphysique du Calcul infini tesimal. Deux vol. de vin-117 et 105 pages avec 5 figures; chaque vol. broche, net 3 fr. D ALEMBERT (Jean). Trails, de Dynamique. Deux vol. de XL-102 et 187 pages avec 81 figures ; chaque vol. broche, net 3 fr. DUTROCHET (Rene). Les mouvemenls des vegelaux. Du reveil et du sommeil des plantes. Un vol. de vin-121 pages et 25 figures; broche, net 3 fr. AMPERE (A.-M.). Memoires sur I electromagnetisme et Velectrodynamique. Un vol. de xiv-1 10 pages et 17 figures ; broche, net 3 fr. LAPLACE (P.-S.). Essai philosophique sur les probabililcs. Deux vol. de xn-103 et 108 pages; chaque vol. broche, net. ... 3 fr. BOUGUER (Pierre). Essai d optique sur la gradation de la lumiere. Un vol. de xx-130 pages et 17 figures ; broche, net. . . 3 fr. PAINLEVE (Paul). Les axiomes de la Mecanique. Examen critique. Rote sur la propagation de la lumiere. Un vol. de xni-112 pages et 4 figures; broche, net 4 fr. Sous presse : MARIOTTE (Edme). : Discours de la nature de I air. De la vegetation des planles. Nouvelle decouvcrte touchant la vue. Un vol. de oo pages ; broche, net MONGE (Gaspard). Geometric descriptive. Deux vol. de xvi-144 et 138 pages avec 53 figures; chaque vol. broche, net. . . . II est tire de chaque volume 10 exemplaires sur papier de Hollande, au prix uniforme et net de 6 francs. LES MAITHKS DE LA PENSEE SCIENTlFlQUE COLLECTION DE MEMOIRKS ET OUVRAGES Publice par les soins de MAruiCE SOLOVINE I .EOMETRIE DESCRIPTIVE I All Gaspard MONGE AIGME.WEE IJTNt TIIEOKIE DES (IMBUES El DE LA PiiUSI ECTIVE EXTRAITK DKS PAPIERS DE L AUTEUR Par Barnabe BRISSON PARIS GAUTHIER-VILLAKS ET Cu , EDITEUKS LIBHAIRES DU BUREAU DES LONGITUDES, DE L ECOLE POLYTECJINIQUE Quai des Grands-Augustins, 55. 19-22 Tous droits de traduction, de reproduction et d adaptation reserves pour tous pays. AVERTISSEMENT. SDf Tfss V-/-2L?accroissement rapide des decouvertes scientifiques engendre fatalement Voubli des decouvertes passees et de leurs auteurs oubli encore favorise par le fait regrettable que la plupart des memoires et des ouvrages, ou ces decouvertes se trouvent exposees, sont completement epuises et introuvables. La collection des Maitres de la Pensee scientifique comprend les memoires et les outrages les plus importants de tous les temps et de tons les pays. Elle est destinee a rendre accessibles aux savants et au public cultive les travaux originaux, qui marquent les etapes successives dans la construction lente et laborieuse de Vedifice scientifique. Tous les domaines de la Science y sont representes : les mathematiques, fastronomie, la physique, la chimie, la geologie, les sciences naturelles et biologiques, la methodologie et la philosophie des sciences. Etant la plus complete, elle fournira les docu ments indispensables aux historiens de la science et de la civilisation, qui voudront etudier devolution de Vesprit humain sous sa forme la plus elevee. Elle permettra aux savants de connaitre plus intimement les decouvertes de leurs devanciers et d y trouver nombre 316 VI LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIF1QUE. cTidees originates. Les philosophes y trouveront une mine inepuisable pour Vetude epistemologique des theories, des hypotheses et des concepts, au rnoyen desquels se construit la connaissance de Vunivers. Elle ofjre enfin a la jeunesse studieuse un moyen facile et peu couteux de prendre contact a leur source meme avec les methodes experimental et les procedes ingenieux que les grands chercheurs ont du inventer pour resoudre les difficultes methodes concretes, infiniment plus suggestives et plus fecondes que ne le sont les regies schematiques des Manuels. On trouve encore dans les memoires classiques, ou la profondeur de la pensee et la justesse du raisonnement se manifestent sous une forme remarquablement lucide et elegante, le secret d exposer les decouvertes et "les conceptions scientifiques tfune facon claire et precise, comme Vont demande a plusieurs reprises les savants les plus illustres de notre temps. Les memoires et les outrages francais sont reimprimes avec grande exactitude d apres les textes originaux les mieux etablis, et ceux des savants etrangers sont traduits integralement et avec une rigoureuse fidelite. NOTICE BIOGRAPIIIQUE. Gaspard Monge, fils d un pauvre niarcliand ambu lant, naquit a Beaune (Cote-d Or) le 10 mai 17/16. II fut place dans le college de cette ville, dirige par les Oratoriens, ou il se distingua par son ardeur aux etudes et sa penetrante intelligence. A peine age de i/l ans, il excita 1 admiration des notables de Beaune par la construction d une pompe a incendie tres perfectionnee. Deux ans plus tard, il provoqua 1 admiration generale pour le plan dctaille qu il traca de sa ville natale. Ce travail lui valut d etre nomme, a 1 age de 1 6 ans, professeur de physique an celebre college de 1 Oratoire de Lyon. Les superieurs de cette insti tution desiraient se 1 attacher pour loujours et lui proposerent d entrer dans les ordres. Mais le pere de Monge etait peu favorable a ce projet et lui conseilla d accepter plutot la proposition d un ofTicier superieur de le faire entrer a 1 Ecole militaire de Mezieres, qui formait les officiers du genie. Gaspard Monge acquiesca a ce projet. II entra a 1 Ecole en 1766, mais n etant pas noble, il n avait de droit d acces qu a la section pratique, qui avait pour but de former des appareilleurs et des conducteurs. Monge ne se contenta pas seulement d executer les travaux obligatoires, il s em- VIII NOTICE BIOGRAPHIQUE. ploya a rechercher les fondements mathematiques des constructions de stereotomie, et reussit a donner des demonstrations simples et elegantes des precedes empiriques employes jusqu alors. Et ayant ete charge d executer un plan de defilement, il s acquitta de cette tache delicate en modifiant radicalement les piocedes habituels et en etablissant une methode toute nouvelle pour traiter ce genre de travaux. Cette methode rencoiitra, a cause de sa nouveaute meme, une vive resistance, mais finit cependant par s imposer. C est a ce moment que Monge qui n avait que 19 ans fut nomme suppleant de Bossut, qui professait les mathematiques, et de 1 abbe Nollet, qui professait la physique. En 1780, Monge fut adjoint a Bossut, qui professait 1 hydrodynamique. La meme annee, il fut nomme, grace surtout a 1 intervention de D Alembert, membre de 1 Academie des Sciences. En 1788, il quitta defmitivement 1 Ecole de Mezieres pour remplacer Bezout, qui venait de mourir, comme examinateur a 1 Ecole de la marine. Embrassant avec enthousiasme les idees de la grande revolution, il deploya une activite prodigieuse dans les circonstances les plus difficiles. II fit partie de la deuxieme Commission cornprenant Borda, Lagrange, Laplace et Condorcet qui fut chargee d etudier le nouveau systeme de mesures et qui presenta son Rapport le 19 mars 1791. Le 10 aout 1792, il fut nomme ministre de la marine, poste qu il occupa jusqu au 10 mai 1798. Apres sa demission, Monge se consacra avec un zele infatigable aux problemes de la NOTICE BIOGRAPHIQUE. IX defense du territoire, menace par les armees ennemies. II surveillait les travaux dans les manufactures d armes, dans les fonderies, dans les poudrieres et prodigua ses coriseils aux directeurs des arsenaux et aux ouvriers (Description de Vart de fabriquer les canons. Paris an II. Avis aux ouvriers en fer sur la fabrication de Vacierj en collaboration avec Vandermonde et Berthollet. Paris, 1794). II fut un des principaux fondateurs de 1 Ecole Normale et de 1 Ecole Polytechnique, dans lesquelles il exerca comme professeur une influence considerable et des plus bienfaisantes. Tres admire de Napoleon, il fut charge par ce dernier de fonctions tres impor- tantes. II figura parmi les savants et les artistes, qui firent partie de 1 expedition d Egypte, et fut nomine presi dent de 1 Institut que 1 empereur y fonda. De tant de travaux importants qu il y effectua, il convient de mentionner tout particulierement 1 explication si juste du mirage, qu il etudia d une fagon attentive pendant le trajet d Alexandrie au Caire par le desert. De retour en France, il fut nomme senateur en 1799 et peu apres comte de Peluse. Monge, par la superiorite de son genie, 1 affabilite de ses rnanieres et 1 elevation de ses sentiments, sut acquerir 1 admiration et la sympathie de tous ceux qui 1 approchaient. Mais les dernieres annees de sa vie furentassombries par des tristesses et des chagrins sans nombre. La chute de Napoleon 1 affligea profondement. La Restauration le persecuta d une fagon indigne. NOTICE BIOGRAPHIQUE. Par le decret du 21 mars 1816, lui et Lazare Carnot furent rayes de I Academie des Sciences. Cette injus tice et d autres vexations le plongerent dans un etat de prostration profonde qui dura jusqu a la fin de sa vie, le 28 juillet 1818. Le genie inventif de Monge s est manifeste avec un eclat particulier dans sa Geometric descriptive, ceuvre remarquable non seulement par sa portee scientifique, mais encore par le champ illimite qu elle offre aux applications pratiques. C est une espece de langue necessaire a tous les artistes (*). Ce qui semblait etre voue pour toujours a la routine, aux tatonnements et aux precedes ernpiriques plus ou moins habiles, s y trouve reuni en un corps de doctrine d une logique impeccable et reduit a des regies rigoureuses, qui permettent de representer d une facon precise, a 1 aide du dessin, les formes des corps et, inversement, de les reconnaitre d apres la description exacte une fois realisee. En outre des parties achevees, ce Livre contient en germe presque tout ce qui a etc ulterieurement ajoute a cette nouvelle branche des Mathematiques. Monge en concut les idees fondamentales vers 1776 ("), il les elabora lentement et les exposa pour la premiere ( T ) MONGE, Journal de I Ecole Polytechnique, t. I, p. I. ( 2 ) Voir Memoire sur les proprietes de plusieurs genres de surfaces courbes, particulierement sur celles des surfaces developpables, avec une application a la Theorie des ombres et des penombres. (Prescnte a 1 Academie des Sciences, le ii Janvier 1775.) NOTICE BIOGRAPHIQUE. XI fois d une fagon systematique a 1 Ecole Normale, an 1 1 1 de ia Republique. Mais il ne fut autorise a publier ses importantes decouvertes que 1 an VII, a cause de la crainte eprouvee par le Gouvernement que les etrangers n en tirent profit pour leurs ouvrages de defense militaires. Par sa puissante originaliteet les horizons nouveaux qu elle ouvrit, cette oeuvre raviva 1 interet pour les recherches geometriques, qui etaient par trop delaissees au profit de 1 Analyse. La facon dont il a expose les nouvelles verites est un modele de simplicite et d exac- titude. Non moins remarquables sont ses travaux sur la geometric analytique (*) et ses contributions au probleme ardu de 1 integration des equations aux diiTcrentielles partielles. Le texte que nous reproduisons est celui de la quatrieme edition de 1820, qui contient en outre de la Geometric descriptive la Theorie des ombres et de la perspective, que Barnabe Brisson, et eleve de Monge, a publiee d apres les rnanuscrits laisses par ce dernier. La premiere edition parut sous le litre de Geometrle descriptive. Lecons donnees aux Ecolcs normales, Ian 3 de la Republique. (An VII, Paris.) ^r. s. ( x ) FeuiUes d analyse appliquee a la Geometrie, an III, reeditees plus tard sous le titre de Application de I analyse u la geometric des surfaces du premier et du deuxieme degre. Paris, 1807. PROGRAMME. Pour tirer la nation franchise de la dependance ou elle a ete jusqu a present de 1 industrie etrangere, il faut, premierement, diriger 1 education nationale vers la connaissance des objets qui exigent de 1 exactitude, ce qui a ete totalement neglige jusqu a ce jour, et accoutumer les mains de nos artistes au maniement des instruments de tous les genres, qui servent a porter la precision dans les travaux et a mesurer ses differents degres : alors les consommateurs, devenus sensibles a 1 exactitude, pourront 1 exiger dans les divers ouvrages, y mettre le prix necessaire; et nos artistes, familiarises avec elle des 1 age le plus tendre, seront en etat de 1 atteindre. II faut, en second lieu, rendre populaire la con naissance d un grand nombre de phenomenes naturels, indispensable aux progres de 1 industrie, et profiter, pour 1 avancement de [ instruction generate de la nation, de cette circonstance heureuse dans laquelle elle se trouve, d avoir a sa disposition les principales ressources qui lui sont necessaires. II faut enfm repandre, parmi nos artistes, la con naissance des procedes des arts et celle des machines qui ont pour objet, ou de diminuer la main-d ceuvre, ou de donner aux resultats des travaux plus d unifor- XIV LES MAITRES EE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. mite et plus de precision ; et, a cet egard, il faut 1 avouer, nous avoris beaucoup a puiser chez les nations etran- geres. On ne peut rernplir toutes ces vues qu en donnant a ^education nationale une direction nouvelle. G est, d abord, en familiarisant avec 1 usage de la Geometric descriptive tous les jeunes gens qui ont de ^intelligence, tant ceux qui ont une fortune acquise, a fin qu un jour ils soient en etat de faire de leurs capitaux uri ernploi plus utile, et pour eux et pour 1 etat, que ceux memes qui n ont d autre fortune que leur education, afm qu ils puissent un jour donner un plus grand prix a leur travail. Cet art a deux objets principaux. Le premier est de representer avec exactitude, sur des dessins qui n ont que deux dimensions, les objets qui en ont trois, et qui sont susceptibles de definition rigoureuse. Sous ce point de vue, c est une langue necessaire a 1 homme de genie qui cone.oit un projet, a ceux qui doivent en diriger 1 execution, et enfin aux artistes qui doivent eux-memes en executer les differentes parties. Le second objet de la Geometric descriptive est de deduire de la description exacte des corps tout ce qui suit necessairement de leurs formes et de leurs posi tions respectives. Dans ce sens, c est un moyen de rechercher la verite; elle ofTre des exemples perpetuels du passage du connu a 1 inconnu; et parce qu elle est toujours appliquee a des objets susceptibles de la plus grande evidence, il est necessaire de la faire entrer dans le plan d une education nationale. Elle est non GEOMETRIE DESCRIPTIVE. XV seulemcnt propre a exercer les facultes intellectuelles d un grand peuple, et a contribuer par la au perfectionnement de 1 espece humaine, mais encore elle est indispensable a tous les ouvriers dont le but est de donner aux corps certaines formes determinees; et c est principalement parce que les methodes de cet art ont etc jusqu ici trop peu repanducs, ou meme presque entirrenu iit negligees, que les progres de noire Indus trie ont etesilents. On contribuera done a donner a 1 education nalionale une direction avantageuse, en familiarisant nos jeunes artistes avec [ application de la Geometric descriptive aux constructions graphiques qui sont necessaires au plus grand noinbre des arts, et en faisant usage de cette Geometric pour la representation et la determination des elements des machines, au moyen desquelles 1 hoinme, mettant a contribution les forces de la nature, ne se reserve, pour ainsi dire, dans ses operations, d autre travail que celui de son intelli gence. II n est pas moins avantageux de repandre la connaissance des phenomenes de la nature, qu on peut toiirner au profit des arts. Le charme qui les accompagne pourra vaincre la repugnance que les hommes ont en general pour la contention d esprit, et leur faire trouver du plaisir dans 1 exercice de leur intelligence, que presque tous regardent com me penible et fastidieux. Ainsi, il doit y avoir a 1 Ecole normale un cours de Geometric descriptive. Mais comme nous n avons sur cet art aucun ouvrage elernentaire bien fait, soit parce que jusqu ici les XVI LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. savants y ont mis trop peu d interet, soit parce qu il n a etc pratique que d une maniere obscure par des personnes dont ^education n avait pas ete assez soignee, et qui ne savaient pas communiquer les resultats de leurs meditations, un cours simpleinent oral serait absolument sans effet. II est necessaire pour le cours de Geometric descrip tive, que la pratique et 1 execution soient jointes a 1 audition des methodes. Ainsi les eleves doivent s exercer aux constructions graphiques de la Geometrie descriptive. Les arts graphiques ont des methodes generales, avec lesquelles on ne peut se familiariser que par 1 usage de la regie et du compas. Parmi les difTerentes applications que Ton pent faire de la Geometrie descriptive, il y en a deux qui sont remarquables, et par leur generalite, et par ce qu elles ont d ingenieux : ce sont les constructions de la pers pective et la determination rigoureuse des ombres dans les dessins. Ces deux parties peuvent etre considerees comme le complement de 1 art de decrire les objets. GEOMimilE DESCRIPTIVE i. 1. La Geometric descriptive a deux objets : le pre mier, de donner Its metliodrs pour represcnter sur une feuille de dessin <|iii n a <|tie deux dimensions, savoir, longueur et largeur, tous les corps de la nature qui en out trois, longueur, Jar^eur et profondeur, pourvu neanmoins que ces corps ]>uissent etre definis rigoureiisrtnent. Le second objet esl de donntr la mar.im d" I -eonnailre, d apres une description exacte, les formes des corps, et d en deduire toutes les verites qui resultent et de leur forme et de leurs positions respectives. Nous allons d abord indiquer les procedes qu une longue experience a fait decouvrir, pour remplir le premier de ces deux objets: nous donnerons ensuite la maniere de remplir le second. 2. Les surfaces de tous les corps de la nature pouvant etre considerees comme composees de points, le premier pas que nous allons faire dans cette matiere, doit etre d indiqucr la maniere dont on exprime la position d un point dans l*espace. L espace est sans limites; toutes ses parties sont parfaitement semblables, elles n ont rien qui les caracMONQE. I. I 9. LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Irriso, et aucune d dles nc pent servir de lermc dc .ruison pour indiquer la position d un point. Ainsi, pour definir la position d un point dans 1 espace, il faut necessairemcnt rapporter cette posi tion a quelques autrcs objets distincts des parties de Tespace qui les renferme, et qui soient eux-memes connus dc position, tant de celui qui definit, que de celui qui vent entendre la definition; et pour que le pi-ooY-di puisse dcvenir lui-memc d un usage facile ct journalier, il faut que ccs objets soient aussi simples qu il est possible, et que leur position soit la plus facile a concevoir. 3. Parmi tons les objets simples, nous allons recherclicr quels sont ceux qui preseritent plus de facilite pour la determination de la position d un point; et parce que la Geometric n oftre rien de plus simple qu un point, nous examinerons dans quel genre de considerations on serait entrainer si, pour determiner la position d un point, on le rapportait a un certain nombre d autres points dont la position serait connue; enfin, pour mettre plus de clarte dans cette exposi tion, nous desigrierons ces points connus par les lettres successives A, B, C, etc. Supposons d abord que la definition dc la position du point comporte qu il soit a i m de distance du point connu A. Tout le monde sait que la propricte dc la surface de la sphere est d avoir tous ses points a egale distance de son centre. Ainsi, cette partic de la definition cxprime que le point que Ton veut determiner a la meme propriete que tous ceux de la surface d unc GEOMETRIE DESCRIPTIVE. s|>lirndont le centre serait au point A, t dont Ir ray DII serait i m. Mais les points do la surface de la sphere sont les seuls dans tout 1 espace qui aient cette }>ro|. ;ir!, ; mr lous les points de 1 cspace qui sont au del,; i dr crtlr surface, par rapport an centre, s.>nt phis eloipies du centre que dr i"\ ct tons eeux qui sont enti !r o nhv s<>nt, au contraire, moins eloiomes du centre que de i m : done Lous les points de la surface de la sphere non seulemenl. jouissent de la propriete enoncee dans la proposition, mais encore ils sont les seuls qui en jouissent; d..n-, enfin, cette proposition exprime que le point cherche est im de ceux de [a surface d une sphere dont Je (nitre serait au point A, et dont le rayon serait i m. Par la, ce point est actuellement distinct d une infi nite d autres places dans Tespace; mais il est encore confondu avec tons ceux de la surface de ia s|>h<V-; i! l;< ut d autres conditions pour le reconnaitre parrni Supposons ensuite que, d apres la definition de la position du point, il doivc etre a ?. m de distance du second point connu B; il est evideni cpi en raisonnant pour cette seconde condition comme pour la premiere, le point doit encore etre un de ceux de la surface d une seconde sphere, dont le centre serait au point B, ct dont le rayon scrait 2 m. Ce point, devant se trouver en meme temps et sur la surface de la premiere sphere et sur celle de la deuxieme, ne peut plus etre confondu qu avec ceux qui sont communs aux deux surfaces, , qui sont dans leur commune intersection : or, pomqu on soil familiarise avec les consideration tn<{u t >s, on suit que I intcrsretion drs surfaces de deux LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. spheres est la circonference d un cercle dont le centre est sur la droite qui joint ceux des deux spheres, et dorit le plan est perpendiculaire a cette droite; done, en vertu des deux conditions reunies, le point cherche est actuellement distinct de ceux qui sont sur les sur faces des deux spheres, et il ne peut plus etre confondu qu avec ceux de la circonference du cercle, qui jouissent tous des deux conditions enoncees et qui en jouissent seuls. II faut done encore une troisieme condition pour le distinguer. Supposons enfin que le point doive se trouver a 3m de distance d un troisieme point C, connu. Cette troi sieme condition le place parmi tous ceux de la surface d une troisieme sphere, dont le centre serait au point C, et dont le rayon serait 3 m. Et parce que nous avons vu qu il doit etre sur la circonference d un cercle conriu de position, pour satisfaire en mcme temps aux trois conditions, il faut qu il soit un des points communs, et a la surface de la troisieme sphere, et a la circonfe rence du cercle : or, on sait qu urie circonference de cercle et la surface d une sphere ne peuvent se couper qu en deux points; done, en vertu des trois conditions, le point se trouve distingue de tous ceux de Fespace, et ne peut plus etre que 1 un dc deux points deter mines; en sorte qu en indiquant, de plus, de quel cote il est place par rapport au plan qui passe par les trois centres, ce point est absolument determine, et ne peut plus etre confondu avec aucun autre. On voit qu en cmployant, pour determiner la posi tion d un point dans Fespace, ses distances a d autres points conrms, et dont le nombre est necessairement trois, Fon est entraine dans des considerations qui ne CEOMETRIE DESCRIPTIVE. sont pas assez simples pour servir do base a dps profi drs d un usage habituel. 4. Rocherchons actuellement qurllrs srraimt Irs considerations auxquelles on serait conduit si, au lieu de rapporter la position d un point a Irois an I ITS points connus, on le rapportait a des droites donnees de position. Nous ferons observer auparavant qu une ligne droile ne doit jamais etre considered comme termimV, et qu elle peut toujours etre indefmiment prolongee dans 1 un ct dans 1 autre sens. Pour simplifHT, nous nommerons successivement A, H, C, etc., les droites que nous serons obliges d em- ployor. Si de la definition de la position du point il result e (ju il doive se trouver, par exemple, a i m de distance de la premiere droite connue A, on enonce que ce point cst 1 un de ceux de la surface d un cylindrc a base circulaire, dont 1 axe serait la droite A, donl le rayon serait i m, et qui serait indefmiment prolonge* dans les deux sens de sa longueur; car tous les points dt> cette surface jouissent de la propriete enoncee dans la definition, et sont les seuls qui en jouissent. Par la, lc% point est distingue de tous les points de 1 espace qui sont on dehors de la surface cylindrique; il est pareillemenl distingue de tous ceux qui sont dans 1 interieur du cylindre, et il ne peut etre confondu qu avec ceux de la surface cylindrique, parmi lesquels on ne peut le distinguer qu au moyen de conditions nouvelles. Supposons done que le point cberche doive, en LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. outre, etre place a 2 m de distance de la seconde ligne droite B : on voit de meme que par la on place ce point sur la surface d un second cylindre a base circulaire, dont 1 axe serait la ligne droite B, et dont le rayon serait 2m, mais avec tous les points de laquelle il est corifondu, si Ton ne considere que la seconde condition sculc. En reunissant ces deux conditions, il doit done se trouver en meme temps et sur la pre miere surface cyliridrique et sur la seconde : done il ne pent etre que Pun des points communs a ces deux surfaces, c est-a-dire Pun de leur commune intersec tion. Cette ligne, sur laquelle doit se trouver le point, participe de la courbure de la surface du premier cylindre et de la courbure de celle du second, et est, en general, du genre de celles qu on appelle courbes a double courbure. Pour distinguer le point de tous ceux de cette ligne, il faut une troisieme condition. Supposons, enfin, que la definition enonce que le point demande doive encore etre a 3 m de distance d une troisieme ligne droite C. Cette. nouvelle condition exprime qu il est un de ceux de la surface d un troisieme cylindre a base circulaire, dont la troisieme ligne droite C serait Paxe, et qui aurait 3 m de rayon : done, en reunissant les trois conditions, le point cherche ne peut plus etre qu un de ceux qui sont communs, et a la troisieme surface cylindrique, et a la courbe a double courbure, inter section dcs deux premieres. Or, cette courbe peut, en general, etre coupee par la troisieme surface cylin drique en huit points; done les trois conditions reduisent le point cherche a etre Pun des huit points CEOMETRIE DESCRIPTIVE. iiM *, (I parmi lesqus-ls on nc prul, ]< |uv par quelquea conditions particulieres, d;i dc cellos dont nous avons donne un rx< -mplr dans ]<> ras des poinls. On voit que les considerations auxqueiles on cst ror.dnit pour determiner la position d un point dans l ( -space, par la connaissancc dc ses distances a I mis Jignes droites connues, sont encore bien nioins simples que cellcs auxqueiles donnent lieu ses distances a trois points, et qu ainsi elles peuvent encore moins servir de base a dcs methodes qui doivent etre d un service frequent. 5. Parmi les objets simples que la Geometric consi der?, il faut remarquer principalement : i Ic point qui n a aucune dimension; 2 ]a ligne droite qui n en a qu une ; 3 le plan qui en a deux. Recherchons s il ne serait pas plus simple de determiner la position d un point, par la connaissance de ses distances a des pians connus, qu il nc i tst d employer ses distances a des points ou a des lignes droites. Supposons done qu il y ait dans 1 espace des plans non paralleles, connus de position, et que nous designerons successivement par les lettres A, B, C, D, etc. Si, d apres la definition de la position du point, ii doit etre, par exemple, a i m de distance du premier plan A, sans- qu il soit exprime de quel cote il doit etre place par rapport a ce plan, on enonce qu il est un de ceux de deux plans paralleles au plan A, places Tun d un cote de ce plan, 1 autre de 1 autre, et tous deux a i m de distance du premier : car tous les points de ces deux plans paralleles satisfont a la condition exprimce, LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. et sont, de tous ccux de i cspace, les seuls qui y satis - fassent. Pour distinguer, parmi tous les points de ccs deux plans, celui dont on veut definir la position, il faut done encore avoir recours a d autres conditions. Supposons, en second lieu, que le point cherche doive etre a 2 m de distance du second plan B : par la, on le place sur deux plans paralleles au plan B, Ions deux a 2 m de distance de ce plan, 1 un d un cote, J aulre de 1 autre. Pour satisfaire eri meme temps aux deux conditions, il faut done qu il se trouve, et sur 1 un des plans paralleles au plan A, et sur 1 un des deux plans paraiJeles au plan B; et, par consequent, qu il soit 1 un des points de la commune intersection de ces quatre plans. Or, la commune intersection de quatre plans paralleles deux a deux, et de la position connue, est 1 assemblage de quatre lignes droites egalement connues de position; done, en consideranl en meme temps ces deux conditions, le point n est plus confondu avec tous ceux de 1 espace, ni meme avec tous ceux de quatre plans, mais seulement avec ceux de quatre lignes droites. Enfin, si le point doit elre aussi a 3 m de distance du troisieme plan C, on exprime qu ii doit etre Fun de ceux de deux autres plans paral leles au plan C, et places de part et d autre, par rap port a lui, a 3 m de distance. Ainsi, en vertu des trois conditions, >1 doit etre en meme temps, et sur 1 un des deux derniers plans, ft sur 1 une des quatre lignes droites, intersections des quatre premiers plans : il ne peut done etre que 1 un des points" communs, et a Pun de ces deux plans et a 1 une des quatre droites. Or, chacun des deux plans ayant un point commun avec GEOMETRIE DESCRIPTIVE. clmcunc des iiuatrc ligncs droilcs, i! y a Iniil points dans I espaCC, |iii salisfont a la fois aux Irois eondilions : done, pur ces I mis conditions reunies, le point demande inpout plus etre que Tun des huit points determines, <! panni lesquels on n- prut le distinguer qu au moyrn dr qnelqiies conditions part iculiere*. Par example, si, en indiquanl la dislance an pre mier plan A, Ton cxprime aussi dans quel sens, par rapport a ce plan, la distance doit etre prise; au lien de deux plans paralleles au plan A, il n y en a plus qu un qu il faille eonsiderer, c esl celui" qui cst pl;,< , par rapporl a lui, du cole vcrs k-quel la distance doit, etre mesuree. De meme, si i on indiquo dans <pi I s. MS, par rapport au second plan, la distant-. doii eire prise, !n! la consideration d un des deux plans paral..u second; cl il n y en a plus qii iin doni Ions !<-s points satisfassent a la scconde condition; ct en reunissant ces conditions, le point ne pent plus etre sur Ics quatre droites d interscction de quatre plans paral lels denx a deux, mais seulement sur Tin Id-section de deux plans, c est-a -dire sur unc ligne droite connue d. position. En fin, si Ton iridique aussi d<tpu-j cote point doit etre place par rapport au troisieme plan, de deux plans paralleles au troisieme il n y en aura plus qu un dont tous les poin Is salisfasserit a la derniere condition; et pour satisfaire en memo temps a ces trois conditions, le point devra Be Iroiivcr a I intersection de ce troisieme plan a\\ c la droitc unique, Jnl >( ct i. MI d. s tl< ILX premiers. II n< poiirra done })lii -, clrc CO,I| UM!I! avrc aucun autre dans 1 espace, ct il sera par consequent enlierenn-n!. deh rmine. On voit don<> (pie, quoiqn,-, par rappc.rl an noml.iv 10 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. de ses dimensions, le plan soit un objet moins simple <[ue la ligne droile qui n en a qu une, et que le point, (jiii n en a pas, il presente cependarit plus dc faciiite que le point et la ligne droite pour la determination tl im point dans 1 espace : c est ce precede que Ton emploie ordinairement dans 1 application de 1 Algebre a ia Geometric, ou, pour cherchcr la position d un point, on a coutume de cliercher ses distances a trois plans connus de position. Mais dans la Geometric descriptive, qui a etc pratiquee depuis Leaucoup plus longtemps, par un beaucoup plus grand nombre d hommes, et par des hommes dont le temps etait precieux, les precedes se sont -encore simplifies; et au lieu de la consideration de trois plans, on est parvenu, au moyen des projections, a n avoir plus besoin explicitement que de celle de deux. 6. On appelle projection d un point sur un plan, le pied de la perpendiculaire abaissee du point sur le plan. Cela pose, si I on a deux plans connus de position dans 1 espace, et si I on donne, sur chacun de ces plans, la projection du point dont on veut definir la position, ce point sera parfaitement determine. En ciTet, si, par la projection sur le premier plan, Ton concoit une perpendiculaire a ce plan, il est evi dent qu elle passera par le point defini; de meme si, par sa projection sur le second plan, Ton congoit une perpendiculaire sur ce plan, elle passera de memo par le point defini : done ce point sera en rnerne temps sur deux lignes droites conmies dc position dans 1 espace; CEOMETRIE DESCRIPTIVE. done il sera le point unique de leur intersrriion; done enfin, il sera parfaitenit>nt d< terming. Dans les paragrapbes suivants, on indiquera IPS moyens de rendre ce precede d un usage facile, et de nalnrr a etrc employe sur une seule feuillc de dessin. 7. Si (fig. i), de tons les points d unr li droitr mdrlinir AH, place. d une maniere quelcnnqiir. dans 1 espaee, 1 on eoneoit des perpendieulaires abaissees sur un plan LMNO, donne de position, tous les points de rencontre de ces perpendiculaircs avec le plan seront dans une autre ligne droite indefinie ab\ car ellcs seront toutes comprises dans le plan mene par AB perpendiculairemcnt an plan LMNO, et ellcs nc pourront rencontrer cc dernier que dans 1 inierscction commune des deux plans, qui, comme on sait, est une ligne droite. La droite a6, qui passe ainsi par les projections de tous MS points d une autrc droite AB sur un plan LMNO, est ce qu on appelle la projection dc la droite AB sur ce plan. Comme deux points suflisent pour determiner la p>itin d une lijrnr droite; pour const ruire la projerlion d linr. dnile, il snllil, dr. const ruin- (tcJIc, dc deux de ses points, et la droite rnenee par les projec tions de ces points sera la projection demanclee. II suit de la que, si la droite proposee est elle-meme perpendiculaire au plan de projection, sa projection sc reduira a un seul point, qui sera celui de sa rencontre avec le plan. Etant donnees (fig. 2) sur deux plans non paralleles LMNO, LMPQ les projections at, a b f d une meme 1-2 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. droitc indefinie AB, cette droite est determinee : car si, par Tune des projections a&, Ton congoit un plan perpendiculaire a LMNO, ce plan, connu de position, passcra necessairemeiit par la droite AB; de memo si, par Tan t, re projection a h 1 , Ton concoit un plan perpendiculaire a tiMPQ, ce plan, connu de position, pussera par la droitc AB. La position de eel I.e droile, (jui se trouve en nieme temps sur deux plans coiinus, et par consequent a leur commune intersection, esL done absolumeiit determinee. 8. Ge que nous venons de dire est independaiit de la position des plans de projection, et a lieu egalemeiit, quel que soit Tangle que ces deux plans fassent entre eux. Mais si Tangle que forrnent les deux plans de pro jection est tres obtus, Tangle que forment entre eux ceux qui leur sont perpendiculaires est tres aigu; et dans la pratique, de petites erreurs pourraient en apporter de tres grandes dans la determination de la position de la droite. Pour eviter cette cause d inexactilude, a moins qu on n eii soil detourne par quelques considerations qui presenteiit de plus grandes facilites, on fait toujours en sorte que les plans de pro jection soient perpendiculaires entre eux. De plus, comme la plupart des artistes qui font usage de la methode des projections sont tres familiarises avec la position d un plan horizontal el la direction du fil a plomb, ils out continue de suppostr que, des deux plans de projection, Tun soit horizontal et I autre vertical. La iieet.:ssite de i aire en sorte que dans les dessiris les deux projections soient sur une meme feuille, et que GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 13 I<{ LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. dans les operations en grand elles soient sur une memo aire, a encore determine les artistes a concevoir que le pian vertical ait tourne autour de son intersection avec le plan horizontal, comme charniere, pour s abattre sur le plan horizontal, et ne former avec lui qu un seul et merne plan, et a construire leurs projections dans cet etat. Ainsi, la projection verticale est toujours tracec de fait sur un plan horizontal, et il faut perpetuellement concevoir qu elle soit dressec et remise en place, au moyen d un quart de revolution autour de 1 interscction du plan horizontal avec le plan vertical. Pour cela, il faut que cette intersection soit tracee d une maniere tres visible sur le dessin. Ainsi, dans la figure 2, la projection a! b r de la droite AB ne s execute pas sur un plan qui soit reellement vertical : on concoit que ce plan ait tourne autour de la droite LM pour s appliquer en LMP Q ; et c est dans cette position du plan qu on execute la pro jection verticale a b . Iridependamment des facilites d execution que presente cette disposition, elle a encore 1 avantage d abreger le travail des projections. En efTct, supposons que les points a, a soierit les projections horizontale et verlicalc du point A, le plan mene par les droites A#, A.a sera en ineme temps perpendiculaire aux deux plans de projection, puisqu il passe par des droites qui leur sont perpendiculaircs ; il sera done aussi perperidiculaire a leur commune intersection LM ; et les droites aC, a C, suivant lesquellcs il coupe ces deux plans, seront elles-meincs pcrpcndieulaires a LM. Or, lorsque le plan vertical tourne autour de L\l CEOMETRIE DESCRIPTIVE. i ~> " (: n<> l mouvement, dV-ir ill; , : n perpendiculi ttu, ellea m-is !a position Co*. Done lea dom. el 6tan1 touted dew :<l LM > sont : I,, pro] ;it Time do ! . It-oiUiS &D, Dfc", par rapport a tout -uint comme B. Koii i! suif quc, si I ou a la pr homontalc dSin polnt,la projcetion poim <ur le plan vertical, suppose aballu, s la droitc menee par la projection horizontal p< rpendiculaircment a I inl i des deux j.n. j.-rl iu, ot. rr<-i[)i (>-jr,fii, Ceresultatrsl d <-" ! dans la Pra " tiuiu . 9. Jusqu a present, nous avons regardc la hgnc droite AB (fig. i) coin; 0! s !!1> " n avions a nou er -ju^ d. sa direction; mi p.-u! se fairc quc cctK droite : n1111 ti i-niinee par deux de scs points A, B; e1 d- plus avoir l.osoin do co.n.ailre sa K r alions voir roiunicnt on pout la dcduire do la coi sauce de M s d u\ l ; n-jv c lions. Lorsqu une droite cst parallel . a un d , deux sur ! Me c-st projetee, sa lc ale a sur ce plan; car !. ct sa projection, 6tan1 touus d ux unumees a d^ux per- pendiculaircs au plan d .projection, soul parallele entre elles et comprises c litre parallels. Ainsi, da cc cas particular, !a pnj cli^n el ant donnee, la ion- iC LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. gueur de la droite qui lui est egale est aussi donnee. On est assure qu unc droite est parallelc a un des deux plans de projection, lorsque sa projection sur Tautre est parallele a 1 intersection de ces plans. Si la droite est en meme temps oblique aux deux plans, sa longueur est plus grande que celle de chacune de ses projections; rnais elle pent en etre deduite par une construction tres simple. Soil AB (fig. 2) la ligne droite, dont les deux pro jections ab, a b soient donnees, et dont il faille trouvcr la longueur; si, par une de ses extrcmit.es A, et dans le plan vertical qui passe par la droile, on coneoit une horizontale AE, prolongee jusqu a ce qu elle ren contre en E la vertical? abaissee par I autre extremite, on formera un triangle rectangle AEB, qu il s agit de construire pour avoir la longueur de la droite AB, qui en est Thypotenuse. Or, dans ce triangle, independamment dc Tangle droit, on connait le cote AE, qui est egal a la projection donnee ab. De plus, si dans le plan vertical on mene par le point a une horizontale a e., qui sera la projection de AE, elle coupera la verticale I D en un point e, qui sera la projection du point E. Ainsi, b e sera la projection verticale de BE, et sera par consequent de meme longueur qu elle. Done, connaissant les deux cotes de Tangle droit, il sera facile de construire le triangle, dont Thypotenuse donncra la longueur de AB. La figure 2, etant en perspective, n a aucun rapport avec les constructions de la methods des projections : nous aliens donner ici la construction de cettc pre miere question dans toute sa simplicite. La droite LM (fig. 3) etant supposee 1 intersection GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I; des deux plans de projection, ct les droitcs at, a" b" elant les projections donnees (ruin- li^nr. droile; pour ln>nviT !a longueur de cette droite, par Ic ])oint a" MM menera 1 horizontale indeiinie lie, qui coupcra la droite bb" en un point <>, et sur laqnellr, a pad ir di ce point, on portera ah de c en II. On menera 1 hypoIt imsr 11// , el ia longueur de cdh- hypotenuse sera celle d ia droilr d -mandee. Commc les deux plans de projection soul roctangulaires, Toperation que Ton vient de faire sur un de ces plans pnuvait etre faite sur 1 autre, et aui-ail dn:in le int iii:- re>u!lal. I >\i p.vs ce qui precede, on voit que si Ton a les deux projections d un corps termine par des faces planes, par des aretes rectilignes, et par des ^muiiets d angles lid.-s, pr.ij ( iit)us qui se reduisent an\ systeines de celles d s arrh s n elili^nrs, il sera facile dVn rondure la longueur tie t< lie dc ses diniensioifs qu on voudra : car, on celle diim ii>i<n sera parallele a un des deux plans de projection, on elle sera en meme temps oblique aux deux; dans le premier cas, la longueur demandee de la dimension sera egale a sa projection : dans le second, on la deduira de ces deux projections par !; proei -d; (|iic nous venons dc cleerir^. 10. Ce serait ici le lieu d imliqu.-r la inanien- dont s-- construisent les projections des solidcs tormiues par d :l plans et des aretes rectilignes; mais il n y a jiour cette operation aucune regie generale : on sent en efTet que, selon la maniere dont la position des sonimets des angles d un solide est defmie, la construction de leurs projections peut etre plus ou moins facile, et MONGK. I. l8 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. que la nature de 1 operation doit dependro d, cello de la definition. II en est precisemcnt de cct objet comme de 1 Algebre, dans laquelle il n y a aucuii precede general pour mettre un probleme en equations. Dans chaque cas particulier, la marche depend de la maniere dont la relation entre les quantites donnees et celles qui sont inconnues est exprimee; et ce n est que par des excmplcs varies que 1 on peut accoutumer les commeneants a saisir ces relations et a les ecrire par des equations. II en est de memo pour la Geometric descriptive. G est par des excmples noinbrcux et par 1 usage de la regie et du compas dans des salles d exercice, que 1 on peut acquerir 1 habitude des construc tions, et que Ton s accoutumc au choix des methodes les plus simples et les plus elegantes, dans chaque cas particulier. Mais aussi, de memo qu en Analyse, lorsqu un probleme est mis en equations, il existe d-s precedes pour traiter ces equations, et pour en deduire les valeurs de cliaque inconnue; dc meme aussi, dans la Geometric descriptive, lorsque les projections soul faites, il existe des methodes generales pour construire tout ce (|ui resuile de la forme ct de la position respective des corps. Ce n est pas saris objet que nous comparons ici la Geometric descriptive a 1 Algebre; ces deux sciences ont les rapports les plus in times. II n y a aucune cons truction de Geometric descriptive, qui ne puisse etrc traduite en Analyse; et lorsque les questions ne cornportent pas plus de trois inconnues, chaque operation analytique peut etre rogardee comme 1 ecriture d un spectacle en Geometric. II serait a desirer que ces deux sciences fussent GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I) cultivees ensemble : la Geometric descriptive port< rait dans les operations analytiques les plus compliquees 1 evidence qui est son caractere, et, a BOH tour, 1 Analyse porterait dans la Geometric la generalite qui lui est propre. 11. La convention, qui sert de base a la methode des projections, est propre a exprimer la position d un point dans 1 espace, a exprimer celle d une Hgne droile indefinie ou terminee, ct par consequent a representer la forme et la position d un corps termine par des faces planes, par des aretes rectilignes, et par des sommets d angles solides; parce que, dans ce cas, le corps est entierement connu, quand on connait la position de toutes ses aretes et celle des sommets de tous ses angles. Mais si le corps etait termine, ou par une sur face courbe unique, et dont tous les points fussent assujetis a une meme loi, comme dans le cas de la sphere, ou par 1 assemblage disconlinu de plusieurs parties de surfaces courbes differentes, comme dans le cas d un corps faconne sur le tour; cette convention non seulement serait incommode, impraticable, et n aurait pas 1 avantage de faire image, mais encore elle manquerait de fecondite et elle serait insuffi- santo. D abord, il est facile de voir quo la convention que nous avons faite serait incommode, et meme impra ticable, si elle etait seule; car, pour exprimer la posi tion de tous les points d une surface courbe, il faudrait non seulement que chacun d eux fut indique par sa projection horizontale et par sa projection verticale, mais encore que les deux projections d un meme point 20 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. fussent liees entre elles, afin qu on ne fut pas expose a combiner la projection horizon tale d*un certain point avec la projection verticale d un autre; et la maniere la plus simple de Her entre elles ces deux projections etant de les joindrc par une merne droitc perpendiculaire a la ligne d intersection des deux plans de projections, 011 surchargerait les dessins d un nombre prodigieux dc iignes, qui y jetteraient une con fusion d autant plus grande qu on voudrait approcher davantage dc ^exactitude. Nous allons faire voir ensuite que cette rnethode serait insuifisante, et qu elle manquerait de la fecondite necessaire. Parmi le nombre infini de surfaces courbes differentes, il en existe quelques-unes qui ne s etendent que dans une partie finie et circonscrite de Pespace, et dorit les projections ont une etendue limitee dans toutes les directions; celle de la sphere, par exemplc, cst dans ce cas. L etendue de sa projection sur un plan se reduit a celle d un cercle de meme rayon que la sphere; et Foil peut concevoir que le plan sur lequel on doit en faire la projection ait des dimensions assez grandes pour la recevoir. Mais toutes les surfaces cylindriques sont indefmies dans une certaine direc tion, comme la droite qui leur sert de generatrice. Le plan lui-meme, qui est la plus simple des surfaces, est indefini dans deux sens. Enfin, il existe un grand nombre de surfaces dont les nappes multipliers s elendeiil- en meme temps dans toules les regions de 1 espace. Or, les plans sur lesquels on execute les projections ont necessairement une etendue limitee. Si done on n avait d autre moyen pour faire connaitre la nature d une surface courbe que les deux projec- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. lions do chacun des points par lesquels clle passe, cc nioyen ne serait applicable qu a ceux des points de la surface, qui correspondraient a 1 etendue des plans ! projections; tous ceux qui seraimt ;MI drl-i inpourraienl Hn- ni < \primes ni connus : ainsi, Ja melliode strait iiisullisantc. Enlin, die inumjiu rail ilr ItVonclilr, parce qu on ne pourrait en deduirr rim <!< ( <|ui serait relalif aux plans tangents de la surface, a ses norniales, a ses deux courbures en chaque point, a ses lignes d intlexion, a ses aretes de rebroussemenl, a ses lignes multiples, a ses points multiples, a toules les affections enfin qu il est necessaire de considerer, dfcs qu on vcut opi i-rr Mir une surface courbe. II a done fallu avoir recours a une convention nouvelle qui fut compatible avec la premiere, et qui put la suppleer partout ou elle aurait ete insuffisante. G est cette convention nouvelle que nous allons exposer. 12. II n y a aucuiie surface courbe qui ne puisse HI. rt gardcr coiiime cngendree par le mouvemenl d une lignc eourbe, ou constante de forme ioncpi elle change de position, ou variable en iiieme temps et dc forme et de position dans 1 espace. Comme cette pro position pourrait etre difficile a comprendre a cause de sa generalite, nous allons 1 expliquer sur quelques-uns des exemples avec lesquels nous sommes deja familiarises. !.< ,< surfaces cylindriqu< }. t ii\nil elre engendrees dt deux manieres principals ; ou par le mouvement d une ligne droite qui reste toujours parallele a une droite doimec p;iidaiit qu elle se meut, m s appuyant toujours sur une courbe donnee, ou par le mouvement 22 LES MAITRES DE LA PENSEE SC1ENTIFIQUE. de la courbe qui servait de conductrice dans le pre mier cas, ct qui se ineut de maniere quc, s appuyant toujours par le meme point sur une droite donnee, tous ses autres points decrivent des lignes paralleles a cette droite. Dans 1 une et 1 autre de ces deux gene rations, la ligne generatrice, qui est une droite dans le premier cas, et une courbe quelconque dans le second, est constante de forme : elle ne fait que changer de position dans 1 espace. Les surfaces coniqucs ont de meme deux genera tions principales. On peut d abord les regarder comme engendrces par une droite indefinie qui, etant assujetie a passer toujours par un point donne, se meut de maniere qu elle s appuie constamment sur une courbe donnee qui la dirige dans son mouvement. Le point unique, par lequel passe toujours la droite, est le centre de la surface ; c est iinproprement qu on lui a donne le nom de sommet. Dans cette generation, la ligne generatrice est encore constante de forme; elle ne cesse jamais d etre une ligne droite. On peut ensuite engendrer les surfaces coniqucs d une autre maniere, que, pour plus de simplicite, nous n appliquerons ici qu au cas de celles qui sont a bases circulaires. Ces surfaces peuvent etre regardees comme parcourues par la circonference d un cercle qui se meut de maniere que son plan restant toujours parallele a lui-meme, et son centre se trouvant toujours sur la droite dirigee au sommet, son rayon, dans cliaque instant du mouvement, soit proportionnel a la distance de son centre au sommet. On voit que si, dans son mouvement, le plan du cercle tend a s appro- CEOMETRIE DESCRIPTIVE. clii r dii Minum I dr la surface, le rayon du c< Tele dreroil pour devenir niii lorsque le plan p:ise par !< sonimel, et <pit ..... rayon cli;:ii|H de sms p<-ar eroiliv eiisuile indeiiniim nl, lor.^pie Itplai-. a;.iY- avoif pa->e par le M.mm -t, I en rt-arh- dt> phis t n ]dus. Dans ccttc -<((Hide i:i -!irr:;!ioM, lion sculriiicn I la ( irr.ni I rrcncc du rrrrli , (jiii rsl !a . fiirlic jirin ral rit-r, change dr position, rllr change cncor:- dr fi.riiM- a cliaipic instant ilu son mouvemenl. piiis(|ii cllc clian^c d<ra\nn,c!, par ronscquent, de courbure rl d^tendue. Citons tnfin un Iroisirinc c\i !ii|)lc. Une surface do rcvolulion p.-ul i-irr IMIL" -ndnV. par le mouvement d une courbc plane, (pii tourne autour d une ligne droite placee d une maniere quelconque dans son plan. Dans cettc ni.ii.i* iv de la considrivr, sa conrbe generatrice est conslanU- d;- forme ; rlic csl seulement variable de position. Mais aussi on pi-ul la rrgardcr comme eiiLi< iidrrc ]ar la ciroonference d un cercle tpii sc nieul dc inanirrc (pic, son ccnln- riant toujours sur Taxe, et son plai. rlanl loiijonrs pi-rp-ndiculaii e a cut axe, son rayon soil a chaque instant egal a la distance du point, ou le plan du circle coupe, 1 a \e, a celui ou il coupe une courbe quelconque donnee dans 1 espaee. Alors la conrl*.- j. /n -ralrie. 4 ciioi. inein. u nip.s ct de forme et de position* Ces trois excinplrs doivcnt snllire [MHIT i aire comptendre ([ue toutes les surfaces cimrb -s peuvent etrc engcndrees par K jnouveinenl d-- e< rianus lign^s courbes, et qu il n y en a uucune. don! !a forme et la position ne puissent etre entitlement determinecs par la definition exacte et complete de sa generation. C est cette nouvelle consideration cpii forme le comple- 24 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. merit de la methode des projections. Nous aurons souvent occasion, par la suite, de nous assurer et de sa simplicity et de sa recondite. Ge n est done pas en donnant les projections des points individuels, par lesquels passe une surface courbe, que Ton en determine la forme et la position, mais en mettant a portee de construire pour un point quelconque la courbe generatrice, suivant la forme et la position qu elle doit avoir en passant par ce point. Sur quoi il faut observer : i que chaque sur- 1 ace courbe pouvarit etre engendree d un nombre infini de manieres different t-s, il cst de i adresse et de la sagacite de celui qui opere de choisir, parmi toutes ies generations possibles, celle qui emploie la courbe la plus simple et qui exige les considerations les moins penibles; 2 qu un long usage a appris qu au lieu de ne considerer pour chaque surface courbe qu une seule de ses generations, ce qui exigerait 1 etude de la loi du mouvernent et de celle du changement de forme de sa generation, il est souvent plus simple de considerer en meme temps deux generatrices dillerentes, et d iridi(jiicr pour chaque point la construction des deux courbes generatrices. Ainsi, dans la Geometric descriptive, pour cxpriirier la forme et la position d une surface courbe, il sulli!, pour un point quelconque de cette surface, et dont une des projections peut elre prise a volontc, do donntr la inaniere de constrains les projections horizontale el verticale de deux generatrices dillerentes qui passent par ce point. 13. Appliquons actuellement ces generaliies au GEOMETRIC DESCRIPTIVE. a5 plan, tpii, d. loules It s surlacf., e.-t l;i plus ctcelledoni L emploiesl le plus frequent, I .f plan < .-I entendre par une premiere droite dnnnee d almrd de pnMiiun, <t jiii se nu nl <!.- maniere (pic tons ses point- diVrmnl di - droi,<s p;;ra!!.". ; i up<seconds droite domice. Si la s? rr.<lr (iroih- rst cllrniriiii dans ! plan (pir 1 dii cdnsidcri1 , on prut, dire aussi <pic cr plan cst engoiidr* par la secondc lr il i , ipii sc nuMit d<- manierc -pic Inns srs points drcrivcnt des droites parallMes a la JJIH inirrc. On a done 1 idee dc la position d un plan par la < >HMderation d< deux ligties droites, dnnt chacune ]>cui f i Hregardee c oininc sa ^oneratrico. La position d c deux dn.ihs dan-; If plan qn cllcs pfiivcnl rngci,*] ,-fiest absolumenl indiff&rente : il nr s a<j,ii donf, pour la nii thodc drs projections, (juo dc choisir colics cpii "iislrurtJDns Ics plus simples. C.Yst ])onr cela (pic, dans la Geometric descriptive, <n indique la position d un plan, en donnaut les deux di sni\,uil lrs[nellfs i! coujn- les plans de projection. II est facile de reconnaitre cpie ccs deux droites doiv< ni reneontrer en un meme point 1 intersection des deux plans.de projections, et que, par consequent, ce point cst celui ou ellcs se rencontrent elles-memes. Comme il arrivera tres frequemment que nous ayons des plans a considercr, pour abreger le langage, nous donnerons le nom de traces aux droites selon lesquelles chacun d eux coupera les plans de projec tions, et qui serviront a indiquer sa position. 14. Ces preliminaires etant poses, nous allons passer aux solutions de plusieurs questions successives, qui 26 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. rernpliront le double objet de nous exercer a la nicthode des projections, et de nous procurer les rnoyens de faire cnsuite de nouveaux progres dans la Geo metric descriptive. PREMIERE QUESTION. - - Etant donnes (fig. 4) UJ1 ]>oint dont ies projections soient 1), d, et une droite dont les projections soient AB et ab, construire les projections d une seconde droite menee par le point donne parallelemciit a la premiere ? Solution. Les deux projections horizontales de la droite donnee et de la droite cherchec doivcnt etre paralleles entre clles; car elles sont les intersec tions de deux plans verticaux paralleles, par 1111 meme plan. II en cst de meme des projections verticales des rnemes droites. De plus, la droite demandee devant passer par le point donne, ses projections doivent passer respectivement par celles du meme point. Done, si par le point D on mene EF parallele a AB, et si par le point d on mene cf parallele a ab, les droites EF et cf scront les projections demandees. 15. SECONDE QUESTION. Etant donnes (fig. 5) un plan dont les deux traces soient AB, BC, et un point dont les projections soient G, g, construire les traces d un second plan mene par le point donne parallelement au premier ? Solution. -- Les traces du plan demande doivent etre paralleles aux traces respectives du plan donne, puisque ces traces, considerees deux a deux, sont. les intersections de deux plans paralleles, par un meme GEOMETRIE DESCRIPTIVE. -27 plan. II in- reste done plus ; i irouvfr, pour chacune d clies, qu iin -ml .Irs points par lesquels flic doit passer. Pour ccla, par le point donne, conccvons une droitc horizontalc qui soil dans le plan cherche; eelle droite sera parallele a la trace AB, et elle eonpera lo plan vertical en un point, qui sera un de ceux d< la trace ln plan cheirlie sur le vertical, et i "ii am: di-u\ projections en nieiuint par le. poin! ^ i htiri/.onlal;- ii:delinie #F, et par le point G la droile (11, paral lele a AB. Si Ton jirohmp 1 (si ji;. (|ii a ee (ju ellt: ren contre rinttrsection LM des deux plans de projection en un point I, ce point sera la projection horizon I ale de 1 intersection de la droite horizontal^ avec le plan vertical. Done ce point d intersection se trouvera sur la verticale IF, menee par le point I. Mais il doit se trouver aussi sur gF; done il se 1rou\r rra an point F d intersection de ces deux dernieres droites. Done enfin, si par le point F on menc une parallele a BG, elle sera, sur le plan vertical, la trace du plan cherche; et si, apres avoir prolonge cette trace jusqu a ce qu elle rencontre LM en un point E, on mene ED parallele a AB, on aura la trace du meme plan sur le plan horizontal. Au lieu de concevoir sur le plan cherche une droite horizontal, on aurait pu concevoir une parallele au plan vertical, ce qui, par un raisonnement absolument semblablc, aurait donne la construction suivante : On menera par le point G et parallelement a LM la droite indefinie GD ; par le point g on menera gH parallele a CB, et on la prolongera jusqu a ce qu elle coupe LM en un point H, par lequel on mene HD perpendiculaire a LM : cette derniere coupcru 111) en un 28 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. point D, par lequel, si 1 on mene une parallele a AB, on aura une des traces du plan demande; et si, apres aAr oir prolonge cette trace jusqu a ce qu ellc ren contre LM en un point E, on mene EF parallele a BC, on aura la trace sur le plan vertical. 16. TKOISIEME QUESTION. Etant donnes (fig. 6) un plan dont les deux traces soient AB, BC, et un point dont les deux projections soient D, t/, construire : i les projections de la droite abaissee perpendiculairement du point sur le plan; 2 celle du point de rencontre de la droite ct du plan ? Solution. Les perpendiculaires DG, eZg, abaissees des points D et d sur les traces respectives du plan, seront les projections indefinies de la droite demandee; car si par la perpendiculaire on congoit un plan vor tical, cc plan coupera le plan horizontal et Je plan donne en deux droitcs, qui seront, Tune et 1 autre, perpendiculaires a la commune intersection AB de ces deux plans : or, la premiere de ces droites etant la projection du plan vertical, est aussi celle de la per pendiculaire qu il renfcrnie ; done la projection de cette perpendiculaire doit passer par le point D, et etre perpendiculaire a AB. La memo demonstration a lieu pour la projection vertical e. Quant au point de rencontre de la perpendiculaire et du plan, il est evident qu il doit se trouver sur I intersection de ce plan avec le plan vertical mene par la perpendiculaire, intersection qui est projetee indefmiment sur EF. Si 1 on avait la projection ver- GEOMETRIC DESCRIPTIVE. !>0 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. ticale fe de cette intersection, elle contiendrait celle du point demande; et parce que ce point doit aussi etre projete sur la droite dg, il se trouverait a 1 intersection g des deux droites fe ct dg. II ne restc done plus a trouver que la droite fe : or, 1 iiiterseclion du plan donne avec le plan vertical qui lui est perpendiculaire rencontre le plan horizontal an point E, dont on aura la projection verticale e, en abaissant Ee perpendiculairement sur LM; et elle rencontre le plan vertical de projection en un point dont la projection horizontale est I mtersection F de la droite LM avecDG, prolongee s il est necessaire, et dont la projection verticale doit etre sur la verticale F/ et sur la trace CB ; elle sera done au point / de leur intersection. La projection verticale g du pied de la perpendiculaire etant trouvee, il est facile de construire sa pro jection horizontale, car si Ton abaisse sur LM la perpendiculaire indefinie gG, cette droite contiendra le point demande : or, la droite DF doit aussi le contenir; done il sera au point G de I mtersection de ces deux droites. 17. QUATRIEME QUESTION. Etant donnes (fig. ~) une droite dont les deux projections soient AB, ab, et un point dont les deux projections soient D, J, cons truire les traces du plan mene par le point perpendi culairement a la droite ? Solution. - - On sait deja, par la question precedente, que les deux traces doivent etre perpeiidiculaires aux projections respectives des deux droites; il reste a trouver, pour chacune d elles, un des points CEOMETRIE DESCRIPTIVE. 3 I par l.-sqiH ls rile doil pa^t r. IVnr rr!;i, . i, j>:ir If donne,. on cone,oit, dans !< plan rlinvlir, nnr horizon tal,- jro!<m^, f jusqu a la ivnronlrc du plan vertical (If projection, on aura sa projection v.rliralr rn nii-nant par le point d urn* hori/ontalc indefinie dG, ct sa projection horizontals en mcnanl par !o point D nnr perpendiculaire DII a AB, prolonged jusqu a < qu elle coupe LM on un point If, (iui sora la projection horizon! ale du point dc rencontre de 1 horizontalc avec le jilan vertical do projection. Ce point de ren contre, qui doit se trouver dans la verticale HG et dans Thorizontale rfG, et par consequent an point G d intersection dc ces deux droites, sera done un des points de la trace sur le plan vertical; done on aura cette trace, en menant par le point G la droitc FC perpendiculaire a ab; done enfin, si par le point C, ou la premiere trace rencontre LM, on mene CE pcrpendiculaire a AB, on aura la seconde trace demandee. S il etait question de trouver le point de rencontre du plan avcc la droile, on opererait exactement comme dans la question precedente. Enfin, s il fallait abaisscr une pcrpcndiculaire du point donne sur la droite, on construiraif, coranie nous venons de le dire, la rencontre dc la droite avcc le plan mene par le point donne, et qui Iui serait perpcndiculairc; et Ton aurait, pour chacune des deux projections de la perpendiculaire demandee, deux points par lesquels elle doit passer. 18. CINQUIEME QUESTION. Deux plans etant donnes de position (fig. 8), an moyen de leurs traces AB et A.b pour Tun, CD et Cd pour 1 autre, LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. CEOMETRIE DESCRIPTIVE. eon-lruire les pn.jr.-l ions de la droite suivant !a<pi He ils sc coupcnt. ? Solution. Tous les points de la trace A]*> ironvant sur Ic premier d< ^ dvux plans d"imes, <t tOUS erux do la trace CD sc Inuivan! MM- ! secomj, !c point K d intersection de ces deux traces csl e\i.1. miuent sur les deux plans; il est, p;.r consequent, un des poinls de la droite demandee. On ivconnui! r;; de meme quo le [mini 1 ; d intersection des deux trac s Bur le plan vertical est encore un autrc point d e- lie droite. 1, iiitcrscclion des deux: ]>lans est done placee de inaniere ju ( lie rencontre le. plan horizontal en K et le jhi!i \ ert ie;il t-u l \ 1 >(ne,si ! on projette le p- int Fsur le plan horizontal, ce iju on fera en aliaissant sur LM la perpendiculaire I /, rt si i on III. -IM- !a droite /\-\, elle sera la proj. elinri liori/onlale de riiitcrseelion des deux, plans. I >e nuMn \ M i on projrllr le ])oin! V. sur le plan vertical, . n :i!>;u>s;n! MIT LM la perpendiculaire Ee, ct si Ton IIU MI,. |a droite eV, elle sera la projection verticale dr !a :neme intersection. 10. SixirMK (nr:sTi()N. Deux plans (fig. 9) etant d-M-ni s, au inoyen des traces AH, Al> du premier, et di-s traces CD, Cd du second, construive ] <HI^!C (pi ils forment entre eux ? Solution. - Apres avoir construit, coinmc dans la question precedents, la projection horizoritalc F7 de ^intersection des deux plans, si Ton congoit un Iri.isieme plan qui leur sc>iL perpendiculaire, -{. <[ui soil par consequent perpendiculaire a leur comniune ir.IcrM )NGE. I. 3 34 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. section, ce troisieme plan coupera les deux plans donnes en deux.droites, qui comprendront entre elles un angle egal a Tangle demande. De plus, la trace horizontale de ce troisieme plan sera perpendiculaire a la projection E/ de Tintersection dcs deux plans donnes, et clle forrnera avec les deux aiitres droll es un triangle dont. Tangle oppose an cole horizontal sera Tangle demande. 11 nc s agit done plus que de construire ce triangle. Or, il est indifferent par quel point de Tiritersectiori des deux premiers plans passe le troisieme; on peut done prendre sa trace a volonte sur le plan horizontal, pourvu qu clle soit perpendieulaire a E/. Soil done menee une droite quelcorique Gil, perpendieulaire a E/, terminee en G et en H aux traces des deux plans donnes, et qui rencontre E/ en UR point I; cette droite sera la base du triangle qu il faut construire. Actuellement, concevons que le plan de ce triangle tourne autour de sa base GH comme charniere, pour s appliqucr sur le plan horizontal; dans ce mouvement, son sommet, qui est d abord place sur Tintersection des deux plans, ne sort pas du plan vertical mene par cette intersection, parce que cc plan vertical est perpendi culaire a GH; et lorsque le plan du triangle est abattu, ce sommet se trouve sur un des points de la droite E/. Ainsi il ne reste plus a trouver que la hauteur du triangle ou la grandeur de la perpendiculaire abaissee du point I sur Tintersection de deux plans. Mais cette perpendiculaire est comprise dans le plan vertical mene par E/. Si done on congoit que ce plan tourne autour de la verticale /F pour s appliquer sur le plan vertical de projection, et si Ton porte /E GEOMETRIE DESCRIPTIVE. <!e / en r\ / I de / en /, !;i I .roile r I sera . up dc la part io de I inlrr -ce| \n\\ <-.-. iitro 1 It s deux plans de project ion ; r! si dii jioin! / I on ;iliais-;e snr celle .Iroile i,i i.frprndiciilMii c //,-, clh- SM-;I la hauteur dii frian jjlr diMiinndr. Done rnliii, p)i-tant. ik de I rn 1\ rl arlirvaut lc triatlgH) dKIl, I anidr IMI K sera r^ra! a i anjjli; forme ]>aiIcs d-.Mix plans. 20. Si i- 1 MM i QtJfigttbN. Dcnx droilos (|iii sc coupcnl dans iYspare (ft*;. 10) ofant domn-.-s par !. nrs projections horizontales AH, A(], c! ]>ar leiirs projec tions Verticales ^//.-, //r, ( tnslruirc Tangle, rni dles formenl enire <! Avan( de proei ti , -querons (pic, ]n:i.-{iio les deux droiles donru es son! suj)posr( s B6 iip r, le ])oini. A de, ivnomhv dc i I - s proj; ci i-ns horizontalefc, et le point a de rencontre dc letirs pro: -us Vi-rlicalcs, scront les projections dn point dans lequd ellcs se coupent, ct seronl. par cons( (jucn! dans la myrtle dnu ln aGA perpendieidaire a Tj.M. Si les deux poifitfl A ei ri Q etaiefll jas d-n;-- Utt6 I teine perpendicuiain- a LM, h .; droites donnees ne sc couperaicnt pas, el par consequent ne SI-KU* nl pflS da:s un memo plan. Solution. On concevra les deux droites donnees prolongees jiisqu a cc qn eiles rejieoii! mil. 1.; plan horizontal, chacune en un point, et Ton construira ces deux points de rencontre. Pour ccla, on prolongera les droites ab, ac, jusqu a ce qu elles coupent LM en dmix poitlt* d, 0, qtti seronl, Ics projections verlicales de ccs deux ]oints dc rencontre : par les points d, e 36 LES MAITRES DE LA PENSi-E SCIENTIFIQUE. on menera dans le plan horizontal et perpendiculairement a LM deux droilcs indefinies dD, eE, qui, devant passer chacunc par un de ces points, determineront leurs positions par leurs intersections D, E avec les projections horizontals respectives AB, AC, prolongecs s il cst necessaire. Cela fail, si Ton mene la droite DE, celle droitc et les deux parties des droites donnees, comprises entre leur point d intcrsection et les points D, E, formeront un triangle, dont 1 angle oppose a DE sera I anglc demande; ainsi il ne s agira plus que de construire ce triangle. Pour cela, apres avoir abaisse du, point A sur DE la perpendiculaire indefinic AE, si Ton conceit que le plan du triangle touriie autour de sa base1 DE coinme charniere, jusqu a ce qu il soil aba Liu sur le plan horizontal ; le soinmet de cc triangle, peiidanl. son mouvemenl, ne sorlira pas du plan vertical mene par AF, et viendra s appliquer quelque part sur le prolorigement de FA en un point II, dont il ne restera plus a trouvcr que la distance a la base DE. Or, la projection horizontale de cette distance est la droite AF, el la hauteur verticale d une de ses extreinites au-dcssus de 1 autre est egale a aG; done, en vertu dc la figure 3, si sur LM on porte AF de G en /, et si 1 on mene 1 hypotenuse a/, cette hypo tenuse sera la distance demandee. Done enfin, si Ton porte af de F en H, et si par le point H on mene les deux droites HD, HE, le triangle sera construit, et Tangle DHE sera Tangle demande. 21. HUITIKME. QUESTION. - Etant donnees les projections d urie droite et les traces d un plan, cons- GEOMETRIC DESCRIPTIVE. 87 truirc Tangle qur la droile el le plan forim nl nlreux ? Solution. -- Si, par un point pris sur la droitc donnee, on con^oit une perpendiculaire au plan donne, Tangle que cette perpendiculairc fonncra avec la droite donnee sera le complement de Tangle dernande, et il suflira de construire cot angle pour resoudre la question. Or si, sur les deux projections de la droile, on pn ml deux points qni soienl dans la menu- perpendiculaire a Tintersection des deux plans de projection, et si, par ces deux points, on niene des perpeiidiculaires aux traces respect ivrs du plan donne, on aura les projec tions horizontale et verticale de la seconde droite. La question sera done rcdnite a construire Tangle forme par deux droites qui se coupent, et rentrera dans le cas de la precede nte. 22. Lors(|n on se. propose de lever la carte d un pays, on conc.oit ordinain inenl que les jioints remarqual>l( s soient lies eiitr.- u\ |>ar des ligries droites qui forin-nt des triangles, et il s agit ensuitc de rapporter ccs triangles sur la carte, an moyrn <l uno, echelle plus petite, et de les placer entre ( ux dans Je meme ordre que ceux qu ils represrntenl. Les operations qu il faut faire sur le terrain consistent principalement dans la mesure des angles et de ces triangles; et, pour que ces angles puissent etre rapport es directement sur la carte, ils doivent etre chacun dans un plan horizontal, parallele a celui de la carte. Si le plan de Tangle < st oblique a Thorizon, ce n est plus Tangle lui-meme , >S LES MA1TRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. qu il faut rapporter, c est sa projection horizon tale; et il est toujours possible de trouver cette projection lorsque, apres avoir mesure Tangle lui-meme, on a de plus mesure ceux que ses deux cotes forment avec Thorizon, ce qui donne lieu a Toperation suivante, qui cst connue sous le nom de reduction d un angle a 1 horizon. NEUVIEME QUESTION. Etant donnes Tangle forme par deux droites, et ceux qu elles forment 1 une et Tautre avcc le plan horizontal, construire la projec tion horizonlalc du premier de ccs angles ? Solution. Solent A (fig. n) la projection horizontale du sommet de Tangle demande, et AB celle d un de ses cotes, de maniere qu il faille construire Tautre cote AE. On concevra que le plan de projection verticaJe passe par AB; et ayant mene par le point A une verticale indefmie Aa, on prendra sur cllo, a volonte, un point d, que Ton rcgardera commc la projection verticale du sommet de Tangle observe. Gela fait, si par le point d on mene la droite cfB, qui fasse avec Thorizontale un angle dBA egal a cclui que le premier cote fait avec Thorizon, le point B sera la rencontre de ce cote avec le plan horizontal. De meme, si par le point d on mene la droite dC, qui fasse avec Thorizon tale un angle dCA. egal a celui que le deuxicme cote fait avec Thorizon, et si du point A comme centre, avec le rayon AC, on decrit un arc de cercle indefini CEF, le deuxieme cote ne pourra rencontrer le plan horizontal que dans un des points de Tare CEF. II ne s agira done plus que de trouver la distance de ce point a quelque autre point, commc B. CEOMETRIE DESCRIPTIVE. Or, cette dernierc distance esl dans ! plan ! Tangle, observe. Si done on mem- !a droiie //I), ! nutnierc <pie Tangle D//H soil e<_>al , i Tangle observe, el, si Ton porlr d(] de // en h, la dn>il<- I >H srra egalr a celte distance. Done, si du point li, ((inline cnilre, ! d iin iutcr\-all. :-l ), I ll dt cril mi arc (! cerrl*-, ! (H.iiil K, ou il coiijti ca lc jn-ciiih-i ai-c (II 1 , l ; , sera le poinl d<- renci.nlre dn deuxienie eole aver lc plan li inzoii tal ; done la droite AE sera la projection horizontals dc ce cote, et I angle BAE ccllc dc I anglc observe. Les neuf questions <pii precedent, snllivrnl a p impom- donner line id( -e dc la inrlimdc des pFOjections ; elles ne peuvenl en inoiitrer tuiih s les rt ssources. Mais a niesure <[tie nous nous eleverons a des considerations pli^ yi-iH fall >, IKUIS aiii ii -.in de faire les op<3ralions qui seronl If- plus propres a remplir ret objet. DES PLANS TANGENTS ET DES NORMALES AUX SURFACES COURBES. 23. Comme il n y a aneune surface conrbe <pii IK V plUMfl elre (MijreiMlr-e de j-iusieiirs nianien s ]iar lo rnouvenient de li<j;nes courbes, si par un ])oin! <pielconque il nne surface on considere deux generations dill ercntes dans la position qu elles doisinl avoir, lorsqu eiies pa-sent 1 une et 1 autre par ce point, et si Tori concoit les tangcntes en cc point a chacuix deux generatrices, le plan mene par ces deux tangent es 40 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. est le plan tangent. Le point de la surface, dans Icquel les deux generatrices se coupent, et qui est en merne temps commun aux deux tangentes et an plan tan gent, est le point de contact de la surface et du plan. La droite menee par le point de contact perperidiculairement an plan tangent s appelle normale a la surface. Elle est perpendiculaire a 1 element de la sur face, parce que la direction de cet element coincide, dans tons les sens, avec celle du plan tangent, qui pent en etre regarde coinme le prolongemerit. 24. La consideration des plans tangents et des normales aux surfaces courbes est tres utile a un grand nombre d arts; et, pour plusieurs d entre eux, elle est absolument indispensable. Nous n apporterons ici qu un seul excmple de chacun de ces deux cas, et nous les prendrons dans 1 Architecture et dans la Peiriture. Les diflerentes parties dont sont composees les voutes en pkrres de taille, se nommcnt voussoirs ; et 1 on appelle joints les faces par lesquelles deux voussoirs contigus se toucherit, soit que ces voussoirs fassent partie d une memo assise, soit qu ils soient compris dans deux assises consecutives. La position des joints dans les voutes est assujetie a plusieurs conditions qui doivent etre necessairement remplies. Nous ferons connaitre successivement toutes ces conditions dans la suite du cours; mais, dans ce moment, nous ne nous occuperons que de celle qui a rapport a notre objet. Une des conditions auxquelles la position des joints doit satisfaire, c est qu ils soient perpendiculaires entrc eux, et que les uns et les autres rencontrent per- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 4 I pt luliculaircment la surface de la voul.e. Si 1 on s ecarl;iil sciisiblcinciil de cette loi, non seiilrmrnt on hicssi-rail Irs convenances genera li -s, sans lesqurlles ricn ne peut avoir de la grace, inais encore on s exposerait ;i rcndre la voute inoins Bolide cl inoins durable : car, si Tun des joints elail oblique a la surface de la vofilr, drs deux voussoirs contigus a ce joint, 1 un aurail tin angle oblus, I autreun anje aigu;et dans la reac tion que les deux voussoirs exercent 1 un sur Pan Ire, ces deux angles ne seraient pas capables de la menu; resistance ; a cause de la fragilite des materiaux, Pangle aigu serait expose a eclater; ce qui altererait la forme de la voute, et compromettrait la duree de 1 edifice. Ainsi la decomposition d une voute en voussoirs exige done absolument la consideration des plans tangents et des nonnales a la surface courbe de la voute. 25. Passons a un autre exemple pris dans un gein< qui, au premier coup d oeil, ne parait pas susceptible d une aussi grande severite. On a coutume de regarder la Peinturc comme composee de deux parties distinctes. L une est Part proprement dit : elle a pour objet d exciter dans le spectateur une emotion determinee, de faire naitre en lui un sentiment donne, ou de le mettre dans la situation qui le disposera le mieux a recevoir une certaine impres sion; elle suppose dans Partiste une grande habitude de la philosophic ; elle exige de sa part les connaissances les plus exactes sur la nature des choses, sur la maniere dont elles agissent sur nous, et sur les signes, meine involontaires, par lesquels cette action se manifeste; elle ne peut etre que le resultat d une education tres 4** LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. distiriguee, que 1 on ne donne a personne, et que nous sommes bien eloignes de dormer a nos jeunes artistes ; elle n est soumise a aucuiie regie generale; elle ne supporte que des conseils. L autre partie de la peinture en est, a proprement parler, le metier : son but est 1 execution exacte des conceptions de la premiere. Ici rien n est arbitraire; tout pent etre prevu par un raisomiemeiit rigoureux, parce que tout est le rcsultat neecssaire d objcts convenus et de circonstarices donnees. Lorsqu un objet est determine de forme et de position, lorsque Ton coiinait la nature, le nombre et la position de tous les corps qui peuvent 1 eclairer, soit par une lumiere dircct.c, soit par des rayons reflechis; lorsque la posi tion de 1 oeil elu spectateur est fixe; lorsque enfin toutes les circonstances qui peuvent influer sur la vision sont bien etablies et connues, la teinte de chacun des points de la surface visible de cct objet est absolument determiriec. Tout ce qui a rapport a la couleur de cette teinte et a son eclat depend de la position du plan tangent en ce point a 1 egard des corps eelairaiits et de 1 oeil du spectateur : elle peut etre trouvee par le seul raisonnement; et lorsqu elle est ainsi dcterminee, elle doit etre appliquee avec exactitude. Tout affaiblissemerit, toutc exageration changeraient les apparences, altereraient Jes formes et produiraient un autre efFet que celui qu attend 1 artiste. .((^ sais bien que la rapidite de 1 execution, (|ui est souvcut necessaire, ne permettrait que bien rareinenl I emploi d une methode qui priverait 1 esprit de tout secours materiel, et 1 abandonnerait a 1 exercice de ses CEOMETRIE DESCRIPTIVE. ,1 si-ides facultcs, et qu il est beaucoup plus facile au pcinlrc d<po^er Ics objets, d observer !< ur- Irinhs H It- Irs imihT : niais > il l;ul accoul umc a c oh>idri . r les positions lfs plans tangents ct Irs d< u\ rum-burrs des surfaces i-n clianiu dr Icurs jxiints, cuiirbitrcs qui IVmnl Tohjrt df Icrnns nil rricurcs, il lirrrail df ce ninVfii niah ri* I 1111 parti |iius a\anlageii\; il scrail en flat (If ivlajjlir Ics cll cts <|uc roiuission dc (jiicl<|u<>s i it; .iiislanct s a cinpcche dc jiailrc, (I tic. snpprinu r ci-ux au\(jiifJs domiciil Jicu dcs circon-! arcrs clran- geres. Enfin, les expressions vagues, cominc ccllcs de jm plat, clair-obscur, (juc Ics jx-intrcs cnij)lii nt a chaque instant, sont un Iciii-ii^na^c conslant du besoin |u ils out. de connairaancei plus cxach s ci dc rauonnementfl plus rigourcux. 26. Inclcpcndainiiicnl dc sou ulilite dans Ic* avis, la Consideration dcs plan-- tangents et des nonnalcs mix surfaces courbcs, est un des moyens les plus fcc.iids que la Geometric descriptive emploie pour la resolution de questions qu il serait tres dillicilc df resoudre par d autres proccdes, ct nous en donnerons qudques cxcmples. 27. La methode generalc, jiour dctcrininrr le plan tangent a une surface courbe, consist c (23) a concc\oir par le point de contact les tangent cs a deux courbes generatrices differcntes qui passeraicnt par ce point, et a construire le plan qui passcrait par ces deux droites. Dans quelques cas particulars, pour abreger les constructions, on s ccarte un pcu de cctte methode /,4 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. prise a la lettre, mais on fait toujours 1 equiva- lent. Quant a la construction de la normale, nous ne nous en occuperons pas en particulier, parce qu elle se reduit a cellc d une droite perpendiculaire au plan tangent, re quo nous savons fa ire. 28. PREMIERE QUESTION. Par un point considere sur une surface cylindrique, et dont la projection horizontale est donnee, mener un plan tangent a cette surface ? Solution. Soi;nt AB, al (fig- 12) Ics projec tions horizontale et verticale de la droite donnee, a laquelle la ger.eratrice de la surface cylindrique doive etre parallele; soit EPD la courbe donnee dans 1(3 plan horizontal, sur laquelle la generatrice doive constamment s appuyer, ct que Ton pout regarder comme la trace de ia surface cylindrique; en fin soit G la projection horizontale donnee du point considere sur la surface cylindrique, par lequel doive elre mene lr ])!an tange.nl. Ola pose, par le point considere sur la surface, et dont la projection horizontale est en C, coricevons la droile generatrice dans la position qu elle doit avoir lorsqu elle passe par ce point : cette generatrice etant une ligne droite, elle sera elle-meme sa propre tangente ; elle sera done une des deux droites qui determineront la position du plan tangent; de plus, elle sera parallele a la droite donnee : done ses deux projections seront respeclivement paralleles a AB et ah-, done si par le point C on mene a AB une parallele indefmie EF, on GEOMETRIC DESCRIPTIVE. ! "> aura l;i projrrlMMi litiri/iuitalr <le In ji ; riiTa I rin-. Pour &Voif u |.ioj.vih.u >rr i iralr. ..,,,,, \uns !a g6nralrice prolongee sur la surface cylindrique jusqu a ce qu e)le rencontre le plan horizontal; clle ne Ic pourra faire que dans un point qui sera en meine temps sur la pro jection EF et sur la courbe EPD, et qui sera, par con sequent, I mtenection de ces deux lignes : ain>i I on determine ce point, en prolongeant EF jusqu 4 re qu elle coupe quelque part la courbe EPD. lei il se presente deux cas : ou la droite EF ne coupera la trace du cylindre qu en un seul point, on elle le coupe ra en plusicurs points. Nous allons examiner ces dtux cas separement, et supposer d abord que quelque prolongee que soit la droite EF, elle nc ren contre la courbe EPD qu en un seul point D. Le point D etant la trace de la generatriee, si on le projette sur le plan vertical an moycn de la perpend ieiilaire Dd, et si par le point d on nieiie df parallele a a6, on aura la projection verticale* de la generatriee. Ainsi on aura Ics deux projections d une des droites par Irsqm-II.-s doit passer le plan tangent demande. De ])!u:-, !:i projection verticale du point de contact doit, se trouver sur la droite Cc inenee du point donne C perpendiculairciiK nl a LM; elle doit aussi se trouver sur df; done elle sera an point c d intersection de ces drux lignes. Si la droite EF coupe la trace EPD de la surface cyHndi-iqur en plusieurs points D, E, on operera pour chacun de ces points de la meme manierc que nous verions de le deerire pour le point D, regarde comine seul; il rn rt -sulh -ra M-ulnnent qu on aura les projec tions verlicales df, ef d autant de droites LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. CEOMETRIE DESCRIPTIVE. ituis vrrlirales c, c d anlanl de points de contact qu il y aura de points d interseotion eniiv la droite EF et la trace EPD. Dans le cas de la figure ia, la trace de la surface cylindrique est une circonfeivnee de cercle <(ui a !a propriete d etre coupee par une droile en dmx points : ainsi la vrlieale elcvcc par le point donne (] doit renouilr. r d< UN fois la surface, d abord dans un premier point, doiit la projection verlicale est c, ct par JaqneJlc passe in generatricc, lorsquYlle I appuia sur le point!), ct ensuite dans un second poinl, dont la projection \irlicalc est c , et par laquelle passe la g iM ralricc, lorsqu clle s appuie sur le point E de la trace. Ces dmx j>inl<, qnoi |u ils aient la nu-inc projection horizontalr, sont ncaninoins trus dislincls, et a chacun d eux doit repondrc un plan tangent parliculier. Actucllement, pour chacun dcs deux points de contact, il faut trouver la deuxieme d oite qui doit determiner la posi tion du plan tangent. Si 1 on suivait strictcment la methode generale, en regardant la trace comme une scconde generatrice, il faudrail la concevoir passant surcessivement par chacun des points dc cnnlacl, < t construire dans chacun dc ces points une l.angc.nl.c; mais, dans le cas partimii< r s surfaces cyjindi i Mic;;, on pent employer une consideration plus simple* KM < IVt, le plan tangent an pdini ( ., r. louche la surface dans toute 1 etendue de la droite geiu-ratrice qui passe par ce point; il la touchc done en I), <|iii est un point de cette generatrice ; il doit done passer par la tangentc a la trace au point D. Par un seniblable raisonnement on trouvera que le plan tangent en C, c doit passer par la tangente a la trace en E. Done, si par les deux 48 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. points D, E on inenc a la trace les deux tangentes DK, EG, prolongees jusqu a ce qu eiles coupent la droileLM en deux poinls K, G, on aura sur le plan horizontal I -s I races des deux plans langcrits. II lie resle done plus a Irouver quc les traces des memcs plans sur le plan vertical; ct parcc que nous avons deja pour 1 une dc ces traces le point K, et pour 1 autre le point G, il ne reste plus a determiner qu un seul point pour chacune d ellcs. Pour ceia, et en operant pour le premier des deux plans tangents, concevons que le point a construire soit celui dans lequel uric horizontale nienee dans le plan par le point de contact rencontre le plan vertical; on aura la projection horizontale de cette droite en menant par le point C une parallele a la trace DK, qii on prolongera jusqu a ce qu elle rencontre la droite LM en un point 1; el Ton aura sa projection verticale, en menant par le point c une horizontale mdefmie. Le point de rencontre du plan vertical avec Thorizontale se trouvera done en memo temps el sur la verticale It et sur 1 horizontale ci; i! sera au point i de leur intersection; done, si par les points i et K on meiie une droite, on aura la trace du premier plan tangent sur le plan vertical. En raisonnant de memo pour le second plan tangent, on trouvera sa trace sur le plan vertical en menant par le point C une droite CH parallele a la trace horizontale EG, et on la proloiigera jusqu a ce qu clle coupe LM en un point H, par lequel on elevera la verticale Hh; par le point c f on meriera une horizontale qui coupera la verticale H h rn un point //, par lequel et par le point G si Ton mene une droite G//, on auia la trace demandee. GEOMETRIC DESCRIPTIVE. 4|) _!). Di i XM..MK OIKSTION. Par un point consider sur une surface eonicpie, H doni la projection horizontale i .-I donnee, men r u\\ plan tangent a cetle surlaer . I ,a siilulion de eel ! question in- dilVere de ccllr d<- !,i prvredente <piYii ee <pie la ilroilr jr<MHM a I rice, an lit ii d rlrc loujours parallMc a rilc-ineinc, ]>assc toujoun par Ir sdininct dont l( % s deux projections sont donuees. Nous pensons qu il >t eouvenable di ne pas I cuoncer ici, et de conseiller au lecteur dc la (iu reluT lui-meme, en lui oirrant Jc secours dc la liguro 10, si loutefois cela etait neccssaire. . ! ). I noi.siKME QUESTION. - - Par un point cpnsidt -re MIT une surface de revolution autour d un axe Vi riical, et donne sur la projection horizontale, mcner un plan tangent a la surface ? Solution. Soient A (fig. i/j) la projection horizontale donnee de 1 axe, aa sa projection verticale, BCDEF la courbe generatrice donnee, consideree dans un plan inene ]>ar 1 axe, et G la projection horizontale donnee du point de contact. Cela pose, si par le point dc contact ct par 1 axe on congoit un plan vertical dont la projection sTa 1 horizontale indefinie AG, ce plan coupera la surface de revolution dans une courbe qui sera la generatrix , ])assant par le point de contact; si par le point G on congoit une verticale, elle rencontrera la generatricc et par consequent la surface en un ou plusieurs points qui seront autant de points de contact, dont G sera la projection horizontals cuiuuiunc. Uji trouvcra tous MOXGK. I. 4 5o LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. GEOMETR1F. DESCRIPTIVE. "> I CCS points (! contact con>i.luvs dans Itplan de !a ratriee en portant AG sur LM, de a < n <?, et on menant. par le point c, line parallel^ a <///; Ions Irs p.tinK I 1 ., (!. dans lrs<|iiels e-tle droile i-uupi i courJt III! I )! .! , sen ml ies intersections de la < ourlxgneratrice a\c(t ia \irticale iiu> iie(; j>ar i point O, et indiqiici Diil Irs lian!( urs d autant de points <K- contact aii-dfSMis du plan horizontal. I onr ax iiii 1 Ics projec tion V -rtieales de ers points de contael, on men* ra par tous les points K, C des horizontal* s indeiiiii.-s, <pii contiendPOnl ces projections : nuns elU-s doixcnl aussi se trouver sur la perpendicnlaire a LM, me nee ]>ar le point G; done les intersections g, g dc cctlc di-oite avcc les horizontals scront les projections dcs ciill eiviils p-iinls de contact. Actnelleinent, si, }>ar chaque point de con I acl, -u coneoit line section faite par un plan hori/oi.lal, e<!i. section, <pii ponrra etre regardee cornme une seconde ratrice, sera la circonference d nn ccrcic don I le centre sera dans 1 axe, et donl la tangente, qui doit etre p< rpondiculaire a 1 exl r -init dn rayon, sera aussi pt rpendicuiaire an plan vertical mene par AG, ct dans leqnel s ironve le rayon : done le plan tangent, qui doit passer par cette tangente, sera aussi perptndiculaire a ce meme plan vertical, ct aura, sur le plan horizontal, sa trace perpendiculairc a AG. II nc reste done phis, pom- avoir la trace de cluicnn d-s J>!JMIS tangents, que de trouv< r i a di^larce au point .V : or, si par les points E, C on mene a la premiere generatrice les tangentes El, CH, prolongees jusqu a ee qu elles rencontrent LM en des points I, H, les droites a I, all seront egales a ccs distances; done, si 52 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. 1 on porte ces droites de A en i et de A en h, et si par les points i et h on mene a AG des perpendiculaires iQ, /iP, prolongees jusqu a la rencontre de la droite LM, on aura, sur le plan horizontal, les traces de tons les plans tangents. Pour trouver sur le plan vertical les traces des memcs plans, il faut concevoir, par chaque point de contact, et dans le plan tangent correspondant, unc horizontale prolongee jusqu au plan vertical de pro jection; cette droite, qui n est autre chose que la tangente au cercle, determinera sur ce plan un point qui appartiendra a la trace. Or, pour tons les points du contact, ces droites orit la iriemc projection horizontale; c est la droite GK, menee par le point G perpeiidiculairement a AG, ct terminee a la droite LM. Done, si par le point K on mene a LM une perpendiculaire indefmic KAA , elle eontiendra tous les points de ren contre des horizontales avec le plan vertical de pro jection. Mais ces points de rencontre doivent aussi se trouver sur les horizontales respectives menees par les points E, C; done les intersections Ar, A de ces horizontals avc c la verticale KA seront chacune un point dc la trace d un des plans tangents. Ainsi la droite QA sera, sur ]e plan verlieal, la trace d un des plans tangents; la droite PA sera la trace de Fautre; et ainsi de suite, s il y en avait un plus grand nombre. Nous nous bornerons, dans ce moment, aux trois exemples precedents, parce qu ils suffisent pour toutes les surfaces dont nous avons defini la generation. Dans la suite de cet ecrit, nous aurons occasion de considerer les generations de families de surfaces infiniment plus nombreuses; et a mesure qu elles se presenteront, nous GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 53 ;i|i|ilii|iicr.in> la inenitt metliodr ; i la dHrrminal ion <ir Icurs plans tangents et de Irurs QOrmaleS. Maintenant nous allons proposer une question, dans la solution de laqn-llr on pent, employrr d unr maniere ntile la consi deration d tui plan I ailment. . !l. ()i \TUIKMI: nri.snoN. -- Deux droih-s lanl ilcniiccs (fig. i5), par leurs projections horizonta!( s \\>. (!l>, et par leurs projections vcrticales ctb, cd, construire les projections PN, pii de Icur plus couple distance, cYsl-a-din , de la droitc qui est en nionn temps perpendiculaire a I nne et a 1 uulre, el lr(ui\ ila grandeur dr erth- ilistanee ? Solution. P.;, !a ])rciniere des drux droitt-s ihuiiii -s, mnr< \niis un ]lan ])arallele a la seconde, re cjni rsl toujuurs ])ossible, puisque si par un point. quelconque dc la premiere on niene une droilt- parall( -l- a la seconde, H si Ton -nn:iil cpn ccllc Iroisirinr droite se JIK-IIN-C parailelement a elle-nienic !e lonj; dv la j)r. miere, ellc en^-ndrera le plan dont il s aoit. (lon(i x. iiv d- ]liis une surface cylindrique a base circu- laii i <-, (|ui ail pour axe la seconde droile donnee, ct, rayon la distance cherchee ; cette surfac<ur le plan en une droite qui sera parallrle a I axc. rl c]ni cnupera la premiere droitc en un point. Si par ce point on incne une perpendiculaire au }>lan, ei!f sera la droite d< niandee; car elle passera dc fail ]>ar un point de la premiere droite donnee, et elle Ini sera perpendiculaire, puisqu elle sera perpendiculaiia un plan qui passe par cette droite : elle cotipera di- 1 Itis la seconde droite perpendiculairement, puis(jn 1 cil(> 54 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. sera un rayon du cylindre dont cette scconde droite est 1 axc. 11 ne s agit done plus quc dc conslruire sueeessivomcnl ionics Ics parties de cette solution. i Pour conslruire Ics traces du plan parallele aux deux droites donnees, on nienera par un point quelconque de la premiere, une parallele a la seconde; les projections de cette parallele seronl paralleles aux droites- CD, cd. La droite cd coupant la droite ab an point />, si I oii abaisse de ce point la perpendieulaire bb f B siir I inlersection conunune LM des plans de projection, et si 1 on mene par le point de la premiere droite, dont les projections sont B et &, la parallele a la seconde droite, cette parallele aura pour projec tions horizontals et verticale les droites BE, cd , el!e rencontrera le plan horizontal au point E, qu on obtient en inenant la droite cE perpendiculairemcnt a 1 intersection commune LM. Done, si Ton joint les points A et E par une droite, cette droite sera la trace du plan parallele aux deux droites donnees. 2 Pour construire la ligne de contact du plan paral lele aux deux droites donnees avec la surface cylindrique, il faut observer quc cette ligne de contact est parallele a la seconde droite donnce, et qu un seul point de cette ligne determine sa position. Pour trouver ce point, on mene par un point queleonque de la secoride droite qui est i axe du cylindre (par cxemple, par le point C, ou elle renconlre le plan horizontal), un plan perpendieulaire a cet axe; 1 inttrsection de ce plan avec le plan parailele aux deux droites, est la ligne de contact de ce dernier plan avec la base circulaire dc la surface cylindrique. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. Le, jilan vertical CD ayanl lourne aulnur d< tr;ic> (II) pour i appliquef sur le plan horizontal, on construira 1 angli 1 P C(3 que la second droll-- dunncc fait avcc le plan horizontal, en prcnant unc verticals P (3 egalc a b b. Le menu- ]>!an vertical CD coupe Jc ])!an parallclc aux deux droilcs, ijiiivant la droitc FK parall&e a CD. D ou il suit quc le plan perpmdiculairr a Tax- 1 du eylindrc incur par le. point (1, coupe Ic ])lan vertical (J) snivanl la druilr CK jn-rjHMidicidjiin a C P ou a I i\, cl ] plan horizontal sui\aiti, la dnilr (ill |)<Tpendiculairc a CD. C.c j>lan p -rpendiculairc a 1 axr du c\ iiudi c, luiii-nai,! aulour de sa trace horizontal!^ CII jjoiir venir s a})j>iiquer sur le plan horizontal, le point K s abaisse en K ; le point H de la trace AE i ie, et la droite HK est 1 intcrsection du plan I;:i:<j,tn1 a la surface cylindriquo, ct du plan ]; rprndit ulaire a 1 axe de ccllc surface. Done, si du point C on abaisse la perpcndJcnlaire CI sur cette droile HK , le cercle decrit du point C comme centre, avcc le rayon CI, est la I>as" de la surface cylindrique, et la droitc IN, paraliclc a CD, est la projection horizontale de 1 arete de con tact. Cette arete coupe la premiere droite en im point dont les projections sont N et r, et par li-quel | la perpendiculaire aux deux droites donn- 3 Connaissanl Irs projections N, n d un des points ! la perpendicnh.ii f commune deinandee, pour avoir ecllcs de et-tlr pi rju-ndicidairr, il sufiira de mener par Ic point N la drc.ite MJ ( v ) p( i-ji-ndiculaire a la trace AE. C-ite droite coupe la projection horizontale CD de la seconde droite donnee au point P, extremite de la projection horizontale Ml* de la p< rp< ndiculairc de- 56 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. mandee. La projection verticale do cclte perpendiculaire etant up, on en construira la grandeur par le procede de la figure 3. . La consideration d uiie surface cylindrique touehee par un plan n etait point necessaire pour la solution de la question precederite. Apres avoir imagine un plan parallele aux deux droites donnees, on aurait pu, par chacune de ces droites, mener a ce plan un plan perpeiidiculaire ; etl intersection de ces deux derniers plans aurait etc la direction de la plus courte distance demandee. Nous nous contenterons d enoncer celte seconde maniere, en conseillant au lecteur d en chcrcher la construction pour s exercer. 32. Dans les differentes questions que nous avons resolues sur les plans tangents aux surfaces courbes, nous avons toujours suppose que le point par lequel il fallait mener le plan tangent etait pris sur la sur face, et qu il etait lui-rnemc le point de contact : celte condition seule suffisait pour determiner la position du plan. Mais il n en est pas de meme lorsque le point par lequel le plan doit passer est pris hors de la sur face. Pour que la position d un plan soit determinee, il faut qu il satisfasse a trois conditions diflerentes, equi valent es chacune a celle de passer par un point donne : or, (ii general, la propriete d etre tangent a une sur face courbe donnee, lorsque le point de contact n est pas indique, n equivaut qu a une seule de ces condi tions. Si done c est par des conditions de cette nature que Ton se propose de determiner la position d un plan, il en iaut, en general, trois. En eifet, supposons GEOiMETRIE DESCRIPTIVE. qn." nons ayons lni> -nrlae.-s e.nrl>, -s <!onn< s, rl qu iiii pl;n soil lan<M in a Pune d entre riles, .-fi MII }>oin! (pieleoiKjiH : nous ponvons conccvoir quc ce plan s< iueuve anionr de la surface, sans cesscr dc la toucher: il jMiurra ! I anv dans loutes sorl < dr sens: si n!< inent If p<>inl de mnlacl se uiouvra sur la surface a inesuiv <pie le plan tangent changrra dr ]Kilion, cl !a direc tion dn iiiiMivemcnt du point de contact s ra dans le, incinr s< us tjue celle du mouvcmi iit dn plan. Conce\ons <|iic ce inouvciii -ni sr fassc dans un certain s ns jusqu a ce quo, le plan rencontre la st comic surface ct la touchc en un certain point; alors Ic jilan s ra en incinc tcinjis tangent aux deux premieres surfaces, et sa posilinn iic st ra pas encore arrett -i . Nus p>ii\(nen fli cl com-cAoir (jue le plan tourne auiour des d nx sni laces, sans c< SS-T de l-s lonelier Time el i anhv. II ne sera plus libre, comnu; aupara\ a;,! , de se iiK.iivnir dans ioules sorh-s de sens, el il ne ponrra pins ! I aire (jne dansun senl. A ni ^ nre <pie le plan ch; iii:< i-a de po sition, les deux points de contact se mouvroiil chaenn -nr la surface a la<pieile il ajtpaj lienl ; de maniere <jn<si Ton coneoit nne droite ni"ii( e par c< s deux points, leiirs niouv, inents seront dans le rneme srns par rap port a eetle dr<ile, ipiand ie p ! ,in loiicliri a Jes deux surfaces dn nieine cote; (>l iis siront dans des sens contraires, <[nand le plan tniielura Ics deux surfaces, IDC d un cote, 1 autre de 1 autre. Enfin concevons que ce mouvenh nl, <pii est le seul cpii puisse avoir encore lieu, continue jusqu a ce que le plan louche la troisieme surface en un certain point : alors la po sition du plan sera arretee; < I i! ne ponrra plus se nion\i-ir sans cesser d etre tangent a 1 une des trois surfaces. J8 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. On voit done que pour determiner la position d un plan, au rnoyen de contacts indetcrmines avec des surfaces courbes donnees, il en faut en general trois. /Vinsi, si Ton se proposait de mener un plan tangent a une surface courbe donnee, cette condition ri equivaudrait qu a nne seule des trois auxquelles le plan pent, satisfaire : on ponrrait done encore en prendro deux aulres a volonle, el, par excmple, faire passer le plan par deux points doimes, ou, ce qui revient au meme, par une droite donnee. S il fallait que le plan fut tangent en me"me temps a deux surfaces, il y aurait deux conditions employees; il n y en aurait plus qu unc disponible, et Ton ne pourrait assujetir de plus le plan qu a passer par un point donne. Eiifm, si le plan devait toucher eri merne temps trois surfaces donnees, on ne pourrait plus disposer d aucune condition, et sa posi tion serait determinec. Ge quc nous venons de dire regarde les surfaces courbes en general: il faut neanmoins en excepter ce qui a rapport a toutes les surfaces cylindriques, a toutes les surfaces coniques, et a toutes les surfaces developpables; car, pour ce genre de surfaces, le con tact avec un plan n est pas reduit a un point unique; il s etend tout le long d une droite indefmie qui se confond avec la generatrice dans une de ses positions. La propriete qu aurait un plan de toucher une seule de ces surfaces, equivaudrait a deux conditions, puisnu elle Tassujetirait a passer par une droite; et il ne resterait plus qu une seule condition disponible, comme, par exemple, de passer par un point donne. On ne pourrait done pas proposer de mener un plan qui fut en merne temps tangent a deux de ces surfaces, CEOMETRIE DESCRIPTIVE. .<, t l a plus ftrlr rau- on a In is, a moins qu i! n y rul tjin l jiics oiroonatacoet particulitoea qui n mlis>nit tei conditions omipali . II n rsl prul-rire pas inutile, avaiil que d u!! r pins loin, ,|r dnmirr qiielqut-s cvmpirs <!< la inVrssilr (>u Ton piMif rfrr dc incncr dcs plans tnti^mls surfaces courbcs par des points pris au ddiors dYlli . NMUS prendrons le premier de ces exemplcs dans la construction des fortifications. Lortqu oD expose les principcs generaux de la fortiliralion, on suppose d abord (pic, dans tons les sens, le terrain qui environnc la place forte a la porter dn canon soit horizontal, et ne prescntc aucunr rniinence qui puisse donncr quelque avantage a 1 assirgeant : puis, dans cette hypo these, on determine le trace du corps de place, des demi-lunes, des chemins converts, et des ouvrages avances; ct Ton indique les commandements que les difFercntcs parties de la for tification doivent avoir les lines sur les autres, a fin qu ellcs contribuent toutes, de la manierc la plus cilicace, a leur defense reciproque. Ensuite, pour faire 1 application de ces principes au cas .fi ! i. naiii (pii environne la place presenterait quchpu: Km!- ur dont 1 assiegeant pourrait profiler, et de laquelle il faudrait que la fortification flit defilce, il ne reste plus qu unc consideration nouvelle. S il n y a qu ime seule hauteur, on choisit dans la place deux points par lesqucls on con^oit un plan tangent a la hauteur de laquellt veut sc defilcr : ce plan tangent se nomine plcin de defilement; et Ton donne a toutes les parties dc la for tification le meme relief au-dessus du plan de dt -iiK - 6<> LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. ment, qu elles auraient eu au-dessus du plan horizontal, si le terrain eu1 etc de nivcau : par la elles ont les unes sur les autrcs, et toutes ensemble sur la hauteur voisine, le meme commandcment que sur un terrain horizontal; et ia fortification a les memes avantages que clans le premier cas. Quant au choix des deux points par lesqucls doit passer le plan de defilement, i! doit satisfaire aux deux conditions suivarites : 1 que Tangle forme par le plan avec 1 horizon soit le plus petit, possible, afin que les terre-plems ayarit moins de pente, le service de la defense rencontre moins de difficult es; 2 que le relief de la fortification au-dcssus du terrain iiaturel soit aussi le plus petit possible, afin que sa construction entraine moins de travail et moins de depense. Si, dans les environs de la place, il y a deux hauteurs desquelles la fortification cloivc etre en meme temps defilee, le plan de defilement doit etre en meme temps I an gent aux surfaces de ces deux eminences : il ne rnste plus, pour fixer sa position, qu une seule condi tion disponible, et 1 on en dispose; c est-a-dire, on ehoisit dans la place le point par Icquel ce plan doit passer, de maniere que 1 on satisfasse le mieux pos sible aux conditions enoncees dans le premier cas. o4. Le second exemple que nous rapporterons sera encore pris dans la peinture. Les surfaces des corps, surtout lorsqu elles sont polies, presentent des points brillants, d un eclat com parable a celui du corps lumineux qui les eclaire. La vivacite de ces points est d autant plus grande, et leur etendue cst d autant plus petite, que les surfaces sont GEOMETRIE DESCRIPTIVE. <il plus poliei. Lnrsque les surfaces son! mates, les points brillants out beaueiiip iiioins dY-elat , et ils OOCVpent une partie plus grande dc la surface. Pour chaque surface, la position du point briilant csl <i> >!crminee par la condition suivaiile : (pic le ravi.n dc Intuit iv inridcnt, ct le ray.n reflechi dirijjr a I uMl du spectalcur, M>i ill dans 11:1 meme pla:: pendiculaire an plan tangent en cc point, ct. falser! ftVCC M plan des angles c^aux, |>arce que Ic point bnllant di la sui-facc fail, fonclion vlo iniroir, ct rcnvoic a I ceil line pai tic dc [ image dc I objel lumineux. La delcrinination de ce point exigc niu- txtrcnie preci sion; ct quand ineine le dessin scrait dc la plus grande ctiun, quand ineine les contours apparcnls si-raii-nt traces avec line r\a-l il mir inai lu-nialiquc, la inoindrc crrcur connuisc dans la ])osilion du point briilant en app<,rlcrait dc Ires $/randcs dans 1 apparcnce des formes. Nous n eji aj pi ricrons qu unc seule ]rcuvc, niais bicn frappante. La surface du globe dc 1 u i! es( | < i ; eile esl !: plus endnilc d une legere couchc d liuniidilc (pii en ivnd le poli plus parfait : aussi lorsqu on obs T\< nn ceil onvert, on voit sur sa surface un point briilant (Tun grand eclat, d une Ires petite ctcnduc, ct dont la posi tion dep nd de eclle de 1 objet eclairant et dc 1 observateur. Si la surface de I ceil etait parfailenient spherique, I ceil pourrait tpurner autour de son axe ver tical, sans que la position du point brillant eprouvat le moindre changement : mais ccttc surface est allongee dans Ic sens de, 1 axe dc la vision: et lorsqu cllc tourne autour de 1 axe vertical, la position du point brillant change. Un long exercice nous ayant rcndus tres sen- Cr>. LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. sibles a ce changement, ii cntre pour beaucoup dans le jugement quo nous portons sur la direction du globe de Pceil. C est principalement par la difference des positions des points brillants sur les globes des deux yeux d une personne, que nous jugeons si elle louche ou si elle lie louche pas; que nous reconnaissons qu elle nous regarde, et, lorsqu elle ne nous regarde pas, de quel cote elle porle la vue. En rapportant cet cxemple, nous ne pretendons pas que, dans un tableau, il faille determiner gcometriqucment la position du point briilant sur le globe de 1 ceil; nous avons seulernent I intenlion de faire voir comment de legeres crreurs dans la position de cc point en apportent dc considerables dans la forme apparente do 1 objet, quoiquc d aiilcurs le trace de son contour apparent reste le meme. 35. Passons actuellemcnt a la determination des plans tangents aux surfaces courbcs menes par des points pris au dehors d clies. La surface de la sphere est une des plus simples que Ton puissc considerer; elle a des generations communes avec un grand nombre de surfaces differentes : on pourrnit, par exemple, la ranger parini les surfaces dc revo lution, et ne rien dire de particulier pour elle. Mais sa regularite donne lieu a des resuhats rcmarquables, dont quelques-uns sont piquants par leur nouveaute, et dont nous allons nous occuper d abord, moins pour eux-memes, que pour acquerir, dans 1 observation des trois dimensions, une habitude dont nous aurons bcsoin pour des objets plus generaux el plus utilcs. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. <> > 36. PREMIERE QUESTION. Par une droite domic.mcner un plan tangent a la surface d unc sphere donmV . Solution. - /Y<////Vvr nutnif re. Solent A cl a (fig. 16) les deux projections du centre de la sphere; !>< M, la projection du grand cercle hori/onlal; EF cl /, Irs deux projections imlelinii s di- l:i dn.ile donnee. Soil coririi, par Ic centre de la sphere, uu plan perpendiculaire a la droite, et soient construites, par la methode que nous avons donnee (fig. 6), les pro jections (i d du point do rencontre de la droile aveo Ic ]> ;m. (leia pose, il est evident <|ii-, par la droile donmV, on peut niener a la sphere deux plans t:mr-nls don I ! |r. !:ii,-r la touchera d un cote, le second la tourlu-ra (] r:nili .-, ! riiii-i- Irhiiiu-U <!! sera j.lacr.-: ce qui drii i-iiiin.-i-a d-ux points de contact dillerenls, doi.t Jl s agit d abord de construirc les projections. Pour cela, si, du centre de la sphere, on congoit unc perpendiculaire abaissee sur chacun des drux plans tangents, chacune d cllcs aboutira au point de contact dc la surface de la sphere avec le plan correspondanl ; ! riles seront toutes deux dans le plan perpendicu laire a la droitc donnee : done les deux points de con tact seroni dans la section de la sphere par le plan perpendiculaire; section qui sera la circonference d nn des grands cercles de la sphere, et a laquelle seront tangentes les deux sections faites dans les plans tan gents par le meme plan. Si, dans le plan perpc.uliculairc, et par le centre de la sphere, on conroit unc horizon tale, dont on aura la projection verticale en mcnant 1 horizontale a/i, et 64 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. i\ t dont on aura 1 autre projection en abaissant sur EF la perpendiculaire AH; et si Ton conc,oit que le plan perpendiculaire tourne autour de cette horizontal commc charniere, jusqu a ce qu il devienne lui-meine horizontal; il est evident que sa section avec la sur face de la sphere viendra se confondre avec la circonference BCD, que les deux points de contact seroni alors sur cette circonference, et que si Ton construisait le point J, ou la rencontre du plan perpendiculaire avec la droite donnee vient s appliquer par ce mouvement, les tangentes JC, JD, menees au cercle BCD, determineraient ces deux points de contact dans la position ou on les considere alors. Or, il est facile de construire le point J, ou, ce qui revient au meme, de trouver sa distance au point H : car la projection horizontale de cette distance est GH, et la difference dcs hauteurs verticales de ses cxtremites est gg f ; done, si Ton porte GH sur 1 horizontale ah de g en /t, 1 hypotenuse hg sera la grandeur de cette distance; done, portant gh sur EF de H en J, et menant les deux tarigentes JC, JD, les deux points de contacts C, D seront determines dans la position qu ils ont prise, lorsque le plan perpendiculaire a etc abattu sur le plan horizontal, Actuellement, pour trouver leurs projections dans la position qu ils doivent avoir naturellement, il faut concevoir que le plan perpendiculaire retourne a sa position primitive, en tournant encore autour de Phorizontale AH comme charniere } et qu il entraine avec lui le point J, les deux tangentes JC, JD, prolongees jusqu a ce qu elles coupent AH en des points K, K , et la corde CD qui coupera aussi la meme droite AH en un point N. II est evident que, dans ce mouveMU.NGK. I. 5 66 LES MAITRES DE LA PENSEE merit, les points K, K ct N, qui sont sur la charniere, seront fixes, et que les deux points de contact C, D decriront des arcs de cercle qui seront dans des plans perpendiculaires a la charniere, et dont on aura les projections horizontals, en abaissant des points C, D, sur AH, les perpendiculaires iridefinies CP, DQ. Done les projections horizontals des deux points dc contact se trouveront sur les deux droites CP, DQ. Mais dans le mouvement retrograde du plan perpendiculaire, les deux tangentes JCK , JKD ne cessent pas de passer par les points de contact respectifs; et lorsque ce plan est parvenu dans sa position primi tive, le point J se trouve de nouveau projete en G, et les deux tangentes sont projetees suivant les droites GK , GK. Done ces deux dernieres droites doivent aussi contenir chacune la projection horizontale d un des points de contact, done enfm les inter sections dc ces deux droites, avec les droites respectives CP, DQ, determineront les projections horizontales D et S des deux points de contact qui se trouveront avec le point N sur une meme ligne droile. Pour trouver les projections vertical es des memes points, on mencra d abord sur LM les perpendiculaires indefmies Rr, Ss; puis si 1 on projette les points K, K , en A, A , et si, par le point g, on mene les droites gA, gA , on aura les projections verticales des deux memes tangentes. Ces droites contiendront done les projections des points de contact respectifs; done les points r, s de leurs intersections avec les verticales Rr, Ss seront les projections demandees. Les projections horizontales et verticales des deux points de contact etant trouvees, pour construire sur GEOMETRIE DESCRIPTIVE. (,; 10 plan horizontal les traces dos deux plans tangent-, on concevra, par chacun dos points de contact, une parallele a la droite donnee. Ces droites seront dans les plans tangents respectifs, et Ton aura leurs projections horizontale et verticale en menant RU, SV paraU leles a EF, et rw, sv parallels a <>f. On construira, sur le plan horizontal, la trace T de la droite donnee, et les traces U, V des deux dernieres droites; et les droites TU, TV seront les traces des deux plans I an gen Is. Au lieu de concevoir, par les points de con I act, de nouvelles lignes droites, on pourrait trouver les traces des deux tang^ntes GR, GS, qui rempHraient le inenie but. Quant aux traces des deux memes plans avcc le plan vertical, on les trouvera par la methode que nous avons deja souvent employer. liette solution pourrait etre rendne beaucoup plus elegante, en faisant passer les deux plans de projection par le centre merae de la sphere. Par la les deux pro jections de la sphere se confondraient dans le meme cercle, et les prolongements des lignes droites seraient moins longs. Nous n avons separe les deux projec tions que pour metIre plus de clarte dans 1 exposilion. 11 est facile actuellement de donner a la construction Ion!-- la ("iicision dont elle ost susceptible. 37. Seconde maniere. Soient A et a (fig. 17) les deux projections du centre de la sphere, AB ou ab son rayon, BCD la projection de son grand cercle hori zontal, et EF, ef les projections de la droite donnee. Si Ton congoit le plan du grand cercle horizontal prolonge jusqu a ce qu il coupe la droite donnee en un certain point, on aura la projection verticale de ce plan 68 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. en menant par le point a 1 horizontale indefinie lag; le point g, ou cette horizontale coupera e/, sera la pro jection verticale du point de rencontre du plan avec la droite donnee, et 1 on aura la projection horizontale G de ce point, en projetant g sur EF. Cela pose, si, en prenant ce meme point pour sommet, on conQoit une surface conique qui enveloppe la sphere, et dont toutes les droites generatrices la touchent chacune en un point, on aura les projections des deux droites generatrices horizontales de cette surface conique en menant par le point G les deux droites GC, GD, tangentes au cercle BCD, et qui le toucheront en deux points C, D, qu il sera facile de determiner. La surface conique touchera celle de la sphere dans la cir conference d un cercle, dont la droite CD sera le diametre, dont le plan sera perpendiculaire a 1 axe du cone, et par consequent vertical, et dont la projection horizontale sera la droite CD. Si, par la droite donnee, on congoit deux plans tan gents a la surface conique, chacun d eux la touchera suivant une de ces droites generatrices, qui sera en meme temps sur la surface conique et sur le plan; et parce que cette droite generatrice touche aussi la surface de la sphere en un de ses points qui se trouve sur la circonference du cercle projete en CD, il s ensuit que ce point est en meme temps sur la surface conique, sur le plan qui la touche, sur la surface de la sphere, et sur la circonference du cercle projete en CD, et qu il est un point de contact commun a tous ces ohjets. Done: iles deux plans tangents a la surface conique sont aussi tangents a la surface de la sphere, et sont ceux dont il faut determiner la position; 2 leurs GEOMTRIE DESCRIPTIVE. (.i points de contact avec la sphere, etant dans la circonference du cercle projete en CD, seront eux-memcs projetes quelque part sur cette droite; 3 la droite qui passe par les deux points de contact, etant comprise dans le plan du meme cercle, sera projetee elle-meme indefmiment sur CD. Actuellement, faisons pour le plan d un grand cercle, parallele a celui de la projection verticale, la memo operation que nous venons de faire pour le plan du grand cercle horizontal. La projection horizontale de ce plan sera la droite BAH, indefmiment parallele a LM; le point ou il rencontre la droite donnee sera projete horizontalement a 1 intersection H des deux droites EF, BAH; et Ton aura sa projection verticale en projetant le point H sur ef en h. Si 1 on conc,oit une nouvelle surface conique dont le soinmet soit en ce point de rencontre, et qui enveloppe la sphere comme la premiere, on aura les projections verticales des deux droites generatrices extremes de cette surface, en rnenant parle point A, au cercle 6KI, les tangentes /iK, h I, qui le toucheront en des points K, I, que Ton determinera. Cette seconde surface conique touchera celle de la sphere dans la circonference d un nouveau cercle dont KI sera le diametre, et dont le plan, qui sera perpendiculaire a celui de la projection verticale, sera par consequent projete indefmiment sur KI. La cir conference de ce cercle passera aussi par les deux points de contact de la sphere avec les plans tangents demandes; done les projections verticales de ces deux points de contact seront quelque part sur KI; done aussi la droite qui joint ces deux points sera projetee sur la meme droite KI. 70 LES MA1TRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Ainsi la droite menee par les deux points de contact cst projetee horizontalement sur CD, et verticalement sur K I; elle rencontre le plan du grand cercle horizontal en nn point, dont la projection verlicale est a Pintersection n de KI, avcc bag, et dorit on aura la projec tion horizontale N en piojetant le point n sur (ID. Cola fait, concevons que le plan du circle vertical, projete en CD , tourne autour de son diametre horizontal comme charniere, pour devenir lui-meme horizontal, et qu il entraine avec lui, dans son mouvement, les deux points de contact par lesquels passe sa circonference, et la droite qui joint ces deux points. On construira ce cercle dans cette nouvelle position, en decrivant sur CD, comme diametre, le cercle CPDQ; et si Ton construisait la position que prend la droite des deux points de contact, elle couperait la circonfe rence CPDQ en deux points, qui les determineraient sur cette circonference consideree dans sa position horizontale. Or, le point N de la droite des deux contacts, etant sur la charniere CD, ne change pas de position dans le mouvement. Cette droite doit done encore passer par ce point, lorsqu elle est devenue horizontale. De plus, le point ou elle rencontre le plan du grand cercle parallele a la projection verticale, point dont la projection horizontale est a la rencontre des deux droites CD BAH, et dont on aura la projection verticale t en projetant le point sur KI; ce point, dis-je, dans son mouvement autour de la charniere CD, decrit un quart de cercle vertical perpendiculaire a CD, et dont le rayon est la verticale ot\ done, si Ton mene, par le point 0, une perpendiculaire a CD, et si, sur cette per- CEOMETRIE DESCRIPTIVE. pendiculaire, on portc ot de en T, !< ]>oini T sera un de ceux de la droite dcs con lads, lonqu elle est devenue horizontale. Done, si, par les points N et T, on mene une droite, ses deux points de rencontre P, O, avec la circonference CPDQ, seront les deux points de contact consideres dans le plan vertical abattu. Pour avoir les projections horizontals des deux inemes points dans leurs positions naturelles, il faul concevoir que le cercle CPDQ retourne dans sa posi tion primitive en tournant sur la meme charniere CD. Dans ce mouvemeiit, les deux points P, Q decriront des quarts de cercle dans des plans vertiraux, ptTpendiculaires a CD, et dont les projections horizontals seront les perpendiciilairvs PR et QS, abaissees sur CD. Done, les projections horizontals dcs dMix points de contact seront respectivement sur les droites PR et QS : or, nous avons vu qu elles devaient etre aussi sur CD; done elles seront aux deux points de ren contre R et S. On aura les projections verticales r, s des deux menies points, en projetant les points R et S sur KI; ou, ce qui rcvient au meme, en portant sur les verticales Rr, Ss, a partir de 1 horizontale bag, r r cgale a PR, et s s egalc a QS. Les projections horizontajes et verticales des deux points de contact etant construites, on determinera les traces des deux plans tangents, comme dans la pre miere solution. Cette seconde solution pent aussi etre rendue beaucoup plus concise en faisant passer les plans de projec tion par le centre de la sphere; ce qui reduit les deux projections a une meme figure. 72 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. 38. Ces dernieres considerations vont nous conduire a la decouverte de quelques proprietes remarquables du cercle, de la sphere, des sections coniques et des surfaces courbes du second degre. Nous venons de voir que les deux surfaces coniques circoiiscrites a la sphere la touchaient chacunc dans la circonference d un cercle, et que ces circonferences passaient toutes deux par les deux points de contact de la sphere avec les plans tangents. Cette propriete ri est point particuliere aux deux surfaces coniques que nous avons considerees ; elle convieiit a toutes celles qui auraient leur sommet dans la droite donnee, et qui seraient de meme circonscrites a la sphere. Done, si Ton conQoit une premiere surface conique qui, ayant son somrnet sur la droite donnee, soit circonscrite a la sphere, et si 1 on suppose que cette surface se meuve de maniere que son sommet parcoure la droite, sans qu elle cesse d etre circonscrite et tangente a la sphere; dans chacune de ses positions, elle touchera la sphere dans la circonference d un cercle; toutes ces circonferences passeront par deux memes points, qui seront les contacts de la sphere avec les deux plans tangents; et les plans de ces cercles se couperont tous suivant une meme ligne droite, qui sera celle des deux contacts. Enfin, si 1 on congoit le plan mene par la droite donnee et par le centre de la sphere, ce plan, qui passera par les axes de toutes les surfaces coniques, sera perpendiculaire aux plans de tous les cercles de contact, et par consequent a la droite qui est leur com mune intersection; et il coupera tous ces plans dans des lignes droites qui passeront par un meme point. Reciproquement, etant donnees une sphere et une GEOMTRIE DESCRIPTIVE. 7! ligne droite, si Ton congoit par la droite tant de plans qu on voudra, qui couperont la sphere chacun suivant un cercle, et si, pour chacun de ces cercles, on conc.oil, la surface conique dioite dont il serait la base, et qui s;-rait circonscrite a la sphere, les sommets de toutes ces surfaces coniques seront dans une autre memo ligne droite. 39. En considerant seulement ce qui se passe dans le plan mene par la droite donnee et par le centre de la sphere, on est conduit aux deux propositions suivantcs, qui son I des corollaires immediats de ce qui Etant donnes dans un plan (fig. 18 et 19) un cercle dont le centre soit en A, et une droite quelconque BC; si, apres avoir mene par un point quelconquc D de la droite deux tangentes an cercle, et la droite EF qui passe par les deux points de contact, on congoit que le point D se mcuve le long de la droite, et entraine avec lui les deux tangentes, sans qu elles cessent de toucher le cercle : les deux points de con tact changeront de position, de meme que la droitc I J qui les joint; mais cette droilc passera toujours par un meme point N qui se Irouve sur la perpendiculaire AG, abaissee du centre du cercle sur la droilc. Reciproquement, si, par un point N pris dans le plan d un cercle, on mene tant de droites EF qu on voudra, qui couperont chacune la circonference du cercle en deux points, et si, par ces deux points, on mene au cercle deux tangentes ED, FD, qui se cou peront quelque part en un point D, la suite de tons les points d intersection trouves de la meme maniere sera 74 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFJQUE. CEOMETRIE DESCRIPTIVE. sur une meme ligne droite BG perpendiculaire a AN. Ce n est pas parce que tous les points de la circonference sont egalement eloignes du centre, que le cercle jouit de la propriety que nous venons d enoncer, c est parce qu il est une courbe du second degre; et toutes les sections coniques sont dans le meme cas. En effet, soient AEBF (fig. 20) une section conique quelconque, et CD une droite quelconque donnec dans son plan : concevons que la courbe tourne autour d un de ses axes AB pour engendrer une surface de revolu tion, et concevons les deux plans tangents a cette sur face menes par la droite CD; les deux plans auront chacun leur point de contact particulier. Cela pose, si, en prenant pour sommet un point quelconque H de la droite CD, on congoit la surface conique circonscrite et tangente a la surface de revolution, elle touchera cette derniere surface dans une courbe qui passera necessairement par les deux points de contact avec les plans tangents. Cette courbe sera plane; son plan, qui sera perpendiculaire a celui de la section conique donnee, sera projete sur ce dernier, suivant une droite EF; et cette droite passera par les points de contact des tangentes a la section conique, menees par le point H. Actuellement, si 1 on suppose que le sommet H de la suiface conique se meuve sur la droite CD, sans que cette surface cesse d etre circonscrite et tangente a la surface de revolution; dans chacune de ses positions, sa courbe de contact aura les memes proprietes de passer par les deux points de contact avec les plans tangents, d etre plane et d avoir son plan perpendiculaire a la section conique. Done les plans de toutes les courbes de contact passeront par 76 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. la droite qui joint les deux points de contact, et qui est elle-meme perpendiculaire au plan de la section conique ; done enfm les projections de tous les plans seront des lignes droites qui passeiont toutes par la projection N de la droite qui joint les deux points de contact. 40. Enfin, cette proposition n est elle-meme qu un cas particulier d une autre plus generale qui a lieu dans les trois dimensions, et que nous nous contenterons d enoncer ici. Etant donnees dans 1 espace une surface courbe quelconque du second degre, et une surface conique circonscrite qui la touche, et dont le sommet soit en un point quelconque; si la surface conique se meut sans cesser d etre circonscrite a la premiere surface et de la toucher, de maniere cependant que son sommet parcoure une droite quelconque, le plan de la courbe de contact des deux surfaces passera toujours par une memo ligne droite (qui sera determinee par les contacts de la surface du second degre avec les deux plans tan gents qui passent par la droite des sommets) ; et si la surface conique se meut de maniere que son sommet soit toujours dans un rneme plan, le plan de la courbe de contact passera toujours par un meme point. 41. SECONDE QUESTION. Par un point donne, mener un plan tangent a la fois aux surfaces de deux spheres donnees ? Solution. Soient A, a (fig. 21) les deux pro jections du centre de la premiere sphere} B, by GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 77 78 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFiQUI- . celles du centre de la seconde ; et G, c, celles du point donne. Apres avoir mene les droites indefmies AB ab, projections de celle qui passerait par les deux centres, et apres avoir construit les projections GEF, gef, HIK, hik des grands cercles des deux spheres paralleles aux plans de projection, on concevra une surface conique circonscrite a la fois aux deux spheres, et qui les touche toutes deux. Cette surface aura son sommet dans la droite qui passe par les deux centres. On menera aux deux cercles GEF, HIK les deux tangentes communes EH, FK, qui se couperont en un point D de la droite AB ; et ce point sera la projection horizontale du sommet du cone : on aura la projection verticale du meme point, en projetant le point D en d sur le prolongement de ab. Enfin, on menera les pro jections CD, cd de la droite menee par le sommet du cone et par le point donne. Cela pose, si par cette derniere droite on congoit deux plans tangents a la sur face conique, ils la toucheront chacun en une de ses droites generatrices; et, par consequent, ils seront tous deux tangents en meme temps aux deux spheres. La question est done reduite a mener, par la droite qui passe par le sommet du cone et par le point donne, deux plans tangents a la surface d une des spheres, ce qui s executera comme dans la question precedente, et les deux plans seront en meme temps tangents a la seconde sphere. II faut observer que 1 on peut concevoir deux sur faces coniques circonscrites aux deux memes spheres. La premiere les enveloppe toutes deux en dehors, et a son sommet au dela d une des spheres par rapport a 1 autre : les plans tangents a cette surface conique GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 79 touchent chacun les deux spheres du mSine cote. La second*- surface conique enveloppe les spheres, 1 une en dedans, 1 autre en dehors, et a son sommet enttv les deux o ;iin I. ( >n trouve la projection horizontal D de ce sommet en menant aiix cercles EFG et HIK les deux, tangentes interieures qui se coupent en un point de, la droite AB; et Ton a sa projection verticale en projetant le point D en d sur ab. Les deux plans tan gents mcncs a crtte surface conique touelu nt aussi cnacun les deux sphrres; mais ils touchent la premiere d un role, el la seconde de 1 autre. Ainsi quatre plans dili erents pcuvent satisfaire a la question : pour deux d entre eux, les deux spheres sont du meme cote du plan; pour les deux autres, elles sont de cotes dift e- rents. 42. TROISIEME QUESTION. Mener un plan tangent en meme temps a trois spheres donnees de grandeur et de position ? Solution. Goncevoiis le plan tangent en meme temps aux trois spheres, et imaginons d abord une sur face conique circonscrite aux deux premieres spheres, et qui les touchc toutcs deux; le plan tangent touchera ce.tte surface conique le long d une de ses droites generatrices, et passera par le sommet du cone. Si 1 on imagine une seconde surface conique circonscrite a la premiere sphere et a la troisieme, le meme plan tangent la touchera de meme le long d une de ses droites gene ratrices, et passera, par consequent, par son sommet. Enfin, si 1 on conc,oit une troisieme surface conique qui embrasse et touche la seconde sphere et la troisieme, 8o LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. le plan tangent la touchera encore le long d ime de ses droites generatrices, et passera par son sommet. Ainsi les sonlmets des trois surfaces coniques seront dans le plan tangent; mais ils seront aussi dans le plan qui passe par les centres des spheres, et qui contient les trois axes : done ils seront en meme temps dans deux plans diflerents ; done ils seront en ligne droite. II suit de la que si Ton construit, comme nous 1 avons indique dans la question precedente, les projections horizontales et verticales de ces sommets, dont deux suffisent, on pourra faire passer par ces projections celles d urie droite qui se trouve sur le plan tangent. La question se reduit done a mener par une droite donnee un plan tangent a celle des trois spheres qu on voudra ; ce qui s executera par les methodes precedentes, et ce plan sera tangent aux deux autres. 43. II faut observer que, puisqu on peut toujours concevoir pour deux spheres quelconques deux sur faces coniques qui les enveloppent et les touchent toutes deux, la premiere ayant son sommet au dela d un des centres par rapport a 1 autre, la seconde ayant son sommet entre les deux centres, il est evident que, dans la question precedente, il y aura six surfaces coniques, dont trois seront circonscrites en dehors aux trois spheres prises deux a deux, et dont trois auront leurs sommets entre les spheres. Les sommets de ces six cones seront distribues trois par trois sur quatre droites, par chacune desquelles on pourra mener deux plans tangents en meme temps aux trois spheres. Ainsi huit plans diflerents satisfont a cette troisieme question : deux d entre eux touchent les trois spheres GEOMETRIE DESCRIPTIVE. du meme cote par rapport a eux; les six autres sont tellement places, qu ils touchent deux des spheres d un cote, et la troisieme de 1 autre. 44. Ces considerations nous conduisent a la propo sition suivante : Trois cercles quelconques etant donnes de grandeur <! ile position sur un plan (fig. 22), si, en les considerant deux a deux, on leur mene les tangentes extericurcs prolongecs jusqu a ce qu elles se coupent, les trois points d intersection D, E, F, qu on obtiendra de cette maniere, seront en ligne droite. Car si 1 on congoit les trois spheres dont ces cercles sont les grands cercles, et un plan qui les touche toutes les trois exterieurement, ce plan touchera aussi les trois surfaces coniques circonscrites aux spheres considerees deux a deux, et passera par leurs trois sommets D, E, F. Mais ces trois sommets sont aussi sur le plan des trois centres : done ils sont sur deux plans dillY rents, et par consequent en ligne droite. Si aux niemes cercles, considered deux a deux, on mene les tangentes interieures qui se croiseront, les trois nouveaux points d intersection G, II, I seront deux a deux en ligne droite avec un jdes trois premiers, en sorte que les six points D, E, F, G, II, I seront les intersections des quatre droites. Enfin, cette proposition n est qu un cas particular de la suivante, qui a lieu dans les trois dimensions. Quatre spheres quelconques etant donnees de grandeur et de position dans 1 espace, si Ton conceit les six surfaces coniques qui sont circonscrites exte rieurement a ces spheres considerees deux a deux, les MONGK. I. 6 8?. LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. sornmets des six cones seront dans un meine plan et aux intersections de quatre droites ; et si Ton concoit les six autres surfaces coniques circonscrites interieurement, c est-a-dire, qui ont leurs sommets entre les centres de deux spheres, les sommets de ces six nouveaux cones seront trois par trois dans un meme plan avec trois des premiers. 45. QUATRIEME QUESTION. Par un point pris arbitrairement, mener un plan tangent a une surface cylindrique donnee ? Solution. Soil EIFK (fig. 28) la trace de la sur face cylindrique sur le plan horizontal, trace que nous supposons donnee. Soient AB, ab les deux pro jections donnees de la droite a laquelle la generatrice doit toujours etre parallele, et C, c celles du point donne. Si par ce point on conc.oit une parallele a la droite generatrice, cette droite sera dans le plan tan gent demande; et les points dans lesquels elle coupera les plans de projection scront sur les traces du plan tangent. Done, si par ce point C on mene CD paral lele a AB et, par le point c, cd parallele a ab, on aura les deux projections de cette droite ; et si, apres avoir prolonge cd jusqu a ce qu elle rencontre LM en un point d, on projette le point d en D sur CD, le point D sera la rencontre de cette droite avec le plan horizontal, et par consequent un point de la trace du plan tangent. Or, la trace horizontale du plan tangent doit etre tangente a la courbe EIFK; done, si par le point D on mene a cette courbe toutes les tangentes possibles, DE, DF, etc., on aura les traces horizontales de tous GEOMETRIE DESCRIPTIVE. B4 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. les plans tangents qui peuvent passer par le point doime. Si par les points de contact E, F, etc., on mene a AB les paralleles indefmies EG, FH. etc., on aura les projections horizon tales des droites generatrices, dans lesquelles les difl erents plans tangents touchent la surface cylindrique; enfin on aura les projections verticales eg, //&, etc. de ces generatrices ou de ces droites de contact, en projetant les points E, F, etc. sur le plan vertical en e, /, etc., et en menaiit par ces derniers points des paralleles indefmies a ab. Quant aux traces des plans tangents sur le plan vertical, on les trouvera par le procede de la figure 12. 46. CINQUIEME QUESTION. Par un point pris arbitrairement, mener un plan tangent a une surface conique donnee ? Gomrne la solution de cette question differe tres peu de, celle de la precedente, nous nous contenterons d en indiquer la construction dans la figure 2/j., ou la courbe EGFH est la trace donnee de la surface conique, ou A et a sont les projections donnees du sommet, et ou C et c sont celles du point donne par lequel le plan tan gent doit passer. 47. SIXIEME QUESTION. Par une droite donnee, mener un plan tangent a une surface de revolution donnee ? Solution. Nous supposeroris que 1 axe de la sur face de revolution soit perpendiculaire a 1 un des deux plans de projection, ce qui n alterera pas la generalite de la solution, parce qu on est toujours le maitre de GEOMETRIC DESCRIPTIVE. 85 disposer de la position de ces plans, de maniere que cette condition soit remplie. Soient done A (fig. 25) la projection horizontale donnee de 1 axe de la surface, aa f sa projection verticale, apia la courbe generatrice de la surface, ft BC, be les deux projections donnees de la droite par laquelle le plan tangent doit passer. Du point A soit abaissee sur BC la perpendiculaire AD, qui sera la projection horizontale de la plus courte distance entre 1 axe et la droite donnee, et soit projete le point D en d sur be. Cela pose, concevons d abord que le plan tangent soit mene; puis supposons que la droite donnee tourne autour de 1 axe de revolution, sans changer de dis tance a cet axe, sans changer d inclinaison sur le plan horizontal, et qu elle entraine avec elle le plan tangent, de maniere qu il touche toujours la surface : il est evi dent qu en vertu de ce mouvement, le point de contact de la surface et du plan changera de position : mais, parce que le plan tangent garde toujours la meme inclinaison, ce point de contact ne changera pas de hauteur sur la surface, et il se mouvra dans la circonference d un cercle horizontal, dont le centre sera dans 1 axe. De plus, la droite donnee engendrera par son mouvement une seconde surface de revolution autour du meme axe, a laquelle le plan tangent sera lui-meme tangent dans toutes ses positions. En effet, concevons uii plan par 1 axe et par le point de contact du plan tangent avec la premiere surface : ce plan coupera la droite generatrice en un point qui sera celui du contact du meme plan tangent avec la seconde j car independainment de la droite generatrice LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQlJE. -25=731 GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 87 par laqucllc il passe en ( point, il passe encore par la tanpvnto du crrclo horizontal au iiu-mr point, puisqu il passe aussi par la langente du cercle horizon la! .HI point de contact avec la premiere surface, et quc, par la propriete drs surfaces de revolution, ces deux langentrs sont paralleles. Comme c est an moyen de la seconde surface de revolution que nous devons resoudre la question, il est necessaire de construire la courbe suivant laquelle elle est coupee par un plan mene par 1 axe; et nous supposerons que ce plan soit parallele au plan vertical de projection, et par consequent projete sur le plan horizontal dans une droite AF parallele a LM. Soit pris sur la droite donnee un point quelconque, dont les projections soient E et e, et cherchons Itpoint dans lequel il rencontre le plan de la section dans s<m numvement. D abord ce point decrira autour de Paxe de revolution un arc de cercle horizontal, dont on aura la projection horizontale en decrivant du point A comme centre, et de 1 intervalle AE, 1 arc EF, jusqu a ce qu il rencontre la droite AF quelque part en un point F; et Ton aura la projection verticale de cet arc en menant par le point e 1 horizontalc indefinie ef. Le point F sera done la projection horizontale de la rencontre du point decrivant avec le plan de la section : done, si Ton projette le point F en / sur ef, le point / sera la projection verticale de cette rencontr<>, et par consequent un point de la section. Si Ton fait les memes operations pour tant d autres points qu on voudra, pris sur la droite donnee, on aura autant de points g, /, r, n, par lesquels on fera passer la courbe demandee. 88 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Cela fait, supposons que la droite donnee et le plan tangent, par leur rotation simultanee autour de 1 axe, soient parvenus dans une position telle, que le plan tangent soit perpendiculaire au plan vertical de pro jection. Dans cette position, sa projection sur ce plan sera une ligne droite, et cette droite sera tangente en meme temps aux deux courbes apia , grnf. Si done on mene a ccs deux courbes toutes les tangentes com munes, telles que gi, Tip, on aura les projections de tous les plans tangents qui satisfont a la question, et consideres dans la position qu ils ont prise, lorsque par la rotation ils sont devenus successivement perpendiculaires au plan vertical. Les points de con tact i, p de ces tangentes avec la generatrice de la premiere surface determineront les hauteurs de ceux de cette surface avec tous les plans tangents : par con sequent, si par ces points on mene les horizontales indefinies it, ps, elles contiendront les projections verticales des points de contact de la surface avec les plans; et si du point A comme centre, et avec des rayons egaux respectivemeiit a it et a ps, on decrit des arcs de cercle IK, PQ, ces arcs contiendront les projections horizontales des memes points. II ne reste done plus, pour achever de les determiner, qu a trouver sur quels meridiens de la surface de revolution ils doivent se trouver : c est ce a quoi doivent servir les points de contact g, n. Pour cela, apres avoir projete les points g, n sur AG, en G et N, si du point A comme centre, et avec des intervalles successivement egaux a AG et AN, on decrit les arcs de cercle GH, NO, jusqu a ce qu ils coupent la droite BG en des points H et 0, ces arcs GEOMETRIC DESCRIPTIVE. expriment la quantite de rotation que, pour chaquc plan tangent, la droite qui passe par ses contacts avec les deux surfaces a ete obligee de faire pour se trans porter dans le plan vertical parallclc a ceiui de projec tion. Done on aura les projections horizontals de ces memes droites, considerees dans leurs positions naturelles, en menant par le point A les droites AH, AO; done enfin les points K, Q, ou les dernieres droites coupri oiit les arcs correspondanls IK, PQ, seront les pro jections horizontals des points de contact de la pre miere surface avec les plans tangents menes par la druito donnee. Quant aux projections verticales des memes points, on les aura en projetant les points K, Q, en k, </, sur les horizontals respectives it, ps. Les projections horizontals et verticales des points de contact etant determinees, on construira les traces de tous les plans tangents paries memes methodes que nous avons deja employees. Cette methode peut facilement se generaliser eL s appliquer aux surfaces erigendrees par des courbes quelconques, constantes de formes et variables de positions dans 1 espace. III. DES INTERSECTIONS DES SURFACES COURBES. 48. Lorsque les generations de deux surfaces courbes sont entierement determinees et connues; lorsque, pour chacune d elles, la suite de tous les points de <j<> LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. 1 espace par lesquels elle passe n a plus ricn d arbitraire; lorsque pour chacun de ces points, une des deux projections etant prise a volonte, 1 autre projection peut toujours etre construite; si CPS deux surfaces ont quelques points communs dans 1 espace, la position de tous ces points communs est absolument determinee; elle depend et de la forme des deux surfaces courbes, et de leurs positions respcctives; et elle est de nature a pouvoir toujours etre deduite de la defi nition des generations des surfaces, dont elle est une consequence neccssaire. La suite de tons les points cumnmns a deux surfaces courbes determinees forme en general dans 1 espace une certaine ligne courbe qui, pour des cas tres parti culiers, peut se trouver dans un certain plan et n avoir qu une seule courbure; qui, pour des cas infmiment plus particuliers, peut devenir une ligne droite et n avoir aucune courbure; eiifm qui, pour des cas infmi ment plus particuliers encore, peut se reduire a un point unique; mais qui, dans le cas general, est ce qu oii iiomme courbe a double courbure, parce qu elle participe ordinairement des courbures des deux sur faces courbes, sur chacune desquelles elle se trouve en meme temps, et dont elle est 1 intersection commune. 49. II existe entre les operations de 1 Analyse et les methodes de la Geometric descriptive une correspondance dont il est necessaire de donner ici une idee. Dans 1 Algebra, lorsqu un probleme est mis en equa tions, et qu on a autant d equations que d inconnues, on peut toujours obteiiir le meme nombre d equations, dans chacune desquelles il n entre qu une des in- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. <)I connues; ce qui met a portee de connaltre les valeurs dc chacunc d elles. I /operation par laquellc on parvient a ce but, et qui s appelle elimination, consist e, au moyen d une des equations, a chasser une des inconnues de toutes les autres equations; et en chassnni ninsi surcessivement les difTerentes inconnues, on arrive a une equation finale qui n en contient plus qu une seule dont elle doit produire la valeur. L objet de I elimination, dans 1 Algebre, a la plus grande analogic avec les operations par lesquelles, dans la Geometric descriptive, on determine les in!ersn-- tions des surfaces courbes. En effet, supposons que, considerant un point dans 1 espacc, et representant par a;, t/, z les distances de ce point a trois plans rectangulaires entre eux, on etablisse une relation entre ces trois distances, et que cctte relation soit exprimee par une equation, dans laquelle entrent les trois quantites x, ?/, z, et des constantes. En vertu de cette relation, la position du point ne sera pas determinee : car les quantites #, t/, z pourront changer de valeur, et par consequent le point pourra changer de position dans 1 espace, sans que la relation exprimee par 1 equation cesse d avoir lieu; et la surface courbe, qui passe par toutes les positions que le point peut occuper ainsi, sans que la relation entre ces trois coordonnees soit alteree, est celle a laquelle appartient 1 equation. Par exemple, supposons qu une sphere dont le rayon soit exprime par A ait son centre au point d intersection commune des trois plans rectangulaires, et qu rn considerant un certain point sur la surface de la sphere, on imagine des perpendiculaires abaissees de <)2 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. ce point sur les trois plans et representees par les lettres x,y,z\ il est evident que le rayon de la sphere, dirige au point que Ton considere, sera la diagonale d un parallelepipede rectangle, dont les trois aretes seront x, y, z; que son carre sera egal a la somme des earres des trois aretes ; et qu ainsi 1 on aura 1 equat ion .?; 2 -f- y- -f- z2 ~ A2 . Cela pose, si le point change de position sur la surface de la sphere, ses distances x, ?/, z aux trois plans rectangulaires changeront; mais sa distance au centre ne changera pas, et la somme des carres de ces trois coordonnees, qui est toujours egale au carre du rayon, aura toujours la meme valeur : on aura done encore entre les coordonnees de ce point la relation exprimee par 1 equation x~ -\- y^ -\- z~ = A2 . Cette equation, qui a lieu pour tous les points de la sur face de la sphere, et qui a lieu pour eux seuls, est celle de cette surface. Toutes les surfaces courbes ont ainsi chacune leur equation; et s il n est pas toujours facile d avoir cette equation exprimee en quantites aussi simples que les distances x, y, z, il est toujours possible de Tobtemr en quantites plus compliquees, telles que les inciinaisons des plans tangents, les rayons des courbures : il suffit a notre objet d en avoir fait connaitre une pour exemple. Actuellement, si, ayant en #, y, z les equations de deux surfaces courbes differentes, et en supposant que pour les points des deux surfaces les distances soient prises par rapport aux memes plans rectangulaires, on elimine une des trois quantites rr, ?/, z, par exemple z, cntre les deux equations; par la simultaneite de ces deux equations, on etablit d abord que ce n est pas de tous les points de la premiere surface indistinctement, GEOMETRIE DESCRIPTIVE. <j3 ni de tous ceux de la seconde, que Ton s occupe, mais seulement de ceux de leur intersection, pour chacun desquels les equations doivent avoir lieu, puisqu ils sont en meme temps sur les deux surfaces. Ensuite 1 equation en or, t/, qui resulte de 1 elimination de z, exprime la relation qui existe entre ces doux distances pour tous les points de 1 intersection, quelle que soil la distance z qui a disparu, et dont il n est plus ques tion dans 1 equation; elle est done 1 equation de la projection de Tintersection des deux surfaces sur le plan pcrpendiculaire aux. z. On voit done qu en Algebre 1 objet de 1 elimination entre plusieurs equations a trois inconnues est de determiner, sur les trois plans auxquels tout 1 espace est rapporte, les projections des intersections des sur faces auxquelles les equations appartiennent. 50. La correspondance entre les operations de 1 Analyse et les methodes de la Geometric descriptive ne se borne pas a ce que nous venons de rapporter; elle existe partout. Si dans 1 espace, pour operer des gene rations quelconques, on fait mouvoir des points, des lignes courbes, des surfaces, ces mouvements peuvent toujours etre dictes par des operations analytiques; et les objets nouveaux auxquels ils donnent lieu sont exprimes par les resultats memes des operations. Reciproquement, il n y a aucune operation d Analyse en trois dimensions, qui ne soit 1 ecriture d un mouvement opere dans 1 espace et dicte par elle. Pour apprcndre les Mathematiques de la maniere la plus avantageuse, il faut done que 1 eleve s accoutume de bonne heure a sentir la correspondance qu ont entre 9-i LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. elles les operations de 1 Analyse et celles de la Geometrie ; il faut qu il se mette en etat, d une part, de pouvoir ecrire en Analyse tous les mouvements qu il pent concevoir dans 1 espace, et, de 1 autre, de se representer perpetuellement dans 1 espace le spectacle mouvant dont chacune des operations analytiques est 1 ecriture. 51. Re venous actuellement a notre objet, qui est la methode de determiner les projections des intersec tions des surfaces courbes. Pour mettre plus de clarte dans 1 exposition de cette methode, nous ne la presenterons pas d abord avec toute 1 elegance dont elle est susceptible; nous y arriverons par degres. De plus, 1 enonce sera general et applicable a deux surfaces quelconques; et quoique les lettres que nous emploierons se rapportent a la figure 26, qui prescnte le cas particulier de deux surfaces coniques, a bases circulaires et a axes verticaux, il faut neanmoins toujours concevoir que les surfaces dont il s agit peuvent etre, chacune en particulier, tout autre qu une surface conique. 52. PREMIER PROBLEME GENERAL. Les generations de deux surfaces courbes etant connues, et toutes les donnees qui fixent ces generations etant deteraiinees sur les plans de projection, construire les projections de la courbe a double courbure, suivant laquelle les deux surfaces se coupent ? Solution. On concevra une suite de plans indefmis, places d une manjere couvenue dans 1 espace; ces ClbMETRIE DESCRIPTIVE. cp plans pourront, par exemple, etre tous horizontaux, et c est en eilet cc quc nous supposerons d abord. Dans cc cas, la projection verticale de chacun d eux lew une droite horizonlale imlefmie; et parcc qu on cst inailre de les incnor a distances arbitrages, nous supposerons qui. dans la projection vertical on ait mcne lant de droites horizontales (fig. 26) ee 1 , ce , ee , etc., qu on ait voulu, et que la suite de ces droites soit la projection verticale de la suite des plans qu on a conc.us. Cela pose, on fera succcssivcment, pour chacun de ccs plans, et par rapport a la droite ee qui en est la projection, 1 operatiori que nous allons indiquer pour celui d entre eux qui est projete en EE . Le plan EE coupera la premiere surface en une < Ttaine courbe, qu il sera possible de construire, si J on connait la generation de la surface: car eetfe courbe est la suite des points dans lesquels le plan EE est coupe par la generatrice dans toutes ses positions. Cette courbe etant plane et horizontale aura sa projec tion horizontal egale, scmblable a elle-meme, et placee de !a meme maniere; il sera done possible de construire lie projection, et nous supposerons que ce soit la courbe FGHIK. Le rnemc plan EE coupera aussi la sccondc surface dans une aulre courbe plane horizontale, dont il sera toujours possible de construire la projection horizontale, et nous supposerons que cette projection soit la courbe FOGPN. Cela fait, il peut arriver que les deux courbes, dans lesquelles le meme plan EE coupe les deux surfaces, se coupent elles-memes, ou qu elles ne se coupent pas : si elles ne se coupent pas, quelque prolongees quelles g(> LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 97 soient, ce sera line prenve qu a la hauteur du plan EE les deux surfaces n ont aucun point commun ; mais si ces 4iix courbe* se coupent, elles le fr rent en un cer tain nombre de points qui seront communs aux deux surfaces, et qui seront par consequent autant de points de Pintersection demandee. En efTet, en tant que les points d intersection des deux courbes sont sur la pre miere d entre elles, ils sont srfr la premiere des deux surfaces proposees; en tant qu ils sont sur la seconde courbe, ils sont aussi sur la seconde surface : done, en tant qu ils sont sur les deux courbes a la fois, ils sont aussi sur les deux surfaces. Or, les projections horizontals des points dans lesquels se coupent les deux courbes doivent se trouver, et sur la projection de la premiere, et sur la projection de la seconde; done les points F, G, ... de rencontre des deux courbes FGIIIK et FOGPN seront les projections horizontals d autant de points de Pin tersection demandee des deux surfaces courbes. Pour avoir les projections verticales des memes points, il faut observer qu ils sont tous compris dans le plan horizontal EE , et que leurs projections doivent etre sur la droite EE . Done, si Pon projette les points F, G, . . . sur EE7 en /, g, . . ., on aura les projections ver ticales des memes points. Actuellement, si pour toutes les autres horizontales ee r , ee , . . ., on fait la meme operation que nous venons de faire pour EE , on trouvera pour chacune d elles, dans la projection horizontale, une suite de nouveaux points F, G, . . ., et dans la projection verticale une suite de nouveaux points /, g, .... Puis, si par tous les points F, . . . , on fait passer une branche MONTiK. I. 7 98 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. de courbe, par tous les points G, . . . , une autre branche, et ainsi de suite, 1 assemblage de toutes ces branches, qui pourront quelquefois rentier 1 une dans 1 autrc, sera la projection horizontale de 1 intersection des deux surfaces; de meme, si par tous les points /, . . ., on fait passer une branche de courbe, par tous les points g, . . . , une autre branche, et ainsi de suite, 1 assemblage de toutes ces branches, qui pourront aussi quelquefois rentrer les unes dans les autres, sera la projection verticale de l intersection demandee. 53. La methode que nous venons d exposer est generale, meme en supposant qu on ait choisi pour systeme de plans coupants une suite de plans horizontaux. Nous allons voir que, dans certains cas, le choix du systeme de plans coupants n est pas indifferent, qu on peut quelquefois le faire tel, qu il en resulte des cons tructions plus faciles et plus elegantes, et meme qu il peut etre avantageux, au lieu d un systeme de plans, d employer une suite de surfaces courbes, qui ne dif ferent entre elles que par une de leurs dimensions. Pour construire l intersection de deux surfaces de re volution dont les axes sont verticaux, le systeme de plans le plus avantageux est une suite de plans horizontaux; car chacun des plans coupe les deux surfaces en des circonferences de cercles dont les centres sont sur les axes respectifs, dont les rayons sont egaux aux oxdonnees des courbes generatrices, prises a la hauteur du plan coupant, et dont les projections horizontales sont des cercles connus de grandeur ct de position. Dans ce cas, tous les points de la projection horizontale de l in tersection des deux surfaces se trouvent done par des GEOMETRIE DESCRIPTIVE. intersections d arcs de cercle. On sent quc si les sur faces de revolution avaient leurs axes paralleles en I re eux, inais non verlieaux, il faudrait changer do |)l;uis de projection, et les choisir de maniere que I mi d cnl rn eux fut perpendiculaire aux axes. 54. S il s agissait de construirc 1 intersection de deux sui fares nmiqih s a bases queleonques, et don! Irs hares sur le plan horizontal fussent donnees ou cons- I miles, le systeme dc plans horizontaux cntraineitiit dans drs operations qui seraieht trop longues pour ec cas: car ehacim des plans horizontaux couperait les deux surfaces dans des courbes, qui srfai i;t him a Ja ven le seinblables aux traces drs surfaces rrspei-liv.-s : inais ces courbes ne seraient point egales aux traces; il faudrait les construire par points, chaeune en partieulier, tandis que si, apres avoir mene unc droite par les sommets donnes des deux cones, on emploic le sysleine de plans qui jiassent par cette droite, chacun de ces plans coupera les deux surfaces coniques en quatre droires;et ces droites, qui seront dans le meine plan, se couperont, independainment des sorniuets, en qiiatre points, qui seront sur 1 intersection des deux surfaces. Dans ce cas, chacun des points de la projec tion horizontale de I inlersi elion sera done cuiistruit par 1 inlersection de deux ligries droites. 55. Pour deux surfaces cylindriques a bases quel eonques, et dont les generatrices seraient inclinees divorcement, le sysfeme des plans horizontaux ne serait pas le plus favorable que Ton pourrait choisir. Chacun de ces plans couperait, a la verite, les deux 100 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. surfaces dans des courbes semblables et egales a leurs traces respectives; mais les courbes qui ne correspondraient pas verticalement aux traces auraient pour projections des courbes qui seraient distantes des traces elles-memes, et qu il faudrait construire par points. Si Ton choisit le systeme de plans paralleles en meme temps aux generatrices des deux surfaces, chacun de ces plans coupera les deux surfaces dans des ligries droites, et ces droites se couperont en des points qui appartiendront a Fintersection des deux surfaces. Par la, les points de la projection horizontale serorit construits par des intersections de lignes droites. Au reste, ceci n est que la consequence necessaire de ce que nous avons dit pour le cas de deux surfaces coniques. 56. Enfm, pour deux surfaces de revolution dont les axes seraient dans le meme plan, mais lion paral leles entre eux, ce ne serait plus un systeme de plans qu il serait coiivenable de choisir, ce serait le systeme de surfaces spheriques, qui auraient leur centre cominun au point de rencontre des deux axes : car chacune des surfaces spheriques couperait les deux surfaces de revolution dans les circonferences de deux cercles qui auraient leurs centres sur les axes respectifs, et dont les plans seraient perpendiculaires au plan mene par les deux axes ; et les points d intersection de ces deux circonferences, qui seraient en meme temps et sur la surface spherique et sur les deux surfaces de revolu tion, appartiendraient a 1 intersection demandee. Ainsi les points de la projection de 1 intersection seraient construits par les rencontres de cercles et de lignes droites. Dans ce cas, la position la plus avanta- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. K>I geuse des deux plans de projection est que Tun soil perpendiculaire a un des axes, et que 1 autre soil parallele aux deux axes. Ce petit nombre d observations, par rapport aux surfaces courbes qui se rencoiitrent ie plus frequemmriil, suflit pour faire voir la manierc dont la mclhode generale doit etre employee, ct com ment, par la connaissance dc la generation des sur faces courbes, on pent choisir Tespece de section qui doit doiiner des constructions plus faciles. 57. Lorsque deux surfaces courbes sont definies de formes et de positions respectives, non seulement la courbe de leur intersection est determinee dans Tespace mais encore toutes les affections de ces courbes s ensuivent immediatement. Ainsi, par example, dans chacun de leurs points la direction de leur tangente est determinee : il en est de meme de celle de leur plan normal, c est-a-dire du plan qui coupe la courbe a angle droit, et qui est par consequent perpendicu laire a la tangente au point d intersectiori. Quoique nous devions avoir souvent occasion, dans la suite, de considerer les plans normaux aux courbes a double courbure, nous n entrerons ici, par rapport a leur deter mination, dans aucun detail, parce que ces plans etant toujours perpendiculaires aux tangentes, il nous sufFira d avoir donne la maniere de construire les projections des tangentes aux intersections des surfaces courbes. 58. SECOND PROBLEME GENERAL. Par un point pris a volonte sur 1 intersection de deux surfaces courbes, mener la tangente a cette intersection. 102 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIElQUE. Solution. Le point pris a volonte sur 1 inlersection des deux surfaces courbes se Irouve en meme temps et sur 1 une et sur 1 autre de ces surfaces. Si done par ce point considere sur la premiere surface on inene a eette surface un plan tangent, ce plan touchera 1 intersection dans le point que 1 on considere. Pareillement, si par le meme point considere sur la seconde surface on mene a cette surface un plan tan gent, ce plan touchera 1 intersection dans le point que 1 on considere. Les deux plans tangents toucheront done 1 intersection dans le meme point, qui sera en meme temps un de leurs points communs, et par consequent un de ceux de la droite dans laquelle ils se coupent; done 1 intersection des deux plans tangents sera la tangente demandee. Ce probleme donne lieu a 1 observation suivante, qui est d un grand usage dans la Geometric descrip tive. La projection de la tangente d une courbe a double courbure est elle-meme tangente a la projection de la courbe, et son point de contact est la projection de celui de la courbe a double courbure. En effet-, si, par tous les points de la courbe a double courbure, on congoit des perpendiculaires abaissees sur uii des plans de projection, par cxemple, sur le plan horizontal, toutes ces perpendiculaires serorit sur une surface cylindrique verticale, qui sera coupee par le plan horizontal dans la projection meme. De meme, si, par tous les points de la tangente a la courbe a double courbure, on congoit des verticales abaissees, elles seront dans un plan vertical qui sera coupe par le plan horizontal dans la projection meme de la tan- GEOMETRIC DESCRIPTIVE. !<>"> gente. Or, la surface cylindrique et le plan vertical se touchent evidemment dans toute 1 etendue de la verticale abaissrr du point dc contact, et qui leur est com mune; done Irs intersections de la surface cylindrique <} du plan par le plan horizontal se toucheront dans MM point qui sera I intersection de la droite du contact de la surface cylindrique et du plan vertical. Done enfin les projections d une courbe a double eom-bure et d une de ses tangentes se touchent en nn poiMi ([ui est la projection du point de contact de la courbe. 59. Nous allons actuellement faire 1 application de tout ce qui precede a quelques cas particuliers; et pour commencer par des considerations simples, nous supposerons d abord qu une des deux surfaces dont il faut determiner 1 intersection soit un plan. PREMIERE QUESTION. - Construirc I intersection d une surface cylindrique donnee par un plan donne de position ? La position des plans de projection etant arbitraire, nous supposerons d abord, ce qui est toujours possible, que ces deux plans aient ete choisis de maniere que 1 un soit perpendiculaire a la generatrice de la surface, et que 1 autre soit perpendiculaire au plan coupaiit, parce que, dans cette supposition, la construction est beaucoup plus facile; puis, pour dormer aux eleves 1 habitude des projections, nous supposerons que les deux plans de projection soient places d une maniere quelconque. Solution. Premier cas, dans laquel on suppose que Keratrice de la surface soit perpendiculaire a Vnn 104 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. des plans de projection, par exemple, au plan horizontal, et que le plan coupant soit perpendiculaire a Vautre. Solent A (fig. 27) la projection horizontale de la droite, a laquelle la generatrice de la surface cylindrique doit toujours etre parallele; aa" sa pro jection verticale; BCDE la trace donnee de la sur face cylindrique, trace qui sera la projection horizon tale de la surface indefinie, et, par consequent, celle de la courbe d intersection ; soient /gla projection verti cale donnee du plan coupant, projection qui sera aussi celle de 1 intersection demandee, et FG la trace horizontale du meme plan : il est evident que si Ton mene a la courbe BCDE, et perpendiculairement a LM, les tangentcs indefinies Ee", Cc", les droites ee", cc" seront les projections verticales de la generatrice dans ses positions extremes, et que les points e ,.c , dans lesquels elles couperont la projection fg du plan cou pant, termineront sur fg la projection verticale de 1 in tersection demandee. Cela pose, si par un point pris arbitrairement sur 1 intersection (point dont la projection horizontale sera un point H, pris a volonte sur la courbe BCDE, et dont on aura la projection verticale en projetant le point H en i sur fg) on veut mener la tangente a cette intersection, il est clair que cette tangente sera com prise dans le plan coupant, et que sa projection verlicale sera la droite fg; il est clair aussi qu elle sera com prise dans le plan vertical tangent a la surface cylin drique, et que sa projection horizontale, qui sera la rneme que celle du plan tangent, sera la droite FHN tangente en H a la courbe donnee BCDE . Ainsi tout est determine par rapport a 1 intersection demandee- M>I* LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUtf. 60. Actuellement, posons qu il s agisse de construire cette intersection telle qu elle existe dans son plan et, par un de ses points pris a volonte, de lui mener une tangente. Si le plan de projection verticale se trouve a une trop grande distance de la courbe BCDE, on pourra concevoir un autre plan ver tical qui lui soit parallele, qui passe dans 1 interieur de la courbe BCDE, et dont la projection horizontale soit la droite EG parallele a LM. Ce plan vertical coupera le plan coupant dans une droite parallele a sa projection /g, et autour de laquelle, comme charniere, nous supposons que le plan coupant tourne pour devenir vertical et presenter en face la courbe demandee. Gela pose, par tant de points H qu on voudra, pris arbitrairement sur BCDE, on concevra des plans verticaux perpendiculaires au plan vertical de projection, et dont on aura en meme temps les projections horizontales et verticales, en menant par tous les points H des droites HJKii perpendiculaires a LM. Chacun de ces plans coupera le plan coupant dans une droite horizontale perpendiculaire a la charniere, et dont la projection verticale sera le point de rencontre i des deux droites /g, ii r . De plus, dans chaque plan, cette droite horizontale rencontrera la charniere dans un point dont la projection horizontale sera 1 intersection J des deux droites EG, HJKii ; et elle rencontrera la courbe demandee dans des points dont les projections horizontales seront les intersections H, K de la droite HJKii avec la courbe BGDE. Enfin cette droite et toutes ses parties seront egales a leurs projections horizontales. Or, lorsque le plan coupant tourne autour de la charniere pour devenir vertical, toutes ses droites, GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I<>7 qui d abord etaient horizontals, no cessent pas d etre IK i nt-ndiculaires a la charniere, et nc changent pas de grandeur. Done, si par tons les points i! on mene a /g des perpendiculaires indelinies A/c, et si sur ces pcrpendinilaires on porte JH de i en h, et JK de i en /f, on aura tant de points A, A: qu on voudra, par lesquels on fera passer la courbo demand ee e kc h. 61. La courbe etant construite dans son plan, il s agit par un de ses points /i, pris arbitrairenient, de lui mener une tangente; on aura la projection vertical* de ce point en abaissant du point h sur fg la perpendiculaire hi ; on aura sa projection horizontale en projetant i en H sur la courbe BCDE; on aura la pro jection horizontale de la tangente demandee, en menant la droite FN, tangente en H, a la courbe BCDE, ot il suffira de rapporter sur le plan de la courbe un point quelconque de la tangente, celui, par exemple, qui cst projete sur le point N pris arbitrairement, et dont la projection verticale est sur /g en a . Or, en raisonnant pour ce point comme pour tout autre point du plan coupant, il est clair que si par le point a on mene a /g la perpendiculaire a n, et que si sur cette droite on porte de a en n la distance NA du point N a la droite EC, lo point n sera le second point de la tangente. Done en menant la droite hn, on aura la tangente demand oo. 62. Quelle que soit la courbe donnee BCDE, on voit que 1 intersection e he h jouit de la propriete, que, pour un de ses points, quelconque, la soustangente a n est egale a la sous-tangente AN de la T(>8 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. premiere. Gette propriete, qui est tres connue pour le cercle et 1 elKpse, lorsque ces deux courbes ont un axe commun, n a lieu par rapport a elles que parce qu elles sont les intersecti6ns d une meme surface cylindrique par deux plans differents. 63. Enfin, il peut arriver qu on ait besoin de tracer sur le developpement de la surface cylindrique Feffet de la section faite par le plan coupant. Pour cela, apres avoir developpe la courbe BCDE, avec toutes ses divi sions, sur une droite RQ; si par toutes les divisions de RQ on lui mene des perpendiculaires indefinies, on aura sur le developpement de la surface les traces des differentes positions de la droite generatrice, et il ne s agira plus que de porter sur ces perpendiculaires les parties des generatrices correspondantes, comprises entre la -section perpendiculaire BCDE et la section faite par le plan coupant. Or, ces parties de genera trices sont egales a leurs projections verticales, et ces projections sont toutes terminees d une patt a la droite LM, et de 1 autre a fg. Done, si le point H, par exemple, tornbe en S sur la droite RQ, en portant ii sur la per pendiculaire qui passe par le point S, de S en T, le point T sera sur la surface developpee celui ou la generatrice qui passe par le point H est coupee par le plan coupant. La courbe XTYZ, qui passera par tous les points determines de la meme maniere, sera la courbe demandee. 64. II est evident que si Ton prolonge la tangente au point H jusqu a ,ce qu elle rencontre la trace horizontale GF du plan coupant quelque part en nn GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 109 point F, et quc si Ton porte HF sur RQ de S en U, la droite TU sera tangente a la courbe; car lorsque la surface cylindrique se developpe, ses elements ne changcnt pas d inclinaison par rapport an plan hori zontal. Second cas, dans lequel on suppose la surface cylindrique et le plan coupant places d une maniere quelcnnque par rapport aux deux plans de projections. G5. Solution (fig. 28). - - Soient AA et aa! les deux projections de la droite a laquelle la generatrice doit etre parallele; CEDF la trace donnee de la surface cylindrique; et HG/?, lib les traces du plan coupant. On imaginera une suite de plans paralleles a la generatrice de la surface cylindrique, et qui seront de plus tous perpendiculaires a un des plans de projection, par exemple, au plan horizontal; chacun de ces plans scva projete suivant une droite OKE parallele a AA , et coupera la surface en des droites qui seront des posi tions de la generatrice et qui rencontrerorit le plan horizontal aux points d intersection E, F de la droite OKE avec la courbe CEDF. Si done on projt-1 ir les points E, F sur LM en e, /, et si par ces derniers points on mene a la droite aa les paralleles ee , // , on aura les projections verticales des intersections de la surface avec chacun des plans paralleles a la genera- trice. Ces memes plans couperont aussi le plan coupant en des droites qui seront paralleles entre elles, qui auront toutes leurs traces horizontales sur les difTerents 1 10 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. \ \J GEOMETRIE DESCRIPTIVE. Ill points dc la droite HG, et dont les projections \< iticales seront aussi paralleles cntrc elles. Pour avoir ces projections, il faut d abord chercher Ja direction de 1 une d elles, de celle, par exemple, qui correspond au plan vertical mene par AA . Pour cela, si Ton prolonge AA jusqu a ce qu elle rencontre, d une part, la trace du plan coupant en un point N, et, dc 1 autre, la droite LM en un point B, et si Ton projette le point B en b sur A6, les deux points N et b seront sur les deux plans de projection les traces de 1 interscetion du plan coupant avec le plan vertical. Done, si Ton projette le point N en n sur LM, et si Ton mene la droite n, on aura la projection verticalc de o>He intersection. Done, en projetant sur LM tons les points O, dans lesquels la trace GH est coupee par les projections des plans verticaux, ce qui donnera une suite de points o, etenmenantparcesderniers les paralleles oik a n&, on aura les projections verticales des intersections du plan coupant par la suite des plans verticaux. Done en fin les points de rencontre i, k de chaque droite oik avec les projections ee r , // des sections faites dans la surface cylindrique par le plan vertical correspondant , seront sur la projection verticale de I intersectioii demandee; et la courbe qui passera par tous les points i, A", ainsi determines, sera cette projection. Si Ton pro jette les points i, /c, en J, K, sur la projection OKE du plan vertical correspondant, on aura la projection horizontale des memes points, et la courbe KJP, qui passera par tous les points ainsi determines, sera a projection horizontale dc I intersection. 06. Pour avoir les tangentes de ces deux projections II "2 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. aux points J, i, il faut se rappeler que ces tangentes sont les projections de la tangente a 1 intersection. Or} cette derniere tangente etant en meme temps dans le plan coupant et dans le plan tangent a la surface cylindrique doit avoir sa trace horizontale dans 1 intersection des traces horizontales de ces deux plans : de plus, la trace du plan tangent est la tangente en F a la courbe GEDF. Done, si 1 on mene cette tangente, et si, apres 1 avoir prolongee jusqu a ce qu elle rencontre la trace du plan coupant en un point G, on mene la droite GJ, cette droite touchera au point J, la pro jection horizoiitale de 1 intersection. Enfin, projetarit le point G sur LM en g, et menant la droite gi, on aura la tangente en i de la projection verticale de la meme courbe. 67. S il faut construire la courbe de 1 intersection, telle qu elle existe dans son plan, on concevra que le plan coupant tourne autour de sa trace horizontale HG, comme charniere, pour s appliquer sur le plan horizontal. Dans ce mouvement, chacun des points de la section, celui, par exemple, qui est projele en J, decrira un arc de cercle dont le plan sera vertical, perpendiculaire a HG, et dont on aura la projection indefinie, en menant par le point J une droite RJS perpendiculaire a HG : done, lorsque le plan sera abattu, le point de la section tombera quelque part sur un point de cette droite. Reste a trouver la dis tance de ce point a la charniere : or la projection horizontale de cette distance est JR, et la difference des hauteurs de ses extremites est la verticale is. Si 1 on porte JR sur LM de s en /, 1 hypotenuse rl sera GEOMETRIE DESCRIPTIVE. Il3 cette distance. Done, portant ri sur RJ de R en S, 1e point S sera un des points de I intersection consideree dans son plan abattu sur le plan horizontal; et la courbe STUV, menee par tous les points S sernblablement construits, sera cette intersection elle-meme. 68. Pour avoir la tangente de cette courbe au point S, il suffit d observer que, pendant le mouvement du plan coupant, la tangente ne cesse pas de passer par le point G de la charniere : done, si 1 on incne la droite SG, on aura la tangente demandee. 69. DEUXIEME QUESTION. - Construire 1 intersection d une surface conique a base quelconque donnee, par un plan donne de position ? Solution. Nous supposerons, ce qui est toujours possible, que le plan vertical de projection soit place perpendiculairement au plan coupant. Soient A et a (fig. 29) les projections du sommet du cone ou du centre de la surface conique,* BCDE la trace de cette surface sur le plan horizontal, fg la projection verticale du plan coupant, et G/ sa trace horizontale. On imaginera par le sommet du cone une suite de plans perpendiculaires au plan ver tical de projection : les projections verticales de ces plans seront les droites a c menees par la projection du sommet, et leurs traces horizontales seront les droites cC perpendiculaires a LM, qui couperont la trace de la surface conique quelque part en des points C, C/, .... Ces plans couperont la surface en des droites dont les projections verticales seront les MONOK. I. 8 114 LES MAITRES DE LA PENSEE SClENTIFIQUt. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. Il5 droites a! c, ..., et dont on aura les projections horizontales en menant au point A les droites CA, C A, .... Les memes plans couperont aussi le plan coupant dans des droites qui seront perpendiculaircs au plan vertical. Les projections de ces droites seront les points A, ... de rencontre de fg avec les droites a c, . . .,et Ion aura lours projections horizontales en abaissant des points ft, . . . sur LM les perpendiculaires indefmies ft H, .... Cela fait, les droites h H, ... couperont les droites correspondantes CA, C/ A, ..., en des points H, H , . . . qui seront les projections horizontales d autant de points de 1 intersection demandee; et la courbe PHQH , qui passera par tous les points construits de cette maniere, sera la projection de 1 intersection. 70. Pour mener a cette courbe un<> tangente par un point H pris a volonte sur elle, il suffit de chercher sur le plan horizontal la trace de la tangente de 1 iritersection dans le point qui correspond au point H. Or, cette trace doit etre sur celle du plan coupant, et par consequent sur G/; elle doit e*lre aussi sur celle du plan qui touche la surface conique dans la droite, dont la projection est AH; de plus, si Ton prolonge AH jusqu a ce qu elle rencontre la courbe BCDE quelque part en un point C, la tangente CF de cette courbe au point G sera la trace horizontalo. du plan tangent. Done le point F de rencontre des deux traces / G, CF sera sur la tangente au point H de la courbe PHQH . 71. S il est necessaire de conslruire I interscction consideree dans son plan, on pourra indifTeremment Il6 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. concevoir, ou que le plan coupant tourne autour de G / comme charniere, pour s abattre stir le plan horizontal, et construire la courbe dans la position qu elle aura prise alors, ou qu il tourne autour de sa projection verticale /g pour s appliquer sur le plan ver tical; c est cette derniere hypothese que nous allons suivre. Toutes les horizontales dans lesquellcs la suite des plans menes par le sommet a coupe le plan coupant, et qui sont perpendiculaires a /g, ne changent pas de grandeur dans le mouvement du plan coupant, et ne cessent pas d etre perpendiculaires a fg : done, si par tous les points h on mene a fg des perpendiculaires indefinies, et si Ton porte stir elles les horizontales correspondantes KH, KIT, de h en N et en N , les points N et N seront des points de la section; et la courbe RNSN , menee par tous les points ainsi construits, sera 1 intersection consideree dans son plan. 72. D apres tout ce qui precede, il est evident que, pour mener a cette courbe une tangente en un point N, pris arbitrairement sur elle, il faut du point N abaisser sur fg la perpendiculaire N/i, mener la droite a h jusqu a ce qu elle rencontre LM en un pomt c, projeter ce dernier point en C sur la courbe BCDE, mener a cette courbe la tangente en C, qui coupera la trace G/ quelque part en un point F, et porter F/ perpendiculairement a fg de / en 0. La droite ON sera la tangente demandee. Quant a la maniere de construire le developpement de la surface conique a base quelconque, et de tracer sur ce developpement 1 effet de I mtersection par le GEOMETRIC DESCRIPTIVE. 117 plan coupant, nous 1 exposerons inccssamment, apres avoir parle de Intersection de la surface conique par celle d une sphere qui aurait son centre au sommet. 73. TROISIEME QUESTION. Construire 1 intersection de deux surfaces coniques a bases circulates, et dont les axes sont paralleles entre eux ? Solution. Nous ne repeterons pas ici, sur la figure 26, lout ce que nous avons dit en exposant la methode generale a laquelle cette figure servait de type; nous observerons seulement que, dans le cas dont il s agit ici, de meme que dans celui de deux sur faces quelconques de revolution, les sections faites dans les deux surfaces par les plans horizontaux sont des cercles : mais nous entrerons dans quelques details par rapport aux tangentes, dont nous n avons pas eu occasion de parler. 74. Pour trouver la tangente an point D (fig. 9,0) de la projection horizontale de 1 intersection, nous nous rappellerons qu elle est la projection de la tangente de 1 intersection des deux surfaces, au point qui correspond a D, et qu il siiffit, pour la determiner, de trouver le point S qui est, sur le plan horizontal, la trace de la tangente de 1 intersection. Or cette derniere tangente est dans les deux plans qui touchent les surfaces coniques dans le point de I mtefMOtion; done, si Ton trouve les traces horizontals Rr, Q<j de ces deux plans tangents, elles determineront par leur rencontre le point S. Mais le plan tangent :i la premiere surface la touche dans une droite qui pas3e Il8 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. par le sommet, et dont on aura la projection horizonlaic en menant la droitc indefinie AD. De plus, si Ton prolonge AD jusqu a ce qu elle rencontre en un point Q la trace circulaire horizontale TQUV de la surface, le point Q sera un point de la ligiie de contact de la surface et du plan; par consequent, la trace hori zontale du plan sera tangente en Q au cercle TQUV : scit done menee cette tangente Q#. Pareillement, si Ton prolonge le rayori BD jusqu a ce qu il rencontre en R la trace horizontale circulaire RXYZ de la seconde surface, et si Ton mene a ce cercle la tangente en R, cette droite Rr sera la trace horizontale du plan tan gent a la seconde surface. Done, si par le point S d intersection des deux tangentes Q</, Rr on mene la droite SD, on aura la tangente an point D de la pro jection horizontale de 1 intersection. Quant a la tangente au point correspondant d de la projection verticale, il est clair qu on 1 obtiendra en projetant le point S en s, et en menant ensuite la droite sd, qui sera cette tangente. 75. II peut arriver qu il soit necessaire de construire sur le developpement de 1 une des surfaces coniques, peut-etre meme sur celui de chacune d elles, 1 effet de leur mutuelle intersection; ce qui serail necessaire, par exemple, s il fallait executer les cones avec des substances flexibles,telles que des feuilles de metal : dans ce cas, on operera pour cha que cone,comme nous allons 1 indiquer pour le premier. Nous observerons d abord que, lorsqu une surface conique se developpe pour devenir plane, les lignes droites qui sont sur cette surface no changent ni de GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 1 19 forme, ni de grandeur, parce que chacune d elles csl successivement la charniere autour de laquelle s opere le developpement : ainsi tous les points de la surface restent toujours a la meme distance du sornmet. De plus, lorsque, comme dans ce cas, la surface conique est droite et circulaire, tous les points de la trace horizontale circulaire sont a egale distance du sommet; ils doivent done etre a egale distance du sommet sur le developpement, et par consequent sur un arc de cercle dont le rayon est egal a la distance constante du sommet a la trace circulaire. Doric, si apres avoir pris arbitrairement un point pour representer le sommet sur le developpement, on decrit de ce point, comme centre, et d un rayon egal a aC, un arc de cercle indefini, cet arc sera aussi indefiniment le developpement de la trace horizontale de la surface. Puis, si, a partir du point T de la trace par lequel on veut commenccr le developpement, on porte Tare de cercle TQ sur 1 arc qu on vient de decrire, on determinera la position du point Q sur le developpement; et la droite indefinie, inenee par ce point au centre du developpement, sera la position qu occupera la droite de la surface qui est projetee en AQ, et sur laquelle devra se trouvei le point D, d de la section rapportee. Pour construire ce point, il ne s agira plus que de trouver sa distance au sommet, et de la porter sur la droite indefinie, a partir du centre du developpement. Pour cela, par le point d dans la projection veiticale, on menera 1 horizontale dk jusqu a ce qu elle coupe le cote aC du cone en un point Ar; et la droite ak sera cette distance. En construisant de meme successivement tous les autres points de I intersection, et faisant passer par tous ces points 120 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. une courbe, on aura 1 intersection des deux surfaces rappoitees sur le developpement de la premiere : on operera de meme pour la seconde surface. 76. QUATRIEME QUESTION. Construire 1 intersection de deux surfaces coniques a bases quelconques ? Solution. Solent A, a (fig. 3o) les projections du sommet de la premiere surface; CGDG , sa trace donriee sur le plan horizontal; B, 6, les projec tions du sommet de la seconde; et EHFH , sa trace sur le plan horizontal. On concevra par les deux sommets une droite, dont on aura les projections en menant les droites indefmies AB, a&, et dont on construira facilement la trace I sur le plan horizontal. Par cette droite on concevra une serie de plans qui couperont chacun les deux surfaces coniques dans le systeme de plusieurs lignes droites ; et celles de ces lignes droites qui seront dans le meme plan determineront par leurs rencontres autant de points de 1 intersection des deux surfaces. Les traces horizontales de tous les plans de cette serie passeront necessairement par le point I; et, parce que la position de ces plans est d ailleurs arbitraire, on pourra done se donner arbitrairement leurs traces en menant par le point I tant de droites IK qu on voudra, pour chacune desquelles on fera I operation que nous aliens decrire pour une seule d entre elles. La trace KI de chacun des plans de la serie coupera la trace horizontale de la premiere surface conique en des points G, Gx , qui seront aussi les traces horizontales des lignes droites, suivant lesquelles le plan coupe GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I >I I A2 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. la surface conique : ainsi AG, AG seront les projec tions horizontales indefinies de ces droites, et Ton aura leurs projections verticales en projetant G, G en g, g , et en menant les droites indefinies ag, ag . Pareillement la trace KI du meme plan de la serie roupera la trace horizontale de la seconde surface coriique dans des points H, H , par lesquels si Ton mene indefiniment BH, BH , on aura les projections horizontales des droites, suivant lesquelles le meme plan de la serie coupe la seconde surface; et Ton aura leurs projections verticales en projetant H, H en &, /& , et en menant les droites indefinies bh, bh . Cela fait, pour le meme plan dont la trace est KI, on aura sur la projection horizontale un certain nombre de droites AG, AG , BH, BH ; et les points P, Q, R, S, ou celles qui appartiennent a 1 une des surfaces rencontreront celles qui appartiennent a 1 autre, seront les projections horizontales d autant de points de 1 intersection des deux surfaces. Ainsi en operant successivement de la meme maniere pour d autres lignes KI, on trouvera de nouvelles suites de points PQRS; et faisant ensuite passer par tous les points P une pre miere branche de courbe, par tous les points Q une seconde, par tous les points R une troisieme, etc., on aura la projection horizontale de 1 intersection de- mandee. Pareillement, pour le meme plan dont la trace est KI, on aura sur la projection verticale un certain nombre de droites ag, ag , bh, bh f , dont les points de rencontre seront les projections verticales d autant de points de 1 intersection. II faut observer ici qu il n est pas necessaire de cons- GEOMETRIC DESCRIPTIVE. truire les deux projections de la courbe d idtenection, independamment Tune de 1 autre, et qu un point do 1 une etant construit, on peut trouver son corn sporidant sur 1 autre projection, en le projetant par une pcrpendiculaire a la commune intersection des deux plans de projection sur Tune des droites qui doit le contenir; ce qui fournit les moyens de verifier les ope rations, et d eviter dans certains cas les intersections de droites qui se couperaient sous des angles trop obliques. 77. Pour trouver les tangentes a la projection liMri/iMitale, cclle, par exemple, qui la louche an point P, il faut construire la trace horizontale T de la tangenle de 1 intersection au point qui correspond a P. Or cette tangente est 1 intersection des deux plans qui touchent les surfaces coniques dans ce point : sa trace sera done dans la rencontre des traces horizontales de ces deux plans tangents. De plus, AG P est la projection de la droite de contact du plan qui touche la premiere surface; ainsi la trace de ce premier plan sera la tangente de la courbe GGDG au point G : soit G TV cette tangente. Pareillement BH P est la pro jection horizontale de la droite de contact du plan qui touche la seconde surface; ainsi la trace horizontale du second plan tangent sera la tangente au point H de la courbe EHFH : soit H TU cette tangente. Les deux tangentes G7 V, H U se couperont done en un point T, par lequel, si Ton mene la droite TP, on aura la tangente au point P demandee. En raisonnant de meme pour les autres points Q, R, S, on trouvera : i que la tangente en Q doit passer MAITRES DE LA PENSEE SCIENT1FIQUE. par le point de rencontre des tangentes en G et en H; 2 que, la tangente en R doit passer par la rencontre des tangentes en H et en G; 3 que la tangente en S doit passer par la rencontre des tangentes en G et en H . Quant aux tangentes de la projection verticale, elles n ont aucune difficulte, lorsque celles de la projection horizontale sont determinees, car en projetant les traces horizontales des tangentes de 1 intersection, on a les points par lesquels elles doivent passer. 78. CINQUIEME QUESTION. Gonstruire 1 intersec tion d une surface conique a base quelconque, et de celle d une sphere ? Nous supposerons ici que les deux surfaces sorit concentriques, c est-a-dire que le sommet du cone est place au centre de la sphere, parce que nous aurons besoin de ce cas particulier pour la question suivante. Solution. Soient A, a (fig. 3i) les projections du centre cornmun des deux surfaces, BGDE la trace horizontale donnee de la surface conique, am le rayon de la sphere, et le cercle If g m la pro jection verticale de la sphere. On concevra par le centre commun des deux surfaces une serie de plans, que Ton pourra de plus supposer tous perpendiculaires a 1 un des deux plans de projection. Dans la figure 3i, nous les avons supposes verticaux. Chacun de ses plans coupera la surface conique dans un systeme de lignes droites, et la surface de la sphere dans la circonference d un de ses grands cercles; et pour chaque plan, les rencontres de ces droites avec la cir- GEOMETRTE DESCRIPTIVE. H6 LES MAITRES D LA PENS^E SCIENTtflQUE. conference du cercle determineront des points de 1 intersection demandee : soient done menees par Je point A tant de droites indefinies CAE qu oii voudra, qui seront les projections horizontals d autant de plans verticaux de la serie, et en meme temps celles des lignes suivant lesquelles ces plans coupent les deux surfaces. Chaque droite CAE coupera la trace horizontale BCDE de la surface conique en des points G, E, qui seront les traces horizontals des sections faites dans cette surface par le plan corresporidant; et si, apres avoir projete les points C, E sur LM en c, e, on mene les droites ac, ae, on aura les projections verticales des memes sections. II s agit actuellement de trouver les rencontres de ces sections avec celles de la sphere par le meme plan. Pour cela, apres avoir mene par le point A la droite GAF parallele a LM, on concevra que le plan vertical mene par CE tourne autour de la verticale qui est elevee par le point A et projetee en a a, jusqu a ce qu il devienne parallele au plan vertical de projection, et de plus qu il eiitraine avec lui les sections qu il a faites dans les deux surfaces. Dans ce mouvement, les points C, E decriront autour du point A, comme centre, des arcs de cercle CG, EF, et viendroiit s appliquer en G, F ; et si Ton projette ces derniers points sur LM en g, /, les droites og, af seront les projections verticales des sections faites dans la surface conique, considerees dans la nouvelle position qu elles ont prise en vertu du mouvement du plan. La section faite dans la surface de la sphere, consideree de meme dans la nouvelle position, aura pour projection verticale la circonference If g m. Done les points de rencontre / , GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 127 g de cette eirconference avec les droites ag, a/ seront les projections des points de I intersection demandec, consideres aussi dans la nouvelle position du plan. Actuelleniont, pour avoir les projections des inumes points consideres dans leur position naturelle, il faul. supposer que le plan vertical de la serie retourne dans sa position primitive. l);ns er iiumvrinrnt , luiis It -^ points du plan, et par consequent ceux de 1 intersection qu il contient, decriront des arcs de cercles horizontaux autour.de la verticale elevee par le poinl A eomme axe, et dont les projections verticales seront des droites horizontales. Done, si par les points g , / on mene les horizontales ^ i, f h, elles contiendront les projections verticales des points de I intersection : mais ces projections doiveiit aussi se trouver sur les druites respectives ac, ae; done elles seront aux points de rencontre /, h de ces dernieres droites avec les horizontales g i, f h. Ainsi la courhe khni, menee par tons les points construits de la meme maniere pour toute autre droite que Cl\, sera la projection verticale de I intersection demandec. Si Ton projelte ]es points i, h sur CK en J, II, <n aura les projections horizontales des memes points de 1 intersection; et la courbe KIINJ menee par tous les points J, H, construits de la meme maniere pour toute autre droite que GE, sera la projection horizontale de 1 intersection. 79. Pour trouver la taiigente au point J de la pro jection horizontale, il faut construire la trace horizoni;i!<- P de la tangente au point correspondant de 1 interseelion. Cette droite doit se trouver a la rencontre 1 28 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. des traces des plans tangents aux deux surfaces au point de 1 intersection qui correspond au point J. Or il est evident que, si par le point C on mene a la courbe BGDE la tangente CP, on aura la trace du plan tangent a la surface conique. Quant a celle du plan tangent de la sphere, on operera comme nous J avons vu pour les surfaces de revolution, c est-a-dire en menant par le point g r au cercle If g m la tangente g o prolongee jusqu a la droite LM en 0, en portant ensuite a o sur CE de A en 0, et menant par le point la droite OP perpendiculaire a CE. Done les deux traces CP, OP se couperont en un point P par lequel, si Ton mene la droite JP, on aura la tangente au point J. Enfin, il est evident que 1 on aura la tangente au point i de la projection verticale de 1 intersection,, en projetant le point P sur LM en p, et menant ensuite la droite i/>, qui sera la tangente demandee. 80. Si la sphere et la surface conique n etaient pas concentriques, il faudrait concevoir par leurs deux centres une ligne droite, et choisir la serie des plans coupants qui passerait par cette droite. Chacun de ces plans couperait la surface conique dans des dioites, et celle de la sphere dans un de ses grands cercles, comme dans le cas precedent, ce qui donne egalement une construction simple; mais alors il serait avantageux de placer le plan vertical de projection parallelement a la droite menee par les deux centres, afin que, dans le mouvement que Ton fait faire a chaque, plan coupant pour le rendre parallele au plan vertical de projection, les deux centres soient immobiles et ne GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 129 changent pas de projections; ce qui simplifie les cons tructions. 81. SIXIEME QUESTION. Construire le developpement d une surface conique a base quelconque, et rapporter sur cette surface ainsi developpee une sec tion dont on a les deux projections ? Solution. On concevra la surface d une sphere d un rayon pris a volonte, et dont le centre soit place au sommet du cone, et on construira, comme nous i avons fait dans la question precedente, les projec tions de 1 intersection de ces deux surfaces. Cela fait, il est evident que tons les points de 1 intersection spherique etant a la meme distance du sommet, ils doivent aussi sur la surface developpee se trouver a la meme distance du sommet, et par consequent sur un arc de cercle decrit du sommet comme centre, et avec un rayon egal a celui de la sphere. Ainsi, en supposant que le point K (fig. 33) soit le sommet de la surface developpee, si de ce point comme centre, et d un rayon egal a am (fig. 3i), on decrit un arc de cercle indefini STL", ce sera sur cet arc que tous les points de 1 intersection spherique viendront s appliquer, de maniere que les parties de cet arc seront reepectivement egales aux parties correspondantcs de ^ intersection spherique. II s agit done actuellement, apres avoir pris a volonte sur cette intersection un point pour origine, par exemple, celui qui est projete en N, n (fig. 3i), et un point S (fig. 33) pour son correspondant sur la surface developpee, de developper les differents arcs de 1 intersection spherique, et de les MOXGE. I. Q l3o LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. potter successivement sur 1 arc de cercle STU de S en des points T. Pour cela, la courbe spherique etant a double courbure, il faut lui faire perdre successive ment ses deux courbures, sans alterer sa grandeur, de la maniere suivante : L intersection spherique etant projetee sur le plan horizontal en NJKH (fig. 3i), on peut la regarder comme tracee sur la surface d un cylindre vertical, dont la base serait NJKH : on pourra done developper cette surface, comme nous 1 avons indique (fig. 27), et rapporter sur cette surface cylindrique developpee 1 intersection spherique, en developpant Tare NJ (fig. 3i) en N J (fig. 82), et en portantla verticale i 1 i (fig. 3i) perpendiculairement a N N (fig. 82) de J en J". La courbe N"J"K"H"N", qui passera par tous les points J" ainsi determines, sera 1 intersection sphe rique privee de sa courbure horizontale, sans avoir change de longueur. On aura la tangente au point J" de cette courbe, en prenant JP (fig. 3i) et la portant sur N N (fig. 82) de J en P , et menant la droite J"P . Actuellement, on developpera la courbe N"J ff K"H"N" pour la replier sur 1 arc STU (fig. 33) : par exemple, on portera Tare N/; J" de S en T, et le point T sera sur la surface conique developpee, le point ou s applique celui de 1 intersection spherique, dont les projections sont J, i (fig. 3i). Done, si 1 on mene la droite RT, on aura sur le developpement de la surface la generatrice dont la projection horizontale est AC (fig. 81); enfin, s il se trouve sur cette generatrice un point qu il faille rapporter sur la surface developpee, il ne s agira plus que de prendre (fig. 3i) la distance de ce point au sommet de la surface conique, et de la porter (fig. 33) GEOMETRIC DESCRIPTIVE. l3l sur RT de R en V; et le point V sera sur la surface developpee celui que Ton considere. 82. SEPTIEME QUESTION. Construire 1 intersection de deux surfaces cylindriques a bases quelconques ? Solution. Lorsque, dans la recherche qui donne lieu a la question dont il s agit, on n a-pas d autres intersections a considerer que celle des deux surfaces cylindriques, et surtout quand ces surfaces sont a bases circulates, il est avantageux de choisir les plans de projection de maniere que 1 un d entre eux soit parallele aux generatrices des deux cylindres : par la 1 intersection se construit sans employer d autres courbes que celles qui sont donnees. Mais, lorsqu on doit considerer en meme temps les intersections de ces surfaces avec d autres, il n y a plus d avantage a changer de plans de projection; et meme il est plus facile de se representer les objets en les rapportant tous aux memes plans. Nous allons done supposer les generatrices des deux surfaces placees d une maniere quelconque, par rapport aux plans de projection. Soient done (fig. 34) TFF U, XGG V les traces horizontals donnees des deux surfaces cylindriques ; AB, ab les projections donnees de la droite a laquelle la generatrice de la premiere doit etre paral.lele; CD, cd celles de la droite a laquelle doit etre parallele la generatrice de la seconde. On concevra une serie de plans paralleles aux deux generatrices. Ces plans couperont ies deux surfaces dans des lignes droites; et les rencontres des jdeux sections faites dans l3a LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. i33 la premiere surface, par les sections faites dans la seconde, determineront les points de 1 intersection demandee. Ainsi, apres avoir construit,comme dans la figure i5, la trace horizontale AE d un plan mene par la premiere droite donnee parallelement a la seconde, on menera parallelement a cette trace tant de droites FG qu on voudra, et Ton regardera ces paralleles comme les traces des plans de la serie. Chaque droite FG7 coupera la trace de la premiere surface en des points F, F , et celle de la seconde en d autres points G, G , par lesquels on menera aux projections des generatrices respectives les paralleles FH, F H , ..., GJ, G J , . . . ; et les points de rencontre P, Q, R, S, de ces droites, seront les projections horizontales d autant de points de 1 intersection des deux surfaces. En operant de meme pour la suite des droites FG7 , on trouvera une suite de systemes de points P, Q, R, S, et la courbe qui passera par tous les points trouves de la meme maniere sera la projection horizontale de 1 intersection. Pour avoir la projection verticale, on projettera sur LM les points F, F , . . ., G, G , ... en /, / , . . ., g, g , . . ., et, par ces derniers points, on menera aux projections des generatrices respectives les paral leles //i, / /i , . . . , gi, g i , ... qui, par leurs ren contres, determineront les projections verticales p, g, r, s des points de 1 intersection. En operant de meme pour toutes les autres droites FG , on aura de nouveaux points p, g, r, s; et la courbe qui passera par tous ces points sera la projection verticale de 1 inter section. 1 34 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Pour avoir les tangentes de ces courbes aux points P et p, on construira la trace horizontale F Y du plan tangent en ce point a la premiere surface cylindrique \ puis la trace G Y du plan tangent en ce meme point a la seconde ; et la droite, menee du point P au point Y de rencontre de ces traces, sera la tangente en P. Enfin, projetant Y sur LM en ?/, et menant la droite py, on aura la tangente au point p de la projection verticale. 83. HUITIEME QUESTION. Construire 1 intersection de deux surfaces de revolution, dont les axes sont dans un meme plan ? Solution. On disposera les plans de projection de maniere que 1 un d entre eux soit perpendiculaire a 1 axe d une des surfaces, et que 1 autre soit parallele aux deux axes. D apres cela, soient A (fig. 35) la projection horizontale de 1 axe de la premiere surface, aa sa projection verticale, et cde la gene ratrice donnee de cette surface. Soient AB, parallele a LM, la projection horizontale de 1 axe de la seconde surface, a b sa projection verticale, de maniere que A et a soient les projections du point de rencontre des deux axes; et soit fgh la generatrice donnee de cette seconde surface. On concevra une serie de sur faces spheriques, dont le centre commun soit place au point de concours des deux axes. Pour chacune des surfaces de cette serie, on construira la projection iknopq du grand cercle parallele au plan vertical de projection; et ces projections, qui seront des arcs de cercle decrits du point a comme centre, et avec des rayons arbitrages, couperont les deux generatrices en des points A , p. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. l35 Cela pose, chaque surface spherique coupera la pre miere surface dans la circonference d un cercle, dont le plan sera perpendiculaire a 1 axe aa!, et dont on aura la projection verticale en menant 1 horizontale /co, et dont on aura la projection horizontale en decrivant du point A comme centre, et d un diametre egal a fro, la circonference de cercle KROR . De meme chaque surface spherique de la serie coupera la seconde surface de revolution dans la circonference d un cercle dont le plan sera perpendiculaire au plan vertical de projection, et dont on aura la projection verticale en menant par le point p une droite pn perpendicu laire a a b. Si le point r, dans lequel se coupent les deux droites fro, /m, est plus pres des deux axes respectifs que n en sont les points /f, p, il est evident que les deux circonferences de cercles se couperont en deux points, dont le point r sera la projection verticale commune ; et la courbe menee par tous les points r, construits de la meme maniere, sera la projection ver ticale de 1 intersection des deux surfaces. Projetant le point r sur la circonference du cercle KROR en R et R , on aura les projections horizontales des deux points de rencontre des circonferences de cercles qui se trouvent sur la meme sphere; et la courbe menee par tous les points R, R , construits de la meme maniere, sera la projection horizontale de 1 intersection demanded. Ges exemples doivent suffire pour faire connaitre la maniere dont il faut employer la methode de construire les intersections des surfaces et de leur mener des tangentes, surtout si les eleves s appliquent a construire avec la plus grande exactitude, s ils emploient de 1 36 LES MAITRES DE LA PENSEF. SCIENTIFIQUE. 35. CEOMETRIE DESCRIPTIVE. grandes dimensions, et si, autant qu il sera possible, ils tracent les courbes dans toute leur etendue. 84. Dans tout ce qui precede, nous avons regarde les courbes a double courbure comme determinees chacune par deux surfaces courbes dont elle est 1 intersection, et c est, en effet, le point de vue sous lequel elles se presentent le plus ordinairement dans la Geometric descriptive. Dans ce cas, nous avons vu qu il est tonjours possible de leur mener des tangentes. Mais, de meme qu une surface courbe peut etre definie an moyen de la forme et du mouvement de sa generatrice, il peut arriver aussi qu une courbe soit donnee par la loi du mouvement d un point generateur; et alors, pour lui mener une tangente, si 1 on ne veut pas avoir recours a 1 Analyse, on peut employer la methode de Roberval. Cette methode, qu il inventa avant que Descartes eut applique 1 Algebre a la Geometric, est implicitement comprise dans les precedes du Calcul differentiel, et c est pour cela que les elements de Mathematiques n en font pas mention; nous nous contenterons ici de 1 exposer d une maniere sommaire. Ceux qui desireront en voir des applications nombreuses pourront consulter les Memoires de VAcademie des Sciences, anterieurs a 1699, dans lesquels les ouvrages de Roberval ont ete recueillis. 85. Lorsque, d apres la loi de son mouvement, un point generateur est perpetuellement pousse vers un meme point de 1 espace, la ligne qu il parcourt en vertu de cette loi est droite; mais si, dans chaque instant de son mouvement, il est en meme temps pousse vers 1 38 LES MAITRES DE LA PENSEEl SCIENTIFIQUE. deux points, la ligne qu il par-court, et qiy, dans quelques cas particuliers, peut encore etre une droite, est en general une ligne courbe. On aura la taoigente a cette courbe en menant par le point de la courbe deux droites, suivant les deux directions differentes du mouvement -du point generateur, en portant sur ces directions, et dans le sens convenable, des parties proportionnelles aux deux vitesses respectives de ce point, en achevant le parallelogramme, et en menant la diagonale, qui sera la tangente demandee j car cette diagonale sera dans la direction du mouvement du point decrivant, au point de la courbe que Ton consi- dere. 86. Nous ne-citerons qu un seiil exemple. Un fil A1V1B (fig. 36) ptant attache par ses extremites a deux points fixes A, B, si, au moyen d une pointe M, on tend ce fil, et si Ton fait mouvoir la pointe, de maniere que le fil soit toujours tendu, la pointeJdeerira une courbe DCM qui, comme on sait, est une ellipse dont les points fixes A, B sont les foyers. D apres la generation de cette courbe, il est tres facile de lui mener une tangente par la methode de Roberval. En effet, puisque la longueur du fil ne change pas, dans chaque instant du mouvement le rayon AM s allonge de la meme quantite dont le rayon BM se raccourcit. La vitesse du point decrivant dans la direc tion AM est done egale a sa vitesse dans la direc tion MQ. Done, si Ton porte sur MB, et sur le prolongement de AM, des droites egales MQ, MP, et si 1 on acheve le parallelogramme MPRQ, la diagonale MR de ce parallelogramme sera la direction du point gene- GEOMETRIC DESCRIPTIVE. rateur en M, et, par consequent, la tangente au meme point de la courbe. On voit clairement, d apres cela, que dans 1 ellipse la tangente partage en deux parties egales Tangle BMP forme par un des rayons vecteurs .et par le prolongement de 1 autre ; que les angles AMS et BMR sont egaux entre eux, et que la courbe doit avoir la propriete de reflechir a un des foyers lea rayons de lumiere emanes de Tautre. II est facile d etendre la methode de Roberval au cas des trois dimensions, et de 1 appliquer a la cons truction des tangentes des -courbes a double courbure. En effet, si un point generateur se meut dans Pespace, de maniere qu a chaque instant de son mouvement il soit pousse vers trois points differents, la ligne qu il parcourt, et qui, dans quelques cas particuliers, peut etre plane et meme droite, est en general une courbe a double courbure. On aura la tangente de cette courbe en un point quelconque, en menant par ce point des droites, suivant lea trois directions diflerentes des mouvements du point generateur ; en portant sur ces droites, et dans le sens convenable, des parties proportionnelles aux trois vitesses respectives de ce point, en achevant le parallelepipede ; et en menant la diagonale du parallelepipede, qui sera la tangente de la courbe au point que Ton considere. 87. Nous allons appliquer cette methode a un cas ana logue a celui de 1 ellipse; et la figure 87, que nous allons employer, representera 1 objet en perspective, et non pas en projection. Trois points fixes A, B, C etant donnes dans 1 espace, soit un premier fil AMB attache par ses deux extre- I/Jo LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. mites aux points A et B 5 soit un autre fil AMC, d une grandeur independante de celle du premier, et qui soit attache par ses extremites aux deux points A et C ; si un point generateur, saisissant en meme temps les deux fils, se meut de maniere que ces fils soient toujours tendus, il parcourra une courbe a double courbure ( L ). Pour mener a cette courbe une tangente au point M, il faut remarquer que la longueur du pre mier fil AMB etant constante dans chaque instant du mouvement, la quantite dont la partie AM s allonge est egale a celle dont la partie MB se raccourcit, et que la vitesse du point generateur dans la direction AM est egale a sa vitesse dans la direction MB. De meme, la longueur du fil AMC etant constante, la vitesse du point generateur dans la direction MC est encore egale a sa vitesse dans la direction AM. Done, si sur le prolongement de AM, et sur les droites MB, MC, on porte les parties egales MP, MQ, MR, et si Ton acheve le parallelepipede MPUSVQRT, la diagonale MS de ce parallelepipede sera la tangente de- mandee. Comme la methode de Roberval est fondee sur le ( x ) M. Dupin, en s occupant de la determination d une sphere tangente a trois autres, a fait voir que la courbe indiquee ci-dessus comme a double courbure, est plane et du second .degre ; ce qui tient a la theorie generale du nombre infini de foyers qui appartiennent a chaque courbe du deuxieme degre. Voir la Correspondance sur 1 Ecole Polytechnique, t. I, p. 22; t. II, p. 887, et les Developpements de Geometrie, par M. DUPIN, p. 280. (Note communiquee par M. Dupin. ) GEOMETRIE DESCRIPTIVE. l4l principe dc la composition du mouvement, il est facile d apercevoir que, dans les cas moms simples que ceux que nous avons choisis pour exemples, on peut s aider des methodes connues pour trouver la resultante de forces qui sont dirigees vers un point, et dont on connait les grandeurs et les directions. FIN DU PREMIER VOLUME. TABLE DES MATIERES OU PREMIER VOLUME. Pages, AVERTISSEMENT V NOTICE. BIOGRAPHIQUE VII PROGRAMME XIII I. Objct de la Geometric descriptive I Considerations d apres lesquelles on determine la position d un point situe dans 1 espace. De la m6thode des projections I Comparaison de la Geometric descriptive avec 1 Algebre I? Convention propre a exprimer les formes et les posi tions des surfaces. Applications au plan 19 Solutions de plusieurs questions elementaires rela tives a la ligne droite et au plan 25 II. Des plans tangents aux surfaces courbes, et de leurs normales 39 Methode pour mener des plans tangents par des points donnes sur les surfaces 4^ Des conditions qui determinent la position du plan tangent a une surface courbe quelconque; observa tion sur les surfaces developpables 56 " LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE HUYGENS (Christian). Traite de la lumiere. Un vol. de x-155 pages et 74 figures ; broche, net 3 fr. 50 LAVOISIER (A.-L.). Memoires sur la respiration et la transpira tion des animaux. Un vol. de vni-68 pages ; broche, net. . . 3 fr. SPALLANZANI (Lazare). Observations et Experiences \aites sur les Animalcules des Infusions. Deux vol. de vin-106 et 122 pages; cbaque vol. broch6, net 3 fr. CLAIRAUT (A.-C.). Elements de Geometric. Deux vol. de xiv-95 et 103 pages avec 69 et 77 figures; chaque vol. broche, net. 3 fr. 50 LAVOISIER et LAPLACE. Memoire sur la chaleur. Un vol. de 78 pages avec 2 planches; broche, net * 3 fr. CARNOT (Lazare). Reflexions sur la melaphysique du Calcul infini tesimal. Deux vol. de vin-117 et 105 pages avec 5 figures; chaque vol. broche, net 3 fr. D ALEMBERT (Jean). Traite de Dynamique. Deux vol. de XL-102 et 187 pages avec 81 figures; chaque vol. broch6, net 3 fr. DUTROCHET (Rene). Les mouvements des vegetaux. Du reveil et du sommeildes plantes. Un vol. de vin-121 pages et 25 figures; broche, net ... 3 fr. AMPERE (A.-M.). Memoires sur Velectromagnetisme et Velectrodynamique. Un vol. de xiv-1 10 pages et 17 figures; broche, net 3 fr. LAPLACE (P.-S.). Essai philosophique sur les probabilites. Deux vol. de xn-103 et 108 pages; chaque vol. broch6, net . . 3 fr. BOUGUER (Pierre). Essai d optique sur la gradation de la lumiere. Un vol. de xx-130 pages et 17 figures ; broche, net. . . 3 fr. > PAINLEVE (Paul). Les axiomes de la Mecanique. Examen critique . Note sur la propagation de la lumiere. Un vol. de xni-112 pages et 4 figures; broche, net 4 fr. Sous presse : MARIOTTE (Edme). Discours de la nature de Vair. De la vegetation des plantes. Nouvette decouverte touchant la vue. Un vol. de oo pages; broche, net MONGB (Gaspard). Geometric descriptive. Deux vol. de xvi-144 et 138 pages avec 53 figures; chaque vol. broche, net. ... II est tire de chaque volume 10 exemplaires sur papier de Hollande, au prix uniforme et net de 6 francs. LES MAITRES DE LA PENSfiE SCIENTIFIQUE COLLECTION DE MBMOIRES ET OUVRAGKS Publiee par les soins de MAURICE SOLOVINE GEOMETRIE DESCRIPTIVE PAR Gaspard MONGE AIJGMBNTEE DTNE TBEORIE DES OMBRES ET DE L4 PERSPECTIVE EXTRAITE DES PAPIKRS DE I/AUTEUR Par Barnab6 BRISSON II. PARIS GAUTHIER-VILLARS ET Cu , EDITEURS LIBRAIRKS DU BUREAU DBS LONGITUDES, DE L ECOLE POLYTEGHNIQUK Quai des Grands-Augustins, 55. 1922 Tous droits de traduction, de reproduction et d adaptation reserves pour tous pays. (xEOMETRIE DESCRIPTIVE IV. APPLICATION DE LA METHODE DE CONSTRUIRE LES INTERSECTIONS DES SURFACES COURSES A LA SOLU TION DES DIVERSES QUESTIONS. 88. Nous avons donne (fig. 26) la methode de construire les projections de I intersection de deux surfaces courbes definies de forme et de position; et nous 1 avons fait d une maniere abstraite, c est-a-dire sans nous occuper de la nature des questions qui pourraient rendre necessaires de pareilles recherches. L exposition de cette methode, eonsiderfo d une ma niere abslraite, serait suflisante pour le plus grand nombre des arts; car, si Ton prend pour exemples I art de la coupe des pierres et celui de la charpenterie, les surfaces courbes que Ton y considere, et dont on IMMI! avoir besoin de construire les intersections, formeui ordinairement I obj**! principal doul on g occupe, et elles &e pr&entenl naturellcinent. Mais la Geometric descriptive devant deveriir mi jour unr d s parlies principales de 1 education nationale, parce que les methodes qu ellc donnt: sont aussi necessaires aux artistes que le sont la lecture, 1 ecriture et l"arithmetique, nous croyons qu i! est utile do fa ire voir par quelques exemples comment elle peut suj,>pleer 1 AnaMONUL. II. i LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. lyse pour la solution d un grand nombre de questions, qui, au premier apergu, ne paraissent pas de nature a devoir etre traitees de cette maniere. Nous comineiicerons d abord par des exemples qui n exigont que les intersections de plans, nous passerons ensuite a ceux pour lesquels les intersections de surfaces courbes sont necessaires. 89. La premiere question qui frappe d une maniere remarquable ceux qui apprennent les elements de Geometrie ordinaire est la recherche du centre du cercle dont la circonference passe par trois points places arbitrairement sur un plan. La determination de ce centre par 1 intersection de deux lignes droites, sur chacune desquelles il doit se trouver necessairement, frappe les eleves, et par sa generalite, et parce qu elle doiine un moyen d execution. Si toute la Geo metrie etait traitee de cette maniere, ce qui est pos sible, elle conviendrait a un plus grand nombre d esprits; elle serait cultivee et pratiquee par un plus grand nombre d hommes; 1 instruction moyenne de la nation serait plus avancee, et la science elle-memc serait poussee plus loin. II existe dans les trois dimen sions une question analogue a celle que nous venous de citer, et c est par elle que nous allons coinmencer. 9U. PREMIERE QUESTION. Trouver le centre et le rayon d une sphere dont la surface passe par quatre points donnes arbitrairement dans 1 espace ? Solution. Les quatre points etant donnes par leurs projections horizontales et vcrticales, on con- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. cvra par Pun dYux do drnilcs menees a chacuii tics trois autres; ct Pon tracera les projections hoi i talcs ct verticales do ces trois droites. Puis, consul i rant la premiere de ces droites, il est evident que le centre demande devant etre a egale distance d deux cxtremites, il doit se trouver sur le plan p. rp ndiculaire a cette droite, et mene par son milim. Si done on divise en parties egales les projections dc la driie, PC qui donncra les projections dc son milieu, et si Pon construit les traces du plan menc par le point jM-pendiculairement a la droite, ce que nous savoiis faire, on aura les traces d un plan sur Icquel le cenlre demande doit se trouver. Considerant ensuite les deux autres droitcs, et faisaiit successivement pour chacunc d ellcs la memc operation, on aura les traces des trois plans difTerents, sur cliacuii desquels doit se trouver le centre demande. Or, de ce que le centre doit etre sur le premier de ces plans ct sur le second, il doit etre sur la droite de leur intersection; done, si Pon construit les projections de cettc intersection, on aura, sur chaque plan de projection, une droite qui contiendra la projection du centre. Par la meme raison, si Pon construit les projections dc, Pintersection du premier plan et du troisieme, on aura encore, sur chaque plan de projection, une autrc droite qui contiendra la pro jection du centre. Done, sur chaque plan de projec tion on aura deux droites qui, par leur intersection, determineront la projection demandee du centre de la sphere. Si Pon employait Pintersection du second plan ct du troisieme, on aurait une troisiemc droite qui passcrait par le centre, et dont les projections passeraient 4 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. encore par les projections demandees, ce qui fournit un moyen de verification. Quant au rayon, il est evident que si, par la projec tion du centre et par celle d un des points donnes, on mene une droite, elle sera sa projection; on pourra done avoir la projection horizontale et la projection vertical e du rayon, et par consequent sa grandeur. 9.1. Si Ton est libre de choisir la position des plans dr. projection, la methode precedente peut etre considerablement simplifiee. En effet, supposons que celui do ces plans que nous regardons comme horizontal (fig. 38) passe par trois des points donnes, de maniere que des projections donnees A, B, C, D des quatre points, les trois premieres se confondent avcc leurs points respectifs; puis, apres avoir mene les trois droites AB, AC, Al), supposons que le plan verlical soit parallele a AD, c est-a-dire que les droites LM et AD soient paralleles eiitre elles ; les projections verticales des trois premiers points seront sur LM en des points a, &, c, et celle du quatrieme sera donnee quelque part en un point d de la droite Dd perpendiculaire a LM. Cela pose, la droite menee du point A au point B etant horizontale, tout plan qui lui sera perpendiculaire sera vertical, et aura pour projection horizontale une droite perpendiculaire a AB. II en est de meme pour la droite menee du point A au point C. Done, si sur le milieu de AB on lui mene la perpendi culaire mdefinie Ee, cette perpendiculaire sera la pro jection horizontale d un plan vertical qui passe par le centre de la sphere; done la projection horizontale du centre sera quelque part sur la droite Ee. De meme, GEOMETR1E DESCRIPTIVE. Fig 5$ fig 40 e\ h LES MA1TRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. si sur le milieu de AC on lui mene la perpendiculairc indefinie F/, cette perpendiculaire sera la pro jection d un second plan vertical qui passe par le centre de la sphere, et la projection horizontale de re centre sera quelque part sur un point de la droiic, F/j done Jo point G d intersection des deux droites E<?, F/sera la projection horizontale du centre de la sphere, dont la projection verticole sera, par consequent, sur la droite indefinie de projection Ggg . La droite menee du point A au quatrieme point etant paraJlele a sa projection verticale ad, tout plan qui lui sera perpendiculaire sera aus^i perpendiculaire au plan vertical de projection, et aura pour projection verticale une droite perpendiculaire a ad. Done, si sur le milieu de ad on lui mene une perpendiculaire indefinie H/i, on aura la projection d un troisieme plan qui passe par le centre de la sphere; done la projection verticale de ce centre, devant se trouver en meme temps et sur gg et sur H/i, sera au point K d intersection de ces deux droites. Enfin, si Ton mene les deux droites AG, K, 011 aura evidemment les deux projections d un meme rayon de la sphere; done, si 1 on porte AG sur LM, de g en J, la droite JK sera la grandeur du rayon demande. 92. DEUXIEME QUESTION. Inscrire une sphere dans une pyramide triangulaire donnee, c est-a-dirn trouver la position du centre de la sphere et la gran deur de son rayon? Solution. La surface de la sphere inscrite devant toucher les quatre faces de la pyramide, il est evident GEOMETRIE DESCRIPTIVE. quo si par Ic centre de la sphere et par chacune des six aretes on congoit un plan, ce plan partagera < n deux parties egales Tangle que formcnt entre ellcs Irs deux faces qui passent par la ineme arete. Si done j.iinni Irs six aretes mi -n rh.dsit iruir, qui ne pa l. as I.Mil.-s p;sr Ir inrliie suiniiK I d ailgK; solide, par chacune de ces aretes on fait passer un plan qui partage en deux parties egales Tangle forme par les deux faces correspondantes, on aura trois plans, sur ehacun desquels le centre de la sphere demandee doit se trouver, et qui, par leur intersection commune, doivent determiner la posilion.de ce centre. 93. Pour Bimplifier la construction, nous supposerons que les plans de projection aient etc choisis dc maniere que celui <IIK^ nous regarderons coiuinc horizontal soit le meme qu une des faces de la p\ia- mide. Soient done (fig. 89) A, B, C, D les projec tions horizontals donnees des sornmets des quatre angles solides de la pyramide, et a, //, c-, d leurs pro jections verticales; par le sommet de la pyramide, on concevra des plans perpendiculaires aux trois cotes de la base; ces plans seront verticaux, et leurs projec tions horizontals seront les droites DE, 1)I\ I XI, ahaissees perpendiculairement, du point D sur les cdtea .Vli, (11), BA de la base. Chacun de ces plans coupera la base de la pyramide et la face qui passe par Tarete en deux droites qui comprendront entre elles un angle egal a celui que la face forme avec la base. Si done on porte sur LM les droites DE, DF, DG, a partir dr ia verticale Ddd , de d en e, /, g, et si par U- sum- 8 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. GEOMETRIC DESCRIPTIVE. met d on mene les droites d e, d /, d g, ces droilos formeront avec LM des angles egaux a ceux quc les faces correspondantes de la pyramide forment avec la base; el si Ton parlagc chacun de ces trois angles en deux parties egales par les droiti-s ee , // , gg , les angles que ces dernieres droites formeront avec LM seront egaux a ceux que formeraient avec la base les faces d une scconde pyramide qui aurait la meme base que la pyramide donnee, et dont le sommet serait au centre de la sphere demandee. Pour trouver le sommet de cette seconde pyramids, on la coupera par un plan horizontal, mene a une hauteur arbitraire, et dont on aura la projection verticale, en menant une horizontale quelconque pn. Cette droite coupera ee 1 , // , gg r en des points /t , i , A , desquels on abaissera sur LM les verticales hh, i /, /r /r; et si Ton porte les trois distances eh, /i, kg sur les perpendiculaires respectives de E en H, de F en J et de G en K, on aura en H, J, K les projections horizontals de points pris dans les trois faces de la seconde pyramide, et qui se trouvent sur le plan horizontal arbitraire. Done, si par les points H, J, K on mene aux cotes respectifs de la base des paralleles PN, NO, OP, ces droites seront les projections des sections des trois faces de la seconde pyramide par le meme plan horizontal ; elles se couperont en des points N, O, P, qui seront les projections d autant de points des trois aretes de la seconde pyramide; et si par ces points on mene, aux sommcts des angles respectifs de la base des droites indefinies AP, BO, CN, ces droites seront les projections des aretes; enfin, le point unique Q, dans lequel elles se rencontreront toutcs LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. trois, sera la projection horizontale du sommet de la scconde pyramide, ct par consequent du centre de la sphere demandee. Pour avoir la projection vcrticale de ce centre, on inenera d ahord la droite, indefinie de projection Q<7/, sur laquciii < v iic doil. se irouvcr; puis on projellcra k-s trois points N, 0, P sur 1 horizontale np en n, o, p; par les projections , 6, c, des sommets des angles rcspectifs de la base, on menera les droites ap, bo, en, qui seront les projections verticales des trois are"tes; et le point unique q , dans lequel ces trois dernieres droites se couperont et qui sera en meme temps sur la droite Qqq , sera la projection verticale du centre de la sphere. Knlin, la vorlieafc qq sera evidemment e^ale au rayon de la sphere inscribe, et les points Q, q seront les projections du point de contact de la surface de la sphere avec le plan de la base. 94. Nous avons fait voir (3) par quelles considera tions on pouvait determiner la position d un point, lorsque Ton coimaissait ses distances a trois points connus de position; nous allons actuellement donner la construction de cette question. TROISIEME QUESTION. Construire les projections d un point dont on connaifc les distances a trois autres points donnes dans 1 espace? Solution. Nous supposerons les plans de projec tion choisis de maniere que celui que nous regarderons eomme horizontal passe par les trois points donnes, et que 1 autre soit perpendiculaire a la droite G^OMETRIE DESCRIPTIVE. I I qui joint deux de ces points. D apres cola, soient A, B, C (fig. 4o) les trois points donnes ; A , B , ( / les distances donnees de ces points an point dciuande. On joindra deux des points par la droiie Al, perpendiculairemenl a lacpielle on menera I.M inn determine la position du plan vertical de ] ] ! ion. Puis, des points A, l>, C, comiuc. centres, et aver des rayons egaux aux distances respectives A , !> , ( /, on deerira trois arcs de cercles qui se couperont deux a deux en des points D, E, F, J, P, Q; par les points d intenection de ces arcs consideres deux a deux, on iHL-nera les droites DE, FJ, PQ, qui seront les proji < tions horizontals des circonferences de cercles, dans lesquellea les trois spheres se coupent; et le point lie N, dans lequel ces trois droites se rcncontreront, sera evidemment la projection hoi-i/ontale du ]oinl deinaude. Pour avoir la projection vertieale du ineiu<; point, .on m&nera la ligne de projection indefinic Nnn ; ]>iiis, observant quc le cercle projete en DE est parallele au plan vertical, et que sa projection sur ce plan doit etre un cercle de merae rayon, on projettera la droite AB ur LM au point r, duquel, comme centre, et avec un intervalle egal a DR, ou a la moitie de DE, on decrira le cercle dnen ; ct la circonference de ce cercle coupera la droite N/i/i 7 en deux points /i, n , qui seront indiflVrcinniciit la projection vertieale du point dcinande. Ce sera d apres les autres circonstances de la ques tion qu on deterrninera si les deux points n et n doivent etre tous deux employes; et dans le cas ou il n y en aurait qu un de necessaire, quel est celui qui doit etre rejef*-. LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Le lecteur pourra se proposer de construire les pro jections d un point dont on connait les distances a trois lignes donnees dans Vespace. 95. QUATRIEME QUESTION. Un ingeiiieur parcourant un pays de montagnes, soit pour etudier la forme du terrain, soit pour faire le projet de travaux publics qui dependent de cette forme, est muni d une carte topographique, dans laquelle non seuleinent les projections des differents points du terrain sont exactes, mais encore les hauteurs de tous ces points au-dessus d une meme surface de niveau sont indiquees par des nombres places a cote des points respectifs, et auxquels on a coutume de donner le nom de cotes. II rencontre un point remarquable qui n est pas place sur la carte, soit parce qu il a etc omis, soit parce qu il a ete rendu remarquable depuis la confection de la carte. L ingenieur ne porte avec lui d autre instru ment d observation qu un graphometre propre a mesurer les angles, et cet instrument est garni d un fll a plomb. On demande que, sans quitter la station, il construise sur la carte la position du point ou il est, et qu il trouve ia cote qui convient a ce point, c est-a-dire sa hauteur au-dessus de la surface de niveau ? Moijen de solution. Parmi les points du terrain marques d une maniere precise sur la carte, et qui seront les plus voisins, 1 ingenieur en distinguera trois, dont deux au moins ne soient pas a la meme hauteur que lui; puis il observera les angles formes par la verticale GEOMETRIE DESCRIPTIVE. i3 et les rayons visuels diriges a < s irois points, et, d apres cctte seule observation, il pourra resoudrc la En rdVi, noinmons A, B, C les trois points ol>-, r\< donl il a Irs pniji rlions liori/oni ales sur la cartr, < I don I il pourra construirc les projections vert ica les au inoyen de leurs cotes. Puisqu il connait l angle forme par la verl.icalr rl par le rayon visuel dirige au point A, il connait aussi I angir forme par le ineiiic rayon < I pai 1 la verticale elevee au point A; car en negligeaal la courbure de la terre, ce qui est convenable, ees deux angles sont alternes-internes, et par consequ<;nt egaux. Si done il concoit une surface conique a base circulaire, dont le sommet soit au point A, dont 1 axe soit vertical, et dont I angle forme par 1 axe et par la droite generatrice soit egal a I angle observe, ce qui deter mine completement cette surface, elle passera par le rayon visuel dirige au point A, et par consequent par le point de la station : ainsi il aura une premiere stirface courbe deteiminee, sur laquelle se trouvt-ia If point demande. En raisonnant pour les deux autres ]>oints B, C comme pour le premier, le point demande se trouvera encore sur deux autres surfaces coniques a bases circulates, dont les axes serorit verticaux, dont les sommets seront aux points B, C, et pour chacune desquelles I angle forme par 1 axe et par la g<-nera trice sera egal a I angle forme par la verticale el par le rayon visuel correspondant. Le point demande seru done en meme temps sur trois surfaces coniques determinees de forme et de position, et par consequent dans leur intersection commune. II ne s asrit done plus que de construire, d apres les duimeeb de la ({uestion, les 1 4 LES MA1TRES DE LA PENSEE SCIEN TIFIQUE. projections horizontals et verticales des intersections de ces trois surfaces considerees deux a deux; les intersections de ces projections donneront les projec tions horizontale et verticale du point demande, et par consequent la position de ce point sur la carte, et sa hauteur au-dessus ouau-dessous des points observes, ce qui determinera sa cote. Cette solution doit en general produire qualrc points quisatisfont a la question; mais ilsera facile a 1 obscrvateur de distinguer parmi ces quatre points celui qui coincide avec le point de la station. D abord, il pourra toujours s assurer si le point de la station est au-dessus ou au-dessous du plan qui passe par les trois points observes. Supposons que ce plan soit au-dessus du plan des sommets des cones ; il sera autorise a negliger les branches des intersections des surfaces coniques qui existent au-dessous de ce plan; par la le nombre des points possibles sera reduit a quatre. Ce serait la memo chose si le point de la station etait au contraire place au-dessous du plan. Ensuite, parmi ces quatre points, s ils existent tous, il reconnaitra facilemerit celui dont la position, par rapport aux trois sommets, est la meme que celle du point de la station, par rap port aux points observes. 96. Construction. Soieiit A, B, C (fig. 4i) les projections horizontales des trois points observes, prises sur la carte; a, fe, c les projections ver ticales des memes points, construits en portant sur les verticales B 6, Cc, a partir de 1 horizontale LM, qui passe par le point a, la difference des cotes des deux autres points; et soient A , B , C les angles observes, GEOMETRIC DESCRIPTIVE. I , l6 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIF1QUE. que les rayons visuels, diriges aux points respectifs A, B, C, forment avec la verticale. On menera les verticales indefinies aa , 66 , cc , qui seront les projections verticales des axes des trois cones; par les trois points , 6, c, on menera les droites al, 6m, en, qai formeront avec ces verticales des angles respectivement egaux aux angles donnes A , 13 , C ; et ces droites seront chacune la projection ver ticale dc I lin des deux cotes extremes rle la surface conique correspondanlc. Cela fait, on menera dans Ja projection verlicale tant de droites horizontales ee qu oii voudra; on les regardera comme les projections d autant de plans horizontaux ; et pour chacune d elles, on fera 1 operation que nous allons decrire pour celle d entre elles qui est indiquee par EE . Cctte droiie coupera les projections des axes des Irois cones en des points /, g, A, qui seront les pro jections verticales des centres des cercles, suivant lesquels le plan horizontal correspondant coupe les trois surfaces coniques; et elle coupera les cotes extremes des cones a/, 6m, en en des points / , g , A , tels que les distances // , gg , hh seront les rayons dc ces meines cercles. Des points A, B, G, pris successivoment pour centres, et avec des rayons respective ment egaux a // , gg , hh f , on decrira des cercles donf. les circonferences seront les projections horizontales des sections faites dans les trois surfaces coniques par le meme plan EE ; ces circonferences se couperont deux a deux dans des points D, D , K, Iv , J, J , qui seront les projections d autant de points des trois intersec tions des surfaces coniques considerees deux a deux; GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I~ ! I en projetant ces points sur EE7 en d, d , A, A* 7 , i, / , >n aura Ics projections verticales des monies points ilcs Irois intersections. En operant ensuite de memo pour les autres droites ee y on trouveia pour chacune d elles de nouvraux points D, D7 T K, K7 , J, J , dans la projection horizontale, et de nouveaux points d, d , A, A, i, i , ilai.s la projection verticale; puis par tons les points D, D , . . ., on fera passer unc courbc DPD\ qui sera la projection horizontale de 1 intersection de la premiere surface conique avec la seconde; par tous les points K, K , ..., on fera passer une autre courbe KPK qui - i.i la projection de 1 inlersection de la seconde sur<! de la troisieme; et par tous les points J, J , . . ., on en fera passer une dernierc JPJ7 qui si ra la projrrlioii de 1 intersection de la troisieme surface et de la piviuiere. Les points P, . . ., dans lesqucls ces courbes se couperont toutes trois, seront les projections horizontals d autant de points qui satisfont, a la <jucs- tion. De meme dans la projection verticale, par tous les points d, d , . . . , on fera passer une premiere courbe ; par tous les points A-, A* , . . ., une seconde; et par tous ;.ints /, i 7 , ..., une troisieme. Ces courbes si-ront li-s projections verticales des intersections d< s Jruis surfaces considere s deux a deux; et les points />, . . ., dans lesquels ces courbes se couperont toutes Irois, seront les projections verticales de tous les poinis |iii salisfont a la question. Les projectioiis i , // d un mem.: }>oinl s.-ront dans une meme perpendieulaire a LM. L observateur, apres avoir reconnu parmi tous les MONQK. ^ 11, J 1 8 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. points P celui qui appartient au point de la station, aura la projection horizontale de cette station, et par consequent sa position sur la carte; puis, au moyen de la hauteur du point correspondant p au-dessus de la droitc LM, il aura 1 elevation du point de la station au-dessus du point observe A, et par consequent il trouvera la cote qui convient a la station. 97. Dans cette solution nous avons construit les projections des trois intersections des surfaces, tandis quo deux auraient suffi. Nous conscillons d agir toujours de meme, parce que ies projections des deux courbcs a double courbure peuvcnt se couper en des points qui ne correspondent pas a des points d intersection, et que pour recormaitre les projections des points d intersection, il faut suivre les brandies des deux courbes qui sont sur la meme nappe d une des surfaces; ce qui exige uiie attention penible, dont on est prcsque toujours dispense en construisant les trois courbes; les points ou elles se coupent toutes trcis sont de veritables points d intersection. 98. CINQUIEME QUESTION. Les circonstaiices etant les memes que dans la question precedente, avec cette seulc difference que 1 instrument n est pas garni de fil a plomb, de maniere que les angles avec la verticale lie puisseiit pas etre mesures ; on demande encore que 1 ingenieur, sans quitter la station, deter mine sur la carte la position du point ou il est, et qu il trouve la cote de ce point, c est-a-dire son elevation au-dessus de la surface de niveau a laquclle tous les points de la carte sont rapportes ? GEOMETRIE DESCRIPTIVE. i<) Moyen de solution. Apres avoir choisi trois poinls du terrain qui soicnt marques d une maniere precise sur la carte, el, ! ! que le point de station nc soil pas avec eux dans le iiienie plan, Tingenieur mrsurcra les trois angles que formcnt entre eux les rayons YJM ids diriges a ces trois points; et au moyen de eel !< seule observation, il sera en etat de resoudre la ques tion. En eflet, si nous nommons A, B, C les trois points observes, et si on les suppose joints par les trois droites AB, BC, CA, Tingenieur aura les projections horizontals dc ces droites tracees sur la carte; de plus, au moyen des cotes des trois points, il aura les diffe rences de hauteur des extremites de ces droites; il pourra done avoir la grandeur de chacune d elles. Cela pose, si dans un plan quelconque mene par AB on conc.oit un triangle rectangle BAD (fig. 4^), construit sur AB comme base, et dont I angle en B soit le complement de Tangle sous lequcl le cote AB a etc observe, Tangle en D sera egal a Tangle observe, et la circonference de cercle decrite par les trois points A, B, D jouira de la propriete, que si d un point quelconque E de Tare ADL> on mene deux droites aux points A et B, Tangle en E qu elles coinprendront entre clles sera egal a Tangle observe. Si done on conceit que le plan du cercle tourne aulour de AB comme charniere, Tare ADB engendrera une surface de revolution, dont tous les points jouiront de la meme propriete; c est-a-dire, que si d un point quelconque de la surface on mene deux droites aux points A et B, ces droites formeront entre elles un angle egal a Tangle observe. Or, il cst evident que les LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. GEOMETRIC DESCRIPTIVE. 21 points de cettc surface de revolution sont les seuls qui jouissent de cette propriete; done la surface passera par le point de la station. Si Ton raisonne de la mf tin maniere pour les deux autres droites BC, CA, on aura deux autres surfaces de revolution sur chacune desquelles se trouvera le point de la station; ce point sera done en merne temps sur trois surfaces de revolution diflerentes, deterniinees de forme et de position; il sera done un point de leur intersection commune. Ainsi, en construisant les projections horizontales et verticales des intersections de ces trois surfaces considerees deux a deux, les points ou les projections se couperont elles-memes toutes trois seront les pro jections du point qui satisfait a la question. La pro- j< clion horizonlale donnera la position du point sur la carte, ct la projection verticale donnera 1 elevalioii do ce point au-dcssus on au-dcssous des points nlisrrvrs. 99. Si cettc question elait traitee par I Analyse, clle conduirait generalement a une equation du 64 degre; car chacune des surfaces de revolution a quatre nappes distinctes, dont deux sont engendrees par Tare de cercle ADB, et dont les deux autres sont engendrees par 1 arc AFB. Chacune des nappes de la premiere pouvant etre coupee par toutes celles de la secondc, il peut en resulter 16 branches dans la courbe d intersection ; et les 1 6 branches pouvant etre coupees par les quatre nappes de la troisieme surface, il peut en resulter 64 points d intersection des trois surfaces : mais ces points ne satisferaient pas tous a la question. En effet, si d un point quelconque F de Tare AFB on mene des droites aux extremites de AB, Tangle AFB qu elles LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. comprcndront ne sera pas egal a Tangle observe; il en sera le supplement. Les nappes engendrees par 1 arc AFB, et les nappes analogues dans les autres surfaces de revolution, ne peuvent done servir a resoudre la question; et tous les points d intersection, qui appartiennent a quelques-unes de ces nappes, sont des points ctrangers au probleme. Dans la Geometric descriptive, on peut ct Ton doit exclure 1 arc AFB et ses analogues dans les deux autres surfaces; chacune de ces surfaces n a plus alors que deux nappes; et le nombre de leurs points d intersec tion possibles se reduit a huit. De ces huit points, quatre sont d un cote du plan qui passe par les trois axes de revolution, et quatre sont de 1 aulre. L observaleur connaissant toujours de quelcote il est place par rapport a ce plan, il ne construira pas les intersections qui sont placees de 1 autre cote, et le nombre des points qu il pourra trouver est reduit a quatre. Enfin parmi ces quatre points, s ils existent tous, il reconnaitra facilement celui qui sera place par rapport aux points A, B, C, de la meme maniere que celui de la station 1 est par rapport aux trois points du terrain qu il a observes. 100. Construction. On choisira la position des deux plans de projections de maniere que celui que nous regardons comme horizontal passe par les trois points observes, et que 1 autre soit perpendiculaire a la droite menee par deux de ces trois points. Soicnt done ABC (fig. 42 ) le triangle forme par les points observes, considere dans son plan, et A , B , C les trois angles donnes par 1 observation. On GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 23 p ij .-iidk ulairrui. nl au cole AH ia droih I,V qui indiquera la position du plan vertical de projec: ct Ton construira, com.n<- &oui v nons de 1 indiquer (98), les arcs de ccrck- jirnrrah-urs ADEB, liGC, CLA des trois surfaces dc revolution, dont le-s cotes AB, BC, AC sont les axes. Cola fait, du point A comme centre, on decrira tan! d arcs <lt crrcio EOL que Ton voudra, et qui couperont K*s gefcraJLriee, dont les axes se rencontrent en A, dans des points E, L, desquels on abaissera sur les axes respectifs Ics pcrpendiculaires indcfinics EE , LL ; ces perpendiculaires se couperont quuiquc part en un point H qui sera la projection horizontal d un point d intcrscction dcy deux surfaces dont les axes sont AB ct AC, ct la courbc AHP menec par tous les points H... trouves de t cettc manicrc, sera la projection horizontale de cette intersection. Puis, apres avoir projete Taxe AB en a, on decrira du point a comme centre, ct avec des rayons suceessivement egaux aux perpeiidiculaires EE , des arcs de ccrcle ee h, sur chacun desquels projetant le point II corrcspondant en /*, on aura Ja projection verticalc d un point de 1 intersection des deux memes surfaces dc revolution; et la courbe ahp menee par tous les points h. . . construits de cette maniere, sera la projection verticale de cette intersection. On opercra de meme pour les deux surfaces de revo lution autour des axes AB, BC; c cst-a-dire, du point B dc rencontre des deux axes, comme centre, on decrira tant d arcs de cercle MKG que Ton voudra; ces arcs couperont les deux generatrices en des points :>F, G, desquels on abaissera sur h:s axes rcspcctifs les 24 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. perpendiculaires indefmies MM , GG ; ces perpendiculaires se couperont en mi point J; et la courbe BJP mcnee par tous les points J... sera la projection horizontalc de ^intersection de la premiere et de la troisieme surface de revolution. Du point a comme centre, et avec dcs rayons successivemerit egaux aux perpendiculaires MM , on decrira des arcs dc cerclc mm i, sur lesqucls on projettera en i les points J corrcspondants; et la courbe aip menee par tous les points i sera la projection verticale de la meme inter section. Cela fait, tous les points P . . . , dans lesquels les deux courbes AHP, BJP se couperont, seront les projec tions horizontals d autant de points qui satisfont a la question; et tons les points p. . ., dans lesquels sc couperont les courbes a/ip, aip, seroiit les projections verticales des memes points. Les projections ainsi trouvees nc domieront pas immediatement la position du point dc station sur la carte, ni sa hauteur, parcc que le plan horizontal de projection n est pas celui de la carte; mais il sera facile dc la rapporter sur les veritables plans de projection. 101. SIXIEME QUESTION. Le general d une armee en face de 1 ennemi n a pas la carte du pays occupe par celui-ci, et il en a besoin pour faire le plan d une attaque qu il medite. II a un aerostat. II charge un ingenieur de s elever avcc 1 aerostat, et de prendre toutes les mesures neccssaires pour faire la carte, et pour en dormer un riivellement approche : mais il a lieu de croire que si 1 aerostat changeait de station sur le terrain, 1 ennemi s apercevrait de son dessein; en GEOMETRIE DESCRIPTIVE. consequence il permet a 1 ingenieur de s elever a dilTerentes hauteurs dans 1 atmosphere, si cela est iiecessairr; mais i! iui defend de changer de slalion a terre. L ingenieur est muni d un instrument propiv a mcsurer les angles, ct cet instrument est garni d un fil a plomb : on demande comment 1 ingenieur pourra executer les ordivs du Moyen de solution. L ingenieur fera deux sl.adans la meme verticale, et il connaitra leur distance en faisant mesurer la corde que Ton aura filee pour i elever de 1 une a 1 autre. Dans 1 unc des stations, par . -x: r.iplr dans celle qui est inferieure, il mesurera I* angles que i ait la verticale avec les rayons visuels diriges aux points dont il veut determiner la position sur la carte; puis, parmi tous ces points, il en choisira un qu il regardcra comme premier, et qite nous rioirimerons A, et il mesurera de plus successivemcnt les angles formes par le rayon visuel dirige au point A, et ceux qui sont diriges a tous les autres. Dans 1 autre station, il mesurera les angles formes par la verticale, et les rayons visuels diriges a tous les points du terrain. D apres ces observations, il sera en etat dc construire la carte dcmandee. En effet, puisque Ton connail les angles formes par la verticale, et les deux rayons visuels diriges des deux stations au meme point, ce point se trouve en meme temps sur deux surfaces coniques determinees et connues, car ces surfaces sont a bases circulaires; elles ont leurs axes dans la meme verticale; la distance de leurs sommets est egale a la difference des hauteurs des deux stations, et les angles que leurs generatrices 2f> LES MAITRES DE LA PENSJ^E SCIENT1FIQUE. i onnent avec Taxe eommun sont egaux aux angles observes. De plus, puisque Ton connait Tangle forme par le rayon visuel dirige de la premiere station a ce point, et par celui qui est dirige au point A; le point que Ton considere sera done encore sur une troisiemc surface coniqne a base cireulaire, dont 1 axe incline sera le rayon visuel dirige de la premiere station au point A, dont le sornmet sera a la premiere station, el, dont Tangle forme par 1 axe et la generatriee sera egai a Tangle observe. Le point que Ton considere se trouvera done en meme temps sur des surfaces coniques ( ) a bases circulaires connues de forme et de position; il sera done au point de leur intersection commune; et en construisant les projections horizontale et verticale de cette intersection, on aura la posi tion du point sur la carte, et son elevation au-dessus on au-dessous des autres. 102. Sans changer de considerations, la construction peut devenir plus simple, au moyen de quelques-unes des methodes que nous avons deja exposees precedemment : car, connaissant les angles formes a la pre miere station par le rayon visuel dirige au point A, et par les rayons visuels diriges a tous les autres points, et connaissant, pour chacun de ces angles, les angles (*) Deux de ces surfaces sont des cones droits a base ciroulaire, qui ont pour sominet le point A et qui se coupei)t, necessairement suivant deux droites. On determine un point de chacune de ces deux droites par [ intersection de deux cercles, en considerant les cones comme des surfaces de revolution dont les axes sc rcncontrent (art. 83). GEOMETRIE DESCRIPTIVE. a? qiu- ccs cotes form, n nv> c la \ . .-licalo, il sera faciJe dc les rt duire a 1 horizon, c est-a-dire de conslruiiv leurs projections horizontalet. Si done on prond sur la carte un point arbitrairc pour rcprt sonter la projec tion de la vt rliral. dr. 1 arrosla! : rt si par re point on inene une droite arbitraire, qui doive rrpn -srnler la projection du rayon visucl dirige au point A; enfin, si par le memo point, on nienc des droites qui fassmt, avec la projection du rayon dirige au point A, dta| angles egaux aux a - huts a { horizon, i rst -\ ident que chacune dc ccs droites d<>\ra (-onhMiir la projection horizontal du point du terrain qui lui corr.^spond. T! in s a;rira done plus que de trouver la distance de ce point du terrain a la verticale. Or, si <l;ui^ !a pro jection verticale, et sur la projection de la verticale dTaerostat, on prcnd deux points qui, en parties dc 1 echelle, soient distants 1 un de 1 autre d unc quant ite egale a la distance mesuree des deux stations, et si par ees points on inene des droites qui fassent avec la v i ticale des angles egaux a ccux qui ont ete observ 1 :; pour un meme point du terrain, ces droitcs sc couperont en un point dont la distance a la verticale sera la distance demandee. Portant done cette distance sur le rayon correspondant, a partir de la projection de 1 aerostat, on aura sur la carte la position du point du terrain. Les deux memes droites, dans la projection M-rticale, determinent, par leur intersection, ia hauteur du point du terrain; prenant done sur la projection ver ticale les hauteurs de tous les points du terrain audessus d un meme plan horizontal, on determinera l-s cotes qui conviendront a tous les points de la carte, et Ton aura le nivellement du terrain. 28 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Cetle construction est assez simple pour ne pas avoir besoin dc figure. La droite menee de la projec lion de la verlieale de 1 aerostat a celle du premier point A observe, ayant ete tracee d abord arbitrairemcnt sur la carte, il s ensuit que la carte n est point orientee; et, en effet, dans les observations que nous avons indiquees, il n y a rieri qui puissc determiner la position des objets par rapport aux quatre points cardinaux de I liorizon. Mais si 1 ingenieur observe a terre Tangle que fait avec la meridienne un rayon visuel horizontal dirige du pied de la verticale a un des points places sur la carte, et s il rapporte cet angle sur sa projection, il aura la direction de la meridienne, et la carte sera orientee. V. 103. Ce que nous avons vu jusqu a present de la Geometric descriptive, consideree d une inaniere abstraite, contierit les principales methodes dont on peut avoir besoin dans les arts. Si done on avail etabli dans toutes les villes un pen considerables des ecoles secondaires, dans lesquelles les jeunes gens de 1 age de 12 ans, et qui se destinenl a la pratique de quelques-uns des arts, auraient ett exerces pendant deux annees aux constructions gra phiques, et familiarises avec les principaux pheno menes de la nature, dont la connaissance leur esi indispensable; ce qui, en developpant leur intelligence et en. leur donnant 1 habilude et le sentiment de h precision, aurait contribue de la maniere la plus cer GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 9.9 taine aux progres de i lnduttlifl nationaie, et ce qui, en les accoutumant a 1 evidnuv, les aurait garantis pour toujours de la seduction dts imposteurs de tous les genres; et si nous ne nous proposions que de faire le iivre elementaire qui aurait du scrvir de base a I ins truction de ces ecoles secondaires, il faudrait termino* la Its generalites, et passer immediatement aux applications les plus utiles, et a celles dont 1 usage est le plus frequent. Mais nous ne devons pas ecrire seulement pour les eleves des ecoles secondaires, nous devons ecrire pour leurs professeurs. On ne doit faire entrer dans le plan d une instruc tion populaire que des objets simples et d une utiiile journaliere : mais si im artiste rencontre une seule fois dans sa vie une difficult^ dont il n ait poin! itquestion dans les ecoles, a qui s adressera-t-il pour la lever, si ce n est au professeur ? et comment le professeur la levera-t-il, s il ne s cst exerce a des conside rations d une generalite plus grande que celles qui forment 1 objet ordinaire des eludes ? Pour donner aux professeurs la connaissance de quelques proprietes generales de 1 etendue, et dont on peut avoir occasion de faire usage dans les arts, nous aliens consacrer quelques lemons a 1 cxamen de la courburc des courbcs a double courbure, et de celles des surfaces courbes. DE LA COURBURE ET DES DfiVELOPPfiES DES COURBES A DOUBLE COURBURE. J04. On sait que si une droite, consideree dans un plan, tuurne autour d un de ses points suppose fixe, 32 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Ces deux branches se toucheront done elles-memes en P . Le point P dans lequel une courbe se reflechit ainsi, de maniere que ses deux branches se touchent a ce point, se iiomme point de rebroussement. La courbe MNP O, sur laquelle s appuie la droite en ia touchant perpetuellement, s appeiie la developpee de la courbe GPP P"!!, parce qu un de ces arcs quelconques MNP est egal a la partie correspondante MP de la droite mobile, et la courbe GPP P" H s appeiie la developpante de la courbe MNO. Comme on peut avoir autant de courbes decrites de la meme maniere que i on peut concevoir de points P, p sur la droite AB, regardee comme indefmie, il est evident qu une meme developpee peut avoir une infinite de developpantes diflerentes, telles que GPP P H, gpp f p"het toutes ces developpantes ont la propriete d avoir les memes normales. Nous verrons incessamment que reciproquement il n y a pas de courbe qui n ait une infmite de developpees differences. 105. On fait usage dans les arts de quelques deve loppantes, et principaiement de celle du cercle, qui est une spirale dont le nombre des revolutions est infmi, et dont toutes les branches successives sont eloignees les unes des autres d une quantite constante, egale a la circonference du cercle developpe. C est suivant la courbure de cette developpante que Ton coupe les cames ou dents des arbres tournants qui soulevent des pilous, comme dans les bocards, parce que le contact de la came avec le mentonnet du pilon etarit toujours dans la meme verticale, 1 effort de 1 arbre GE"OMETRIE DESCRIPTIVE. . ) pour soulevcr le pilon est constamiuent le menu-. Vaucanson employait souvcnt la spirale developpante du cercle coinine inoyen d engrenage pour traiismcltiv le mouvement d un arbre lournant a un autre arbre qui lui etait parallele, surtout lorsqu il fallait <|iir 1 engrenage fut exact ct transmit subitcment, sans temps perdu, le mouvement d un arbre a 1 autiv. 106. Nous avons fait voir (104) comment la ch -\ loppante peut etre fonnee d apres la developpee; il 681 facile de conccvoir comment, a son tour, la develop pee peut etre formee d apres la developpante. En effet, nous avons vu que toutes les normales de la develop pante sont tangentes a la developpee. Si done, par tons les points P, Q d une courbe proposee GPQP , on conceit des normales, la courbe MNO qui touchera toutes ces normales sera la developpee. De plus, si par deux points P, Q consecutifs et infimmeiit procbes on conc,oit deux normales PB, Q&, le point M ou cllt-s se couperont, pour se croiser au dela, sera sur la deve loppee; et ce point pourra etre regarde cummc ! (vntro d un ]>etit arc de cercle qui, etant decrit aver ! rayon PiVl, aurait la ineme courburc qiu; I arc l ( x ) <l,la courbe que 1 on considere. Le rayon PM du ct-ivlc, dont la courbure est la meme que celle de I arc inliniment petit PQ d une courbe, se iiomme le rayon da courbure de cet arc; le point M ou se coupent les deux normales conseeutives en est le centre de courbure; et cette courbure est coniiue lorscjuc la position du point M est determinee. 107. Jusqu ici nous avons suppose que les courbeb MU.NUL. II. 3 34 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. etaieiit planes, et nous n avons considere que ce qui se passe dans leur plan. Nous aliens passer aux courbes a double courbure, telles que celles qui sont produites par Finterscction de deux surfaces courbes. Si Ton concoit une droite meiiee par le centre d un cercle, pcrpendiculairement a son plan et indefmiment prolongee de part et d autre, on sail que chacuii des points de cette droite sera a egales distances de tous les points de la circonference, que par consequent, si Ton imagine qu une seconde droite, tcrminee d une part a un des points de la circonference et de 1 autre a un point quelconque de la perpendieulaire, tourne autour de cette derniere comme axe, en faisant constamment le meme angle avec elle, son extremite mo bile decrira la circonference du cercle avec la meme exactitude que si I oii eut fait tourner le rayon autour du centre. La description du cercle au moyen du rayon, el qui n est qu un cas parliculier de la premiere, par sa simplicite est plus propre a donner 1 idee de 1 etendue du cercle : mais, s il ne s agit que de description, la premiere peut dans certains cas avoir de 1 avantage, parce qu en prenaiit sur 1 axc deux poles places de part et d autre du plan du cercle, puis menant par ces deux points deux droites qui se couperaient eii un point de la circonference, et faisant ensuite mouvoir le systeme de ces deux droites aulour de 1 axr, de maniere que leur point d intersection fut fixe sur 1 une et sur 1 autre droite, ce point decrirait la circonference du cercle, sans qu il eut ete necessaire d executer auparavant le plan dans lequel elle doit se trouver. 108. Soit KA a D (fig. 44) une courbe a double GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 35 courbure quelconque tracee dans J espace. Par un point A do cette courbe soil COIIQU un plan MNOP porpendiculaire a la langente en A; par le point a iiiiinimcnt proche soit pareillemerit imagine in i plan wnPO perperidiculaire a la tangente en a; i: ux plans se coup* rout en une droite OP qui sera 1 axc du cerelc dont le petit arc Aa de la courbe peut etre cense faire partie : de maniere que si, des points A, //, <m abaisse deux perpendiculaires sur cette droite, ces perpendiculaires, egales entre elles, la rencontreront en un meme point G qui sera le centre de ce cercle. Tous les autres points g, g , g", ... de cette droite seront chacun & egales distances de tous les points de Tare infiniment petit Aa, et pourront par consequent en etre regardes comme les poles. Ainsi, si d un point quelconque g de cet axe on raene deux droites aux points A, <z, ces droites gA, ga seront egales entre elles, et formeront avec Paxe des angles AgO, agO, egaux entre eux; en sorte que si Ton voulait definir la courbure de la courbe au point A, il faudrait donner la longueur du rayon de courbure AG, et que s il s agissait d assigner le sens de la courbure, il faudrait donner la position du centre G dans Pespace. Mais s il est simplement question de decrire le petit arc, il suffira egalement ou de faire tourner la droite Ag autour de 1 axe, sans altertr Tangle AgO qu elle fait avcc lui, ou de faire tourner le rayon de courbure AG perpendiculairement a cet axe. Ainsi la droite OP peut etre rejjardee comme la ligne des poles de Pelement Aa; le centre de courbure de cet element est celui de ses poles don I la distance a Pelement est un minimum, en fin son rayon de cour- 36 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. bure est la perpendiculaire AG, abaissee de 1 element sur la ligne des poles. 109. Que 1 on fasse actuellemerit sur tous les points de la courbe a double courbure la meme operation que Ton vient de faire sur un de ses elements, c est-a-dire que par tous les points consecutifs A, A , A", A ", etc. (fig. 45) 1 on fasse passer des plans MNOP, perpendiculaires chacun a la tangente de la courbe au point ou il la coupe; le premier de ces plans rencoiitrera le second dans une droite OP qui sera le lieu geometrique des poles de 1 arc AA ; le second rencontrera le troisieme dans une droite O P , lieu des poles de 1 arc A A", et ainsi de suite. II est evident que le systeme de toutes les droites d intersection, ou la surface courbe qu elles forment par leur assemblage, sera le lieu geometrique des poles de la courbe KAD ; car cette courbe n aura point de pole qui ne soit sur la surface, et cette surface n aura pas de point qui lie soit le pole de quelqu un des elements de la courbe. 110. Avant que d aller plus loin, il est necessaire d exposer quelques proprietes dont jouissent les sur faces de ce genre, independamment de la courbe qui a servi a leur formation. Ces surfaces peuvent se developper sur un plan sans rupture et sans duplicature. En effet, les elements tels que OPP O , dorit est cornposee la surface, sont des portions de plans infmiment etroites, et qui se joignent successivement par des lignes droites. On peut done toujours concevoir que le premier de ces elements OPP O tourne autour de O P comme charniere, GOMETRIE DESCRIPTIVE. 37 jusqu a ce qu il soil dans le plan de 1 element suivant P P"0"; qu ensuite leur assemblage tourne autour de O"?*, jusqu a ce qu il soit dans le plan du troisieme et ainsi de suite. D ou Ton voit que rien n empeche que de cette maniere tous les elements de la surface ne viennent sans rupture se ranger dans un meme plan. De meme que les plans normaux a la courbc KAD, par leurs intersections successives, ferment une surface courbe, a laquelle ils sont tous tangents, pareillement les lignes droites dans lesquelles ils se coupent se rencontrent successivement dans des points qui forment une courbe a double courbure, a laquelle toutes ces droites sont tangentes : car deux de ces droites consecutives sont les intersections d un meme plan nor mal, avec celui qui le precede et avec celui qui le suit immediatement. Ces deux droites sont done dans un meme plan; elles se coupent done quelque part en un point, et la suite de tous ces points dc rencontre forme une courbe remarquable sur la surface developpable. En effet, les droites consecutives, apres s etre croisees sur la courbe qui les touche toutes, se prolongent au dela, et forment par leurs prolongements une nappe de surface, distincte de la nappe formee par les parties des memes droites avant leurs rencontres. Ces deux nappes se joignent sur la courbe qui est, par rapport a la surface entiere, une veritable arete de rebroussement. Actuellement, du point A (fig. 45) de la courbc, par lequel passe le premier plan normal MNPO, soit menee dans le plan, et suivant une direction arbitraire, une droite Ag jusqu a ce qu elle rencontre la section OP quelque part en un point g; par les points A g, soit menee dans le second plan^normal la droite A g 38 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. prolongee jusqu a ce qu elle rencontre la section O P en un point g ; soit pareillement menee A" g g", et ainsi de suite. La courbe qui passe par tous les points g, g g", etc. est une developpee de la courbe KAD; car toutes les droites Ag, A g , A"g" sont les tangentes de la courbe gg g", puisqu elles sont les prolongernents des "elements de cette courbe. De plus, si 1 on congoit que la premiere, Ag, tourne autour de OP, comme axe, pour veiiir s appliquer sur la suivante, A g, elle n aura pas cesse d etre tangen tc a la courbe gg g" ; et son extremite A, apres avoir parcouru 1 arc AA , se confondra avec 1 extremite A de la seconde. Que Ton fasse de rneme tourner la seconde ligne, A g , autour de O P , comme axe, pour qu elle vienne s appliquer sur la troisieme, A"g , elle ne cessera pas de toucher la courbe gg g" et son extremite A ne sortira pas de Tare A A", ct ainsi dc suite. Done la courbe gg g" est telle, que si Ton congoit qu une de ces tangentes tourne autour de cette courbe sans cesser de lui etre tangente et sans avoir de mouvement dans le sens de sa longueur, un des points de cette tangente deerira a courbe KAD; done elle est une de ses developpees. Mais la direction de la premiere droite Ag etait arbitraire; et suivant quelque autre direction qu ori l eut menee dans le plan normal, on aurait trouve une autrc courbe gg g" qui aurait ete pareillement une developpee de la courbe KAD. Une courbe quclconque a done une infinite de developpees qui sont toutes comprises sur une meme surface courbe. Les droites A g et A"g formcrit des angles egaux avec la droite O P ; et 1 element g g" etant le prolongement de la droite A*g ,;il s ensuit que les deux ele- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. > ) m. -its c<Misecutifs gg , g g" cle la developpee gg g" foriiient des angles egaux avec la droite O P qui passe par leur point de rencontre. Or, lorsqu on developpe la surface J>OUP 1 appliqucr sur un plan, les elements do la developpee ne cessent pas de faire les menus angles ftvec les droites O P ; done deux elements consecutiis d<- la courbe gg g", considered dans la surface etendue sur un plan, forment des angles egaux avec une meme ligne droite; done ils sont dans le prolongement 1 un d" 1 aulre. II suit de la que chaeune des developpees d une courbe a double courbure devient une ligne droite, lorsque la surface qui les contient toutes est etendue. sur un plan; done elle est sur cette surface !; plus courte que I mi puisse mriier en I re ses extreiii it t s. On deduit de la nil moycn facile d oblcnir une deve loppee quelconque d une courbe a double courbure, lorsqu on a la surface developpable qui les contient toutes. Pour cela, il suffit, par un point de la courbe, de mener un fil tangent a la surface et de plier ensniie ce fil sur la surface en le tendant : car, en vertu de la tension, il prendra la direction de la courbe la plus courte entre ses extremites; il se pliera par consequent sur une des developpees. 111. On congoit, d apres cela, comment il est pos sible d engendrer, par un mouvement continu, une courbe quelconque a double courbure : car, apres avoir execute la surface developpable, touchee par tous les plans normaux de la courbe, si, du point donne dans IV -pare et par lequel la courbe doit passer, on dirige den x fils tangents a cette surface; et si, apres les avoir 4o LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. plies ensuite sur la surface en les tendant, on les fixe par leurs autres extremites; le point de reunion des deux fils qui aura la faculte de se mouvoir avec le plan tangent a la surface, sans glisser ni sur Tun des fils, ni sur 1 autre, engendrera dans son mouvement la courbe proposee. 112. Tout ce que nous venons de dire, par rapport aux courbes a double courbure, convient egalement aux courbes planes, avec cette difference, seulement, que tous les plans normaux etant perpendiculaires au plan de la courbe, toutes les droites de leurs inter sections consecutives sont aussi perpendiculaires au meme plan, et par consequent paralleles entre elles. La surface developpable, touchee par tous ces plans normaux, est done alors une surface cylindrique, dont la section perpendiculaire est la developpee ordinaire de la courbe. Mais cette surface cylindrique contient de meme toutes les developpees a double courbure de la meme courbe; et chacune de ces developpees fait, avec toutes les droites generatrices de la surface cylindrique, des angles constants. Le filet d une vis ordinaire est une des developpees de la developpante du cercle qui sert de base a la surface cylindrique sur laquelle il se trouve; et quelle que soit la hauteur du pas de la vis, si le diametre du cylindre ne change pas, le filet sera toujours une des developpees de la meme courbe. 113. Apres avoir expose la theorie des courbes a double courbure, nous allons nous occuper des surfaces courbes. Get objet est de nature a etre traite avec GEOMETRIC DESCRIPTIVE. 4 I beaucoup plus de facilite par le secours de TAnalyse, que par la simple contemplation dcs proprietes de i etendue : mais les resultats auxquels il conduit peuvent etre utiles a des artistes que nous ne devons pas supposer familiarises avec les operations analytiques; nous aliens done essayer de les presenter on n employant que des considerations geometriques. Cette methode introduira la clarte qui lui est particuliere, mais aussi elle apportera de la lenteur dans la marche. Les surfaces, par rapport a leurs courbures, peuvent etre divisees en trois grandes classes. La premiere comprend celles qui dans tous leurs points n ont aucune courbure; les surfaces de ce genre se reduisent au plan, qui d ailleurs pcut etre place d une maniere quelconque dans 1 espace. La seconde classe renferme toutes celles qui dans chacun de leurs points n ont qu une seule courbure; ce sont, en general, les sur faces developpables, dont deux elements consecutifs peuvent etre regardes comme faisant partie d une sur face conique, meme en regardant la grandeur de ces elements comme indefinie dans le sens de la generatrice de la surface conique. Enfm, toutes les autres sur faces courbes composcnt la troisieme classe; dans chacun de leurs points, elles ont deux courbures distinctes et qui peuvent varier 1 une independamment de 1 autre. Coinmengons par considerer les surfaces courbes les plus simples, et d abord les surfaces cylin- driques. 114. Soit ABFE (fig. 46) une surface cylindrique indefinie a base quelconque, sur laquelle 4 >LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFiQUE. on considere un point L pris arbitrairement. Par ce point concevons la droite generatrice CLG, et line sec tion JLK faite par un plan perpendiculaire a la gene ratrice; cette section sera parallele et semblablc a la base de la surface. En fin, par le point L concevons a la surface la normale LP; cette iiormale sera perpendicu laire a la generatrice CG, et par consequent dans le plan de la section JLK ; de plus, elle sera perpendicu laire a la tangente de la section au point L, ou, ce qui comprend a la fois les deux conditions, elle sera per pendiculaire au plan tangent a la surface en L. Gela pose, si 1 on prend sur la surface deux autres points mfimment. voisins du point L, 1 un M sur la gene ra !ric(- CG, I autre N sur la section perpendiculaire, cl si par chacun de ces points on mene une nouvelle normale a la surface, ces deux normales MQ, NP seront chacune dans un meme plan avec Ja premiere normale LP; mais ces plans seront differents pour les deux dernieres normales. En effet, le plan tangent a la surface en L etaut aussi tangent en M, les deux droit.es LP et MQ sont perpendieulaires au meme plan; elles sont done parallel es entre elles, et par consequent dans un meme plan. Ces droitcs paralleles peuvent etre regardees comme concourant a rinfmi. Quant aux normales LP, NP, elles sont evidemment comprises dans le plan de la section perpendiculaire; elles concourent done en un certain point P de ce plan; ainsi les deux plans qui contiennent les trois normales deux a deux sont noil seulement differents, mais perpendiculaires a I autre. 115. Actuellement, quelque autre point O que 1 on GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 44 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. prenne sur la surface, infiniment voisin du premier point L, si par ce point on congoit a la surface une normale OQ, cette normale ne sera pas dans un meme plan avec la premiere normale LP, et par consequent ne pourra la rencontrer : car si par le point on congoit une nouvelle section iOk perpendiculaire a la surface, et qui coupe quelque part en un point M la droite generatrice qui passe par le point L, la nor male OQ sera dans le plan de cette section. Les deux normales LP ct OQ seront done dans deux plans paral leles, et ne pourront etre elles-memes dans un meme plan, a moins qu elles ne soient paralleles entre elles : or elles ne sont point paralleles. En effet, si Ton congoit la normale au point M, nous avons vu que cette nor male MQ sera parallele a LP; mais elle ne sera pas parallele a OQ : done les normales LP et OQ ne sont point paralleles entre elles; done elles ne sont pas dans un meme plan; done elles ne peuvent jamais se ren contrer. 116. On voit done que si, apres avoir mene par un point quelconque d une surface cylindrique une nor male a la surface, on veut passer a un point infiniment voisin pour lequel la nouvelle normale soit dans un meme plan avec la precedente, et puisse la rencontrer meme a 1 infini, si cela est necessaire, on ne peut le faire que dans deux sens differents : i en suivant la direc tion de la droite generatrice de la surface, et alors la nouvelle normale rencontre la premiere a 1 infmi; 2 en suivant la section perpendiculaire ti la surface, ct alors la nouvelle normale rencontre la premiere en un point, dont la distance depend de la courbure de la GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 45 base dans le point correspondant; enfin, quo ces deux directions sont entre elles a angles droits sur la surface. Les deux points de rencontre des trois normales sont done les seuls centres de courbure possibles de I elemrnt quo 1 on considere sur la surface; les deux plans difl erents, qui passent par la premiere normale et par chactme des deux autres, indiquent lr sens de chacune de ces courbures; les distances du point de la surface aux deux points de rencontre des normales sont les rayons des deux courbures; et 1 on voit que dans les surfaces cylindriques, un de ces rayons etant toujours infini, tandis que la grandeur de 1 autre depend de la nature de la base de la surface pour chacun des points, il n y a qu une courbure finie; 1 autre est toujours infiniment petite ou nulle. Ce que nous venons de dire pent s appliquer facilement a toutes les surfaces developpables, dont deux elements consecutifs meme indefinis dans le sens de la direction de la droite gen eratrice peuvent toujours etre considered comme faisant partie d une certainc surface cylindrique. Passons maintenant au cas general des surfaces courbes quelconques. 117. Soit ABCD (fig. 4?) une surface courbe quelconque, sur laquelle on considere un point L pris a volonte, et par ce point soit concue unc droite FL/ tangente a la surface : la position de cette droite ne sera pas determinee; elle pourra etre menee d une nianiere quelconque dans le plan tangent a la surface au point L. Puis concevoris que la droite F/ se mcuve de maniere qu elle soit toujours parallele a 46 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. elle-meme, et qu elle soit toujours tangente a la sur face courbe ; elle engendrera par son mouvement une certaine surface; cylindrique EegG, dont la base depeiidra de la forme de la surface courbe, et qui touehera cette surface dans une courbe LGKAL, erigendree elle-meme par le mouvement du point de contact de la droite generatrice avec la surface proposee. Cette courbe de contact LCKAL est en geneial a double courbure. 118. Dans le cas tres particulier de la surface courbe du second degre, c est-a-dire de la surface qui, etant coupee par un plan quelconque, produit toujours une section conique, la ligne de contact avec une surface cylindrique qui 1 enveloppe est toujours une courbe plane, quelle que soit d aineurs la direction de la generatrice de la surface cylindrique. 119. Dans le cas un peu plus general oil la surface courbe est engendree par le mouvement d une ligne courbe plane, fixe dans son plan, mais mobile avec lui, lorsqu il roule sur deux surfaces courbes donnees, pour chaque point de la surface il existe une direction a donm-.r a la droite generatrice, pour que la surface cylindrique engendree par le mouvement de cette droite toucbe la surface courbe dans une courbe plane, et cette direction doit etre telle, que la droite soit toujours perpendiculaire au plan mobile, lorsqu il passe par le point que 1 on considere. Les surfaces de revolution en sont un cas particuliei. En effet, si par un point quelconque d une surface de revolution on conQoit une droite tangente a la surface et perpendi- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 4? culaire au plan du meridien qui passe par ce point, et si Ton suppose que cettc droite sc meuve de maniere qu elle soil toujours tangente a la surface et perpendiculaire au plan du meme meridicn, le point de contact de la ligne avec la surface parcourra la circonfercnce du meridien, et la droite engendrera une surface cylindrique qui touchera la surface de revolution dans la circonference meme du meridien, et par consequent dans une courbe plane. 120. Pour tout autre cas, une surface cylindrique i circonserite a une surface quelconque touche cette surface dans urn- courbe LCKAL qui est a double courbure. La droite FL/ ayani d abord ete menee d une ma niere arbitraire dans le plan tangent a la surface au ;point L, si par ce point on conceit la tangente LU a la courbc de contact LCKAL, cette tangente fera avcc la iigne droitc generatrice FL/ un angle FLU qui dependra et de la nature de la surface courbe, et de la direction arbitraire donnee a la droite FL/. Concevons, ce qui est toujours possible dans chaque cas parfticulier, que la direction de la droite FL/ change, saris quc cette droite cesse d etre tangmtc a la surface au point L, et que, d apres cette nouvelle direction, elle se meuve parailelcment a elle-meme en touchant toujours la surface ; elle engendrera par son mouvement une autre surface cylindrique circonscrite a la surface, qui la touchera dans une autre ligne de contact a double courbure; cette nouvelle courbe de contact passera encore par le point L, et sa tangente en cc point fcra, avcc !a nouvelle direction de la droite gene- 48 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. ra trice, un angle different du premier angle FLU. Con cevons enfin qu on ait ainsi fait varier la direction d la droite generatrice, jusqu a ce que la surface cylin drique, engendree par cette droite, touche la surfac dans une courbe de contact, dont la tangente en 1 soit perpendiculaire a la droite generatrice. Cela pose, soil (fig. l\.S) une surface courb quelconque, sur laquelle on considere d abord ui certain point L; soit FLJ la droite tangente a 1 surface eri L, dont la direction soit prise de manier que, si on la fait mouvoir parallelement a elle-mem et sans qu elle cesse de toucher la surface, elle engendr une surface cylindrique EFGHJK, qui touche la sui face en une courbe, dont la tangente en L soit perpen diculaire a FLJ. La ligne de contact de la surfac cylindrique avec la surface proposee sera une courb a double courbure; mais au point L son element s confondra avec 1* element LN de la section GNLD fait dans la surface cylindrique par un plan perpendicu laire a la droite generatrice FLJ. Les deux extre mites L, N, de cet element, se trouvant sur la ligne d contact, seroiit en meme temps sur les deux surfaces et si par ces points L, N on rnene deux normales LI NP a la surface cylindrique, elles seront aussi nor males a la courbe. Or ces deux normales sont dans 1 meme plan perpendiculaire a la generatrice de la sur face cylindrique, et doivent se rencontrer quelque par en un point P, qui est le centre de courbure de Tare LN done si sur une surface courbe quelconque on preiu deux points L, N, qui soient places sur la ligne d contact de cette surface avec la surface cylindriqu dont la droite generatrice soit perpendiculaire a 1 ele GEOMETRIE DESCRIPTIVE. inrnt LN de cette ligne de contact, les norraales a la surface courbe, menees par ces deux points, seront dans un meme plan, et se rencontreront en un point qui sera le centre de la courbure de la surface, dans le sens du plan qui contient les deux normales. 121. Si sur la droite FLJ on prend un point m infiniment proche du point L, et si par ce point m on congoit une normale a la surface cylindrique, cette normale sera parallele a LP et ne sera pas normale a la surface courbe. Mais si Ton congoit que dans le plan de la courbe ALMB, determine par les droites FLJ et LP, la droite FLJ se meuve sans cesser de toucher la surface et prenne la position infmiment voisine /i, de maniere qu elle touche la surface dans un point M infiniment voisin du point L, et si Ton suppose que cette droite /Mi se meuve parallelement a ellememe en touchant toujours la surface, elle engendrera une nouvelle surface cylindrique efghik, infiniment peu differente de la premiere, tant pour la forme que pour la position, et la ligne de contact de cette nou velle surface cyliridrique passera par le point M. La nor male MQ a cette surface cylindrique, au point M, sera aussi normale a la sur . ace courbe; elle sera dans un meme plan avec la premiere normale LP, puisqu elles seront toutes deux dans le plan determine par les droites FLJ, /Mi; et ce plan sera perpendiculaire ; celui qui passe par les normales LP, NP. Les deux normales LP et MQ se rencontreront done en un cer tain point R, qui sera le centre de courbure <!, Tare LM, et par consequent le centre de la courbuiv MONGE. II. 5o LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. de la surface dans le sens du plan qui passe par les droites FLJ, /Mi. On voit done que si, considerant sur une surface courbe quelconque un point quelconque L, on conceit une normale a la surface en ce point, on peut tou ours passer, suivant deux directions differentes, a un autre point M ou N, pour lequel la nouvelle normale soit dans un meme plan avec la premiere, et que ces deux directions etant dans des plans no maux rectangulaires entre eux, ellcs sont elles-memes a angles droits sur la surface courbe. 122. Actuellement, ces deux directions sont en general les seules pour lesquelles cet effet puisse avoir lieu; c est-a-dire, que si sur la surface courbe on passe dans toute autru direction a un point 0, infmiment voisiri du point L, et que si par ce point on mene a la surface la normale OQ, cette normale ne sera pas dans un meme plan avec la normale LP, et ne pourra par consequent la rencontrer. En effet, concevons que la scconde surface cylindrique ait ete inclinee de telle maniere que sa ligne de contact avec la surface passe par le point 0; 1 arc OM de cette ligne de contact se confondra avec Tare de la section C OMD perpendiculaire a la surface cylindrique ; les deux i ormales en et en M a la surface seront aussi normales a la surface cylin drique, elles seront dans le plan de la section perpen diculaire ; elles se rencontreront quelque part en un point Q : mais la normale OQ ne rencontrera pas la normale LP; car pour que ces deux normales se rencontrassent, il faudrait que le point Q de la nor- GE"OMETRIE DESCRIPTIVE. 5i male comcidat avec le point R, dans lequel cette normale rencontre LP; ce qui en general n arrive pas, parce que cela suppose une egalil.e entn- Irs courbures des deux arcs LM el LN, et ce qui ne peut avoir lieu que pour certains points de quelques surfaces courbes. Par exemple, la courbure de la surface de la sphere etant la meme dans tous les sens, suivant queljjue direction que 1 on passe d un de ses points a un autre infiniment proche, les normales menees par ces deux points sont toujours dans un meme plan; et cette surface est la seule pour laquelle cette propriete convienne a tous les points. Dans les surfaces de revolu tion pour lesquelles a courbe generatrice coupe 1 axe perppruiiculairement, la courbure au sommet est encore la meme dans tous les sens, ct deux normales consecutivos sont loujours dans un meme plan; mais cette propriete n a lieu que pour le sommet. Enfm il existe des surfaces courbes, dans lesquelles cette propriete a lieu pour une suite de points qui forment une certaine courbe sur la surface : mais cela n arrive que pour les points de cette courbe; et pour tous les autres points de la surface, la nouvelle normale ne peut rencontrer la premiere, a inoins que le point de la surface par lequel elle passe no soit pris suivant Tune des deux directions que nous avons defmios. 123. II suit de la qu en general une surface quelconque n a, dans chacun de ces points, que deux cour bures; que chacune de ces courbures a son centre particulier, son rayon particulier, et que les deux arcs sur lesquels se prennent ces deux courbures sont a angles droits sur la surface. Lrs cas particulars 52 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. comme dans la sphere, et dans les sommets de surfaces de revolution, deux normales consecutives quelconques se rencontrent ne sont pas une exception a cette pro position. II resulte seulement que pour ces cas les deux courbures spnt e ales entre elles, et que les direelions suivant lesquelles on doit les estimer sont indifTe- rentes. 124. Quoique les deux courbures d une surface courbe soient assujeties 1 une a 1 autre par la loi de la generation de la surface, elles eprouvent d un point de la surface a 1 autre des variations qui peuvent etre dans le meme sens ou dans des sens contraires. Nous ne pouvons pas entrer, a cet egard, dans de tres grands details, qui deviendraient beaucoup moins penibles par le secours de 1 Analyse; nous nous contenterons d observer que pour certaines surfaces, telles que les spheroides, dans chaque point les deux cour bures sont dans le meme sens, c est-a-dire qu elles toiirnent leurs convexites du meme cote; que pour quelques autres surfaces, dans certains points, les deux courbures sont dans des sens opposes, c est-adire que 1 une presente sa concavite et 1 autre sa convexite du meme cote (la surface de la gorge d une poulie est dans ce cas); que pour quelques autres sur faces dans tous les points, les deux courbures sont dans des sens opposes (la surface engendree par le mouvement d une ligne droite, assujetie a couper toujours trois autres droites donnees arbitrairement dans 1 espace, est dans ce cas); enfm que dans une surface particuliere ces deux courbures opposees sont, pour GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 53 chaque point, egales entre elles. Cette surface est celle dont Paire est un minimum. 125. Passons maintenant a quelques consequences qui suivent des deux courbures d une surface courbe, et qu il est important de faire connaitre aux artistes. Soit (fig. 4o) Ilne portion de surface courbe quelconque, sur laquelle nous considerions uri point L pris arbitrairement, et soit congue la normale a la surface en L. Nous venons de voir que Pon pcut passer, suivant deux directions difTerentes, du point L a 11 ;i autre M ou L , pour lequel la riouvelle normale rencontre la premiere, et que ces deux directions sont a angles droits sur la surface. Soient done LM et LI/ ces deux directions rectangulaires en L. Du point M on pourra de meme passer dans deux directions difTe rentes a un autre point N ou M , pour lequel la nor male rencontre la normale en M, et soient MN, MM ces deux directions rectangulaires en M. En operant de meme pour le point N, on trouvera les deux direc tions NO et NN rectangulaires en N; pour le point 0, on aura les deux directions OP, 00 , et ainsi dc suite. La serie des points L, M, N, 0, P, etc., pour lesquels deux normales consecutives sont toujours dans un plan, formera sur la surface courbe unc ligne courbe, qui indiquera perpetuellement le sens d une des deux courbures de la surface, et cette courbe sera une ligne de premiere courbure, qui passera par le point L. Si Ton opere pour le point L , comme on Pa fait pour le point L, on pourra d abord passer, suivant deux direc tions rectangulaires, a un nouveau point M ou L", pour lequel la nouvelle normale rencontre la normale 54 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. en I/, ct Ton trouvcra de meme une nouvelle serie de points L , M , N , , P , etc., qui formeront sur la surface courbe une autre ligne de premiere courbure, qui passera par le point L . En operant de meme pour la suite des points L", I/ , Llv , . . ., trouves cormne L , L", on aura de nouvelles lignes de premiere courbure ... L" M" N" 0" P", L " W" W " P ", etc., qui passcront par les points respectifs L", I/ , Liv , etc., et qui diviseront la surface courbe en zones. Mais la suite des points L, L , I/, L;// , etc., pour lesqueis deux iiormales consecutives sont encore dans un plan, formera sur la surface courbe une autre courbe qui indiquera perpetuellcment le sens de J autre courbure de la surface, et cette courbe sera la ligne de seconde courbure; M, M , M", Mw , etc. formera une autre ligne de seconde courbure, qui passera par le point M; la serie des points N, N , N", N/;/ , etc. formera une nouvelle ligne de seconde courbure qui passera par le point N, el ainsi de suite, et toutes les lignes de seconde courbure diviseront la surface courbe en d autres zones. Enfin toutes les lignes de premiere courbure couperont a angles droits toutes les lignes dc seconde courbure, et ces deux systemes de lignes courbes diviseront la sur face en elements rectangulaires ; et cet effet aura lieu, non seulement si ces lignes sont infiniment prochcs, comme nous 1 avons suppose, mais meme quand cellcs d un meme systeme scraient a des distances finies les unes des autres. Avant que d aller plus loin, nous allons en apporter un exemple, avec lequel on est deja familiarise. 126. Si Ton coupe une surface quelconque de revo- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 55 lution par une suite de plans menes par 1 axr, on aura une suite de sections qui seront Its lignes d une des courbures de la surface; car pour qu une courbe soit ligne de courbure d une surface, il faut qu en chacun de ses points 1 element de surface cylindrique, qui toucherait la surface dans 1 element de la courbe, ait sa droite generatrief ])orp<-ndiculaire a la courbe ; or cette condition a evidemment lieu ici, non seulement (ii chaque point de la courbe pour un element de sur face cylindrique particuliere, ce qui serait suffisant, inais meme par rapport a toute la courbe pour une memo surface cylindrique. De plus, si 1 on coupe la mcme surface de revolution par une suite de plans perpendiculaires a 1 axe, on aura une seconde suite de sections, qui seront toutes circulaires et qui seront les lignes de 1 autre courbure; car si, par un point quelconque d une de ces sections, on congoit la tangente au meridien de la surface, et si Ton suppose que celle tangente se meuve parallelement a elle-meme pour engendrer 1 element d une surface cylindrique tangent a la surface de revolution, 1 element de la surface cylindrique touchera cette surface dans 1 arc de cercle, et cet arc sera perpendiculaire a la droite genera trice. Ainsi, sur une surface quelconque de revolution, les lignes de courbure sont, pour une espece de courbure, les meridiens de la surface, et pour 1 autre courbure, les paralleles; et il est evident que ces deux suites de courbes se coupent toutes a angles droits sur la surface. 127. Si par tous les points d une des lignes de courbure LMNOP (fig. 40) d une surface courbe on conQoit des normales a la surface, nous avons vu 56 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. que la seconde normale rencontrera la premiere en un certain point, que la troisieme reneoiitrera la seconde en un autre point, et ainsi de suite; le systeme de ces normales, dont deux consecutives sont toujours dans un meme plan, forme done une surface developpable, qui est partout perpendiculaire a la surface proposee et qui la coupe suivant la ligne de courbure. Cette ligne de courbure etant elle-meme partout per pendiculaire aux normales qui composent la surface developpable est aussi une ligne de courbure de cette derniere surface. L arete de rebroussement de la sur face developpable, arete qui est formee par la suite des points de rencontre des normales consecutives, et a laquelle toutes les normales sont tangentes, est une des developpees de la courbe LMNOP; elle est le lieu des centres de courbure de tous les points de cette courbe, et elle est aussi celui des centres d une des courbures de la surface pour les points qui sont sur la ligne LMNOP. Si Ton fait la meme observation pour toutes les autres lignes de courbure de la meme suite, telles que Lr M N P , L" M" N" 0" P", etc., toutes les normales de la surface courbe pourront etre regardees comme composant une suite de surfaces developpables, toutes perpendiculaires a cette surface, et le systeme des aretes de rebroussement de toutes les surfaces developpables formera une surface courbe qui sera le lieu de tous les centres d une des courbures de la surface proposee. Ge que nous venons de remarquer pour une des deux courbures de la surface a egalemeiit lieu pour 1 autre. En effet, si par tous les points L, I/, L", L", ..., d une des lignes de 1 autre courbure, on congoit des GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 57 normales a la surface, ccs droites seront consecutivcn it nt deux a deux dans uii meme plan; leur systeme formera une surface developpable, qui sera partout perpendiculaire a la surface proposee, et qui la rencontrera dans la ligne dc courburc LI/ L" L", . . . qui sera elle-meme une ligne de courburc de la sur face developpable. L arete de rebroussement de cette dernierc surface sera le lieu des centres de courbure de la ligne LI/ L" L ", . . . , et en meme temps celui des centres de seconde courbure de la surface proposee, pour tons les points de la ligne LL L" L", .... II en sera de meme pour toutes les normales menees par les points des autrcs lignes de courbure MM M" M", . . ., N N N" N ", En sorte que toutes les normales de la surface courbe proposee pourront etre regardees de nouveau comme composant une seconde suite de surfaces developpables, toutes perpendiculaires a cette surface, et le systeme des aretes de rebroussement de toutes les nouvelles surfaces developpables for mera une seconde surface courbe, qui sera le lieu des centres de la seconde courbure de la premiere. 128. Dans quelques cas pariiculiers, les surfaces des centres des deux courbures d une meme surface courbe sont distinctes, c est-a-dire qu elles peuvent etre engendrees separement, ou qu elles out leurs equations separees. On en a un exemple dans les sur faces de revolution, pour lesquelles une de ces sur faces se reduit a 1 axe meme de rotation, et pour lesquelles 1 autre est une autre surface de revolution engendree par la rotation de la devcloppee plane du meridien autour du meme axe. Mais le plus souvent, 58 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. et dans le cas general, ces deux surfaces ne sent point distinctes, elles ne peuvent etre engendrees separement; elles ont la meme equation, et elles sont deux nappes diflerentes d une meme surface courbe. 129. On voit. done que toutes les normales d une surface courbe peuvent etre considerees comme les intersections do deux suites de surfaces developpables telles, que chacune des surfaces developpables ren contre perpendiculairemeiit la suiface proposee et la coupe suivant une courbe, qui est en meme temps ligne de courbure de cette surface ct ligne de courbure de la surface developpable, et que chacune des sur faces developpables de ia premiere suite coupe toutes celles de la seconde suite en ligne droite et a angles droil.s. 130. Voyons actuellement que1 quea exemples de 1 utilite dont ces generalites peuvent etre dans cer tains arts. Le premier exemple sera pris dans 1 Archi- tecture. Les voutes construites en pierres de taille sont com posees de pieces distinctes auxquelles on donne le nom generique de voussoirs. Ghaque voussoir a plusieurs faces qui exigent la plus grande attention dans 1 execution : i la face qui doit faire parement et qui, devant etre une partie de la surface visible de la voute, doit etre executee avec la plus grande precision^ cette face se nomme douelle; 2 les faces par lesquelles les voussoirs consecutifs s appliquent les uns contre les autres, on les nomme generaleinent joints. Les joints exigent aussi la plus grande exactitude dans leur GEOMETRIE DESCRIPTIVE. ><) execution; car la pression se transinettaiit d un voussoir a 1 autre perpendiculairt mcnt a la surfaces du joint, il est necessaire que Ics deux pierres be touch* ni par le plus grand nombre possible do points, a fin que * pour chaque point de contact la pression soit la moindre, et que pour tous elle approche le plus de 1 egalite. II faut done que dans chaque voussoir les joints approchent le plus de la veritable surface dont ils doivent faire partie; et pour que cet objet soit plus facile a remplir, il faut que la surface des joints soit de la nature la plus simple et de 1 execution la plus susceptible de precision. C est pour cela que Ton fait ordinairement Jos joints plans, mais les surfaces de toutes les voiitcs ne comportent pas cette disposition, et dans quelques-unes on blesserait trop les conve nances dont nous parlcrons dans uri moment, si Ton ne donnait pas aux joints une surface courbe. Dans ce eas, il fauL choibir parmi toutes les surfaces courbes, qui pourraient d ail eurs satisfaire aux autres condi tions, celles dont la generation est la plus simple et dont 1 execution est plus susceptible d exactitude. Or, de toutes les surfaces courbes, celles qu il est plus facile d execuler sont celles qui sont engendrees par le mouvement d une ligne droite, et surtout les sur faces developpables; ainsi, lorsqu il est necessaire que les joints des voussoirs soient des surfaces courbes, on les compose, autant qu il est possible, de surfaces developpables. Une des principales conditions auxquelles la forme des joints des voussoirs doit satisfaire, c est d etre partout perpendiculaircs a la surface de la voute que ces voussoirs composent. Car, si les deux angles qu uii 60 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. ineme joint fait avec la surface de la voute etaient sensibJement inegaux, cclui de ces angles qui excederait Tangle droit serait capable d une plus grande resis tance que 1 autre; et dans Faction que deux voussoirs corisecutifs exercent Tun sur 1 autre, Tangle plus petit que Tangle droit serait expose a eclater, ce qui, au moins, deformerait la voute, et pourrait meme alterer sa solidite et diminuer la duree de Tedifice. Lors done que la surface d un joint doit etre courbe, il convient de Tengendrer par une droite qui soit partout perpendiculaire a la surface de la voute ; et si Ton veut de plus que la surface du joint soit developpable, il faut que toutes les normales a la surface de la voute, et qui composent, pour ainsi dire, le joint, soient consecutivement deux a deux dans un meme plan. Or nous venons de voir que cette condition ne peut etre remplie, a moins que toutes les normales ne passerit par une meme ligne de courbure de la surface de la voute; done, si les surfaces des joints des voussoirs d une voute doivent etre developpables, il faut necessairement que ces surfaces rencontrent celle de la voute dans ses lignes de courbure. D aillems, avec quelque precision que les voussoirs d une voute soient executes, leur division est toujours apparente sur la surface; elle y trace des lignes tres sensibles, et ces lignes doivent etre soumises a des lois generales et satisfaire a des convenances particulieres, seloii la nature de la surface de la voute. Parmi les lois generales, les unes sont relatives a la stabilite, les autres a la duree de Tedifice; de ce nombre est la regie qui prescrit que les joints d un meme voussoir soient rectangulaires entre eux, par la meme raison CEOMETRIE DESCRIPTIVE. C.I qu ils doivent etre eux-memes perpendiculaires a la surface dc la voute. Aussi les lignes de division des voussoirs doivent etre telles, quo, cellos qui divisent la voute en assises soient toutes perpendiculairea a celles qui divisent une meme assise en voussoirs. Quant aux convenances particulieres, il y en a de plusieurs sortes, et notre objet n est pas ici d en faire remunera tion; mais il y en a une principale, c est que les lignes de division des voussoirs qui, comme nous venous de le voir, sont de deux especes, et qui doivent se rencontrer loutes perpendiculairement, doivent aussi porter le caractere de la surface a laquelle cllcs appartiennent. Or, il n existe pas de ligne sur la surface courbe qui puisse remplir en meme temps toules ces conditions, que les deux suites dc lignes de courbures, et elles les remplissent completcmrnt. Ainsi la division d une voute en voussoirs doit done toujours etre failc par des lignes de courbure de la surface de la voute, et les joints doivent etre des portions de surfaces developpables formees par la suite des normales a la sur face qui, considerees consecutivement, sont deux a deux dans un meme plan; en sorte que, pour chaque voussoir, les surfaces des qualre joints, et celle de la voute, soient toutes rectangulaires. Avant la decouverte des considerations geometriques sur lesquelles tout ce que nous venons de dire est fonde, les artistes avaient un sentiment confus des lois auxquelles elles conduisent, et, dans tous les cas, ils avaient coutume de s y conformer. Ainsi, par exemple, lorsque la surface de la voute etait de revo lution, soit qu elle fut en spheroide, soit qu elle fut en berceau tournant, ils divisaient ses voussoirs par LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. des meridiens et par des paralleles, c est-a-dire par les lignes dc courbures de la surface de la voute. Lcs joints qui correspondaient aux meridiens etaient des plans menes par 1 axe de revolution; ceux qui correspondaient aux paralleles etaient des surfaces coniques de revolution autour du rneme axe; et ces deux especes de joints etaient rectangulaires entre eux et perpendiculaires a la surface de la voute. Mais lorsque les surfaces des voutes n avaient pas une gene ration aussi simple, et quarid leurs lignes de courbure ne se presentaient pas d une maniere aussi marquee, comme dans les voutes en spheroides allonges et dans un grand nombre d autrcs, les artistes ne pouvaient plus satisfaire a toutes les convenances, et ils sacrifiaient, dans chaque, cas particulier, celles qui leur presentaient les difficuJtes les plus grandes. II serait done convenable que dans chacune des ecoles de Geometric descriptive etablie dans les departements, le professeur s occupat de la determination et de la construction des lignes dc courbure des sur faces employees ordinairement dans les arts, afm que, dans le besoin, les artistes, qui ne peuvent pas consacrer beaucoup de temps a de semblables recherches, pussent les consultcr avec fruit et profiler de leurs resultats. 131. Le second exemple que nous rapporterons sera pris dans Fart de la gravure. Dans la gravure, les teintcs des differentes parties de la surface des objets representes sont exprimees par des hachures que 1 on fait d autant plus fortes GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 63 ou d autant plus rapprochees, que la teintc doit etre plus obscure. Lorsquc la di a lamirlle la gravure doit elre vue est asscz grande pour qm- it-s trails individuals de la hachurc nr s.n,>nt pas apiTcus, le ^onrc dc la liachure est a pen pres indifferent, <-t, quel que soit le contour de ses traits, Partis I e prut toujours les forcer et les multiplier de maniere a obtenir la teinte qu il desire et a produire 1 efTet demande. Mais, et c est le cas le plus ordinaire, quand la gravure est destinee a etre vuc d assez pres pour que Irs contours des traits de la hachure soient apt rgus, la forme de ces contours n est plus indiflereiiue. Pour chaque objet, et pour chaque parlie de la surface d un objet, il y a des contours de hachures plus propres que tous les autres a donner une idee de la courbure de la sur face; ces contours particuliers sont toujours au nombre ilf. iloiix, rt quelquefois les graveurs les emploicnt tous di-ux a la fois, lorsque, pour forcer plus facilement (("urs teintes, ils croiscnt les hachures. Os COD OPT., dont les artistes n ont encore qu un sentiment confus, sont les projections des lignes de courbure de la sur face qu ils veulent exprimer. Comme les surfaces de la plupart des objets nc sont pas susceptibles de defi nition rigoureusc, leurs lignes dc courbure nc sont pas de nature a etre determinees, ni par le calcul, ni par des constructions graphiques. Mais si, dans leur jeune age, les artistes avaient etc exerces a rechercher les lignes de courbure d un grand nombre de surfaces differentes et susceptibles de definition exacte, ils seraicnt plus sensibles a la forme dc ces lignes et a Iriir position, meme pour Irs objets moins determines ; ils les 64 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. saisiraient avec plus de precision, et leurs ouvrages auraient plus d expression. Nous n insisterons pas sur cet objet qui ne presente peut-etre que le moindre des avantages que Ics arts et 1 industrie retireraient de I etablissement d une ecole de Geometric descriptive dans chacune des principales villes de France. THEORIE DES OMBRES I)K LV PERSPECTIVE (Extrait des Lecons ineditex de M. Monge, par M. RRISSO.V, ingenieur des Fonts et Chaussees.) 132. Apres avoir expose les principes generaux a 1 aide desqucls on resout les differentes questions qu embrasse la Geometric descriptive, il est convenable d en faire connaitre quelques applications. Nous nous proposons de nous occuper d abord de la deter mination des ombres dans les dcssins, et ensuite de la perspective. Dans une ecole destines a repandre les methodes de la Geometric descriptive, il serait convenable que les eleves cominencassent, les applications de ces methodes par Tetude de la coupe des pierres et de la cbarpente. La correction rigoureuse des epures, que comporte ce genre de recherches, accoutume 1 esprit et la main a plus de precision; les problemes qui se presentent sont plus varies en general et ofTrent plus d exercice a la sagacite. Mais dans un cours specialemcnt consacre a la Geometric descriptive propreMONGK. II. 5 66 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENT1FIQUE. ment dite, il est naturel de prendre pour premier objet d application la Theorie des Ombres, qui doit etre regardee comme le complement de cette science. On a dit que la Geometric descriptive doit etre envisagee sous deux points de vue. Sous le premier, on la considere comme un moyen de rccherches pour arriver, avec precision, a des resultats dont on a besoin; et c est ainsi que 1 emploient la coupe des pierres et la charpente. Sous le second, elle est simplement un moyen de representer les objets; et dans ce cas, la determination des ombres est pour elle un auxiliaire avantageux. Les personnes qui sont au courant des mcthodes de cette science saveiit qu une projection seule ne suffit pas pour definir un objct; qu il faut neccssaireinent deux projections, parce qu il y a toujours sur un plan une des dimensions qui manque, mais qu au moyen de deux projections, les trois dimensions se trouvent determinees. Lors done que Ton considere la description d un objet faite completement au moyen de ses deux projections, on doit comparer la projection horizontale avec la projection verlicale; et c est de cette perpetuclle comparaison que 1 on deduit la connaissance de la forme de 1 objet propose. Quoique la melliode des projections soit facile et qu elle ne soit pas depourvue d un genre particulier d elegance, cependant cette obligation, de comparer sans cesse deux projections 1 une a 1 autre, est une fatigue qu on peut diminuer considerablement par Pindication des ombres. Supposons, en efTet, que 1 on ait une projection horizontale, comprenant toutes les dimensions en Ion- GEOMETRIC DESCRIPTIVE. gueur et en largeur, mais qui nc determine en ri (limn -<iuns ru liuiilnir; si I oii admct quo ies corps s d une maniere bien oomuir (>{. i! con- ! d adopter en g neral !a maniriv !a plus jiuluivilo, e^llr av< < Inqurlli nous SOIMMK s ! pins iannliaris<V), jurd<-> rayons do !iimi(To parallrh- , par i XditpV, c. s corp -rhr oinbiv Its ims sur les autrcs et sur le plan horizontal au-dessus duquel Us s,iit jt!a(M-s; ri par le moyon de 1 etcndue des ombres ct dc leurs formes, on jugcra itnm^diatement des dimensions verticah-s. Ainsi, la direction rayons c! etant connue, on n a pas besoin de deux projections : ime seule, avec lc* trace des ombres, donnera une idee complete de 1 objet que Ten corisi. i si Ton a la projection horizontale ct la projection vertical^, 1 une et 1 autre avcc les ombres cons- I mites, ces deux projections seront lire, .i:>nlrcront plus facilement 1 objet que si Ton n avail que les projections mi"S et sans ombr . . \insi, pour tous les arts ou il s agit de reprcseulir des objets, ou la Geometric descriptive n est pas em]!iyoe comme moyeii de recherches, mais < r . sition, la determination des ombres est avantageuse et rend plus parfaite la representation que Ton sc pro pose dc tracer. La determination des ombres comprcnd deux parties distinctes, 1 une est la description graphiquo du con tour des ombres, 1 autre est la recherche do 1 i site des teintes a attribucr a chaque par tie des sur faces qui reyoivent ces ombres. Nous nous occuperons d abord de la premiere partie, de celle qui est relative a la description graphique. 68 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. DE LA DESCRIPTION GRAPHIQUE DES OMBRES. 133. La theorie des ombres est entierement fondee sur un phenomenc que tout le monde connait, c est que la lumiere se propage en ligne droite. Nous sommes si accoutumes a cette proposition, que toutes les fois qu on cherche a verifier si une ligne est droite, on la compare a un rayon de lumiere. Veut-on s assurcr qu une regie est droite, on la compare, dans toute sa longueur, avec Je rayon de lumiere passant par ses deux extremites > cherche-t-on a savoir si une rangee d arbres est alignee, on se place de maniere que le rayon de lumiere qui vient d une extremite dc cette rangee jusqu a 1 ceil passe le long des arbres, et si tous sont places exactement le long de ce rayon, on reconnait qu ils sont parfaitement alignes. Nous admettons done, comme principe, que la luiniere se repand en ligne droite. II faut cepcndant observer que cette proposition n est rigoureusement vraie que quand le milieu dans leqnel la lumiere se rneut est d une densite uniforme; mais dans les appli cations aux arts que nous avons ici uniquement en vue, on a rarement besoin de considerer les rayons de lumiere comme prolonges a une grande distance, et traversant des milieux de densites sensiblement difTerentes : il nous sera done permis de supposer les mi lieux uniformes et les rayons de lumiere rigoureuse ment en ligne droite. Nous distinguerons deux cas : celui ou 1 espace est eelaire par un point lumineux unique et celui ou il est CEOMETRIE DESCRIPTIVE. (xj eelaire par un corps lumineux dc dimensions iijii nous corisidererons d abord Ic premii r cas. Le point liunim ux lance dans tons les sens dcs rayons de lurniere, dont 1 cnsemble occupe entierement 1 espacc, si aucun corps ne s ofTre pour les arretcr dans leur direction : il n en sera pas de memo s il BC trouve un corps opaque, c esl-a-dire qui nc soil pas penetrable aux rayons dc la lumiere, qui les arrete ou It s reflechisse en lout ou en partie; les rayons qui ne If ivncontreront pas continueront de se repandre dans 1 espace; mais ceux sur la direction desquels il est place seront arretes et ne s etendront pas dans la partie de 1 cspace qui est au dela, rt <jui, par 1 internitsition du corps, s< ra ainsi privee de lumierc. Concevez une surface conique ayant son sommel. an point liuniiieux ct enveloppant le corps opaque, el supposez-la prolongee indefmiment; ellc sera au dela du co^rps opaque, la limite dc la partie de Tespace dans laquelle penetrent les rayons envoyes par le point lumineux et de celle ou il rie saurait en arriver aucun. Cette derniere partie, privee de lumiere par 1 interposition du corps opaque, est ce qu on appelle rombre de ce corps; telle est du moins la definition de ce qu on entend par le mot ombre, lorsqu en parlant d une eclipse de Lime, par exemple, on dit que la Lune entre dans Tombre de la Tcrrc. Le Soleil est le corps lumi neux duquel les rayons parlent et se repandent dans toutes les directions; la Terre est le corps opaque qui intercepte une portion de ces rayons; et deriiere elle, par rapport au Soleil, il se trouve une partie de Tespace privee de lumiere. Tant que la Lune est hors de cette partie, elle est eclairee et renvoie de la lumiere, elle LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. est visible; mais du moment qu elle y entre, elle ne regoit plus de lumiere, n en renvoie plus et devient invisible. Dans ie laiigagc ordinaire loutefois, ce n cst pas la ce qu on entend le plus souvent par le mot ombre, lorsque par exemple en se promenant au Soleil on remarque que les ombres sont courtes a midi. Dans cette acception, 1 ombre n est point 1 cspace prive de lumiere par I interpqsition d un corps qui arretc line partie dcs rayons lances par le point lumineux, mais c est la projection dc cet espace sur la surface qui la regoit ; c est dans ce dernier sens que nous emploierons habituellemont ce mot. Supposons que le point lumineux soit a une distance infmie; les rayons de lumiere qui vicndront de la jusqu a nous seront paralleled entre eux, a pcu pres comme nous le paraissent ceux du Soleil. Dans cette hypothese, a laquelle nous nous arreterons d abord, on peut considerer deux cas, celui dans lequcl le corps opaque, qui porte ombre, est termine par dcs surlaces planes, et par consequent par des aretes rectilignes et par des sommets d angles solides, et celui ou il est ter rain e par dcs surfaces arrondies. Nous commencerons par nous occuper du premier qui est extremement simple, Si le corps qui regoit la lumiere et qui porte ombre e : t terraine par des faces planes, on congoit aisement ju uiie partie de ces faces est eclairee, que Fautre est o )):cure, et que la ligne qui, sur cc corps, separe la partie eclairee de celle qui ne 1 est pas est formee par I ensemble des aretes rectilignes d intersection des faces obscures et des faces eclairees; cette ligne est GEOMETRIE DESCRIPTIVE!. 71 facile a trouver, ct c est elle qui determine le contour de 1 ombre cherchee. Si Ton con^oit que le corps opaque vienne a disparaitre, mais que cette meme lignc con tinue de subsister, et qu on lui suppose une epaisseur sensible, 1 ombre de cette ligne, tracee sur la surface qui doit la recevoir, sera le contour de 1 ombre du corps. On voit que dans le cas que nous considerons, le problemc se reduit a trouver 1 ombre de certaines lignes droites connues de position. Pour fixer les idees et rendre ce qui preeeur plus sensible, supposons que le corps qui porte oinluv. soit le parallelepipede ABCDabcd (fig. 5o), quo la direction des rayons de lumiere, paralleles entre eux, suit indiquee par L/, et que le plan MN soit la surface qui doit recevoir 1 ombre. On juge immediaternent, d apres la direction des rayons de lumiere, que les faces ABCD, AI3a, AD ad sont eclairees, et que les faces DCefc, CBc6 et abed ne le sont pas; que les aretes DC, CB, B&, &a, ad et d\) sont les limites de la partie eclaireeetde la partie obscure. Les ombres D C , G B , B b , b a , a d et d Dr de ces six aretes, sur le plan MN, forment le contour ou les limites de 1 ombre du parallelepipede; les ombres des six autres aretes, tombant dans 1 interieur de 1 aire eiiveloppee par ce contour, sont confondues dans Toinbre totale du corps propose. En general, quand il s agit de corps termines par des surfaces planes, les aretes limites, ou qui separerit les faces eclairees des faces obscures, se distinguent imme diaternent ou sont faciles a determiner; et plus tard nous indiquerons un moyen simple de les reconnaitre surement, si dans quelques circonstances leur position 72 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Fig ^^*^-^vv ,. .-,.-.:_, ~^< .~ ^\ , , GEOMETRIE DESCRIPTIVE. pouvait laisser de I incertitude. La question se borne done, comme nous 1 avons deja dit, a trouver 1 ombiv d un certain assemblage de lignes droites comiucs de position. Cherchons en premier liou i ombre d une de ces droites. Nous observerons que le corps qui porte ombre etant connu de forme et de position par rap port aux plans de projection, les aretes qui torininrnt ses faces sont egalement connues par rapport a ces menu s plans, c est-a-dire qu on a ou qu on pent trouver leurs projections horizontals et verticales. Supposons que 1 objet lumineux soil un point uniqix 1 place a une distance infinie; la direction des rayons de lumiere, dans ce cas, sera donnee par la projection horizontale et verticale d une ligrie droite a laquclle ils devront tous etre paralleles. Les rayons de lumicre qui rencontrent la droite dont nous cherchons a deter miner 1 ombre forment un plan, dont la position, par rapport aux plans de projection, resulte de la condi tion de passer par la droite proposee et d etre parallele a la direction de la lumiere. Ce plan, prolonge, contieiit evidemment 1 ombre de la droite ; ou, si Ton considere le corps dont cette droite cst une dcs aretes, il separe la partie eclairee de 1 espace de celle que 1 interposition de ce corps prive de lumiere. Ce meme plan va rencontrer la surface sur laquelle 1 ombre est regue, suivant une certaine ligne qui est 1 ombre portee par la droite sur cette surface, ou qui appartient au con tour de 1 ombre du corps propose. La surface etant connue et determinee par rapport aux plans de pro jection, on pourra toujours construire son intersection avec le plan que nous avons conQu, et parvenir ainsi 74 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. a connaitre completement cette partie du contour de Fombre cherchee. Ce que Ton aura fait pour une premiere arete du corps qui porte ombre, on le fera pour une seconde, pour une troisieme, et enfin pour toutes celles dont 1 assemblage forme, sur ce corps, la separation des faces eclairees des faces obscures. Si le point lumineux etait a une distance finie, la solution precedente serait encore applicable en y apportant une legere modification. Les rayons de lumiere partant de ce point dont on doit connaitre les projections, ct diriges vers la premiere des aretes qu on a considerees, formeront egalement un plan determine dans 1 espace, ou par rapport aux plans de projection, par la condition dc passer par cette droite et par le point lumineux; et les raisonnements que nous avons faits tout a 1 heure, relativemeiit au plan qui, dans la premiere hypothese, contenait les rayons de lumiere paralleled, se repeteront pour celui qui contieut les memes rayons, lorsqu ils partent d un point place a une distance finie. On voil que ces recherches ne sont que de simples applications des methodes de la Geometric descrip tive. Recoimaitre sur le corps qui porte ombre les aretes qui separent ia partie eclairee de la partie obscure; par ces aretes faire passer des plans qui soient parallelcs a la direction des rayons de lumiere, ou qui coiitiennent le point luimneiix s il ii est pas a une distance infinie, et coiistruire les intersections de ces plans avec la surface qui doit recevoir 1 oinbre : Jans Je cas qui nous occupe, telle est toute la solution. Nous avons dit que la distinction des aretes limites, GEOMLTRIE DESCR1! : dont les oiiibivs eir. t>\ 1 ombre propiv du corps, est en general facile a itii eilVl, il snl ili pour cola dc rli .vlier indistinct; int i.l ! : ecllrs dViiiiv < lies qni nln nwl . sir dii polygone funnant lc coi-iour de i\ ihi corps ne peuv< nt appartcnir aux aretes >iii i, .!.!(. !a liui.iv 5o, les ombres /> t , d c , A a , A D , A ir del be, dc, (ir, A, s A; 1 . AB n a])j)arli. I;IK nt ;\ aucunc dcs arelcs liniites, [U ellefl entrcnt dans 1 inleru iir du polygone a b B C D d . .Mais on pint avec Iravail reconnaiLre si de deux faces planes d un corps, 1 unc cst eclaii fautre obscure, on si <!!< s sen! fouks d u\ o!.:-.-nr< s,on touivs Uriix t -c^ it ecs, cl. pisr cfiisf^pu-nl si leur i n cgt. line arete limit e ou non. En effet, par iii point (jiu lcoiique de celle inUrs(eUon, imaginons un rayon de luniiere; si dcs deux faces Tune est eclairei! ct 1 autre obscure, ce rayon dc lumiere prolonge les laissera toutes deux du meme cote; rnais si elles sont Tune el 1 autre eclairees on Tune et 1 autre obscures, il passera entre elles deux. Cela jx^e, les d; ux faces planes que nous considerons apparticnmnl ..x plans donnes de position dans 1 espace, e1 dorit par consequent on peut consiruire les traces sur les plans de projection, ainsi que les projections horizontale et verticale de leur intersection; que par un point (uelconque de cette intersection on fasse passer unc ligne parallele a la direction de la luniiere, et que 1 on construise ses deux points de rencontre avec les plans de projection; si ces deux points sont en dehors des traces des plans proposes, le rayon de lumiere rie passe 76 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. pas entre les deux plans, et 1 un est eclaire et Pautre ne Test pas; si 1 im des points on tous les deux se trouvent en dedans des traces, on en conclura que le rayon de lumiere passe entre les deux plans, et que ces plans sont tous deux eclaires on tous deux obscurs : dans le premier cas, leur intersection est une arete limite; dans le second, elle ne 1 est pas. Ainsi 1 on peut reconnaitre d avance quelles sont les aretes par rapport auxquelles on doit operer pour obteriir le contour de Fombre du corps propose. Les corps que 1 on considere dans les arts presentent frequemment des aretes verticales, c est ce qui rend souvent litile 1 observation suivante. La projection liorizontale de la ligne verticale se reduit a un seul point; la ligne passant par ce point dans le plan horizontal de projection et dirigee vers le point lumineux renferme toujours la projection horizontale de 1 ombre de la verticale, sur quelque surface que cette ombre soit regue; ce resultat est vrai, que le point lumineux soit a une distance finie ou infinie. En eiiet, dans 1 un et 1 autre cas, I ensemble des rayons de lumiere passant par la verticale forme un plan ver tical qui doit contenir 1 ombre de la verticale proposee, et qui la donnera par son intersection avec la surface qui doit recevoir 1 ombre. La trace de ce plan vertical, dans le plan horizontal de projection, contiendra par consequent la projection horizontale de 1 ombre, quelle que soit la surface qui la regoive. Au reste, cette observation s applique egalement a toute droite perpendiculaire a un plan quelconque de projection. Le plan forme par les rayons de lurniere qui passent par cette droite est perpendiculaire GEOM6TRIE DESCRIPTIVE. 77 comme elle au plan de projection, et sa trace sur ce plan doit contenir evidemment la projection sur ce meme plan de 1 ombre portee par la droite sur quelque surface que ce soit. On congoit que dans quelques circonstances et en choisissant avec intelligence les plans de projection, le resultat precedent peut limplifier beaucoup les operations. Ce que nous venous de dire renferme a peu pres tout ce qui est d usage habituel dans la theorie des ombres, et resout les questions relatives aux corps tcrinines par des surfaces planes et des lignes droites et eclaires par un point unique. Les livres qu on a coutuinc de publier sur cet objet vont rare ment plus loin, et n ajoutent guere a ce qui precede que divers developpements d operations grapbiques pour lesquels nous renverrons aux lemons de Geometric descrip tive. 134. Passons maintenant au cas ou le corps qui porte oinbre n est pas termine par des surfaces planes. La ligne qui separe, sur la surface du corps, la partic eclairee de la partie obscure n est plus, en general, n n assemblage d aretes facile a reconnaitre; c est une courbe qu il faut determiner par la seule propriety d etre la limite de ces deux parties. Les rayons de lumiere que regoit la partie eclairee penetreraienl dans le corps s ils etaient j>ro!onp; s; la partic obscure, i! . ti reroit pas, parce que ccux qui pourraient lui arriver auraient a travc rser le corps <iui ]>orte ombre avant de lui parvenir; mais il est facile de voir que les rayons qui vont a la courbe limite de la pariie obscure et de la partie eelairee n entrenl pas dans ce corps 78 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIF1QUE. et ne font que toucher sa surface. Ces derniers rayons sont done tangents a la surface du corps ; chacun d eux se trouve dans un plan tangent a cette surface et pas sant par le point lurnineux. On peut done coristruire la courbe dont il s agit, en menant du point lumineux une suite de plans tangents a la surface du corps pro pose et en determinant les points de tangence ; chacun de ces points appartiendra a la courbe cherchee. Nous ne nous arretcrons cependant point a ce mode de solution, et nous allons en exposer un autre qui est aussi general et d un emploi plus facile pour le genre de recherchcs dont il s agit, car on sait que P elegance et la simplicite des constructions graphiques dependent du systeme de nioyens qu ori adopte pour obtenir chaque element du resultat. Nous supposcrons toujours le point lurnineux a une distance infinie, et la direction des rayons de lumiere indiquee par les projections horizontale et verticale d une ligne donnee, a laquelle ees rayons doivent elre paralleles. Le corps qui porte ombre etant ccnnu de forme et de position, par rapport aux plans do pro jection, aiiisi que la surface sur laquelle Fombre doit etre recue, on dcmande dc construire la projection de cette ombre ct, pour y parvcnir, de determiner sur la surface du corps qui r>orte ombre la ccurbo qui la partie obscure de la partie eclairee. Cette derniere ri.chcrche, outre qu cllc entre dans la solution du probleme ({in nous occupe, est encore iiiteressante pour les arts du dessin et de la peinture, puisqu elle fait cor.nailre sur la surface du corps eclaire, ou doivent s arreter les teintes claires et commencer les teintes obscures. CEOMETRIE DESCRIPTIVE. 79 La methode quc nous alloris exposer est analogue a celle qui a cte donneo, dans la Geometric descriptive, pour Ics intersections des surfaces cylindriqm s. Conccvons un systemc de plans par:il!r < s a la direc tion de la lumiere el, do plus, perperidiculaires a Pun des plans de projection, au plan vertical par cxcmple. Les opcralions (pic nous alions indiqurr pour Pun des premiers plans se repeteronl fcn&nettl pour U-s autres. Nous rcmarquerons d abord quc, puisqu il est perpcndiculaire an plan vertical de projection, il est entiernncnt projete suivant sa trace, ainsi que toutes Ics ligncs qu il pent renfermcr. On prut, le concevoir comme compose de lignes parallelcs a la direction de la lumiere ou, cc qui revicnt an meme de rayons lumiiicux. Or, il doit en general couper la surface du corps qui porte ombre suivant une courbe. DCS rayons de lumiere si lues dans le plan, les uns rcncontrent la courbe el s y arrelent : ils font evidemment partie des rayons qui soul iutcrceptes par le corps propose et Jont PintermptioD produit Pombre dm! -rps; les autres ne rcncontrent pas la courbe et, n eprouvant aucun obstacle, so propagont au loin dans Pcspace ; cnfm il se trouvc des rayons de lumicre qui, places entre ccux qui rcncontrent la courbo et ceux qui n<la rencontrent pas, ne font simplement que la toucher; ct Ton observers quc, si le corps qui porte ombre n a pas d< s dimensions infinirs, il doit se trouver en general deux rayons de c<- <_ r < nr . Ccs (icrniei-s, tangents a la section du corps par le plan que nou sont aussi tangents a la surface de ce corps; leurs points appartiennent done, d apres cc que nous avons dit precedemment, a la courbe limite dc la parlic dc 8o LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. la surface du corps qui est eclairee et de celle qui ne Test pas; cnfin leurs points de rencontre avec la sur face sur laquelle 1 ombre est recue appartiennent egalement au contour de cette ombre. Ge sont done ces rayons qu il nous importe de reconnaitre et de construire ; la propriete qui les caracterise doit nous en fournir les inoyens. Puisqu ils sont tangents a la courbe d intersection de la surface du corps qui porte ombre, par le plan que nous considerons, leurs projections horizontales doivent etre tangentes a la projection de cette meme courbe. La surface du corps est connue, le plan coupant est donne de posi tion; supposons done que la projection horizontals de leur intersection* soit construite. Si nous menons a cette projection dcs tangentes paralleles a la direction du rayon de lumiere projet e sur le plan horizontal, elles seront les projections des rayons dont il s agit, et les points de tangence seront les projections horizontales de ceux ou ces rayons de lumiere touchent la surface du corps propose. La projection ou la trace du plan coupant sur le plan vertical contient la projection veriicale du rayon de lumiere, et pour determiner sur ces projections celles des points de tangence dont on vient de parler, il sufTit d elever par les projections horizontales de ces points des lignes perpcndiculaires a la commune intersection des deux plans de projec tion. On obtient done ainsi, en projections horizontale et verticale, deux points de la courbe qui, sur la surface du corps propose, separe la partie eclairee de ceile qui lie Test pas. Si 1 operation que nous veiions d indiqucr se repete pour un nombre quelconque de plans paralleles a la GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 8l lumiere et perpendiculaires au plan vertical de pro jection, on trouvera, en projection horizontale, une pareille suite de points, par lesquels faisant passer une courbe on aura la projection de la courbe limite qui, sur la surface proposee, separe la partie eclairee de la partie obscure. On trouvera egalement, en projection verticale, une autre suite de points, et la courbe qui les reunira sera la projection verticale de la meme courbe limite. Occupons-nous maintenant de la determination du contour dc 1 ombre sur la surface qui doit la recevoir. Le plan parallele a la lumiere, que nous avons d abord considere, determine en general, comme nous 1 avons vu, deux rayons lumineux tangents a la surface du corps qui porte ombre, et qui sont eux-memes situes dans ce plan. Les points de rencontre de ces rayons avec la surface qui recoit 1 ombre appartiennent au contour qu il s agit d obtenir. Ces points de rencontre doivent evidemment etre places sur la courbe de 1 intersection du plan avec cette meme surface. Le plan et la surface etant connus et determines de position, on peut construire la projection horizontale de leur intersection. Supposons cette projection construite; les projections horizontales des deux rayons de lumiere que nous considerons la rencontreront en des points qui seront les projections de ceux ou les rayons euxmemes rencontrent la surface; et ces derniers points appartiennent, ainsi que nous 1 avons dit, au contour demande. Si des points obtenus en projection horizontale, on rnene des lignes perpendiculaires a la com mune intersection des plans de projection, ces lignes determineront, par leur rencontre avec la projection MO.NUE. 11. 6 82 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. verticale du plan coupant sur lequel nous avons opere, les projections verticalcs des memes points du contour de 1 ombre portee. En repetant cette derniere operation pour chacun des plans paralleles a la direction de la lumiere, 011 obtiendra, sur 1 une et Fautre projection, une serie de points par lesqucls faisant passer des courbes on aura les projections horizontale et verticale du conlour de 1 ombre du corps propose sur la surface destinee a la recevoir. Au nombre des plans paralleles a la direction de la lumiere, il peut s eri trouver qui, apres avoir coupe le corps portant 1 ombre, ne rencontrerit pas la surface qui doit la recevoir, ou quelques-uns des rayons tan gents a la surface du corps, et determines par ces plans, peuvent ne pas rencontrer ensuite la courbe d intersection de ces memes plans avec la surface sur laquelle 011 suppose que 1 ombre doit etre portee. Dans 1 un et 1 autre cas, ces circonstances feront reconnaitre que cette surface ne regoit pas entieremcnt 1 ombre portee par le corps, mais qu une partie lui echappe, pour etre rogue par une surface plus eloignee ou se perdre dans 1 c space. Pour rendre tout ce qui precede plus facile a com prendre, nous allons 1 appliquer a un exemple. Soit une sphere representee par les projections verticale et horizontale A, A (fig. 5i) de deux de ses grands cercles; supposons que la direction des rayons de lumiere soit donnee par les projections LL, L L d une ligne a laquelle ils doivent etre paralleles, et cherchons les projections horizontale et verticale de la ligne qui separe la partie eclairee de la surface GEOMETR1E DESCRIPTIVE. 83 -I- - \A 84 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. de la sphere de la partie obscure, et celles du contour de 1 ombre portee par la sphere sur un cylindre droit a base circulaire, donne en projection horizontale par le cercle B . Conformeinent a la methode que nous venous d exposer, concevons une suite de plans paralleles a la direction de la lumiere, perpendiculaires au plan vertical de projection, et par consequent projetes sur ce plan suivant leurs traces Pp, Pipu P2 p& Gonsiderons en particulier le plan P; il coupera la sphere suivant une courbe dont la projection verticale ne peut etre que sur la trace P/?, et dont la pro jection horizontale sera la courbe p p p p - Apres 1 avoir construite nous lui menerons les deux tangentes 6 et TY, paralleles a L L , lesquelles serorit les projections horizontales de deux rayons de lumiere tangents a la sphere; quant aux projections verticales de ces memes rayons, elles ne peuvent etre 1 une et 1 autre que la trace Pp elle-meme. Les points de tangence T et sont les projections des deux points ou ces rayons de lumiere touchent la sphere, et qui appartiennent par consequent a la courbe qui scparc, sur sa surface, la partie eclairee de la partie obscure. Pour avoir les projections verticales de ces memes points, on menera les deux lignes T T et 0, perpendiculaires a la commune intersection des deux plans de projection, proloiigees jusqu a la rencontre de la trace Pp, et Ton obtiendra ainsi, en T et 0, les projections verticales des deux points dont il s agit. En repetant pour chacun des plans P1? P2, P3, P4> . . 1 operation que nous venons d executer pour le plan P, on trouvera sur le plan horizontal la courbe GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 85 TTjT.e^e flie; T;, et sur le plan vertical la courbe TTX T2 X 003 0, T3 , pour les projections de celle qui, snr la sphere, separe la partie eclairee de la partie obscure. Reprenons les rayons de lumiere dont 1 t et r j sont les projections horizontals, et dont Pp est la projection verticale, et cherchons les points on ils rencontrent la surface du cylindre ; ce seront des points du contour de 1 ombre portee sur cette surface par la sphere. Le plan P coupe la surface du cylindre suivant une courbe projetee sur le plan horizontal, dans le cercle qui sert de base au cylindre. Les lignes TY et 6 rencontrent ce cercle dans les points r et p , qui sont par consequent les projections horizontales des points de rencontre que nous cherchons; pour avoir leurs projections verticales, il suflit de moner les lignes r 1 r et p p perpendiculaires a la com mune intersection des deux plans de projection, et jusqu a la rencontre de la ligne Pp. Si Ton repete egalement cette derniere operation, relativement aux autres plans P1 , P2, . . ., on trouvera les projections verticales de divers autres points de contour de 1 ombre portee par la sphere sur le cylindre, et Ton construira la courbe rr1 r2 GJ pp s p 4 qui sera la projec tion verticale de ce contour. En considerant le plan P3 et les deux lignes T 3 tf 3 et 3 O . t qui sont les projections horizontals des deux rayons de lumiere tangents a la sphere, situes dans le plan dont il s agit, on observera que 1 une de ces pro jections, celle qui est designee par T 3 t 31 ne rencontre pas la base du cylindre, qui est la projection horizontale, ainsi que nous 1 avons observe de la section de 86 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. la surface cylindrique par le plan P3 ; le rayon de lumiere auquel appartient la projection T3 i { ne ren contre done pas cette surface et passe a cote. On en conclura que 1 ombre portee par la sphere n est pas recue en entier par le cylindre, et que le contour de cette ombre sur la surface cylindrique n est point feraie, mais s arrete aux points ou les rayons de lumiere tangents a la sphere sont aussi tangents au cyliridrc. 135. Nous avons suppose jusqu a present que le point lurnineux etait a une distance infmie; et cette hypo these est celle qui est le plus frequemment admise, parce qu clle est a peu pres conforme a la maniere dont les corps sont eclaires par le Soleil; mais si 1 on supposait le point luniineux a une distance finie, il suffirait, pour reridre la methode precedente appli cable encore dans ce cas, de substitucr aux plans paralleles que nous avons employes une suite de plans assujetis a passer par le point lumineux, et du reste toujours perpendiculaires au plan vertical de projec tion, comme dans la premiere hypothese. Le proccde que nous venons d exposer peut souvent se simplifier dans les questions particulieres, d apres la generation de la surface du corps qui porte 1 ombre et de celle qui la regoit. Nous renverrons, a cet egard, aux methode s de la Geometric descriptive qui, dans ces rechcrches, sont susceptibles de diverses applica tions interessantes. II nous suffit d avoir fait connaitre un mode de solution qui comprend dans toute sa generalite le probleme de la determination gra- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 87 pbique des ombres, lorsquc le corps lumineux se reduit a un point uni<p;: . La solution do ce probleme satisfait a peu pres a tout ce, que demandent habituellt :s du i nous reste a dire nous doii-.i* ia lieu de fnhe quelqucs observations qui ne seronl p;ts sans us le rapport dc ces memcs arts: r-uiis . n Mi!.;.- rps lumint ux :.i; des din:. Unit s, Irs constructions graphiques mcm;-nt compliqiu cs, -! st:r;uciit d isillt -in-.-; d un u mil, ce sera plutdt sous lo point de vue dc !a i heorie que sous celui des applications que nous allons Iraiter cette derniere pariie de la determinalion lineaire des ombres. Lorsque le corps lumineux n ? est qu un point et que rien dans Pespace ne reflechit la lumiere, 1 ombre portee par un corps opaque sur une surface placee deruoit otr,? parfaitement noire, puisquo aiieun rayon ne peut y arriver directement, a raison de 1 interposition du corps opaque, ui indirectement, car nous supposons qu il n existe aucun autre objet qui puisse y reflecbir de la lumiere. Cettc ombre etant done d un noir absolu sera par consequent egale dans toute son etendue; et de plus elle se terminera brusquement a son contour qui sera une ligne parfaitement nette et proronceo. II nVn cst pas aiiisi lorsque le corps lumii"iix a des dimensions fi- . . ontour ii est pas tranche brusquemeiit, et c cst par une degradation insensible que Ton pa^se du noir de 1 ombre a la clarte. i, cbcrchons ci qui a lieu dans cc cas, en bupposant toujours qu il n existe dans 1 espace que le 88 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. corps lumineux, le corps opaque et la surface qui revolt 1 ombre. Concevons un plan tangent a la fois an corps lumineux et au corps opaque, et tel que les deux corps se trouvent du meme cote relativement au plan; puis concevons-en un semblablement tangent et infiniment voisin du premier, qu il coupcra suivant une droite tangente a la fois aux deux corps. Concevons encore un troisieme plan tangent, infiniment voisin du second ; il le coupera suivant une autre droite egalcment tan gente aux deux derniers plans, et Ton observera que cette scconde ligne doit rencontrer la premiere, puisque 1 une et 1 autre se trouvent sur le second plan tangent. En multipliant ainsi les plans tangents, on aura une suite de lignes tangentes a la fois aux deux corps et se rcncontrant deux a deux; elles appartiendront a une surface que 1 on doit reconnaitre, d apres sa generation que nous venons d indiquer, pour etre du genre de celles qu on appelle developpables (110). Cettc surface developpable enveloppe a la fois le corps lumineux et le corps opaque; et dans la partie de 1 espace qu elle renferme au dela de ce dernier, il ne pent penetrer aucun rayon lance par le corps lumi neux; 1 aire de ^intersection de cette surface avec celle qui recoit 1 ombre sera done d un noir parfait, et par consequent egal dans toute son etendue. Maintenant, concevons une autre suite de plans tangents au corps lumineux et au corps opaque, mais places de maniere que 1 un de ces corps se trouve d un cote du plan, et que 1 autre se trouve du cote oppose; les intersections successives de ces plans donneront GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 89 naissance, comme tout a Pheure, a une nouvelle sur face developpable qui enveloppera, ainsi que Ja precedente, le corps luniincux et Ic corps opaque; mai-i on observera, par rapport a cette surface et aux lignes droites dont on pent la concevoir composee, que 1 un dcs corps se trouve d un cote rt 1 aulre du cole oppose. II resulte de cette disposition que, de tous les points exterieurs a cette seconde surface developpable, on decouvre en entier Ic corps lumineux, sans qu aucune partie de ce corps puissc etre cachee par Tinterposition du corps opaque. Si Ton construit 1 intersection de ri lte surface avec celle qui rec.oit 1 ombre, chacun des points situes en dehors de cette intersection jouira d une clarte totale, c est-a-dire recevra tous les rayons qui peuvent lui parvenir du corps lumineux. Si Ton considere maintenant les deux surfaces developpablcs a la fois, on remarquera que dans 1 espace qu elles comprennent entre elles, au dela de leurs courbes de tangence avec le corps opaque, une partie des rayons lances par le corps lumineux est interceptee par Ic corps opaque, et qu ainsi cette portion de Tespace n est pas completement eclairee. Cherchant ensuite ce qui a lieu sur la surface qui regoit 1 ombre, on observera que 1 aire comprise entre les deux contours donnes par les intersections de cette surface avec les deux surfaces developpables forme, en general, une espece d anneau pour lequel 1 ombre et la clarte sont incompletes. Au milieu se trouve 1 ombre absolue, et en dehors la clarte totale; mais chacuri des points situes dans 1 aire annulaire elle-meme ne regoit qu une partie des rayons emanes du corps lumineux, le reste lui etant enleve par 1 interposition du corps LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. opaque. Si ce point, pris sur 1 aire annulaire, est voisin du contour interieur donne par la premiere surface developpable, il ne peut recevoir la lurniere que d un tres petit segment du corps lumineux, lc corps opaque lui derobant tout le reste; il est par consequent tres pres de 1 obscurite. Si ce meme point est voisin du contour exterieur donne par la seconde surface dev< loppable, il n y a, par rappoit a lui, qu urie ties petite partie du corps lumineux qui reste couverte par le corps opaque; il est done tres pres de jouir de la clarte totale. On voit par la que du contour interieur au contour exterieur, determines par les deux surfaces developpables, I cmbrc va en diminuant et la clarte enaugmentant, de maniere qu il y a une degradation insen sible entre 1 ombre absolue renfermee dans le contour interieur, et la clarte totale qui a lieu au dela du con tour exterieur : cette aire annulaire, qui entoure 1 ombre absolue et dans laquelle 1 ombre et la clarte sont incompletes, se nomme la pen-ombre, ce qui signifie presque ombre. Nous n avons encore considere la distribution de 1 ombre et de la lumiere que sur la surface placee derriere le corps opaque; il nous reste a la considerer ega lenient sur la surface meme de ce corps. La courbc de tangence de la premiere surface deve loppable avec le corps forme la ligne de separation de la partie de la surface qui ne peut recevoir aucun rayon de iumiere dc celle qui peut en recevoir. La courbe de tangence avec la seconde surface developpable forme egalement, sur la surface du corps opaque, la ligne qui separe les points pour lesquels une partie des rayons lumineux est interceptee par la convexite meme du CEOMETRIE DESCRIPTIVE. 91 corps opaque, de ecux pour lesqucls cetlc convt xile ne peut en arretcr aucun. II sc trouve done sur la sur face du corps opaque, entre sa face obscure et sa face eclairee, une zone ou penombre, sur laquelle 1 intensite de 1 ombre diminue par gradation insensible, pour r de 1 ombre absoiur a la clnrte totalc. Ce que nous venous d exposer, en embrassant dans toute sa generalite le probleme qui nous occupc, ssiinplifie beaucoup et devient tres sensible dans des excinples particuliers. Supposons que le corps luinineux et le corps opaque soient Tun et 1 autre des spheres representees par Ics ccrcles L et O (fig. 62) sur un plan dc projection, dans leqiu-1 IMM-S centres soient places; que la surface sur laquelle 1 ombre doit etre portee soit le plan SS perpendiculaire a la lignc LO qui joint les centres des spheres. Dans ce cas, tous les plans tangents a la fois aux.deux corps et places de maniere qu ils se trouvent tous du meme cote, par rapport a chaque corps, formeront, comme on le sait, par leurs intersections successives, une surface conique que nous indiquerons par les lignes TT , TT , suivant lesquclles cette surface coupe le plan de projection. Son sonimot, ou centre, torn!i-i-a au dela de la sphere 0, si cette sphere est d un rayon plus petit que la tphere L; et au contraire en di ri i de L, si cette derniere sphere est la plus petite. C est a cette surface coniquc que se rcduit la premiere surface developpable que nous avons considered en tri.it ant le cas general. On voit aisement que 1 espace qu elle renferme au dela de la sphere opaque ne p-ul, recevoir aucun rayon de lumiere emane de la sphere L; son intersection avecle plan SS est un cercle dont MN LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. est le diametrc et do; if Piiitericur est absolument prive de lumiere. Si Pon congcit main U nan I. d aulres plans tangents egalement aux deux spheres, inais tels qne par rupport, a chaque plan Tune des spheres se trouve d un cote et Tautrc du cote oppose, ces plans, par leurs inter sections successives, formeront une autre surface conique dont le somiuet sera place entrc les deux spheres, et que nous indiquerons comrne la premiere, par les lignes tt , , qui sont ses intersections avec le plan de projection; cette seconde surface conique repond a la seconde surface developpable que nous avons considered, dans le cas general. On voit de meme que tout 1 espacc qu elle laissc a son exterieur reQoit les rayons emanes de la sphere L, sans qu aucun soit arrete par la sphere 0. Son intersection avec le plan SS est un cercle dont mn est le diametre, et tous les points du plan, exterieurs a ce cercle, regoivent les rayons de lumiere sans obstacle de la part de la sphere opaque. Mais 1 espace compris entre les deux surfaces coniques au dela de leurs courbes de tangence avec la sphere, et qui se trouve indique sur le plan de projec tion par les aires angulaires T ct , TW, nc regoit pas completement les rayon lumincux de la sphere L, puisque chacun de ses points ne pent decouvrir qu urie partie du corps lumineux, le rcste lui etant derobe par 1 interposition de la sphere opaque : cet espace ne sera done pas entitlement obscur ni entierement eclaire. Les points du plan SS, situes entre le cercle du diametre MN et le cercle du diametre mn, scront dans ce cas: 1 intervalle de ces deux cercles formera done <)4 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. uii anneau pour lequel ni 1 ombre ni la clarte ne seront absolues. Si, sur cet anneau, on prend un point voisin du cercle iriterieur, tel que le point p, on voit, d apres la figure, qu il ne peut recevoir des rayons lumineux que de la partie de la sphere L, correspondant a 1 arc gfi si, au contraire, on prend un point voisin du cercle exterieur, tel quo p , on voit qu il peut recevoir des rayons de la partie dc la sphere lumineuse, cor respondant a 1 arc g 1 / , beaucoup plus grand que g/; la clarte doit done aller en augrnentant, ou 1 oinbre eri diminuant, du cerele interieur au cercle exterieur, ou dans 1 eteridue de ce que nous avons nomine la penombre. Sur la surface de la sphere opaque, la courbe de tangence du premier cone est un cercle projete suivant son diametre aa. La courbe de tangence du second cone est un autre cercle projete suivant son diametre bb. La partie de la surface de la sphere qui est au dela du cercle aa est entierement dans 1 obscurite; celle qui est en deca-du cercle bb recoit sans obstacle tous les rayons de lumiere. Mais les points situes sur la zone comprise entre ces deux ccrcles ne voient qu en partie la sphere lumineuse, son! par consequent dans un etat intermediaire entre la clarte et 1 obscurite, et l ombre perd de son intensite, du cercle aa au cercle bb, sans qu il y ait nulle part de passage brusque et precis : il y a egalement une sorte de penombre dans 1 etendue de cette zone. On pent regarder, en general, comme inutile de determiner d une maniere geometrique les contours des penombres, ce qui serait d ailleurs fort long et fort CEOMETRIE DESCRIPTIVE. -I ernbarrassant; mais queiques observations ; simples peuvent fournir des donnees sur la mesn; la largeur qu il convicnt de li-ur allribiHT. La distance entre le corps lumincux L et Ic corps ;ue rcstant la memc, si Ton rapproche parallc.1 a lui-nuMiie le plan SS do cc dernier, la lignc N/i qui iiidiqiK> la largeur de la penombre diminue, si Ton eloigne ce plan die augments ; on voit aisement qu elle est proportions lie a la distance du corps opaque au plan sur lequel i ombre est portee, et quVUr depuid d aillmrs d<> Tangle ncN forme par les aretes TT et tt r des deux cones qui envcloppent la sphere opaque rt !a sphere lumineusr, angle qui depend lui-meme de la distance entre le corps opaque et le corps lumiju ux, et des dimensions de ce dernier. Si nous supposons que le corps lurnineux soit le Soleil, la distance de cet astre a la Terre etant partout sensiblement la rneme, Tangle dont il s agit sera toujours egal, qucl que soit le corps opaque que 1 on considere comme eclaire par le Soleil. Get angle mesure ce qu on appelle le diametre appnivnt du Soleil ; il est d ciiviron un demi-dcgre, et de cctte donnee on peut conclure que la largeur de la penombre sera environ la n5e partic de la distance comprise entre le point qui porte I ombre et ceiui ou elle est reQue sur le plan, que nous supposons a peu pres perpendiculairc a la direction du rayon de lumiere. II est facile de voir que s il s eloignait de cette position, la largeur de la penombre augmenterait dans le rapport inverse du sinus de Tangle que le plan ferait avcc la direction de la lu miere; on trouverait par exemple, en supposant cet angle de 4o que la large ur de la penombre dt 96 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. etre la 8i e partie dc la distance eiitre le point qui porte 1 ombre et celui ou cette ombre est recue. II est done essentiel dans les dessins de donrier une plus grande largeur a la penombre, a mesure que 1 ombre portee s eloigne de 1 objet qui la produit, et les resultats que nous vcnons d indiquer suffisent poiirfaireconnaitrel etendue a donncr a chaque partie de la penombre, avec plus de precision meme que Texecution des dessins ne le comporte ordinairement. Nous avons remarque qu il se trouvait egalement une penombre, ou zone mcompletemeiit eclairee, sur la surface du corps opaque. Supposons toujours que ce corps soit la sphere 0; et pour trouver Tetendue de Tare ba qui mesure la largeur de la penombre, concevons aux points b et a deux normales a la surface, qui, dans le cas de la sphere, seront les deux rayons ob et oa. On sait que Tangle forme par les normales est egal a celui que forment entre elles les tangentes TT et tt r ; ainsi, la mesure de 1 arc ba ne depend que de deux elements, Tangle forme par les tangentes et le rayon ob auquel Tare est proportionnel. Si la lumiere vient du Soleil, Tangle dont il s agit est toujours le meme, quel que soit le corps eclaire, et d un demi-degre a peu pres. On en conclura done que la largeur de la penombre sur la sphere est a peu pres egale a la n5e partie du rayon. On peut, sans erreur sensible, etendre ce resultat a un corps de figure quelconque, en observant quopour avoir la largeur de la penombre correspondant a un point determine de la ligne de separation db la face obscure et de la face eclairee de ce corps, il faut GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 97 voir par cc point, etdans ! suis du rayon de hi mirre, un plan normal a la surface du corps, et prendrr la i i5e partie du rayon de courbure de cette section. KM nous bornant a <<qui precede, sur ccltr parii<! la theorie des ombmi qui a pour objet hi dHrrinination geoim triqur de leurs contours, il nous rcsl. a trailer de ecllr (jui esi relative a la recherche de rink iisile des teintes qu il faut donnor aux different* parlies des surfaces ombrees, pour qu elles nous ofhvnt dans les dessins loutes les apparences d ornbre et de lumiere que les objels imites nous presenlent dans la nature; mais pour embrasser un tel sujet dans toute son etendue, il ne suffit pas d envisager uniqucnient, comme nous 1 avons fait jusqu a present, un corps lumineux, un corps opaque el une surface; qui regoit 1 ombre, en faisant abstraction de toute circonstance accessoire. II faut etudier les objets avec tout ce qui les enlonre dans la realite, et avoir egard, entre autres choses, a la position du spectateur -t aux modifications quo la lumiere peut eprouver avanl d arriver a son ceil, pour y porter la sensation du spectacle sur lequel il attache sa vue; ces considera tions nous semblent exiger que nous fassions preceder ce que nous avons a dire sur celle maliere par 1 exposition de la theorie de la perspective. THfcORIE DE LA PERSPECTIVE. 136. L art de la Perspective consiste a represenler, sur un lableau dont la forme et la position sont connues, des objets egalcment donnes de forme et de position, tels qu ils paraitraient a un ceil dont la posiMONGE. II. -? LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. tion serait aussi determinee. Pour rendre cette defini tion encore plus sensible, supposons que le tableau soit d abord une gjace transparente. Si, de tous les points des objets proposes, on concoit des rayons diriges vers 1 ceil, que ces rayons, en traversant le tableau transparent, y laissent leurs traces empreintes de la couleur et de la teinte propre aux points dont ils partent, 1 ensemble de ces traces forrnera sur le verre la representation complete des objets : c esfc cette representation qu on se propose d obtenir dans 1 art de la perspective. On voit qu ici, comme dans la theorie des ombres, on doit admettre deux parties distinctes : Tune est purement geometrique, et son objet est de determiner d une maniere precise sur le tableau la position de chaque point represente; 1 autre a pour objet la recherche de la teinte d onibre et de luniiere qu on doit donner a chaque" partie du tableau, et c est par des considerations physiques qu on peut en general la traiter. Gette derniere partie, qu on designe sous le nom de Perspective aerienne, rentre entierement dans le cercle des recherches que nous essaierons d exposer plus tard, pour completer ia theorie des ombres ; nous ne nous occuperons done ici que de la premiere partie, appelee Perspective lineaire. D apres les definitions que nous venons de donner, il est facile de concevoir que la perspective lineaire se reduit a construire la section qu une surface deter minee fait dans une pyramide dont le sommet et la base sont donnes. L oeil est le sommet; la base peut etre regardee comme repandue sur la surface des objets qu on se propose de mettre en perspective, et la surface secante est le tableau. GEOMETRIC DESCRIPTIVE. Les methodes de la Geometric descriptive doniienl aisement la solution de ce probleme ]!< dans loute sa generalite, c est-a-dirc, en supposant HHMMC qn<> !< tableau soil une surface courbe quelconqur ; cependant, conime nous avons surtout en vuc o qui -i d une utilitr habit uelle dans les arts, nous ne nous etendrons avec quelqur d I M ail que sur ce qui concerne les perspectives a tracer sur des surfaces planes, < M nous nous conteiiterons de presenter ensuite quelqurs observations concernant les perspectives a construire sur des surfaces courbes. Nous supposerons que le tableau soit un plan ver tical ou perpendiculaire a celui des plans de projec tion que 1 on considere comme horizontal; on pourrait sans difficulte le supposcr incline d une manierc quelconque par rapport a ces plans ; mais I hypothesc a laquellc nous nous arretons est plus naturelle et simplifie les constructions. Ainsi, la position de 1 oeil, celle d un objet connu dc forme et enfm celle d un plan vertical etant donnees par rapport aux plans de projection, il s agit de trouver les rencontres de ce plan avec les droitcs menees de 1 oeil a chacun des points de 1 objet propose, et de les rapporter sur un tableau representant ce meme plan vertical suppose rabattu. Diverses constructions peuvent donner les points de rencontre avec plus ou moiiis d avantage et de facilite, selon les positions respectives de 1 objet, d;- 1 oeil et du tableau; nous allons exposer en premiv r lieu celle qui est la plus simple et ordinairement la plus commode. Piagons d abord le plan vertical de projection d 100 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. une position telle, que celui du tableau lui soit perpendiculaire, et qu en consequence ce dernier s y trouve projete par une Jigne verticale qui sera sa trace. Solent et 0" (fig. 53) les projections de 1 oeil, T T" et T"T" celles du tableau, ou les traces du plan vertical auquel il appartient; supposons qu on ait. an dela les projections des objels a meltre en perspective deja fait.es, ou que 1 on doit commenccr par fairc sur les plans de projection qu on a adopt rs; par exeinple, celles d une pyrannde a base quadrangulaire, dont les sommets ou angles solides A, B, C, D, E soient donnes en projection horizontale aux points A , IV, (] , D , K , et en projection verticale aux points A", i/, C", D", K". Si, dr l (i;il, on menc une ligne a un premier point de 1 objet propose, on aura pour les projections de cello iigne les droites O A et 0"A". Les points a et a", ou ces droites coupent, les projections T T el. T" T" du tableau, sont. evidemment les projections du point de rencontre du rayon visuel avec le tableau; il ne s agit plus que de trouver la position de ce point sur le tableau lui-meme, que nous concevrons enleve de sa position T T T"! 1 " el place en MN. Un moyen simple d y parvenir est de determiner sur ce tableau deux lignes que Ton prendra pour des axes auxquels tons les aulres points doivent se rapporter; la position de ees axes etant fixee sur les plans de projection, 011 cberchera la distance a laquelle se trouve, de chacuii d eux, !e point de rencontre du rayon visuel avec !e tableau, et a 1 aide de ces distances la situation du point sur le tableau sera facile a marquer. Ces deux axes pouvant etre pns arbitrairement, nous supposeron^ que, par GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 101 r<r> LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. 1 ceil, on mene deux plans, l un horizontal et 1 aut e vertical, perpendiculaires tous deux au tableau; leurs traces sur ceux de projection seront O Y et 0"X; ils couperont le plan du tableau suivant deux lignes, 1 une horizontals, represented en projection verticale par le point x, et 1 autre verticale, representee en projection horizontale par le point y; ces deux lignes seront les axes quc nous adopterons et, sur le tableau, nous les representerons, savoir, par XX 1 axe horizontal, et par YY 1 axe vertical. Cela pose, nous avons dit que a est la projection horizontale du point ou le rayon visuel mene au pointA rencontre le tableau ; ya sera done la distance a laquelle co point doit se trouver dc la verticale passant par le point ?/, ou de 1 axe YY sur le tableau MN. Si done sur ce tableau on mene a droite ou a gauche de 1 axe YY, selon qu en projection horizontale a est a droite ou a gauche de y, une parallele a une distance egale a ya , cette parallele aa renfermera le point cherche. De njeme a" etant la projection verticale du meme point, xaH mesure la distance a laquelle ce point se trouve de 1 axe horizontal, mene dans le tableau par le point x : qu on tire done sur le tableau une parallele a" a a 1 axe XX, en ayant 1 attention de la placer au-dessus ou au-dessous, selon que dans la projection verticale le point a" sera au-dessus ou au-dessous du point x; les deux lignes a a, a" a, paralleles aux axes, donneront par leur rencontre le point cherche, ou la perspective du point A; on peut faire la meme operation pour tous les points de la pyramide ABODE dont on obtiendra ainsi la perspective complete. Quelques observations abregeront beaucoup le GfoMETRIE DESCRIPTIVE. 103 tnvail; on remarquera d abord que la perspectfve d une ligne droite est urn- li:ri:- dn.it e lorsque le tableau est une surface plane. En . I! i, Irs rayons visuels menes de 1 ceil aux divers points dr la (i -see sont dans le plan mene pni- en". .h i! , : par 1 ceil; par consequent, leurs points dr rer.eontiv avec le tableau doivent etre sur la droite d intersection du tableau par le plan auquel i?s appartienm nl. Aiiui, il sull it de construire les perspectives de dmx points de la ligne proposee et de Irs joindre par une droite, pour avoir la perspective de la ligne eWe-nif mr. Mans lYxeiiiple <me nous avons pris, on pourra done se contenter de construire les persp< dives dcs ciiuj sominets A, B, C, D, E de la pyramide; et en les joignant par dos droites, on aura les perspectives d s En second Keu, si le corps dont on vent fairc la ; pective est opaque et impenetrable aux rayons visuels, la partie anterieure derobera la vue de 1 autre parti. : il est done inutile de construire la perspective des points qui apparticnnent a cette derniere ; ainsi, dans 1 exemple propose, le point E de la pyramide ne pouvant etre apercu de Tceif place au point O, il est inu tile de cbercher sur le tableau MN le .point qui lui correspond. La partie visible d un objet est separee de celle (jue 1 ceil ne peut apercevoir par une ligne que 1 on appelle contour apparent. La perspective du contour apparent est le trait qui, sur le tableau, enveloppe 1 image de 1 objpf qu on se propose de representer; il est done im portant, en general, de bien determin* r le contour a]>parent d un objet et d en faire avec soin la perspective. 104 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Lorsque les objets a representer sont termines par des surfaces planes et des aretes reclilignes, il est en general facile de distinguer les faces visibles, pour une position determined de 1 ceiJ, de celles qui ne le son I pas, et par consequent de reconnaitre celles des aretes dont 1 assemblage forme la ligne du contour apparent. Mais lorsque ces objets sont termines par des surfaces courbes, le contour apparent n est plus forme de lignes droites : c est alors une courbe qu il faut determiner sur la surface du corps, a 1 aide de son caractere particulier, qui est de separer la partie du corps qui est v sible de celle qui ne Test pas, par rapport a un reil doul. la position est donnee. On voit que cette re cherche est tout a fait semblable a celle de la ligne qui separe, sur im corps opaque, la partie eclairee de la partie obscure, lorsque le corps lumineux est un point unique, place a une distance fmie : il s agit egalement de trouver la courbe de t|ingence d un cone dont le sommet est donne, et qui enveloppe un corps termine par une surface connue. Nous croyons inutile de nous arreter a cette recherche, et nous renverrons aux solu tions que nous avons donnees des questions parfaitement analogues, dans la theorie des ombres. 137. Nous devons faire connaitre ici un resultat de perspective tres important par ses frequentes appli cations, et dont 1 observation est essentielle pour la correction du dessin; il consiste en ce que toutes les fois que 1 on doit mettre en perspective plusieurs lignes droites paralleles entre elles (mais non pas au tableau), sur quelque tableau que ce soit, les perspec tives de ces droites concourent en un seul point. Si CEOMETRIE DESCRIPTIVE. IO.5 ce tableau est plan, ces perspectives sonl elles-mf-mrs d( s lignes droites qui passent toules par le ineiiir point, proposition facile a demontrer. En effet, une droite etant donnee pour la mettre en perspective, on conc,oit que 1 ensemble de tous les rayons visuels menes de Trail a cette ligne forme un ]>lan passant par la ligne et par Trail, et dont Tintersection par le tableau trace la perspective demandee; alors, si par Trail on suppose une droile parallele ;i !.i ligne donnee, elle se trouve en entier dans le premier plan. Maintenant, qu on ait une secoride ligne, paral lele a la premiere, a mettre egalement en perspective, et que Ton considere aussi le plan passant par cette ligne et par Trail, comme trac.ant par son intersection avec le tableau la perspective qu il s agit d obhuii. puis qu on mene par Trail une droite parallele a la seconde ligne donnee, elle sera eritierement dans le second plan. Mais les deux lignes donnees etant paralleles, les droites qu on mene par Trail, parallelement a la premiere et a la seconde, se confondent en une seule qui est en meme temps dans le premier plan et dans le second : elle est done leur ligne d intersection; le point ou elle rencontre le tableau est par consequent ccliii ou se croisent les ligws suivant lesquelles ces plans coupent le tableau, ou, ce qui revient au meme, celui ou concoureiit les perspectives. 11 suit de la que, pour mettre en perspective tant de droites paralleles qu on voudra, il n y a qu a mener par Trail une ligne qui leur soit parallele; le point ou cette derniere rencontrera le tableau sera le point de concours auquel teridront les perspectives de toutes ces droites. Les projections de la droite menee par Trail sont I0() LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. paralleles a celles de la ligne a mcttrc on perspective, et sont par consequent faciles a construire; on a les traces du tableau sur les plans de projection : il cst done aise de trouver le point de rencontre de la droitc t-l, du iablrftii. Le resultat quo nous venons d exposer peut abreger beaucoup les operations, lorsque le tableau est une surface plane, et qu il s agit de tracer les perspectis ;; de differentes lignes paralleles. Dans ce cas, ces pers pectives sont elles-memes des lignes droites, et leur point de concours etant determine ainsi que nous 1 avons indique, il suffira, pour les tracer, de connaitre sur le tableau, relativement a chacune d elles, la pers pective d un second point. Mais ce ri est pas seulenient comme moyen d abreviation que ce que nous verions de dire doit etre considere; c est encore le procrdo !< plus sur pour eviter des incorrections dont notre ceil est facile UK <\\ blesse. Nous sommes en general moins sensibles aux grandeurs reelles des objets qu au parallelisme des lignes que nous jugeons devoir etre paralleles. Que deux lignes soient un peu plus eloignees ou un peu plus rapprochees 1 une de 1 autre qu elles ne doiverit 1 etre, il faudra un ceil exerce et quelque attention pour saisir ce defaut; mais si dies doivcnt etre paral leles et qu elles ne le soient pas, nous nous en apercevrons sur-le-champ et nous en serous vivement choques. Si done, lorsqu on met en perspective plusieurs lignes paralleles, les perspectives qui doivent (MUK-ourir au meme point n y concourent pas en effet, cette erreur blesse extremeinent 1 observateur, et les paralleles ne lui paraissent plus telles; ainsi, on peut GEOMETRIE DESCRIPTIVE. 107 ton jours regarder comme essential do determiner sur le tableau !< point d concours dos lignes qui rrj.n- <t !!(<>nt les perspectives de* droites paralleles, afm d etre sur que les perspectives passent par or point. Dans lY-.|.t.vih.,n tin prnrede do eonslruelion qur nous a\nns dori M- ,-i-d- >-i:- 7 nous avons sujipo>. - (pi*- Ift plan vrrlirnl dr projection etait perpcndiculaire au plan du rabteau; nous avons Irouve dans cette disposilion 1 avantage d avoir le tableau projele en I ntier sur une seule ligne. Si le tableau etait oblique an plan vertical do projection, pour trouvcr la hanteur de chaque point de fa perspective au-dessns ! Taxihorizontal auquel on le rapporto, i! faudrait, du poinl ou la projection horizontal"- du rayon visuel rencontre la traer liori/.ontale du 1abfe:u, abaissi-r in;e ]erpondiculairo sur rinterseetion des deux plans de projec tion, et la prolongor jusqu a la rencontre de la pro; i i ion verticale du rayon visuel. Ge travail, quoique fl , pent dans quelques circonstances etre moins penible que la construction preliminaire d une pr. j. tion verticale sur un plan perpendiculairr ;.u l;.i Supposons qu on ait a metlre en pers])ee.1ive nne suite de pilastres semblables, et dnt la direction soit oblique au plan du tableau; il serait fort long d en fa ire la projection sur un ]>lan vrrlical perpendiculairc au tableau, mais en la faisant sur un plan perpendiculaire a la direction des pilaslres, e!!e so reduit a la projec tion d un seul d entro eux. On voit que, dans ce cas, i! devient preferable d adopter cette derniere dis. li.ii, malgre rinconvenieu! d avoir une ligne do plus a tracer pour construire la perspective de chaque point. 108 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. 1^8. En general, le probleme que presente la pers pective lineaire, en le considerant dans ses elements, se reduit a construire le point de rencontre du tableau, par le rayon visuel mene de 1 oeil a un point deter mine; et il est utile de connaitre plusieurs moyens de le resoudre, afin de faire usage, en chaque cireonstance, de ceux qui exigent le moms de travail. La plupart des methodes donnees dans les ouvrages qui traitent de la perspective, et particulieremciit celle que nous avoiis deja developpee, rentrent dans le mode general de solution que nous allons indiquer. Si, par le point a mettre en perspective et par PceiJ, on conQoit deux plans difterents, le rayon visuel se conforidra avec leur intersection, et cornme iis couperont necessairement le tableau, si Ton construit les ligiies ou les traces suivaiit lesquelles ils le rencontrent, le point ou ces traces se croiseront appartiendra a 1 intersection des deux plans entre eux, ct sera par consequent le lieu de rencontre du rayon visuel et du tableau. C cst au dessiriateur a choisir parmi le iiombre infin de plans qui peuvent passer par 1 oeil et par le point a mettre en perspective, les deux plans dont il lui est le plus facile de determiner les traces sur le tableau. Kn les prcnant perpeiidiculaires, chacun a 1 un des plans de projection, on retombe sur la methode de construction que nous avons deja donnee. II pent etre souvent avantageux de supposer 1 un des plans peipendiculaire au tableau meme; dans ce cas, il est aise de voir que sa trace passera par les pieds des per pend iculaires abaissees de 1 oeil et du point propose sur le tableau. Plus generalement, si Ton congoit, par le point et par 1 ceil, deux lignes paralleles entre elles, GEOMETRIE DESCRIPTIVE. M.II I iiih rst clion du tableau et du plan qui les contiml pftSSen par les point! ou le l;il>lraii rsi Ini-mcmc ren contre p;r res paralleled. <li\<r--cs observation! snlliscnl pt.ur nn 1 1 IT Irs pcrsonncs, ((ill -I ll! ail murai,! des inclliodcs dc la (Jeomclric dcscripl ivc, rn rial d abrger dans un rr;nid dv i-as cl dc siiMpli!i(>r Ix-aucoiip Ics o])crali(>ns o la pralitpir dc la pcrsjx i l ivc lincairc. Suppnsoiis inaintcnant que lc tableau nc soil ])lns un plan, inais cine surface courbe doiinec; les conside rations que nous venons d exposer doivent en general conduire, pour chaquc cas, a la plus avanlageusc dcs constructions possibles. En eiTet, parmi tous les plans passant par 1 oe.il et par le point don! on dcmandc la perspective, el qui eonliennent en consequence lc rayon visuel, on peut toujours choisir celui qui. d apres la nature connue de la surface proposee pour tableau, dounc par son intersection aver cc lal.!.-an la courbo la plus aisee a construirt , soil sin- N |.!.-in inenit (|i:c Ton considere, soit dans fuiif dc ses pro jections. II sera ensuile facile de trouvcr Tin I. : tions de cette courbe avec le rayon visuel, ce qui deterininera le point ou le rayon rencontre le tableau. Si, par exemple, le tableau etait une surface splieri(pie, il faudrait que le plan mene par 1 oeil et par lc point a mettre en perspective passat egalenient par le centre de la sphere; alors 1 intersection serail loujours un grand cerele, dont on Irouverait. lacilenient sur le plan menie la rencontre par le rayon visuel. Si le tableau etait une surface conique, on ferait passer containment le plan contenant le rayon visuel LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. par le sommet du cone ; Fintersection de cc plan avec le tableau serait urie ligne droite dont on trouverait sans peine les projections, et leur point de rencontre avec celles du rayon visuel. Les panoramas sont des perspectives tracees sur des surfaces cylindriques verticales a base circulaire, le point de vue etant pris sur 1 axe meme de ces surfaces. Pour mettre un point quelconque en perspective sur la surface d un cylindre vertical, on concevia par I ceil et par le point propose uii plan vertical qui coupera cette surface suivant une de ses aretes, determinee par la rencontre de la trace horizontale du plan avec la circonference du cercle servant de base au cylindre. Que Ton fasse la projection verticale de cette arete, sa rencontre avec la projection verticale du rayon visuel determinera la hauteur a laquelle le rayon visuel ren contre la surface du cylindre, au-dessus de la base de ce dernier; et il sera facile, d apres ces donriees, de construire la perspective du point propose, soit sur la surface meme du cylindre, soit sur le tableau sup pose developpe. 139. Ce qui precede donnant les moyens dc resoudre toutes les questions que peut presenter la pers pective, nous n ajouterons plus que quelques observa tions. Lorsqu on a un tableau offrant la perspective d un objet, prise d un point determine, on peut en deduire le trace d une perspective du meme objet prise du meme point de vue, et sur un tableau different. En effet, I ceil et le premier tableau etant determines de position, la direction des rayons visuels menes de I o3il GEOMETRIE DESCRIPTIVE. i I t ;i elmcun des points de 1 objet rejirrsenle s fixee, ct 1 on pent en deduire par consequent lenr ren contre avec la surface d uii autre tableau dont la posii i<;i csi donnee. Mais ce qu on vieiit de dire ne saurait plus avoir lieu, si 1 on prcnait un autre point de vue; rien dans ce cas ne determinant la direction dos rayons visiiels, < I une simple perspective lie suflisant pas pour deiinir Tobjet represente. Une perspective est line sor projection qui nc difTere de la projection orthogonale, dont on fait habihiellement usage, qu en ce que la ier, s opere par des lignes qui concourent an point de vue d ou la perspective est. prise, tandis que, ]>otir la srconde, ces lignes sont perpendiculaires an plan de projection; or, on sait qu un objct n est completeinent defmi qu a 1 aide de deux projections : ii DC le serait egalement qu a 1 aide de deux perspectives, par rapport a chacune desquelles on connaitrait la position du point de vue. Nous terminerons ici nos recherelu s sur la partie geometrique de la theorie des ombres et de la perspec tive. Les methodes que nous avons exposees embrassent, relativement a la representation des objets, a peu pres tout ce qui, dans 1 usage, est susceptible d un trace rigoureux. Ainsi, divers objets etant pro poses et determines par leurs projections, si on les suppose eclaires d une maniere cormuc, on construira les contours des parties eclairees et des parties obscures sur la surface de chacun d eux, et ceux des ombres qu ils portent les uns sur les autres, puis on tracera sur un tableau d une forme donnee la pers pective de ces memes objets, ainsi que des contours de 1T2 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. eurs ombres, prise d uu point connu; il lie restera plus, pour completer leur representation, qu a donner aux diverses parties de leur image les teintes avec lesquelles, dans la realite, elles s ofirent a nos regards. DE LA DETERMINATION DBS TEINTES DANS LA REPRE SENTATION DES OBJETS, ET DE LA PERSPECTIVE AERIENNE. 140. La par Lie de la theorie des ombres et de la pers pective dont nous avons maintenant a nous occuper est tres compliquee, et a besoin d etre etudiee avec plus de soin qu elle ne 1 a ete jusqu a present; elle exige quelques connaissances physiques et surtout un grand nombre d observations. Malheureusement, les peirilres, qui soiit obliges de reflechir a lout moment sur cette matiere, publienl peu les resultats de leurs meditations sur leur art. Peut-etre plusieurs decouvertes curieuses, des obser vations importantes, demeurent-elles ignorees el perdues pour 1 instructiori generale, parce que Jes artistes qui les out faites n ont pas su en rendrc un compte precis, ou ont neglige de prendre ce soin. Nous sommes bien loin de presenter les recherches que nous allons exposer comme un corps complet de doctrine; ce-ne son I que des idees jetees en avarit el destinees a ouvrir uiie earriere a peu pres nouvelle ; puissent nos essais faire riaitre des recherches plus profondes, et devenir ainsi pour la scieiice le principe de quelques progres ulterieurs. La temte qu offre a iiotre vue un objet eclaire GEOMETRIE DESCRIPTIVE. depend, premifcrement, dc fintensite propre de la lu miere rec.ue du corps lumincux ct rcnvoYcc a imhv ceil, et de la maniere dont a lieu sa distribution sur la surface de 1 objet, et la reflexion qui la fait parvenir jusqu a nous; secondement , des modifications que la lumiere eprouve par I efl et des milieux on dc I air qu elle traverse, et des autres circonstances aux(|ucl!cs elle est soumise : c est dans cet ordre que se suivroni les considerations auxquelles nous allons nous livrer. Commenc,ons par chercher 1 intensite de la lumicrc venant du corps lumineux a 1 objet eclaire et, pour plus de simplicite, supposons que le corps lumineux soit unique, et considerons-le comme reduit a un point. On sait que Vintensite de la lumiere ernisc par un point lumineux diminue en raison inverse du carre de la dis tance; il est evident, d apres ce principe, que plus 1 objet eclaire est eloigne du corps lumineux, moiris il en recoit de clarte. Cette observation n rst pas d uiic Ires grande importance dans les arts du dessin, parce qu on suppose habituellement les objets eclaires par le Soleil. Dans ce cas, la distance du corps lumineux etant immense, par rapport aux dimensions des objets eclaires et aux distances qui les separent entre eux, elle peut etre regardee comme egale pour tous, et que par consequent il n y a aucune difference entre 1 intensite de la lumiere qui parvient aux divers points des objets que Ton considere; mais si Ton avail a representer une scene nocturne, eclairee par une lani|c ou un foyer, il faudrait avoir egard aux distances des objets eclaires au corps lumineux, et donner une clarte plus vivc a ceux qu on voudrait fa ire pa ru it re plus voisins du point d ou part la lumiere. MONGl :. II. 8 Il4 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Ce que nous venons de dire n cst relatif qu aux parties eclairees; quant aux parlies dans 1 ombre, des qu on suppose qu il n y a qu un seul point lumineux, et qu on fait abstraction de tout ce qui peut reflechir la lumiere, elles ont toutes line intensite egale, ellcs sont toutes d un noir absolu. Cette assertion peut paraitre extraordinaire, parce que nous ne sornmes pas habitues a voir les corps eclaires de cette maniere; le Soleil est bien pour nous, dans le jour, la cause de la lumiere, mais les autres corps la reflechissent et nous la renvoienl, tellement qu il i ait dair ou les rayons directs du Soleil n arrivent pas, et que nous n avons jamais occasion dc voir une ombre complete : on ne peut s en former une idee que par les experiences de la chambre noire, et surtout par celles du micro scope solaire. Lorsqu on introduit dans la chambre noire un faisceau de rayons solaires, en les faisant tomber sur un vcrre lenticulaire; ces rayons se reunissent au foyer, s y croisent et de la divergent, en formant un cone de lumiere qui se projette, suivant un cerclc tres lumineux, sur le mur oppose de la chambre. Que Ton dispose un tableau tres blanc pour recevoir ce cercle lumineux, et qu au-devant Ton place un objet qui intercepte une partic des rayons, 1 ombre paraitra du noir le plus intense et sera terminee par un contour tres precis, tres tranche. Dans ce cas, en effet, la lumiere part d un point unique, le foyer du verre lenticulaire par lequel passeiit les rayons lumineux; et il n y a pas assez de lumiere reflechie pour diminuer sensiblement 1 obscurite de la chambre noire, dans les parties ou les rayons n arrivent pas directement. GEOM^TRIE DESCRIPTIVE. | i ", l- i l. Considerons maintcnant la lumicre renvov, . de 1 objet eclaire a 1 ceil de 1 observaleur. Si a traverser 1111 milieu parl aileinent libiv, <|ni n*> lui oHYil aunme rtVislaner, <|ui n en intem-pta! aucunc parlie, deux objets dr ia memo clarte paraitraien! a noire ceil de la menu elarte, quellr |ue i ut Irur (\\^.i a nre par rapport a nous. Pour s en rendre coinjilf, que Ton oom-oivr drux cercles egaux, egalement eclaires, (^t silucs sur dcs plans ( ; gali;ment inclines par rapport a MX. rayons nu-iu s de leurs centres a 1 oeil; 1 intensite de la lumierc renvoyee par chacun d eux decrojtra en raison inverse du carre de leurs distances jusqu a 1 ceil, mais en meme temps les grandeurs des images, suivant lesquelles ces cercles se peindrojit a i a-il, decroitront aussi en raison inverse drs e del nieincs distances. Ainsi. d une part, si la luiniei-r renvoyee par tons les points du cerele le plus eloigne est moins intense, d une autrc part, elle est plus rasseinbler; et se condense pour nous oflrir une image plus i> MM i. : - deux efTets contraires se Irouvant dans le meme rapport, se balancent pour donncr lieu a la sensation que notre ceil eprouve, et il en resulte que les deux cercles places a des distances ir.egah s doivent jiiiiirlanl preseiiler Ja rnenie clartr. dependant, il n en est pas ainsi dans la nature, j;. <jue 1 air dans lequel se ineut la lumierc n est pas coinpletement transj>areiit. Nous chercherons plus tard a a ppretier les alteration! que sa transparence impu i la i t e fait eprouver aux rayons lumineux, mais nous devons auparavant examiner comment la lumiere se comporte a la surface des corps eclaires, soit pour s y u soit pour revenir a not re ceil. lift LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Nous diviscrons les surfaces en deux classes, relativemeiit a la mariiere dont elles reQoiveiit ct renvoient la lumiere, savoir, les surfaces polies et les surfaces mates. Nous ne connaissons pas dc surfaces parfaitemenl polies, mais nous regarderons comme approchant de cet etat celles qui forment miroir. On sait qiie les rayons de lumiere, qui viennent frapper urie surface polie, sont reflechis en faisant Tangle de reflexion egal a Tangle d incidence. Si la lumiere emane d un point unique, chaque point de la surface polie ne reQoit et ne reflechit qu un rayon, et parmi ces rayons un seul parvient a Trail; tons les autres lui echappent : Tceil n aperc,oit done que le point de la surface qui lui renvoie ce rayon; le reste est pour lui dans une com plete obscurite, et le point visible en parait d autant plus brillant. La surface, la position de Toeil et celle du point lumineux etant connues, la determination du point brillant est un probleme de Geometric des criptive, dont la solution est plus ou moins compliquee, suivant la generation de la surface proposee; il s agit, en eft ct, de trouver sur cette surface un point tel, que menant de la des lignes a Toeil et an point lumineux, ces lignes soient dans un plan perpendiculaire au plan tangent et fassent avec lui des angles egaux (34). II est facile de voir qu en supposant la surface polie assez etendue, il doit y avoir en general un point bril lant. Sur les surfaces planes, sur celles qui ont dans un sens des elements plans indefmis, telles que les sur faces cylindriques, coniques et developpables, il ne peut se trouver, ainsi que sur les surfaces arrondies, que des points brillants, et non pas des lignes ou des GEOMETRIE DESCRIPTIVE. II; an-lrs brillantes, du moins tant quc la lumieiv vinit d un point unique. Si elle vient d un corps d<- din . nsions linies, plusieurs points de la surface polio renvoient a 1 ceii des rayons dont 1 enscmble lui pn scnfr 1 image plus (HI moins alteree du corps lumineux; Ic reste deineure d un noir d aulant plus parfait que !;t surface est plus polie. Lors done que Ton doit reprex-nirr un corps poli, il faut, apres avoir determine la position du point brillant, ptindre ce point d un blanc Ires eelutant et tenir Ic reste .du corps dans 1 obscu- rite. J-.es surfaces mates, dorit se compose la seconde classe, beaucoup plus nombrcuse que la premiere, different des surfaces polies en ce que, de tous leurs points auxquels parvicnnent des rayons du corps liunineux, elles en renvoient a notre ceil, a moins qu un corps interpose n y mette obstacle. . II est assez facile de se faire une idee precise de la quantite de lumiere que chaque partie d une surl ;ir<quelconque regoit du corps lumineux que, pour plus de simplicite, nous regarderons comme un point unique. On sait deja, qu abstraction faite de 1 obli(juite suivant laquelle la surface presente chacune de ses parties, 1 intensite de la lumiere qui lui arrive est en raison inverse du carre de la distance du point luminoiix. De plus, si Ton congoit que ce point soit le centre d une sphere, la quantite de rayons rec,ue par un element de la surface eclaiiee pourra se mesurer par la portion de la surface de la sphere comprise dans le cone dont le sommet est an point lumineux, et dont la base est 1 element de la surface proposee. Plus cet element sera oblique, par rapport aux rayons qu il l8 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. recoit, plus le cone sera resserre, et moins la portion de la surface de la sphere qui s y trouve comprise aura d etendue. On peut done en conclure, que plus la sur face eclairee se presente obliquement aux rayons liiinineux, et moins elle recevra de lumiere. On exprime d une maniere mathematique ces resultats, eri disant que pour chaque point de la surface, Vintensite de la lumiere est en raison directe du sinus de Vangle d incideuce du rayon sur le plan tangent en c.c point, et en raison inverse du carre de la distance an point lumi- ncux. II est plus difficile d apprecier d une maniere satisiaisante, comment la lumiere est reflechie par Ics corps mats, et quelle quantite chaque partie de leur surface en fait parvenir a noire osil. Cette recherche depend de la contexture de 1 enveloppe des corps; et nos connaissances physiques sont trop imparfaites, pour nous fournir les donnees qui nous seraient necessaires : ce que nous allons dire sera done fonde sur des hypotheses; nos resultats rie seront que probables, el nous ne les proposons que jusqu a ce que Ton puissc les remplacer par d autres, fondes sur une theorie plus certain e. Nous admeltroiis done que chacune des molecules qui appartierment a une surface mate agit a la ma niere d un corps lumineux, en reflechissant dans tout 1 espace libre la lumiere qu elle a recue et qu elle n absorbe pas. On sent que ces molecules doivent offrir une infinite d asperites, qui ne sont sensibles pour nous qu en ce que le corps nous parait mat, et qui n empechent pas que la surface qui 1 enveloppe ne soit a nos yeux unie et continue. Dans cette hypo- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I H) these, eluxjiir molecule placec a la surface du < nous renvoie un rayon de Imnierc. Considtfeoilf un element de la MM!. in ; nuns avms dej; i vu <pie la dislam-e a laquelle se trouve <le nous cet element iiiflue sin- l;i _ r:iiideur de I lma^e qu il nous |.r<--, ( -iil e, nun s non sur la elarle aver laquelle il nous apt). trail, anlant. du moins qu ou n a aucun ( ^ard aii\ qu epTOUVi la lumiore par i cllVt du drlau! d;nce de 1 air qu ellc traverse pour nous parvruir. L ensemhJe des rayons reflechis par tons Irs points appartenant a crt element et diriges vers I osil torment un cone dont 1 elernent est la l>asc et I osil le sommet, et le nombre des rayons compris dans re cone est proportiouuel a 1 etendue de IVIrmeiH de la surface. Si 1 on congoit une sphere doul f<j il sf)il i<centre, ct d un rayon egal a la distance comprise euhr la base du cone et Trail, la portion de la surface de cette sphere, qui sera comprise dans le cone, donneia la mesure de i espace angulaire dans lequel Jes rayons se trouvent reunis. L intensite de la lumiere arrivant a 1 oeil pourra done s evaluer, par le rapport de 1 etendue de 1 element que nous considerous a cellc de cette portion de la surface de la sphere. L etendue de I eleiiient restant la meme, celle de la jtorlion rorrespondante de la surface de la sphere sera d autunt moins grande, que cet element (era un angle plus aigu avec les rayons visuels; ainsi, 1 intensih <! la luinicrt reflechie par la surface mate sera d autant moindre, que cette surface approchera plus d etre perpendiculaire aux rayons qu elle nous renvoie, ce qu on peut exprimer d une maniere mathematique, en disant que pour chaque element << In surjace, cette intensite est LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. en raison inverse du sinus de Vangle que fait le plan tangent avec le rayon visuel. Ge resultat ne doit pas etre interpreted a la rigucur, Jorsque Tangle dont il s agit est presque nul; dans ce cas, les asperites de la surface mate, se couvrant en partie les unes les autres, nous derobent une portion de la lumiere qu elles devraient nous faire parvenir. Ainsi, en regardant une surface plane mate sous un angle tres aigu, on ne la voit pas avec une clarte Ires intense, comme I mrlique Fexpression analytique que nous avons proposee; cette expression devient alors incom plete, parce qu elle ne tient pas compte des petites asperites, dont la surface est couverte, et des rapports de leurs dimensions avec les distances qui les separent. Nous citerons un exemple remarquable a 1 appui du resultat precedent. La Lime peut etre regardee comnic un corps mat, eclaire par le Soleil, dont il nous reiivoie les rayons. Si cet astre etait enveloppe d une atmosphere, les rayons qu il nous renvoie des bords de son disque auraient a la traverser sur une plus grande epaisseur et, sans doute, ils nous arriveraient plus affaiblis que ceux qui vicndraient du centre. Mais les observations astronomiques prouvent que la Lune n a point d atmosphere sensible ; et, a raison de sa forme spherique, nous devons voir pres de ses bords une plus grande etendue de surface sous un meme angle visuel : il doit done nous arriver de la plus de rayons reflechis, et les bords doivent, en consequence, nous paraitre plus eclaires; aussi observera-t-on que la clarte de la Lune a plus d intensite sur le contour de son disque que dans son milieu. La nature nous oflre un grand nombre de corps dont GEOMETRIE DESCRIPTIVE. les surfaces sont inliTiut-diuiiv^ au\ <1< u\ cklMt exlremes quo nous venous de considerer, et participenl jusqu a un certain point, comme le demontre IVxpericnce, aux proprietes des surfaces polies et des sur faces mates. Relativeinenl a ces corps, on ])cul admettre (}ue les molecules <pii apparl i. iincnt a leur enveloppe exterieure sont des petite* spheres a peu pres polies, reflechissant en partie la lumiere, a la maniere des corps polis, et plus ou moins engagees dans la solidite merne du corps propose, selon que son poll est plus ou moins parfait. Si elles etaient isolVs, chacune olfrirait un point brillant ; mais comme ellrs ne nous laisscnt voir qu une partie dc leur contour, toutes ne peuvent pas nous presenter un point de cc genre : celles-la seules jouissent de cetle propriele, pour lesquelles le point brillant tombe sur leur seg ment anterieur et visible, qui sc confond sensiblement avec la surface generale du corps. On peut conclure de la, que si, sur la surface du corps propose consideree comme continue, on cherche la position du point brillant, ainsi qu on le ferait dans le cas ou le corps serait poli, on aura, en quelque sorte, le centre de la partie de la surface ou se trouvent les molecules polies, susceptibles de nous ofTrir des points brillan s;et Ton congoit que cette partie lumineuse sera d autant moins resserree, que les molecules polies dont il s agit seront plus saillantes, ou que le corps sera moins lisse. KM d autres termes, on peut dire que pour les corps imparfaitement polis le point brillant s elargit et se repand, en s afTaiblissant, sur un espace d autant plus etendu, que le poll est moins parfait. Sur le reste de la surface du corps propose, les molecules ne nous renvoierit 122 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Ja lumiere que de la maniere propre aux surfaces completernent mates; et ce que nous avons dit a ce sujet trouvc la son application. Jusqu a present, nous n avons considere dans la lu miere que 1 intensite avec laquelle elle arrive au corps, s y distribue et s y reflechit pour reveiiir a 1 ceil du s; eclateur; nous avons fait abstraction des alterations qu elie subit dans les miJieux qu elle traverse, et par 1 eifet des autres circonstances qui agisscnt sur elle : ce sont les modifications resultantes de ces diverses causes que nous avons maintenant a etudier. 142. L air que la lumiere traverse pour arriver jusqu a nous n est pas doue d une transparence parlaile; ses molecules arretent quelques rayons de lu miere et les reflechissent, comme le font les corps opaques. Get effet, qui est insensible pour les objets peu eloignes, devicnt frappant pour les lointairis; il s etend sur les parties eclairees comme sur les parties placees dans 1 obscurite; il diminue 1 intensite de la clarte des premieres et de 1 cmbre des secondes, et modifie la couleur des objcts. La lumiere que reflecbissent les molecules de i air a une couleur determinee; I air, comme tons les autres corps de la nature, a sa couleur particuliere ; c est ce qui forme le bleu de ce que nous appelons le CieL Si I air n existait pas, ou ne renvoyait pas de lumiere, le ciel nous paraitrait d un noir absoiu, sur lequel les astres formeraient des points brillants. Le b]eu du ciel est d autant plus vif, que I air a moins d lmmidite; et c est pour cette raison que le ciel des pays meridio- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. l-i naux est habituellement d un a/nr p!u< beau que oolui des pays du nonl. Lors done qu uii faisceau de lumiere iravi INC uue eiendue (Taif ass.-/ considerable, il pen! en eliemiu une partie des ?"I\<M>> donf i! rst ionur, H par conse quent de son intensile. (lotto observation n o.sl pas anssi iuiporlanlc, lursque Ton consider?. Je raxon ,| t lumiere dans sa inarche, depuis 1 corps luniineux jusqu a I oli jo I eclaire, que lorsqu on le suit comme rayon visuel dans son retour de 1 objet eclaire jusqu a TosiJ. En eft et, relativement a tons les objets eclaires par le Soleil, par cxemple, qui s ofTrcnt a nos regards d;ns un instant determine, la lumiere traverse une eonelf d air x usiblement egale pour eeiaircr oliacun d cnx, et la pcrte qu ellt eprouve dans sa inarchn diniinue rgaleinent. la clarte de tous. II y a cependant des eircons1an< i-s ou il esl essentie! d avoii e^fard a c< lie po-te ; el, pour representer dans un tableau un effet de soleil lo\an, un peintre remarquera quo la lumiere traversant alors horizontalement une grande etendue de 1 alinosphere, avant de parvenir aux objets qu elle coloie, a bien inoins de force et. d eclat qu au milieu du jour. Mais c est surtout dans le Irajol de i objoi erlaire jusqu a I osil, qu il est essentiel d examiner comnu nl la lumiere est alteree par la masse d air interposee. Non seulement une par lie des rayons reflechis par 1 objet se trouve interceptee, mais les molecules d air intermediaires regoivcnt aussi des rayons directs de lumiere et les reflechissent avec leur propre couleur, dans la direction meme de ceux qui sont renvoyes a 1 ceil par 1 objet eclaire. La sensation que cet 124 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIEN TIFIQUE. objet doit faire eprouver a 1 oeil est done alteree de deux manieres ; d abord, en ce qu une partie des rayons qui doit la faire naitre est arretee; et ensuite, parce que des rayons etrangers et d une coulem bleuatre se melont aux premiers. Get efTet est d autant plus prononce, que la masse d air interposee est plus considerable; et 1 on peut admettre comrne principe, qu a mesure que la distance des objets eclaires a notre oeil augmente, leur clarte diminue, et leur coulcur propre parlicipe davantage de la couleur bleue dc J atmosphere. Pour les objets dans 1 ombre, un eflet analogue a lieu. S il n y avait qu un corps lummcux et point d atmosphere, 1 ombre serait d un noir absolu; mais les objets environnants, et particulierement Fair lui-meme, eclairent jusqu a un certain degre les parties des corps qui ne recoivent pas directement la lumiere, ct c est ainsi que leurs formes deviennent sensibles pour nous. De plus, les rayons qu elles peuveiit nous renvoyer sont aussi en partie arretes par les molecules de 1 air intermediaire; ces molecules recoivent et reflechissent vers notre oeil d autres rayons, qui nous parviennent dans la direction ou 1 ombre que nous considerons est placee relativemeiit a nous, et qui affaiblissent 1 intensite de cette ombre, en y melant uiie teinte bleuatre; on peut done admettre egalemerit, que plus les objets non eclaires sont eloignes de nous, plus 1 ombre diminue d intensite, en se rapprochant de la teinte de I atmosphere. Concevons deux files d objets semblables se prolongearit a une grande distance, 1 une composee d objets eclaires et 1 autre d objets dans 1 ombre. La GEOMETRIE DESCRIPTIVE. r5 clarte des objets qui composont la premiere ira s atlail- i ;uil a mesurc qu ils sYluiirnent; si on les suppose de couleur blanche, le blanc diminuera d eclat et, de plus, il changera de couleur par degres inscnsihles, d un objet an suivant, niais d uno maniere marquee sur la longueur de la file, et il passera a une teinte bleuul iv. En mf-me temp*, I ombrr des ubjets <|ni oompnsent la seconde file (iuiiinuera d intensite; elle s eclaircira, non pas en s approehant dc la couleur blanche, niais "! la couleur bleue. Si les deux files d objets que imus considerons s etendent extreniemeiit loin, il arrivera ( nlin que le blanc de ceux qui sont eclaires et le insi de ceux qui son I dans Poinbre, decroissant loujours pour se rapprocher <lu l>li % u, sc perdront en se confondant dans la couleur de 1 atmosphere. CYs! ci <]ti on remarque, lorsqu oii aperyoit dc hautes niontagnes, dans un lointain de 25 ou 3o lieues; leurs cirnes couvertes de neige et brillantes de clarte, leurs grandes ombres si prononcees, lorsqu on les voit d une petite distance et pendant un beau jour, tout s eteint presque i-nliercmcnt et se fond dans 1 azur du ciel. Ainsi, quand on veut laire sentir dans un tableau 1 intervalle qui separe deux objets inegalement eloigncs, il rst de principe de peindre celui qui est le plus distant de couleurs moins vives, en eteignant les clairs et en aft aiblissant 1 intensite des ombres; et quand on doit representer des objets tres lointains, les couleurs doivent prendre une teinte generale bleu u I re. Ce principe est bien connu, et memo on 1 exagere, et 1 on en fait tres frequemment un abus qu il est utile de signaler. D apres ce que nous avons dit, ee n est que lorsque la difference cntrc les inlervalles (\u\ srpa T26 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. divers objets de notre ceil devient considerable, qu il en resulte une difference sensible entre les effets produits par les masses d air qui occupent ces interval les, sur la lumiere que les objets nous renvoient. Si Ton a par exemple devant les yeux une, facade d archilecturc, dont une par-tie forme une saillie on un avant-corps de i m, la couche d air de i m d epaisseur, que les rayons visuels venant de la partie en arrierecorps out a parcourir de plus que les autres, pour arrive! jusqu a nous, ne leur ote rieri de leur intensite, ou du moins leur cii ote trop peu, pour que la diminu tion soit appreciable par rios sens. En supposant done 1 avant ct 1 arriere-corps paralleles entre eux et semblablement eclai es, c est a tort qu on etablirait une difference entre les teintes qu il faut donner a 1 un et a 1 autre, comme le font beaucoup de dessinateurs ; ils nous paraissent egalement eclaires et doivent etre represented avec la meme clarte. Cependant, nous distinguons parfahement dans la realite qu une partie forme saillie sur 1 autre; il n est pas meme necessaire que 1 avant-corps porte ombre sur la partie en arriere ; et lors meme que la direction du rayon de lumiere venant du Soleil et la position de Fceil sont tels, qu aucunc ombre n est apparente, on juge sans peine quel est le plan le plus voisin et quel est le plus eloigne. 11 est essentiel de reconnaitre ce qui dirige a cet egard notre jugement, pour 1 imiter s il se peut, et que )a peinture averlisse 1 ceil par les memes moyens que ceux qui 1 avertissent dans la rea lite. Representons-nous toujours une fagade d architecture d un ton de cuuleur parfaitcmciit uniforme, et GEOMETRIE DESCRIPTIVE. dont une parlie fonne : ur fauHr uu avant-corps. Si fon place 1111 <>li-laelr qiielnmque, tcl qu une planclir, <|ui nous dernbe la vu< <Ie 1 arete par laquelle se tnmine ravant-corps, il nous dr\irnl impossible de juger laquellr des deux parties est la plus voisinc de imtiv u-il: niais M l ol!;.rle t >! tnlrve, on en prut jugi.T a I inslanl. C.clle rxprrifiu-,- Tori Dimple nuns apprend done (pje c est par la inaniere dont la lumierr agit sur 1 arele qui termine 1 avant-corps, que nous sommcs avertis (ju il exish- uiie saillie. Si I arete dont il s agit etait unc ligric droite inatlieinatique, 1 action de la luiniere sur 1 arele serait nulle, ou parfaitem, i,t inappreeiable, et nous ne pourrions j-as meorr !i>tin^uer quelle est la parlic qui est en avan I -ou-ps. tfllU cette arele n\ si jainais tranchant< , juni.-.is une ligne droite matb^matique : les nmieriaux dont i ile est composee ne sont pas d une compariie absolue, les instruments dont on fait usage pour !< l;.il!er ne sont point parfuits, on n a point apporl k an laillage une PI ( air ion infinie; et en sortant des mains de 1 ouvrin , cette arele etait deja loin d etre ligoureusement pre cise. \> -[Miis, lout ee qui a pu la IVapper )ii simpleinent la frotter a du 1 emousser davantage; el, di linitiveuicnt, au lieu d etre une arete tranehanle, ce n est qu une suriaci arrondie, que Ton pent considercr eonime une portion de cylindre Vertical circulaire et d un tres petit rayon; c est par la inaniere dont la lumiere agit sur cette surface cylindrique, et en est renvoyee a notrc ceil, que 1 existence de la saillir nous est indiquec. Nous avons montre precedemment que chaque parlie d une surface courbe rc-*joiJ d aulanl plus de LES MAITRES DE LA PENSEE SC ENTIFIQUE. lumiere qu elle se present e plus directement aux rayons lumiiieux, et que la lumiere qu elle renvoie a notre cejl a d autant plus d intensite, que cette sur face s offre plus obliquement a nos regards. D apres ces principes, il doit, se trouver sur la petite surface cylimlrique, qui represente 1 arete du cote ou vient la lumiere, une partie dont la clarte est plus vive; et, sur 1 autre arete, une partie dont la clarte est moindre que celle de la fagade du batiment; le tout dependant, pour Ja determination precise, de la position de I ffiil et de la direction des rayons lumineux. Ainsi, pour faire sentir, dans 1 exemple propose, qu il y a une partie de la fagade qui forme saillie, il faut menager aux aretes, du cote de 1 ombre, une ligne un peu moins claire, et a celles qui sont du cote de la lumiere, une ligne plus eclairee, qu on appelle reflet; du reste, la teinte sur les deux plans paralleles dont se compose la fagade doit etre la merne. Nous devons ajouter cependant encore quelques developpements qui tiennent a d autres considera tions. Nos organes sont doues de certaines proprletes qui altereiit les sensations qu ils nous transmettent. L organe de la vue, par exemple, prolonge la sensa tion au dela de 1 instant ou il 1 eprouve; c est ce que demontre une experience bien connue : quand on fait mouvoir avec rapidite un charbon allume, place au bout d un baton, on voit, non pas le charbon occu pant successivemeiit differents points, mais un ruban de feu continu. Ge merne organe jouit d une autre propriete, c cst d etendre, d agrandir les objets, d autant plus qu ils GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I >0 sont plus eclai 6a; MI void un rxemple fra])j;int. Quelques jours apres la nouvelle Lune, et lorsquYlle approche de son pr -inier quartier, die cst visible sur 1 horizon, encore un p-u apres le coucher du.Soleil; un quart environ dr son disque seulement est eclaiir, inais ce qui est dans Fombre recoit par reflexion quelquc luinierr de la lerre et n est pas invisible pour nous la parfie rclairoc parait alors d nn diamitTC beancoup plus grand quo celle qui est dans 1 ombre, i t i! scinl)!c y avoir nn ressaiil considerable au pas sage de la courbure dc i linc a la eourbure de 1 autre. A Tepoque du dernier quartier, d avant le lever du Solril, la meme illusion se renouvellc; mais la partie dans 1 ombre au premier quartier est alors eclairee, et narait a son tour plus grande que 1 autre, qui est devenue obscure. Plusii-urs experiences confirmcnt cette faculte qu a la vue d etendre les dimensions des objets blancs et eclaires, aux depens de ceux qui son I < Incurs; nous nc rapporterons que 1 experience suivante, comme la plus simple. Lorsqu oii place, a cote 1 une de 1 autre, plusieurs bandes paralleles, parfaitenient egales en largeur et alternativement noires et blanches, en les regardant d un point un peu eloigne, ies bandes blanches paraissent beaucoup plus larges que les noires. Une troisieme propriete, que 1 oeil partage avec nos autres organes, tient a ce qu en general les sensations fortes aflaiblissent momentanemcnt en nous la per ception des sensations plus faibles. C est ainsi <|uc ! canonnier, qui vient d entendre la decharge dune batterie, est insensible a 1 impression d un bruit me diocre. II arrive memo qu une sensation vive, e MONO E. II. LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. par un organe, couvre tout a fait une sensation regue ensuite par un autre organe d une sensibilite plus obtuse. Avant de boire de la liqueur, nous sentons son parfum, mais notre odorat y devient insensible, aussitot que nous en avons bu quelques gouttes; la sensation forte eprouvee par le palais emousse tout a fait la sensibilite de 1 odorat. Get effet des sensations vives est tres remarquable sur 1 organe de la vue : les objets brillants nous rendeiit insensibles a ceux qui ne jouissent que d une moindre lumiere; lorsque Ton passe du grand jour dans un lieu peu eclaire, on ne distingue rien dans les premiers moments; on a de la peine a reconnaitre les personnes les plus voisines de soi; mais peu a peu, la vue s habitue a cette faible clarte, et Ton parvient, apres quelque temps, a lire meme un caractere assez fin. II est vrai qu au moment ou Ton passe de la lumiere a 1 obscurite, la prunelle de 1 oeil se dilate et permet 1 entree a un plus grand nombre de rayons ; mais cette dilatation de la prunelle a lieu instantanement, et n est pas la cause de 1 effet que nous venons de rappeler : il tient a ce que 1 oeil ne perd que lentement 1 impression vive que lui a laissee la clarte du grand jour. En appliquant ces remarques a la determination du reflet qu on doit menager sur une arete eclairee, on reconnaitra que ce reflet parait a 1 oeil un peu plus large qu il ne Test en effet, et que les parties contigues paraissent un peu plus obscures. Pour reproduire dans la peinture ces apparences, essentielles a la verite, de 1 image, il faudra donner une plus giande largeur au reflet, et placer parallelement, a droite et a gauche, une teinte un peu plus sombre sur une faible etendue. GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I \l Si nous avions a notre disposition des coulrur- austi vives que celles de la nature, si nous pouvions prindre le reflet d un blanc aussi eclatant qm- criui <|ui a lieu dans la realite, il deviendrait inutile de lui donner plus de largeur, et de le rehausser en quelque sortc, par 1 opposition de teintes plus sombres placees a cuic : la copie fidele de ce qui existe leproduirait, sur nos organes, 1 efTet produit par 1 objet lui-memo; inais nous sommes obliges de compenser par unr sorlr d exageration, qui nous est facile, I imperfcction dr M.>, moyens d imitation. 143. Apres avoir traite des modifications quo la lumiere eprouve, specialement dans son intensite absolue, et quelles que soient les couleurs dont elle nous apporte la sensation, il nous reste a examiner quelles sont les variations que subissent les couleurs elles-memes par 1 action des diverses causes qui peuvent les modifier. Cette recherche se rattache a la partie de 1 Optique, dont 1 objet est 1 etude de la himiere coloree; elle est beaucoup trop vaste pour que nous 1 embrassions dans son entier, et nous nous bornerons a tin petit nombre d observations, que nous croyons susceptibles d une assez frequente applica tion. Une des causes principales des variations qu eprouvent les couleurs tient a la nature du corps lumineux; ainsi, le bleuet des champs, qui est d un beau bleu pendant le jour, semble violet a la clarte d une bougie; a la meme clarte, le vert des feuilles et des plantes devient beaucoup plus sombre, et le jaune se lapproche beaucoup d un blanc un peu rose; c est la \ 102 LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. raison pour laquelle les personnes dont le teint n est pas tres blanc paraissent avec plus d avantage a la lumiere. Mais les changements qu on observe dans les couleurs ne proviennent pas uriiquement de la nature de la lumiere, soil directe, soil reflechie, dont les objets sont eclaires; ils tiennent souvent, en partie, a une appreciation inexacte que nous faisons des couleurs, lorsque notre jugement est, pour ainsi dire, fausse par des circonstances particulieres : nous en citerons quelques exemples. Le matin, avant le lever du Soleil, et lorsque le ciel est d un bel azur, si, devant une fenetre ouverte, nous avons sur une table un papier blanc et une bougie, le papier se trouve a la fois eclaire par la clarte de la bougie et par la lumiere deja repandue dans ratmosphere, et que 1 air nous renvoie. Dans ces cir constances, que nous placions un corps qui intercepte en partie la clarte de la bougie par rapport au papier, 1 ombre portee sur le papier ne sera plus eclairee que par 1 atmosphere, elle paraitra d un beau bleu, ce qui doit etre en effet, puisque la lumiere reflechie par 1 atmosphere est bleue; mais si nous eteignoiis la bougie, le papier ne sera en entier eclaire que par cette meme lumiere bleue, et cependant, nous n hesiterons pas alors a le juger blanc; et s il se trouve a cote un papier d uiie teinte bleue, il nous paraitra sensiblement blanc comme le premier. Supposons encore que nous soyons dans un appartement dont les fenetres soient parfaitement exposees au Soleil, et que nous les fermions par des rideaux rouges; la piece sera alors entierernent eclairee par GEOMETRIE DESCRIPTIVE. dc la lumiere rouge; au bout de quclques instants, 1 ceil, familiarise avec la teinte rougeatre repandue sur tous les objets, reconnait pour blancs ceux qui sont de cette couleur, et il regarde aussi comme blancs crux qui sont de la couleur rouge des rideaux : mais ce n est ]>as tout. Si dans le rideau il se trouve une ouverture de 3 mm ou 4 mm de diametre, et qu on presente a peu cle distance un papier blanc pour recevoir le faisceau de rayons du Soleil qui passe par cette ouverture, ces rayons peindront sur le papier blanc une tache verte; si les rideaux etaient verts, la tache serait rouge. .Nous ne pouvons pas ici expliquer pourquoi la tache est verte dans le premier cas, et rouge dans le second; parce que ce phenomene depend de la theorie de la composition de la lumiere; mais nous all<>nessayer d exposer comment il se fait que, 1 appartcment etant eclaire par de la lumiere rouge, par exemplc, un objet blanc qui recoit cette lumiere parait encore blanc, un objet rouge parait egalement blanc, <! pourquoi la lumiere blanche des rayons solaires, qui n eprouve aucune alteration, puisqu elle passe par une ouverture du rideau et qu elle est regue sur un papier blanc, parait cependant d une couleur toute difTerente. II nous est necessaire de faire preceder ce que nunavons a dire sur ce sujet par quelques considera tions sur le role que la lumiere blanche joue, en general, dans 1 operation de la vision. Lorsque Ton regarde un corps, quelle qu en soit la couleur, chaque molecule de sa surface visible nous renvoie des rayons blancs avec ceux qui sont empreints de la couleur propre du corps. l )/l LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. Plus nous recevons des rayons de ce genre, et plus 1 objet nous parait eclaire, ou plus sa couleur nous parait vive et claire. On connait le cinabre, substance composee de soufre et de mercure, de laquelle on obtienlce rouge brillant qu onemploie dans la peinture des vitraux : en masse, le cinabre est d un rouge, brun assez terne, et semblable a celui de la brique fortement cuite; inais, a rnesure qu on le broie, il perd cette couleur obscure et foncee; en se divisant, il acquiert plus de surface et nous renvoie de la lumiere blanche par un plus grand riombre de points; enfin, quand il est reduit en poudre impalpable, il offre un rouge tres eclatant et devient du vermilion. Chaque molecule du cinabre renvoie done a 1 ceil plus ou moins de lu miere blanche; et c est lorsqu elles peuvent en reilechir une plus grande quantite, que cette substance prend une couleur plus brillante. De meme, si nous examirions un chapeau, chaque poil dont le feutre est compose est un petit cylindre, qui, vu au microscope, presente une arete blanche, semblable a celle que nous voyons sur un baton de cire d Espagne, quand nous le regardons au grand jour; cette arete renvoie done a notre reil de la lumiere blanche. Ce que nous venons de dire relativement a ces deux exemples, est vrai de tous les corps de la nature; c est cette lumiere blanche, reflechie de tous les points visibles, qui determine essenliellement la teinte de clarte propre a chaque partie de 1 objet considere, parce que les rayons blancs sont les plus complets et les plus vifs de ceux que chaque molecule nous renvoie; ce sont ceux, par con sequent, qui nous font mieux connaitre les formes, apprecier 1 inclinaison de chaque element et la cour- GEOMETRIE DESCRIPTIVE. I >5 bure en chaque point de la surface. Nous sommes habitues a cette grande abondance de lumiere blanche et aux services qu elle nous rend dans la vision ; et c est comparativement a elle qu en general nous jugeons dc la lumiere coloree. Ceci pose, si les objets ne sont eclaires que par d<- la lumiere deja coloree, si, comme nous 1 avons suppose tout a 1 heure, des rideaux ou des vitres rouges donnent cette couleur a toute la lumiere que le Soleil projette dans un appartement, ce ne sera plus au moyen de la lumiere blanche que nous jugerons de la forme des corps, puisque les rayons blancs que chaque point aurait reflechis, si la lumiere n eut pas ete alterce, deviennent alors des rayons rouges. Ces rayons, cependant, sont encore les plus complets et les plus vifs de ceux qui nous parviejment, et quoique notre ceil en soit afTecte d une maniere differente, il juge cependant par leur secours, comme il 1 eut fait a 1 aide des rayons blancs ; il est done conduit naturellement a les regarder comme blancs, et c est en comparant les autres rayons a ceux-la qu il apprecie leurs couleurs. On voit, d apres ceci, que s il se trouve dans 1 appartement un corps du meme rouge que la lumiere dont la piece est eclairee, cet objet, renvoyant des rayons de meme nature que ceux que nous jugeons blancs, nous paraitra blanc egalement. On verifiera facilement cette experience, en plagant un verre rouge devant ses yeux et en regar dant, au travers, des objets blancs et des objets rouges ; les uns et les autres paraitront de la premiere de ces couleurs. La meme cause qui nous determine a regarder comme blancs des rayons qui ne le sont pas en eiTet l!>() LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE. ne nous permet pas d admettre comme tels ceux qui le sont reellement; et telle est ]a raison pour laquelle la lumiere naturelle du Soleil, qui passe a travers urn. petite ouverture d un rideau rouge, va porter sur un papier blanc une couleur qui nous parait tres sensiblemcnt differente de la couleur blanche. Lcs observations precedentes, que nous avons faites en considerant un exemple particulier, sont de nature a etre facilement generalisees, et s etendent a toutes les circonstances ou la lumiere dont les corps sont eclaires n est pas telle que celle que nous recevons habituellement du Soleil. On sent combieii il peut etre essentiel, quelquefois, d y avoir egard, surtout quand il s agit de peindre un objet qui ne recjoit que de la lumiere reflechie, ou alteree par les milieux diaphanes qu elle a traverses. Presque toujours, la lu miere qui n arrive que par reflexion est empreinte de la couleur des corps qui la reflechissent; cette modifi cation influe sur les apparences que presentent les couleurs de 1 objet qu elle eclaire, et sur le jugement que nous portons de leurs rapports. FIX DU DEUXIEME ET DERMKR VOLU3:i:. TABLE DBS MATIERES HI l-l.l XIKMK VOI.IMK. IV. Application des intersections des surfaces a la solu tion dc diversos questions V. Utilite de I enseignernent de la geometric descriptive dans les ecoles secondaires Des courbes pianos et a double courbure, de leurs developpees, de leurs developpantes, de leurs rayons de courburc 29 De la surface qui cst le lieu geornetrique des deve loppees d unt- courlc; a double courbure; propriete remarquable <! ddvelopp^eSi considerees sur cettc surface. Generation d une courbe quelconque a double courbure par un mouvement continu .... Des surfaces courbes. Demonstration de cette pro position : Unc surface quelconque n a dans chacun de ses points quc deux courburcs ; chacuno de ces courbims a un sens particulier, son rayon particulier, et les deux arcs sur lesquels se mesurent ces deux courbures sont a angles droits sur la surface 4o Des lignes de courbure d une surface quelconque, de ses centres de courburs et de la surface qui en est TABLE DES MATIERES. le lieu geometrique. Application a la division des voutes en voussoirs et a Fart du graveur 53 Theorie des ombres et de la perspective. Utilite des ombres tracees sur les epures 65 De la description graphique des ombres 68 Theorie de la perspective. Methodes pour mettre les objets en perspective. ... 97 De la determination des teintes dans la representa tion des objets, et de la perspective aerienne 112 Des variations que subissent les couleurs dans certaines circonstances . . i3i FIN DE LA TABLE DES MATIERES. LES MAITRES DE LA PENSEE SCIENTIFIQUE HUYGENS (Christian). Traite de la lurniere. Un vol. do x-155 pages et 74 figures ; broche, net 3 fr. 50 LAVOISIER (A.-L.). Memoires snr la respiration el la transpira tion des animaux. Un vol. de vni-68 pages ; broche, net. . . 3 fr. SPALLANZANI (Lazare). Observations et Experiences failes sur les Animalcules des Infusions. Deux vol. de vm-106 et 122 chaque vol. broche, net 3 fr. CI.AIHAUT (A.-C.). Elements de Geometric. Deux vol. de xiv-95 et 103 pages avec G9 et 77 figures; chaque vol. broche, net. 3 fr. 50 LAVOISIER et LAPLACE. Memoire sur la chaleur. Un vol. de 78 pages avec 2 planches; broche, net 3 fr. r (Lazare). lieflexions sur la melaphysique du Calcul in/l/iinal. Deux vol. de vni-117 et 105 pages avec 5 figures; chaque v -ol. broche, net 3 fr. D ALEMBERT (Jean). Traile de Dynamique. Deux vol. de XL-102 et 1 87 pages avec 8 1 figures ; chaque vol. broche, net 3 f r. IK TROCHET (Rene). Les mouvements des vegelaux. Du reveil et du sommeil des plantes. Un vol. de vni-121 pages et 25 figures; broclu-, net 3 fr. AMPERE (A.-M.). Memoires sur I eleclromagnetisme et I electrodynamique. Un vol. de xiv-1 10 pages et 17 figures; broche, net 3 fr. LAPLACE (P.-S.). Essai philosophique sur les probabilites. Deux vol. de xn-103et 108 pages; chaque vol. broche, net. ... 3 fr. . CER (Pierre). Essai d optique sur la gradation de la luiniere. Un vol. de xx-130 pages et 17 figures; broche, net... 3 fr. , I.VE (Paul). Les axiomes de la ]\Iecanique. Exainen critique. ^ntc aur la propagation de la lumiere. Un vol. de xin-112 pages et 4 figures; broche, net 4 fr. Sous presse : MAI.IOTTE (Edme). Discours de la nature de lair. De la vegetation des planles. Nouvelle decouverte touchanl la vue. Tin vol. de GO pages; broche, net NO! (Gaspard). Geomelrie descriptive. Deux vol. de xvi-l il ^ \ !. *.X pages avec 53 figures; chaque vol. broche, net. ... :i *st tire de chaque volume 10 exemplaires sur papier de Hollande, au prix uniforme et net de G francs. Paraitront successivement : NEWTON. Principes malhematiques de la philosopliie naturelle. LAME. Examen des differentes methodes employees pour resoudre les problernes de geometrie. PASCAL. Traite de I equilibre des liqueurs. Traite de la pesanleur de la masse de I air. GALILEE. Dialogues el demonstrations concernant deux sciences nouvelles. FERMAT. De la comparaison des lignes courbes avec les lignes droiles. CARNOT (Sadi). Reflexions sur la puissance motrice du feu. D ALEMBERT. Elements de philosophic. FARADAY. Recherches experimentales sur I electricite. HELMHOLTZ. Memoires sur Vhydrodynamique. MALUS. Theorie de la double refraction de la lumiere. LAPLACE. Memoire sur les inegalites seculaires des planeles el des satellites. EUCLIDE. Les Elements. DE SAUSSURE. Recherches chimiqucs sur la vegetation. ARCHIMEDE. De la sphere et du cylindre. GAUSS. Methode des moindres carres. FOUCAULT. Memoires rclatifs a la mesure de la vilesse de la lumiere et au rnouvemenl de la Terre. GAY-LUSSAC et THENARD. Recherches physico-chimiques. INGENHOUSZ. Experiences sur les vegelaux. CHEVREUL. Recherches chimiques sur les corps gras d origine ani- male. NEWTON. Optique. LAMARCK. Philosophic zoologique. COULOMB. Memoires sur I electricite et le magnetisms. MENDEL. Essai sur les planles hybrides. LEIBNIZ. Memoires sur I analyse infinitesimale et la dynamique. BRAVAIS. Memoire sur les systemes formes par des points distribues re gulicrement sur un plan ou dans I espace. BICHAT. Recherches physiologiqiies sur la vie et la morl. LAPLACE. Sur la theorie des tubes capillaires. Sur I action capillaire. De I adhesion des corps a la surface des fluides. Considerations sur la iheorie des phenomenes capillaires. YOUNG. Theorie de la lumiere et des couleurs. Correspondance choisie sur des sujets d optique. VOLTA. Lettres sur I electricile animale. FARADAY, AMPERE. Rotations clectrornagnetiques. HERSCHEL. Discours prelirninaire stir V etude de la philosophic natu- relle. LAGRANGE. Memoire sur la tlieorie du mouvement des fluides. DUTHOCUET. De Vendosmose el de Vexosmose. GAUSS. Recherches gernTnlfx sur li:t surfaces cinirli<-x. RIEMANN. Sur les hypotheses qui servenl de base a la geomclrie. CLIFFORD. Essais el conferences sur les fondements etla philosophic des sciences. LAPLACE. Exposition du systcme du monde. REAUMUR. Memoires pour servir a I histoire des insectes. FRESNEL. De la lumiere. CiEOFFROY SAINT-HILAIRE. Principes de philosophic zoologique. DESCARTES. La geometric. CLAIRAUT. Theorie de la figure de la Terre. LAVOISIER. Decomposition el recomposition de lean. lu /le.i!<>ns sur la decomposition de I eau par les substances ve^etalcx t-l aniinales. DESARGUES. Traite des coniques. FOURIER. Questions sur la theorie physique de la cliali-nr rttijnnminlt . Resume theorique des propricles de la chaleur rayonnunle. HALES. Essais de statique vegelale. MENDELEEFF. ^lemoire sur le sysleme nalurel des ulcmcnls clti- miques. SWAMMERDAM. Memoires sur les abeilles. LOBATSCIIEFSKI. Pangeometrie ou theorie ginerale des paralleles, suivie des opinions de d Alemberl sur le meme sujet el d une discus sion sur la ligne droite entre Fourier el Monge. SPALLANZANI. Experiences sur la digestion de I homme et de diHerentes especes d animaux. ACCADEMIA DEL CiMENTo. Essais d experiences physiques. BOLYAI. La science absolue de Vespace. HARVEY. La circulation du sang. DE SAUSSURE (H.-B.). Essais sur I hygrotnetrie. CLIFFORD. Memoires malhematiques. BERNARD (CLAUDE). Introduction d I elude de la medecine cxpe- rimenjale. HERTZ. Equations electrodynamiqucs fondamcnlales des corps en mouvemenl et des corps en repos. D autres volumes sont en preparation. PARIS. LMPRIMERIE GAUT1HER-VILLARS et C; 665/J3 Quai des Grands- Auguslins, 55. ,0. 1 /. T V A Xr TTOT7 7.^L|gi** 14 DAY USE 4^1 RETURN TO DESK FROM WHICH BORROWED * %* ASTRON-MATH-STAT. LIBRARYf* Tel. No. 642-3381 This book is due before Library closes on the last date f stamped below, or on the date to which renewed. Renewed books are subject to immediate recall. j?&i fM JULU8198S OR 1986L8 ucCB A/M/S MAY 2 3 BBS" I SiP-^ LD21-2im-2 75 (S4015slO)476 A-32 General Library University of California J ji A! Berkeley ^f^ 88Wtt/ &?/i