Autoři tohoto období odmítají středověké básnické formy a inspirují se především básnickými formami starověkého Říma a Řecka.
Většina těchto básnických forem s pevným uspořádáním byla kodifikována v 17. století v období francouzského klasicismu a následně využívána i básníky 19. století. Mnohé z nich jsou příležitostně používány dodnes.
Oslavná lyrická báseň. Skládá se ze strofy, antistrofy a epody, které dohromady tvoří triádu.
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Mignonne, allons voir si la rose
(A Cassandre)
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Žalozpěv za mrtvého. Také vyjadřuje pocity osamění, smutku, atd.
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
L’horloge arrêtée
Horloge d’où s’élançait l’heure
Vibrante en passant dans l’or pur,
Comme l’oiseau qui chante ou pleure
Dans un arbre où son nid est sûr,
Ton haleine égale et sonore
Dans le froid cadran ne bat plus :
Tout s’éteint-il comme l’aurore
Des beaux jours qu’à ton front j’ai lus ?
Krátká lyrická báseň na pastorální (oslava prostého života pastýřů) témata.
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
Les roses
L’air était pur, la nuit régnait sans voiles ;
Elle riait du dépit de l’amour :
Il aime l’ombre, et le feu des étoiles,
En scintillant, formait un nouveau jour.
Tout s’y trompait. L’oiseau, dans le bocage,
Prenait minuit pour l’heure des concerts ;
Et les zéphyrs, surpris de ce ramage,
Plus mollement le portaient dans les airs.
Tandis qu’aux champs quelques jeunes abeilles
Volaient encore en tourbillons légers,
Le printemps en silence épanchait ses corbeilles
Et de ses doux présents embaumait nos vergers.
Ô ma mère ! On eût dit qu’une fête aux campagnes,
Dans cette belle nuit, se célébrait tout bas ;
On eût dit que de loin mes plus chères compagnes
Murmuraient des chansons pour attirer mes pas.
J’écoutais, j’entendais couler, parmi les roses,
Le ruisseau qui, baignant leurs couronnes écloses,
Oppose un voile humide aux brûlantes chaleurs ;
Et moi, cherchant le frais sur la mousse et les fleurs,
Je m’endormis. Ne grondez pas, ma mère !
Dans notre enclos qui pouvait pénétrer ?
Moutons et chiens, tout venait de rentrer.
Et j’avais vu Daphnis passer avec son père.
Au bruit de l’eau, je sentis le sommeil
Envelopper mon âme et mes yeux d’un nuage,
Et lentement s’évanouir l’image
Que je tremblais de revoir au réveil :
Je m’endormis. Mais l’image enhardie
Au bruit de l’eau se glissa dans mon coeur.
Le chant des bois, leur vague mélodie,
En la berçant, fait rêver la pudeur.
En vain pour m’éveiller mes compagnes chéries,
En me tendant leurs bras entrelacés,
Auraient fait de mon nom retentir les prairies ;
J’aurais dit : « Non ! Je dors, je veux dormir ! Dansez ! »
Calme, les yeux fermés, je me sentais sourire ;
Des songes prêts à fuir je retenais l’essor ;
Mais las de voltiger, (ma mère, j’en soupire,)
Ils disparurent tous ; un seul me trouble encor,
Un seul. Je vis Daphnis franchissant la clairière ;
Son ombre s’approcha de mon sein palpitant :
C’était une ombre, et j’avais peur pourtant,
Mais le sommeil enchaînait ma paupière.
Doucement, doucement, il m’appela deux fois ;
J’allais crier, j’étais tremblante ;
Je sentis sur ma bouche une rose brûlante,
Et la frayeur m’ôta la voix.
Depuis ce temps, ne grondez pas, ma mère,
Daphnis, qui chaque soir passait avec son père,
Daphnis me suit partout pensif et curieux :
Ô ma mère ! Il a vu mon rêve dans mes yeux !
Krátká báseň (často dvojverší) oslavující vybraného jedince či události. V českém kontextu jde často o báseň satirickou.
Clément Marot (1496–1544)
De soi-même
Je ne suis plus ce que j’ai été
Et je ne le saurais jamais être,
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre.
Sonet vznikl ve 13. století v Itálii, do francouzské poezie se dostává až v období 16. století.
Lyrická báseň o čtrnácti verších rozdělená do dvou po sobě jdoucích čtyřverší a dvou trojverší. Nejčastější rýmové uspořádání je abba abba cce eed. Veršové a rýmové schéma lze obměňovat (např. začít dvěma trojveršími nebo změnit rýmovou strukturu trojverší na ccd ede, atd.). Francouzská podoba rovněž dbá na střídání mužských a ženských rýmů.
Alfred de Musset
A M. A. T.
Ainsi, mon cher ami, vous allez donc partir !
Adieu ; laissez les sots blâmer votre folie.
Quel que soit le chemin, quel que soit l’avenir,
Le seul guide en ce monde est la main d’une amie.
Vous me laissez pourtant bien seul, moi qui m’ennuie.
Mais qu’importe ? L’espoir de vous voir revenir
Me donnera, malgré les dégoûts de la vie,
Ce courage d’enfant qui consiste à vieillir.
Quelquefois seulement, près de votre maîtresse,
Souvenez-vous d’un coeur qui prouva sa noblesse
Mieux que l’épervier d’or dont mon casque est armé ;
Qui vous a tout de suite et librement aimé,
Dans la force et la fleur de la belle jeunesse,
Et qui dort maintenant à tout jamais fermé.